mercredi 14 décembre 2022

Le mystère du Qatar et les progrès du braconnage démocratique

Petit état gazier et oligarchique, festivalier et ploutocratique, marchand et messianique, le Qatar représente bien, comme je l’ai déjà écrit, un État du futur, qui comprendra une élite internationale et secrète, une classe moyenne supérieure de consommateurs ahuris (iPod-popcorn-croisières), et une masse de travailleurs allogènes payés à coups de triques.

Il y a vingt ans, Al Jazeerah, la chaîne qatarie, s’était fait connaître par ses positions islamistes et anti-occidentales, ses provocations continues et sa complicité médiatique avec le terrorisme. Aujourd’hui elle a retourné sa veste, admirablement il est vrai. C’est à croire qu’il y a un autre homme derrière le masque de carnaval de l’émir (un Lawrence d’Arabie en pixels ?), car la chaîne défend la démocratie de style nouveau, oligarchique et impérialiste, en participant à des coups d’État, en filmant de fausses émeutes dans ses studios télé, le tout en promouvant son islamisme salafiste. Cela se passe, bien sûr, sans encombre. A notre époque, plus rien ne pose problème. Les gens sont ailleurs, dans les jeux vidéo ou les catalogues de luxe. Le mini émir peut faire le maximum…

Récemment, André Bercoff écrivait dans Atlantico que Al Jazeera est en fait un remarquable miroir de la politique actuelle du Qatar, qui, d’un côté, investit massivement dans l’Occident du sport, des palaces et des grandes compagnies ; et de l’autre, n’hésite pas à encourager, en monnaie sonnante, trébuchante et armée, les combattants de l’islamisme radical, à condition qu’ils n’interviennent d’aucune façon dans la vie de l’émirat.

Le Qatar agit contre la Syrie en première ligne ; il y est autorisé. On sait que l’agent des révolutions orange et autres printemps arabes a été invité à la dernière réunion des Bilderbergs. Il s’agit de Bassma Kodmani dont le programme est la guerre à outrance en Syrie, contre les minorités chrétiennes (mais en occident, on n’est plus à cela près…) et alaouite. Tous les attentats sont portés au débit d’Assad, qui devra partir ou finira très mal, avec ou sans Moscou derrière lui. On ne le pleurera pas. On pleurera les chrétiens, quand on en est un.

Un expert et sincère politologue algérien, Naoufel Brahimi El Mili, nous donne un point de vue neutre et objectif à ce sujet. Pour lui, l’émir du Qatar veut « promouvoir la démocratie dans la majorité des pays arabes sans l’appliquer sur son propre territoire, telles sont la prouesse et l’ambiguïté de la politique qatarie. »

On résout ainsi la quadrature du cercle, l’œuf de Christophe Colomb et toutes les grandes énigmes de l’univers : « L’émir qatari trouve dans ces révoltes arabes le moyen de construire une diplomatie agressive contre les dictatures, mais au service de la politique occidentale. » Ces dictatures étaient des États-nations, dont on sait qu’ils sont à détruire, en Europe ou ailleurs. Il n’y aura plus de pays, il y aura des plateformes-drugstores-parkings-condominiums !

M. El Mili rappelle que Rached Ghannouchi, leader des islamistes en Tunisie, a été d’abord reçu au Qatar. Le vote islamiste est aujourd’hui paradoxal, puisqu’il suppose un progrès de la démocratie dans tous les pays. « Tous ces islamistes du "printemps arabe" sont "participationnistes", ils veulent et vont prendre le pouvoir par les urnes, braconnage politique sur les terres des démocrates. »

Cette expression de braconnage politique est excellente. Nous vivons en des temps de braconnage démocratique, braconnage au service des oligarchies théocratiques et affairistes ! Au service de la lutte contre l’axe du mal, l’émir Al-Thani, qui dirige le Qatar depuis 1995, met son pays au service de la dictature mondialiste soft et dresse Doha comme capitale de la démocratie arabe. Dans le même temps, remarque notre commentateur, « nous notons le silence relatif d’Al Jazeera vis-à-vis de l’Arabie Saoudite qui se permet même le luxe en plein "printemps arabe" d’envoyer ses chars au secours du régime bahreïni. »

Il ne manquerait plus que cela !

On voit en tout cas la perfection d’une spectaculaire intégrée, comme dit Debord ; on se croirait aussi dans le film Queimada ou Wag the Dog. On pousse des agités grâce aux réseaux sociaux, on arme des rebelles et des agents, on filme des cadavres d’enfants, on invente des corps francs déjantés (les fameux schahid de l’armée syrienne), on déclenche une guerre civile, et on calme tout le monde par une intervention humanitaire qui coûtera la vie et la liberté à des dizaines de milliers de personnes comme en Libye ! On achète la bonne conscience et la distraction universelle par le story-telling en racontant des histoires à une opinion mondiale qui n’a de toute manière jamais que cela à faire ! Grâce à Obama, plus personne en peut parler en orient de choc des civilisations ou d’unilatéralisme américain. Car on a progressé depuis Bush ! The show must go on…

On, c’est le Qatar. Et c’est on ne sait trop qui : un ramassis de sévices secrets, d’intérêts politiques et financiers « illuminés » par le messianisme démocratique et mondialiste. Le Qatar, c’est l’État du futur. On comprend pourquoi nos présidents fraîchement élus reçoivent si promptement l’ambassadeur et pourquoi les héritières royales européennes serrent les fesses et se couvrent le chef quand elles visitent la nouvelle Mecque de cet islam mondain à forte odeur de gaz.

Par Bonnal Nicolas Juin 2012

Source

NOTES de H. Genséric

Ce texte datant de juin 2012 n’a pas pris une ride, et ses prévisions se sont   réalisées,  pour la plupart. Par exemple, en Tunisie, les pions du Qatar, i.e. les islamistes d’Ennahdha, dont le gourou terroriste junkie est Rached Ghannouchi, ont effectivement pris le pouvoir, ont détruit le pays, ruiné son économie par leurs vols massifs, y compris en vendant les joyaux de la couronne au … « Qatar » en empochant des royalties massives au passage. Aujourd’hui, le président Kaïs Saïed a toutes les peines du monde à remettre le pays en marche. La Justice (terme qui n’a pas de sens pour les Islamistes), la police, l’armée, les administrations, les sociétés nationales, et même les grandes sociétés privées, qui ont été truffées d’agents islamistes, sont très difficiles à purger. La seule consolation est que ces agents infiltrés sont facilement repérables : ils brillent par leur incompétence (souvent analphabètes et sans aucun diplôme réel, « on » leur a délivré des diplômes bidons) et leur insatiable volonté de piller un maximum. Compte  tenu de leur nombre ahurissant , le président actuel a toutes les peines du monde à nettoyer les écuries d’Augias, une entreprise d'envergure herculéenne aussi nécessaire que quasi irréalisable.

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Les faits avérés de corruption par le Qatar de certains euronouilles diffusés à profusion ces derniers jours, n’est que le sommet de l’Iceberg. Qu’en est-il de la corruption juive qui est omniprésente (et connue de tous, mais PERSONNE n’en parle) non seulement à Bruxelles et à Strasbourg, mais aussi à Londres, Washington, Paris, Berlin, Kiev, ….

Hannibal Genséric

2 commentaires:

  1. le Qatar est le mouton noir pour la "meute médiatique" tout simplement parce que ce pays est solidaire avec le peuple Palestinien. on va jusqu'à inventer des affaires de corruption pour le salir.
    à qui appartiennent 90% des médias en France...

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