lundi 20 octobre 2014

SNOWDEN : "Laissez tomber Facebook et Google"

Le 11 octobre, Edward Snowden est interviewé dans le cadre du New Yorker Festival. Il donne ses conseils pour préserver la vie privée sur Internet.

Pour Edward Snowden, le meilleur moyen de protéger sa vie privée en ligne, c'est de laisser tomber les  services comme Google, Facebook et Dropbox. C'est ce qui ressort de l'interview que l'homme à l'origine des révélations sur la NSA a accordée ce week-end dans le cadre du New Yorker Festival. Le site Techcrunch revient sur les conseils distillés par Snowden.

Première recommandation : ne pas utiliser les services "hostiles à la vie privée", comme DropBox, qui ne permettent pas de crypter les données. Snowden précise que même si Facebook et Google ont amélioré leur niveau de sécurité, ils restent des services "dangereux". Techcrunch souligne avec ironie que "les internautes qui suivaient l'interview en direct sur Google Hangouts ou YouTube pouvaient voir un logo Google au-dessus du visage de Snowden en même temps qu'il prononçait ces mots". Dernier conseil de Snowden : "N'envoyez pas de SMS non cryptés. Utilisez les services comme RedPhone et Silent Circle [des applications de cryptage pour smartphone]."

"C'est le gouvernement qui doit se justifier"

"Certains disent qu'ils n'ont 'rien à cacher', mais dire cela, c'est inverser les responsabilités", a expliqué Edward Snowden. "Dire : 'Je n'ai rien à cacher', cela revient à dire : 'Je me fiche de ce droit'. C'est dire : 'Je ne dispose tellement pas de ce droit que j'en suis arrivé au point où je dois m'en justifier'. Alors que normalement, c'est le gouvernement qui doit se justifier de ne pas respecter vos droits", a-t-il développé, pour appuyer son appel à une réforme de la politique américaine en matière de respect de la vie privée.

(L'intégralité de l'interview est visible ci-dessous)
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=fidq3jow8bc

Le régulateur mondial d'Internet va s'émanciper du contrôle américain







Le régulateur mondial d'internet, l'Icann, est en train de s'émanciper du contrôle des États-Unis et devrait être indépendant d'ici à la fin de l'année prochaine. Fadi Chehadé, chef de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), s'est montré confiant sur le sujet lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion d'une réunion de l'organisation à but non lucratif cette semaine à Los Angeles: "L'Icann se trouve dans une position très solide et pleine de confiance aujourd'hui."
Fadi Chehadé s'est même dit prêt à jouer son rôle sans être sous la coupe du gouvernement américain pour gérer la Toile. Et selon lui, c'est une question de mois, pas d'années, car des progrès importants ont été réalisés.
Le gouvernement américain avait annoncé en mars qu'il était enclin à ne pas renouveler le contrat de l'Icann, qui arrive à expiration dans environ onze mois. Ceci à condition qu'un nouveau dispositif de surveillance soit mis en place, qu'il représente tous les intérêts et soit en mesure de maintenir la fiabilité de la structure de gestion d'internet.
Une proposition de loi ad hoc devrait être transmise au ministère du Commerce l'année prochaine.

Framasoft veut "dégoogliser" Internet

L'association Framasoft a mis sur un pied un nouveau projet visant à "dégoogliser" Internet, qui consiste à encourager les utilisateurs à migrer vers des solutions libres, éthiques, décentralisées et solidaires. Il s'agit d'une initiative toute récente pour défendre la cause de la culture libre et rappeler aux usagers qu'il existe des alternatives à Google (et plus généralement à n'importe quel service jugé menaçant).
Exemples : Facebook, Twitter, YouTube, Skype, Dropbox et la cascade de services proposés par Google (Docs, Books, Search, Forms, Slides, Agenda, Reader, Spreadsheet, Groups)... 
À chaque fois, Framasoft propose au moins une alternative à chaque logiciel. Par exemple, Etherpad est suggéré à la place de Docs, tandis que WordPress est présenté comme une solution de remplacement à Blogger.
"Ces dernières années ont vu se généraliser une concentration des acteurs d’Internet (Youtube appartient à Google, WhatsApp à Facebook, Skype à Microsoft, etc.). Cette centralisation est nuisible, non seulement parce qu’elle freine l’innovation, mais surtout parce qu'elle entraîne une perte de liberté pour les visiteurs", explique l'association.
"Les utilisateurs de ces services derniers ne contrôlent plus leur vie numérique : leurs comportements sont disséqués en permanence afin de mieux être ciblés par la publicité, et leurs données - pourtant privées (sites visités, mails échangés, vidéos regardées, etc.) - peuvent être analysées par des services gouvernementaux", ajoute-t-elle, plaidant pour un Internet libre, décentralisé, éthique et solidaire.
Pour en savoir plus sur ce projet, rendez-vous à cette adresse.




Hannibal Genséric