vendredi 10 octobre 2014

Hong Kong : Les USA veulent déstabiliser la Chine

Tout comme les États-Unis ont admis, peu de temps après que le prétendu « Printemps Arabe » eut commencé à répandre le chaos à travers le Moyen-Orient, qu’ils avaient longtemps à l’avance, pendant des années, entièrement financé, formé et équipé aussi bien des meneurs de foule que des terroristes lourdement armés, il est maintenant admis que le Département d’État américain, à travers une myriade d’organisations et d’ONG, est derrière les prétendues manifestations « Occupy Central » à Hong Kong. 

Financé par le Congrès avec pour mission explicite "la promotion de la démocratie à l’étranger", le NED (National Endowment for Democracy, Fond National pour la Démocratie) a longtemps été regardé avec hostilité et méfiance par les autorités de Hong Kong. Mais le faisceau de soupçons s’est élargi au point de comprendre des organisations américaines telles que la Fondation Ford, l’Institut international Républicain (International Republican Institute), le Centre Carter (Carter Center) et la Fondation Asie (Asia Foundation).
Bien entendu, le NED et tous ceux qu’elle subventionne, y compris l’Institut International Républicain et l’Institut International Démocratique, ne font rien qui soit « la promotion de la démocratie », mais en réalité s’occupent de construire un réseau mondial d’administration néo-impériale qualifié de « société civile » et parfaitement intégré au réseau des nombreuses institutions prétendument « internationales » de l’Occident, institutions qui à leur tour sont totalement contrôlées par des intérêts à Washington, du fait de Wall Street, et à Londres et Bruxelles.
Image : Alors que le Washington Post tente de faire croire à ses lecteurs que le NED a pour objectif de promouvoir la « liberté d’expression » et la « démocratie », les intérêts corporatistes et financiers représentés à la direction du NED sont tout sauf des champions de tels principes, et sont au contraire bien connus pour leurs principes diamétralement à l opposé.
Le concept même de « démocratie promue selon le modèle US » est scandaleux lorsqu’on s'aperçoit que cette démocratie est impliquée dans un scandale de surveillance intrusive au niveau mondial (NSA), que les États-Unis sont coupables de mener des persécutions tout autour du monde, une guerre après l’autre, contre la volonté de leur propre peuple et sur la base de mensonges avérés, que ce régime brutalise et maltraite ses propres citoyens chez eux en utilisant une police militarisée sévissant contre des civils dans des villes comme Ferguson (Missouri), faisant par comparaison passer pour modérées les actions de la police chinoise contre les manifestants d’ « Occupy Central ».
En 2011, dans l’article intitulé « Des groupes américains ont soutenu les révoltes arabes », le New York Times révélait au public l’importance de l’ingérence des États-Unis dans le soi-disant « Printemps Arabe » :
De nombreux groupes et individus directement impliqués dans les révoltes et réformes qui ont affecté la région, au rang desquels le « Mouvement des Jeunes du 6 avril » en Égypte, le « Centre Bahreini pour les Droits de l’Homme » et des militants sortis du peuple comme Entsar Qadhi au Yémen, ont reçu une formation et des financements d’organisations comme l’Institut International Républicain, l’Institut International Démocrate et Freedom House, une organisation à but non-lucratif pour les droits de l’homme basée à Washington.
L’article ajoute aussi, concernant spécifiquement le NED, que :
Les instituts Républicains et Démocrates sont plus ou moins affiliés aux partis Républicain et Démocrate. Ils ont été créés par le Congrès et sont financés par l’intermédiaire du NED, un organisme créé en 1983 pour répartir les subsides pour la promotion de la démocratie dans les pays en voie de développement. Le NED reçoit près de 100 millions de dollars annuels de la part du Congrès. Freedom House reçoit aussi le gros de son financement du gouvernement américain, principalement du Département d’État.
Image : Le sénateur américain John McCain sur scène à Kiev, en Ukraine, encourageant la révolte financée par les États-Unis en Europe de l’Est. En 2011 il avait, dans une provocation célèbre, averti la Russie et de la Chine que la subversion financée par les États-Unis irait jusqu’à eux. « Occupy Central » est une des nombreuses vagues qui, depuis lors, ont frappé les rivages de la Chine.

Le belliciste et interventionniste sénateur américain John McCain avait en 2011 dans une provocation célèbre averti à la fois les prédécesseurs du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine et du Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping que la subversion balayant le Moyen-Orient serait bientôt redirigée vers Moscou et Pékin. The Atlantic, dans l’article de 2011 « The Arab Spring : ‘A Virus That Will Attack Moscow and Beijing’ » rapportait :
IMcCain déclara « Il y a un an, Ben Ali et Khaddafi n’étaient plus au pouvoir. Assad ne sera plus au pouvoir dans un an à compter d’aujourd’hui. Ce Printemps Arabe est un virus qui attaquera Moscou et Pékin ».
Vu la nature ouvertement étrangère des financements, non seulement du « Printemps Arabe », mais maintenant de « Occupy Central », et vu le chaos, la mort, la déstabilisation et l’effondrement subis par les victimes des précédentes révolutions menées par les Américains, le mouvement « Occupy Central » peut être dépeint sous un jour nouveau : une foule de dupes utilisée à la destruction de leur propre maison – tout en malmenant les principes de la « démocratie », derrière lesquels s’exprime une tyrannie étrangère insidieuse, diamétralement opposée, et imposée, guidée par d’immenses intérêts capitalistes-financiers s’étendant sur le monde entier et qui craignent et s’activent à détruire la concurrence. En particulier, cette domination mondiale cherche étouffer la réémergence de la Russie comme puissance mondiale, et à empêcher la montée de la Chine elle-même sur la scène mondiale.

Objectif US : l’endiguement de la Chine

Dès le début de la Guerre du Vietnam, l’affaire des « papiers du Pentagone », qui éclata en 1969, a révélé que ce conflit n’était qu’une étape d’une stratégie plus globale visant à l’endiguement et au contrôle de la Chine par l'Occident.
Trois extraits importants de ces papiers révèlent cette stratégie. 
Le premier extrait affirme : « … la décision de bombarder le Nord-Vietnam prise en février et l’approbation, en juillet, de la phase I ne sont compréhensibles que dans la perspective d’une politique américaine consistant à endiguer la Chine sur le long terme. »
Ces documents affirment aussi que : « La Chine – comme l’Allemagne en 1917, comme l’Allemagne en Occident et le Japon en Orient à la fin des années 1930, et comme l’URSS en 1947 – menace de devenir la principale puissance capable de mettre en cause notre importance et notre influence dans le monde, et plus menaçant encore à long terne, menace de fédérer toute l’Asie contre nous. »
Et pour finir, l’auteur y dépeint l’immense théâtre régional dans lequel les États-Unis étaient engagés contre la Chine : « les efforts à long terme pour contenir la Chine se concentrent sur trois fronts  : a) le front Japon-Corée ; b) le front Indo – Pakistanais et c) le front Sud-Est Asiatique. »
Même si les États-Unis ont fini par perdre la guerre du Vietnam et par là même toute chance d’utiliser les Vietnamiens comme hommes de main contre Pékin, la guerre de longue haleine contre Pékin devait continuer ailleurs.
Cette stratégie d’endiguement allait être mise à jour et détaillée dans le rapport de l’Institut des Études Stratégiques paru en 2006 et intitulé : « Collier de perles : Relever le défi de la montée en puissance de la Chine partout sur le littoral asiatique ». Y sont décrits les efforts de la Chine visant à garantir son approvisionnement vital en pétrole acheminé depuis le Moyen-Orient jusqu’à ses côtes en Mer de Chine méridionale (voir notre article ici), ainsi que les moyens pour les États-Unis de conserver leur hégémonie dans l’océan Indien et l’océan Pacifique. Le postulat étant qu’en cas d’échec de la politique étrangère occidentale à amener la Chine à devenir un acteur responsable de Wall Street et du « système international » de Londres, des confrontations de plus en plus fortes seront nécessaires pour endiguer cette puissance émergente.
Les effets de cette guerre par procuration se sont manifestés lors du soi-disant « Printemps arabe » quand les intérêts de la Chine ont souffert dans des pays comme la Libye, réduite au chaos par des soulèvements soutenus par les États-Unis et par une intervention militaire directe. Le Soudan sert aussi de champ de bataille par procuration, l’Occident s’y servant du chaos pour chasser les intérêts chinois hors d’Afrique.
Plus récemment, des troubles politiques ont frappé l’Asie du sud-est. La Thaïlande vient juste d’évincer le régime pro-américain dirigé par le dictateur Thaksin Shinawatra, pendant que la Birmanie voisine tente de conjurer une sédition organisée par la scène politique américano-britannique et dirigée par Aung San Suu Kyi.

En Chine même, les Etats-Unis utilisent le terrorisme comme moyen de déstabiliser et de diviser la société chinoise dans le but d’en faire un vaste territoire ingouvernable. 

Dans la province du Xinjiang à l’ouest, les Etats-Unis soutiennent pleinement des séparatistes violents.
En effet, le tout premier soutien des séparatistes ouighours du Xinjiang est  le NED. 
Ainsi, la région Occidentale, appelée « Xinjiang/Turkestan oriental » a sa propre page Web sur le site du NED couvrant les divers fronts financés par les USA, dont :
- La Fondation Internationale Ouïghoure pour la Démocratie et les Droits de l’Homme 187.918 $. Pour promouvoir les droits des femmes et des enfants d’ethnie ouïghoure.
- La Section ouïghoure du PEN Club (acronyme de Poètes, Essayistes, Romanciers) 45.000 $. Pour promouvoir la liberté d’expression pour les Ouïghours.
- L‘Association Américaine Ouïghoure 280.000 $. Sensibiliser aux problèmes des droits de l’homme touchant les Ouïghours.
- Le Congrès Mondial Ouïghour 185.000 $. Pour améliorer la capacité des groupes et meneurs pro-démocratie ouïghours à mener des campagnes efficaces pour les droits de l’homme et la démocratie.
Il est à noter que la liste ci-dessus a été prise sur le site web du NED en mars 2014. Depuis, le NED a supprimé un certain nombre d’organisations de cette liste, ainsi qu’il l’avait fait antérieurement pour d’autres nations, en prévision de l’intensification des campagnes de déstabilisation dans lesquelles il voulait dissimuler son rôle. Chacune de ces organisations financées par le NED défend ouvertement le séparatisme vis-à-vis de la Chine, refuse même l’autorité chinoise sur la région et ne s’y réfère qu’en termes d’« occupation chinoise ».
Depuis les guerres par procuration des années 60 à travers l’Asie du Sud-Est jusqu’aux troubles actuels à Hong Kong en passant par le « Printemps Arabe » créé par les USA en 2011 ainsi que par le terrorisme au Xinjiang, c’est une lutte existentielle qui se joue pour la Chine autour de sa souveraineté, et non pas une lutte pour la « démocratie » ou la « liberté d’expression »
Quels que soient les problèmes du peuple chinois avec son gouvernement, ils sont de son ressort et il lui appartient de les résoudre en suivant sa propre voie. 
Sous couvert de promotion de la « démocratie », les USA poursuivent leurs tentatives d'infiltrer la Chine avec des institutions et des mesures soutenues par Washington afin de subvertir, coopter ou renverser l’ordre politique à Pékin puis d’établir sur ses cendres leur propre ordre néo-colonial dans le seul but de servir les intérêts de Wall Street et de Washington, et non ceux du peuple chinois.
Source : LandDestroyer, 02/10/2014

COMMENTAIRE : grandeur et décadence des empires des temps modernes

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