L’émergence
de la puissance chinoise depuis trente ans n’a pas de précédent dans
l’histoire. Après trente ans de croissance à deux chiffres, cette économie, qui
était plus petite que celle de l’Espagne en 1980, est aujourd’hui la deuxième
économie mondiale. Avec ses 1,3 milliard d’habitants, la Chine deviendra
la plus grande économie mondiale dans les dix prochaines années. Rien de
similaire ne s’est jamais produit dans l’histoire du monde et cela affecte déjà
l’équilibre des forces dans la région Asie-Pacifique. Les États-Unis, première puissance mondiale, ne l'acceptent pas.
Sous-marins : la France vient d’en
vendre douze à l’Australie, qui se soucie de ses côtes et de son cher
voisin chinois !
États-Unis : Trump et Sanders parlent de plus en plus
du danger chinois, de la manipulation du yuan et de la destruction
d’emplois américains. Il faut les taxer !
Chine : le Président Xi
Jinping va visiter les îlots, gros rochers déserts devenus bases
militaires, à proximité de zones maritimes revendiquées par la Chine et
ses voisins.
Thucydide : il y a quelques semaines à Pékin, deux
diplomates, Henry Kissinger et Dai Bingguo, débattent du "Piège de
Thucydide".
Le « piège
de Thucydide »
Le « piège
de Thucydide » est l’antagonisme qui oppose la puissance établie et la
puissance ascendante, à tel ou tel moment de l’histoire, la montée en puissance
de la seconde, la crainte qu’elle suscite chez la première, et le risque de
guerre qui en résulte. Sparte et Athènes s’affrontent au cours de la guerre du
Péloponnèse (431-404 av. J.-C.), le Royaume-Uni et l’Allemagne au cours de la
Première Guerre mondiale (1914-1918) ; les États-Unis et la Chine se trouvent
dans une situation comparable au début du XXIe siècle.
La montée en
puissance de la Chine, tant sur le plan économique que militaire, génère
désormais une crainte grandissante chez la puissance établie, les USA. Les
relations sino-américaines trouvent ainsi progressivement une certaine analogie
avec celles d’Athènes et de Sparte.
C’est sans
doute la raison pour laquelle le général Martin Dempsey, ex chef d’État Major
des armées américaines, a insisté lors d’une conférence au Carnegie
Endowment for International Peace sur le fait que les États Unis ne
menaient pas une « stratégie d’endiguement » de la Chine mais de transparence
avec celle-ci dans le Pacifique. « Je crois que l’une de mes tâches,
en tant que chef de l’état-major et conseiller auprès de nos dirigeants du plus
haut niveau, est de nous aider à éviter le piège de Thucydide. Nous ne voulons
pas que la crainte de l’émergence de la Chine rende la guerre inévitable »
déclara-t-il lors de cette conférence.
Les diplomates Henry Kissinger et Dai Bingguo, ont eux même débattu du « Piège
de Thucydide » en mars 2016, lors du Forum du Development Research
Center, la grande réunion politico-économique chinoise.
Chacun
d’entre nous sait bien que la dénégation du risque, ce que pratiquent
activement les États Unis et la Chine, signifie le plus souvent que ce risque
est bien présent.
Le « Gambit de Mao »
Au jeu d'échecs, le gambit est un sacrifice volontaire d'une
pièce (pion, ou autre) dans la phase d'ouverture dans le but d'obtenir un
avantage stratégique non matériel : attaque, gain d'espace, ouverture de
lignes, dislocation de la structure de pions adverse, gain de temps, etc. Le
gambit est parfois risqué, car si l'avantage stratégique n'est pas bien
exploité, le déséquilibre matériel offrira de meilleures chances de gain à
l'adversaire.
Est-ce qu'on peut imaginer qu’un dirigeant chinois, qui vient à
peine de prendre le contrôle de son pays après une longue guerre civile, prend
le risque d’attaquer une superpuissance
qui vient d’écraser le Japon afin de mettre fin à la deuxième en larguant des
bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki?
Alors que les troupes américaines
ont repoussé les forces nord-coréennes vers la frontière chinoise en 1950, le
général Douglas MacArthur, ne pouvait pas l’imaginer.
Mais Máo
Zédōng ou (Mao Tse-tung) l’a fait. MacArthur était sidéré.
Les
forces chinoises ont rapidement battu les troupes américaines pour les
repousser jusqu’à la ligne qui divisait la Corée du Nord et du Sud quand la
guerre a commencé. Ce trente-huitième parallèle continue de marquer la
frontière entre les deux Corées aujourd'hui. On estime que ce conflit a
engendré la mort d'au moins trois millions de personnes. Parmi les morts militaires,
il y a eu 36.000 Américains, 150.000 sud coréens, entre 215.000 et 400.000 nord-coréens,
et entre 180.000 et 400.000 Chinois.
De même, en 1969, les dirigeants soviétiques ne pouvaient pas
imaginer que la Chine réagirait à un différend frontalier local en lançant une
attaque préventive contre une puissance nucléaire ayant une supériorité
écrasante. Mais c'est précisément ce que le président Mao a fait quand il a
commencé la guerre à la frontière sino-soviétique.
Dans les deux exemples ci-dessus, nous assistons à ce qu’on
pourrait appeler le « gambit de Mao ». Le « gambit de Mao » a envoyé un
message sans équivoque de « défense active »:
La
Chine ne se laissera jamais intimider, même par des adversaires qui pourraient
l’effacer de la carte.
Les Américains face à la
Chine
Comme la renaissance de la Russie post-soviétique, la montée de la
Chine comme puissance économique est qualifiée de « menace existentielle » au droit divin des États-Unis de réguler et de dominer
les affaires humaines.
Pour contrer cela, en 2011, le président Obama a annoncé un « pivot
vers l’Asie », ce qui signifie que près des deux tiers
des forces navales américaines seraient transférées en Asie et dans le
Pacifique d’ici 2020. Aujourd’hui, plus de 400 bases militaires américaines
encerclent la Chine avec des missiles, des bombardiers, des navires de guerre
et, surtout, des armes nucléaires. De l’Australie au Japon et à la Corée,
à travers le Pacifique, et à travers l’Eurasie de l’Inde
à l’Afghanistan, les bases forment, dit un stratège américain « le
nœud coulant parfait ».
Les
États-Unis traitent encore l’ouest du Pacifique comme s’il s’agissait d’un lac
américain.
Pour la
classe politique américaine, la tentation existe de faire de la Chine le bouc
émissaire des problèmes de l’Amérique. Pour éviter des erreurs, Donald Trump ne
devrait pas se contenter d’entretiens avec le président chinois Xi Jinping
autour d’un gâteau au chocolat, pendant que des missiles Tomahawk sont envoyés
sur un pays qui n’a jamais agressé les États-Unis. Trump
raconte fièrement, comme un gamin qui s’extasie devant un jouet :
"J'étais
assis à table […], nous étions au dessert et nous avions le plus beau gâteau au
chocolat que vous ayez jamais vu, et le président Xi s'en régalait. Et j'ai
reçu le message des généraux que nos navires étaient armés et prêts …, donc les
missiles étaient en route. Et j'ai dit :'Monsieur le Président, laissez-moi
vous expliquer quelque chose. C'était au moment du dessert. Nous venions juste
de lancer 59 missiles, qui ont tous frappé, au fait, c'est incroyable, à
plusieurs centaines de kilomètres, ils ont tous frappé [leur cible], stupéfiant…C'est
si incroyable. C'est brillant, du génie. Notre technologie, nos équipements,
sont cinq fois meilleurs que n'importe qui. Je veux dire regardez, ce que nous
avons, en termes de technologie, personne ne peut les concurrencer."
On voit que
Trump n’est pas très au fait des technologies militaires russes, chinoises et
même nord-coréennes.
La guerre nucléaire est une menace réelle
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La guerre nucléaire contre la Chine n’est plus une ombre, mais une
éventualité. La plus grande accumulation de forces armées américaines depuis la
Deuxième Guerre mondiale est bien avancée et bien là : elles sont dans
l’hémisphère nord, sur les frontières occidentales de la Russie, en Asie et
dans le Pacifique, face à la Chine.
Une étude de la RAND Corporation – qui, depuis le Vietnam, a
planifié les guerres de l’Amérique – est intitulée, « Guerre avec la
Chine : Penser l’impensable ». Commandités par l’armée américaine, les auteurs évoquent la
guerre froide, lorsque RAND a rendu fameux le slogan de son principal
stratège, Herman Kahn – « Penser l’impensable ». Le livre de Kahn, Sur la Guerre thermonucléaire, a élaboré
un plan pour une guerre nucléaire « gagnable » contre
l’Union soviétique.
Aujourd’hui, son point de vue apocalyptique est partagé par ceux qui détiennent un véritable
pouvoir aux États-Unis : les sionistes et les néocons au gouvernement, au Pentagone, dans l’establishment des
services de renseignement de la sécurité nationale et au Congrès.
« Les États-Unis, écrit Amitai Etzioni, professeur
d’affaires internationales à l’Université George Washington, se
préparent à une guerre avec la Chine, la décision n’a pas encore été examinée
par les élus, à savoir la Maison Blanche et le Congrès. » Cette
guerre commencerait par une « attaque aveugle contre les
installations chinoises de défense territoriale, y compris les lanceurs de
missiles terrestres et maritimes […] les satellites et les anti-satellites ».
Le risque incalculable est que « les attaques profondes à l’intérieur des
terres pourraient être perçues, à tort [ben voyons ! NdT], par
les Chinois comme des tentatives préventives pour détruire leurs armes
nucléaires, les faisant ainsi tomber dans le terrible dilemme du « rien
à perdre » conduisant à une guerre nucléaire. »
En 2015, le Pentagone a publié son manuel sur la Loi de la guerre qui dit : « Les États-Unis, n’ont pas accepté de traité qui interdit
l’utilisation des armes nucléaires en soi, et ainsi les armes nucléaires sont
des armes légales pour les États-Unis. »
L’armée et l’arsenal chinois sont petits par rapport aux
États-Unis. « Pour la première fois, écrit
Gregory Kulacki de l’Union of Concerned Scientists, la Chine
envisage de mettre ses missiles nucléaires en état d’alerte afin qu’ils
puissent être lancés rapidement en prévision d’une attaque […] Ce serait
un danger important et un changement dangereux dans la politique chinoise […]
En effet, les politiques nucléaires des États-Unis sont le facteur externe le
plus important qui influence les décisions chinoises de relever le
niveau d’alerte de leurs forces nucléaires. »
En 2015, dans le plus grand secret, les États-Unis ont organisé
leur plus important exercice militaire depuis la Guerre froide.
C’était Talisman Sabre : une armada de
navires et de bombardiers à longue portée simulant un « concept
de bataille aérienne et navale contre la Chine » –
bloquant les voies maritimes dans le détroit de Malacca et coupant l’accès de
la Chine au pétrole, au gaz et à d’autres matières premières en provenance du
Moyen-Orient et d’Afrique.
C’est une telle provocation et la crainte d’un blocus par la
marine américaine qui ont convaincu la Chine de construire fiévreusement
des pistes d’atterrissage stratégiques sur les récifs contestés et les îlots
dans les îles Spratleys en mer de Chine méridionale.
En 2014, sous l’égide de la « domination par l’information » –
le jargon du Pentagone pour désigner la manipulation des médias, et la
propagation de fausses nouvelles, pour lesquelles celui-ci dépense
plus de 4 milliards de dollars par an – l’administration Obama a lancé une
campagne de propagande visant la Chine comme menace
pour la « liberté de navigation ».
Le propagandiste en chef désigné est l’amiral Harry Harris, le
commandant militaire américain en Asie et dans le Pacifique. « Mes responsabilités, dit-il au New
York Times, couvrent un territoire allant de Bollywood [en Inde] à Hollywood,
des ours polaires aux pingouins. » Jamais la
domination impériale n’a été décrite aussi misérablement.
Harris est l’un des nombreux amiraux et généraux du Pentagone
qui a réuni des journalistes sélectionnés et malléables afin de justifier une
menace aussi spécieuse que celle avec laquelle George W. Bush et Tony Blair ont
justifié la destruction de l’Irak et de la majeure partie du Moyen-Orient.
À Los Angeles en septembre, Harris a déclaré qu’il était « prêt
à affronter une Russie revancharde et une Chine sûre d’elle-même […] Si nous
devions lutter maintenant, ce soir, je ne veux pas que ce soit un
combat loyal. Si c’est un combat au couteau, je sortirai un pistolet. Si
c’est une bagarre au pistolet, j’appellerai l’artillerie […] et tous nos
partenaires avec leur artillerie. »
Ces partenaires incluent la Corée
du Sud, qui héberge la base de lancement du système
de défense aérienne à haute altitude du Pentagone, connu sous
le nom de THAAD, qui est censé viser la Corée du Nord. Comme l’indique le
professeur Postol, il vise la Chine.
L’ascendant du Pentagone à Washington – que Daniel Ellsberg a
qualifié de coup d’État silencieux – se reflète dans le montant record de 5.000 milliards de
dollars que l’Amérique a consacré à ses guerres agressives depuis le 11
septembre, selon une étude de l’Université Brown. Le million de morts en Irak
et la fuite de 12 millions de réfugiés d’au moins quatre pays en sont la
conséquence.
En septembre, le Conseil atlantique, un groupe de réflexion
géopolitique américain, a publié un rapport qui prédisait un monde
hobbesien « marqué par la rupture de l’ordre,
l’extrémisme violent et une ère de guerre perpétuelle »:
Les nouveaux ennemis sont une Russie « résurgente » et
une Chine « de plus en plus agressive ».
Seule l’Amérique "héroïque" peut nous sauver.
Cette propagande de guerre a une qualité démentielle. C’est comme
si le « siècle
américain », proclamé en 1941 par l’impérialiste américain
Henry Luce, propriétaire du magazine Time, se terminait sans préavis et
que personne n’ait eu le courage de dire à l’empereur de ranger ses armes
et de rentrer chez lui.
Conclusion
Le monde se déplace inexorablement vers l’Est. Mais la vision
étonnante de l’Eurasie par la Chine est à peine comprise en Occident.
La Nouvelle
Route de la Soie est un ruban destiné au commerce :
ports, pipelines et trains à grande vitesse jusqu’en l’Europe. Le leader
mondial de la technologie ferroviaire, la Chine négocie, avec 28 pays, des
itinéraires sur lesquels les trains atteindront jusqu’à 400 km/h. Cette
ouverture au monde a l’approbation d’une grande partie de l’humanité et, en
même temps, unit la Chine et la Russie.
Les
dirigeants chinois pensent qu’ils reviendront à leur position naturelle
d’«empire du Milieu», autrement dit de centre du monde, et que les autres
devront s’adapter à cette réalité. La Chine veut être acceptée comme la Chine,
et non comme un membre d’honneur de l’Occident.
Pékin
n’hésite pas à utiliser sa puissance économique pour envoyer le message. C’est
le cas pour le Japon et les Philippines, deux pays avec lesquels elle a des
différends territoriaux. Ce n’est pas un hasard si, l’année dernière, les
exportations du Japon et des Philippines vers la Chine ont diminué,
respectivement de 16 et 20 %.
La
question des prochaines décennies est donc de savoir comment la Chine et les
États-Unis pourront échapper au «piège de Thucydide», autrement dit au conflit
résultant de la rivalité entre une puissance émergente et une puissance
régnante, comme entre Athènes et Sparte au Ve siècle av. J.-C., ou
entre l’Allemagne et ses voisins, à la fin du XIXe siècle.
L’émergence rapide de toute nouvelle puissance perturbe le statu quo. Historiquement, dans 11 cas sur
15, depuis 1500, cela s’est terminé par une guerre.
Les
États-Unis ne peuvent pas arrêter l’émergence de la Chine, mais ils doivent
trouver le moyen de partager le leadership du XXIe siècle avec une
Chine plus puissante et une Russie mieux armée, une situation totalement
nouvelle pour eux. Aujourd’hui encore, Washington a tendance à vouloir faire la
leçon à Pékin et à Moscou, en leur demandant de ressembler à Paris et à Berlin
(qui ne peuvent bouger le petit doigt sans l’agrément de l’Oncle Sam), en devenant
plus « démocratique ». La Chine se modernisera en évoluant vers plus
d’État de droit et une justice indépendante, mais ne deviendra pas pour autant
une « démocratie libérale » au sens occidental, car cela signifierait
son effondrement.
Le
conflit entre les deux puissances n’est donc pas inéluctable, car les
deux pays ont tout intérêt à trouver des compromis.
La Chine a besoin du marché
américain pour vendre ses produits, les États-Unis ont besoin de la Chine pour
acheter leurs bons du Trésor. Les deux pays ont un intérêt commun à la liberté
de navigation et à la sécurité des voies maritimes. À court terme, les
dirigeants chinois sont conscients de la supériorité technologique et militaire
américaine et ils préféreront la diplomatie à la force pour s’imposer
progressivement comme la première puissance économique.
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Hannibal GENSERIC
Et s’il y a un
cinéaste, il y a aussi un grand analyste du désastre US (qui est devenu le
nôtre lors de notre passage à la globalisation), et qui se nomme Howard
Kunstler. Je donne ici deux extraits de son dernier texte, qui résume son œuvre
maîtresse, The Long Emergency.
Froidement,
Kunstler présente ainsi son pays :
Je vis dans un coin de
cette Amérique périphérique, où vous pouvez facilement lire les conditions de
vie sur les murs : les rues principales vides, surtout quand la nuit tombe, les
maisons sans soins et se dégradant d’année en année, les fermes abandonnées
avec des granges qui tombent en ruine, les outils agricoles rouillant sous la
pluie et les pâturages couverts de sumacs, ces chaînes nationales de magasins
parasites, poussant comme des tumeurs aux abords de chaque ville.
Ce pourrissement
culturel créé par l’oligarchie avide et folle, les Wal-Mart, la multiplication
des « détritus urbains »
(Lewis Mumford) et la crétinisation médiatique créent une humanité à la
hauteur :
Vous pouvez le lire dans
le corps des gens dans ces nouveaux centre-ville, c’est-à-dire le
supermarché : des personnes prématurément vieilles, engraissées et rendues malades par la
consommation de mauvaises nourritures, faites pour avoir l’air et avoir un goût
irrésistible pour les pauvres qui s’enfoncent dans le désespoir, une
consolation mortelle pour des vies remplies par des heures vides, occupées à
regarder la trash-télé, des jeux informatiques addictifs et leurs propres
mélodrames familiers conçus pour donner un sens narratif à des vies qui,
autrement, ne comportent aucun événement ou effort.
Parlons de la crise de la civilisation en Amérique,
cette nation indispensable qui crée un monde zombi à son image.
Il reste un
cinéaste américain, Alexander Payne, qui nous conte, à travers des films comme Les
Descendants, Monsieur Schmidt ou Nebraska, le désastre de
la civilisation américaine. La matrice américaine entre les mains des
oligarques a tué la civilisation américaine et l’a dévitalisée. Michael Snyder,
sur son blog, ne cesse de nous donner, semaine après semaine, des nouvelles de
cet effondrement physique de l’Amérique, cette Amérique représentée par les jeunes filles
odieuses et monstrueuses comme la grosse Kardashian ou l’Ivanka Trump-Kushner.
Le néant US
accompagne bien sûr une extension du domaine de la lutte. Car la matrice fait vivre de
plus en plus mal les gens à l’intérieur, et elle fait souffrir ou extermine de
plus en plus de peuples à l’extérieur, du monde musulman aux banlieues
industrielles chinoises et bengalis (cinq euros par mois pour fabriquer des
chemises vendues soixante chez Gap) en passant par la banlieue française.
Comme dans
un livre de Jack London, l’oligarchie devient de plus en plus fasciste et
dangereuse, car elle carbure moins à l’impérial qu’au prétexte
humanitaire : réparation du monde (tikkun), lutte contre le
nationalisme, le sous-développement, le terrorisme (sauf Daesh), etc.