Un ancien militant d’un groupuscule français d’extrême-droite raconte les techniques utilisées pour influencer l’opinion, accuser les étrangers de tous les maux et «réveiller les consciences nationales».

Damien (prénom d’emprunt car sinon «il est évident qu’il y aurait des représailles contre moi») a été un membre actif d’Unité Radicale (UR), un mouvement d’extrême-droite français, dans le département de l’Aude.
Dans une interview édifiante accordée au quotidien régional Midi Libre (à lire intégralement ici), il raconte comment il s’est rapproché de ce milieu clairement raciste et les moyens qu’il utilisait pour rallier une large opinion publique aux idées nationalistes extrêmes.
«On partait du principe que notre rôle était de “réveiller les consciences nationales”, de dire la vérité aux Français, qui étaient anesthésiés par les politiques et les médias. Nous considérions que les médias mentaient tous, que nous vivions dans un État “ripoublicain”, corrompu par des élites mondialistes, que la race blanche était en danger, tout ça. Et comme on était peu nombreux, on a surtout utilisé internet. C’était pratique pour faire passer nos messages, et ça ne coûtait pas d’argent.»

Inspiré par les fascicules de formation du FN

Une des techniques de propagande utilisée consistait à coloniser les forums des sites d’information généraliste et d’y instiller la haine des étrangers.
«Tout était assez codifié. Il fallait en priorité “squatter” les sites d’information générale à la recherche de toutes les informations «raciales» possibles. Monter en épingle les fais divers lorsqu’ils concernaient des étrangers, quitte à les faire “mousser” sur Facebook ou sur les forums. Les réseaux sociaux et les commentaires dans les articles de presse étaient l’idéal pour ça.»
Des grosses ficelles mais tirées avec un minimum de subtilité afin de ne pas faire fuir ceux qui n’adhèrent pas pleinement à ces idées ou ne pas se faire censurer : «[…]. Ne jamais parler des Arabes et des Blancs en tant que tel, mais reprendre des thèmes “humanistes” en parlant par exemple des “nantis antiracistes et mondialistes qui cherchent à écraser les pauvres qui supportent le racisme antiblanc”
Des techniques usitées par d’autres groupes d’extrême-droite et même par le FN, assure le jeune homme repenti : « Je sais qu’au Bloc identitaire et au FN, ils ont des méthodes analogues, l’essentiel de celles que nous utilisions venait d’ailleurs de leurs fascicules de formation des militants.»

Il suffit de prendre un pseudo musulman et lancer des insultes aux Français

Une autre technique régulièrement utilisée par les membres du groupuscule consistait à utiliser un pseudonyme musulman sur les forums et à lancer des insultes aux Français.
«En prônant une République islamiste à Paris ou ce genre de choses. C’est très gros mais ça marche à chaque fois.»
Outre alimenter la haine de l’autre, l’objectif de ces plans com’ était aussi de recruter de nouveaux adhérents.
«Comme les gens répètent le même discours que nous, mais sans précautions oratoires, leurs commentaires sont censurés par les journaux “sérieux”. Il est alors extrêmement facile de les épauler en critiquant la scandaleuse censure dont font l’objet ceux qui pensent comme nous, et à parler d’une collusion entre les médias et les “antifrançais”
Aujourd’hui, le jeune homme qui termine un master à Montpellier porte un regard lucide sur cette époque et son attitude : «Moi et les autres on s’est laissé avoir. Il n’y avait pas de travail dans le village, on était désœuvré, on avait l’impression d’être inutile et rejetés par la société. D’ailleurs il ne se passait jamais rien chez nous en terme de délinquance, et les seuls étrangers étaient les fils de réfugiés espagnols.»
Son regard sur la société et les étrangers a changé aussi : «pendant des années, j’ai contribué à créer l’écran de fumée qui protège ceux contre lesquels je me battais vraiment au fond de mon cœur : les profiteurs.»

Crash A320 : Elkabbach demande s’il y avait un arabe dans l’avion
(27/03/2015)

Lors d’une émission diffusée sur Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach s’inquiète de savoir si certains passagers avaient des prénoms à consonance islamo-bamboulesque pouvant impliquer une prétendue attaque terroriste du monde musulmanique sur le territoire français.  
Elkabbach oublie un détail important : les pilotes parlaient en allemand entre eux et certains passagers avec des prénoms répondant au patronyme de Heinrich, Josef ou Adolf auraient été dans l’avion.
Il aurait dû pousser l’analyse en pointant une très probable attaque suicide d’anciens SS avides de revanche qui, dans leur soif inépuisable de haine, souhaitaient terroriser le massif sur lequel s’est écrasé l’appareil.