samedi 28 mars 2015

Yémen : La « Tempête de la fermeté », une agression israélo-saoudienne


Ils étaient des centaines de milliers de yéménites à défiler dans les rues de Sanaa pour manifester leur colère contre l’agression de la coalition formée par plusieurs proxies israélo-étatsuniens sous la direction de l’Arabie Saoudite et avec le soutien habituel des pays tels que la France et la Grande Bretagne qui ont annoncé, ce jeudi, « se tenir aux côtés de l’Arabie Saoudite ». Les États-Unis, comme à leur habitude, avaient déjà évacué leurs forces spéciales et leurs ressortissants, laissant les arabes s’étriper entre eux, tout en attisant le feu depuis Washington.
« La tempête de la fermeté » – qui s'inspire de « La tempête du désert » de la coalition internationale pour "libérer" l'Irak en 1991, et lui inculquer "la démocratie occidentale" – pourrait bien se transformer en ouragan ravageur pour l'ensemble de la région. D'ailleurs, depuis les premières frappes des avions de la coalition (plus symbolique qu'effective) la région retient son souffle. Tout le monde a le sentiment de vivre des heures cruciales pour l'avenir, même si nul ne sait encore avec précision de quoi il sera fait.

Ce qui est sûr, c'est que, désormais, l'Arabie saoudite s'est impliquée directement dans le conflit yéménite, alors que, jusqu'à présent, elle se contentait d'agir par alliés interposés. Elle a beau tenter d'attirer autour d'elle la Ligue arabe et d'autres pays comme le Pakistan et la Turquie, mais nul n'ignore qu'elle est le fer de lance de cette offensive contre les Houthis. Officiellement, l'Arabie a volé au secours du président Abed Rabbo Mansour Hadi, dont le mandat s'était pourtant terminé et qui avait lui-même présenté sa démission lorsque les Houthis avaient pris le contrôle de Sanaa. Mais il est clair que, pour Riyad, il ne s'agit nullement de ramener au pouvoir un président élu constitutionnellement, mais plutôt de mettre un terme à l'influence des Houthis, considérés comme les alliés de l'Iran.

Des sources estiment ainsi que l'Arabie saoudite n'avait plus d'autre choix que d'intervenir directement, après les derniers succès enregistrés par les houthis et leurs alliés, notamment, une partie de l'armée yéménite et les milices de l'ancien président Ali Abdallah Saleh et de son fils, qui s'étaient récemment retournés contre Riyad. Le Yémen, jadis appelé la province de l'Arabie heureuse, est considéré comme vital pour les Saoudiens, d'autant qu'une partie de leur population est d'origine yéménite. Avec la victoire des houthis et des alliés de ces derniers, l'Arabie saoudite s'est sentie atteinte dans son flanc le plus sensible et elle n'avait donc plus d'autre choix que de réagir.

D'autant que, sur les autres scènes de confrontation dans la région, elle avait enregistré un recul par rapport à l'Iran. 
- C'est ainsi le cas en Irak, où l'armée irakienne, aidée par les forces de défense populaires, entraînées et armées par l'Iran, est en train de reprendre du terrain à Daech.
- C'est aussi le cas en Syrie où le régime syrien est devenu quasiment irremplaçable même pour les Américains qui envisagent désormais la possibilité de renouer le dialogue avec lui. 
- C'est aussi le cas au Liban, où "le courant du Futur" a renoncé à ses précédentes revendications pour accepter de former un gouvernement de coalition avec le Hezbollah et même de se lancer dans un dialogue avec lui, qui survit malgré les secousses. 
La seule victoire qui aurait pu être mise à l'actif de Riyad est l'appui, avant tout le monde, au président égyptien Abdel Fattah Sissi, mais ce dernier est en train d'essayer de se doter d'une certaine marge de manœuvre. Et comble de malheur pour les Saoudiens, les Iraniens et les Américains se rapprochent de la signature d'un accord sur le dossier nucléaire. Ce qui les pousse à se sentir considérés comme quantité négligeable dans la région, eux qui voulaient être les nouveaux leaders du monde arabo-musulman.
Pour toutes ces raisons, les Saoudiens ne pouvaient donc que réagir, et ce fut la « Tempête de la détermination », une offensive aérienne dont on ignore les véritables objectifs. S'agit-il de briser totalement les houthis pour ramener au pouvoir Mansour Hadi, ou bien de les affaiblir pour ouvrir des négociations avec l'Iran, mais cette fois en meilleure position pour l'Arabie ? Pour l'instant, seuls les vrombissements des avions qui lancent des raids aux quatre coins du pays occupent la scène yéménite. Mais nous pensons que cette offensive aérienne ne changera rien à la situation sur le terrain, tout comme l'offensive israélienne aérienne n'avait pas changé les rapports de force au Liban en 2006. L'Arabie et la fameuse coalition (où l'Égypte et le Pakistan se font un peu tirer l'oreille) se verront contraintes à lancer une offensive terrestre dont les conséquences seront forcément désastreuses pour tout le monde, et en particulier pour l'Arabie, où il y a des risques de déchirements internes en raison de la fragilité du tissu social saoudien. La communauté chiite saoudienne souvent maltraitée ainsi que les Saoudiens d'origine yéménite pourraient se décider à réagir, et, de la sorte, le pouvoir de Riyad aura transposé les troubles sur son propre territoire. Sauf s'il se contente de sauver sa propre face en relançant le dialogue interne au Yémen sans vouloir tenter d'aller vers une victoire éclatante. Source : http://www.lorientlejour.com/article/917996/la-tempete-de-la-fermete-un-ouragan-regional.html

Les flottes russe et chinoise en route pour Bab el Mandeb

Le ministre russe de la défense a annoncé l'envoie de ses navires de guerre anti sous marine pour l'ouest de la Méditerranée , façon de mettre en relief la présence russe dans cette région. Mais ce n'est pas tout selon certains médias , une flotte russo chinoise est partie pour la région de Bab-el-Mandeb.  Vadin Sergua, porte parole du bureau de la navigation de la marine russe, a fait état, ce vendredi de la participation d'un grand navire anti sous marin russe aux manœuvres d'évacuation des passagers d'un bâtiment en naufrage. Ces manœuvres se sont déjà déroulées au mois de décembre en Méditerranée. Et elles se dérouleront encore; à ces manœuvres vont prendre part la flotte de la mer noire et celle de la mer Baltique. La marine russe a également mis l'accent sur la nécessité de préserver la sécurité maritime des civils en Mer Rouge et dans le golfe d'Aden. Selon le site égyptien Dot Misr, les flottes russe et chinoise ont quitté leurs positions traditionnelles dans les eaux de la région et appareillent vers Bab el Mandeb.
La Russie a dénoncé deux poids deux mesures US en Ukraine et au Yémen tandis que la Chine, principale cliente du pétrole yéménite a exprimé ses inquiétudes face à la situation critique au Yémen. 

L’Égypte et l'Arabie prennent le contrôle du détroit de Bab-el-Mandeb


Des navires de guerre saoudiens et égyptiens ont pris vendredi le contrôle du détroit de Bab-el-Mandeb au large du Yémen, à l'embouchure de la mer rouge, afin de sécuriser ce passage de stratégique, ont des déclaré des responsables militaires égyptiens, cités par l'agence de presse AP.

Des avions israéliens participent aux côtés des Saoudiens

Voir sur http://www.globalresearch.ca/israeli-fighter-jets-join-saudi-arabia-in-war-on-yemen/5439378

Les missiles d'Ansarallah, prêts à bloquer "Bab el-Mandeb"

Des informations probantes confirment l'intention d'Ansarallah de déployer des missiles sol-mer, non loin du détroit stratégique de Bab-el-Mandeb. Il s'agirait de missiles, de fabrication chinoise, les mêmes que le Hezbollah a utilisé, en 2006, contre l'agression sioniste contre le Sud du Liban. Les missiles sont braqués en direction de la mer, là où transitent les navires et les pétroliers. C'est le signe de la ferme volonté d'Ansarallah d'aller jusqu'au bout et de mettre au pas les puissances agresseuses. Ce scénario est à l'étude, d'ailleurs, depuis six mois. Quelque 65% du commerce international s'effectue à travers ce détroit.. 
Hannibal GENSERIC
ANNEXE :  Les Houthis, en cinq questions

La rébellion chiite des Houthis est un mouvement politico-religieux au Yémen qui est devenu la cible d'une opération militaire arabe après avoir conquis de vastes territoires dans ce pays voisin de l'Arabie saoudite.

Qui sont les Houthis ?
C'est un mouvement politico-religieux armé, fondé en 1992, puis rebaptisé Ansaruallah (Partisans de Dieu).
Ces militants -issus du zaïdisme, branche du chiisme majoritaire dans le nord du Yémen, alors qu'à l'échelle nationale, les sunnites sont prédominants - sont connus sous le nom de Houthis, en référence à leur guide spirituel Badreddine al-Houthi et à son fils, Hussein, tué par l'armée yéménite en 2004.

Depuis leur fief de Saada (nord), ils ont été engagés, de 2004 à 2010, dans six guerres contre le régime d'Ali Abdallah Saleh, contraint de quitter le pouvoir en 2012 mais devenu en 2014 leur allié et principal moteur derrière leur surprenante montée en puissance.
Le 21 septembre 2014, ils sont entrés, sans résistance de l'armée (fidèle à M. Saleh), dans la capitale Sanaa où ils ont pris en janvier le palais présidentiel avant de dissoudre le Parlement et d'installer de nouvelles instances dirigeantes en février.

Après avoir élargi leur influence dans l'ouest et le centre du Yémen, les Houthis ont progressé vers le sud et resserré cette semaine l'étau autour d'Aden, deuxième ville du pays, où était retranché le président Abd Rabbo Mansour Hadi, considéré comme légitime par l'Onu.

Quelles sont leurs relations avec l'Iran ?
Même si les liens entre les Houthis et l'Iran se sont nettement raffermis ces dernières années, les observateurs divergent sur l'ampleur de ces relations.
Après la fermeture en février par plusieurs pays arabes et occidentaux de leurs ambassades à Sanaa, les Houthis ont brisé leur isolement international grâce à l'Iran. Ils ont ainsi établi des liaisons aériennes directes avec Téhéran, qui a promis de les approvisionner en pétrole et de les doter de centrales électriques, alors que les dirigeants iraniens apportaient leur soutien à "la révolution populaire" au Yémen.
Leur jeune chef, Abdel Malek al-Houthi, a des ressemblances avec Hassan Nasrallah, dirigeant du Hezbollah chiite libanais, même s'il est loin d'avoir le charisme, la maîtrise et l'éloquence de ce dernier, grand pourfendeur, comme lui, de "l'Amérique et Israël".

Quels sont leurs objectifs ?
Les Houthis se veulent les héritiers des imams zaïdites qui ont gouverné le nord du Yémen durant un millier d'années jusqu'à leur renversement en 1962 par une révolution civile à dominante sunnite. Le conflit entre les partisans de l'imamat zaïdite et les républicains s'est poursuivi dans les années 1970.
Leurs adversaires les accusent de vouloir rétablir l'imamat zaïdite, même si cela ne se reflète pas dans leur discours politique, axé sur "la lutte contre la corruption" et contre "l'extrémisme sunnite".
L'offensive des Houthis dans le nord du pays a été d'abord perçue comme un moyen d'élargir leur zone d'influence dans le futur Etat fédéral qui était en négociation dans le cadre d'un processus politique, devenu aujourd'hui moribond.
Mais en élargissant leur opération, ils ont été accusés de vouloir contrôler le pays et de faire le jeu de M. Saleh contre M. Hadi.

Quelle pourrait être la riposte des Houthis à l'intervention militaire ?
Outre le renforcement des positions qu'ils contrôlent dans le nord, les Houthis pourraient provoquer l'Arabie saoudite à sa frontière sud, comme ils l'avaient fait en 2010 lorsque certains de leurs combattants s'étaient infiltrés en territoire saoudien. Mais le royaume aurait mobilisé, pour l'opération "Tempête de la fermeté", 150 000 hommes, massés notamment à la frontière avec le Yémen, où son armée a indiqué jeudi être intervenue contre une tentative des Houthis de créer des troubles. Une intervention directe de l'Iran aux côtés des Houthis est peu probable.

Est-il possible de mater la rébellion ?
L'opération militaire, conduite par l'Arabie saoudite, ne pourra pas venir à bout totalement de la rébellion chiite, d'autant que son objectif est de confirmer "la légitimité" du président Hadi et d'empêcher les Houthis de contrôler le Yémen.
Pour l'analyste saoudien Khaled al-Batarafi, "l'opération va au moins contenir les Houthis et les amener à un règlement pacifique", en relançant le processus de transition politique parrainé par les monarchies du Golfe.
Mais le Yémen est aussi confronté à un mouvement séparatiste dans le sud, à l'essor d'el-Qaëda et à l'émergence du groupe Etat islamique (EI).
L'expert libanais Abdelwahab Badrakhan affirme que si "Tempête de la fermeté" ne change pas la donne sur le terrain, le Yémen risque "la désintégration".


Commentaire

Les Américains et les Saoudiens semblent espérer que le président Hadi,  maintenant déchu, puisse être remis en place par la force. Les États-Unis prétendent que Hadi a été élu, mais avec un tel choix de candidats cette élection ne fut qu’une triste farce. Il n’y a aucune chance qu’Hadi puisse être remis en place de force. Les chances qu’a cette guerre d’aboutir sont donc très faibles.

Quelqu’un a averti les Houthis d’une attaque imminente, ils ont donc évacué leurs bureaux avant d’être frappés. Ils ont déclaré que tous les accords entre le Yémen et l’Arabie saoudite, dont le traité sur la frontière de Taif datant de 1934, était nuls et non avenus et que les provinces saoudiennes de Najran, Aseer et Jazan, depuis longtemps réclamées comme faisant historiquement partie du Yémen, seraient ré-annexées.

Les Yéménites sont farouchement indépendants et détestent les arrogants Saoudiens. Les Houthis, spécifiquement, sont en guerre depuis une dizaine d’années. On trouve des tonnes d’armes dans le pays dont $500 millions d’armes américaines perdues après qu’elles avaient été livrées. Les chances saoudiennes de gagner ce combat contre le Yémen sont très faibles. Pat Lang, un ancien attaché militaire au Yémen a écrit ceci a propos des Houthis :

Extrêmement doués pour le terrain, avec un fort sens de l’humour et foncièrement indépendants entre clans et contre tout gouvernement, quel qu’il soit, ces petits hommes des collines toujours en armes font de bons amis mais de redoutables ennemis. 

Gregory Johnson, qui a étudié au Yémen, explique les causes profondes de la campagne houthi contre les divers gouvernements soutenus par les États-Unis. Emad Mosatque en décrit l’arrière plan économique. Il existe deux câbles Wikileaks (1 et 2) à propos du combat des Saoudiens contre les Houthis en 2009. Les Saoudiens ont arrêté la campagne après avoir subi des pertes auxquelles ils ne s’attendaient pas.

Même si les Houthis ont aussi des ennemis à l’intérieur du Yémen et ne pourraient surement pas régner longtemps sans compromis politique intérieur, une attaque par des étrangers ne peut que réunir les forces yéménites, à l’exception peut être d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique.

Voir ce conflit comme une guerre par procuration Sunnites/Chiites entre l’Iran et l’Arabie saoudite est une erreur :

Même si les chefs de guerre dans la guerre civile jouent la carte du sectarisme jusqu’à un certain degré, il y a des raisons de penser que le Yémen n’est pas nécessairement le terrain d’un conflit sectaire régional. Au delà de leurs alliances avec l’étranger, à la fois les Houthis chiites et leurs opposants sunnites sont profondément enracinés dans la terre yéménite et surtout motivés par des problèmes locaux.

Le principal danger maintenant est que les puissances occidentales, l’Arabie saoudite et l’Égypte en fassent trop et cherchent à intervenir, surtout pour contrer l’influence iranienne ou pour empêcher Al-Qaïda de gagner du terrain dans la péninsule Arabe. Une intervention étrangère pourrait bien être la pire des réponses, élargissant au niveau international ce qui n’est encore qu’un conflit régional, augmentant encore la nature sectaire du conflit et risquant de mener le Yémen à l’implosion.

Et Pat Lang conclut :

Les descendants houthis de mes vieilles connaissances ne sont pas des pions de l’Iran. Ils ne font pas courir de dangers aux intérêts occidentaux. Ils sont un danger pour Al-Qaida en péninsule Arabique. Vous comprenez? Salih va revenir.

Vu ainsi, l’aide américaine à la campagne militaire saoudienne est en fait une aide à leurs frères wahhabites d’Al-Qaida, pas une aide à la majorité de la population yéménite. C’est idiot (mais classique) de la part des États Unis de soutenir une telle décision. Ce combat, comme celui des Britanniques contre le Yémen dans les années 1960,  n’aboutira à aucune avancée ni aucun succès pour aucun de ses protagonistes.

Les seuls vainqueurs immédiats sont les pays producteurs de pétrole qui sont actuellement gênés par des prix bas. Son prix vient d’augmenter de 6% à la suite de l’annonce des intentions saoudiennes.


Arabie saoudite = Arabie sioniste !

Le temps est venu de mettre un terme aux oppressions sionistes des frères siamois israélien et saoudien.
Tous les conflits ne sont animés que par de vils intérêts et par la sécurité d’Israël. « La sécurité d’Israël n’est pas négociable », disent nos hommes politiques ! Pour nous, Centre Zahra France et Parti Anti Sioniste, c’est la sécurité du monde et celle de tous les hommes qui n’est pas négociable…
C’est pourquoi, nous proposons une marche pacifique de justice pour ramener les lieux saints à leur destin et à leur source naturelle de paix, de tolérance, d’amour et d’amitié entre les peuples.
Nous annonçons au monde notre ferme appui et nos intimes convictions que la libération de Jérusalem (d’al-Qods) du sionisme doit passer par la purification des Terres saintes de la Mecque et de Médine de la profanation sioniste et de la domination saoudienne.
Arabie sioniste compte à rebours
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