À quel tsar de l’histoire russe est-il comparable ?
1. Le patriarche Cyrille a comparé Poutine à Alexandre Nevski. La logique ici est que Nevsky a repoussé l’attaque occidentale contre la Russie. Poutine a la même tâche.
2. Poutine s’associe souvent au prince Vladimir, le baptiseur de la Russie. La logique est la suivante : Poutine lui a érigé un monument près du Kremlin et à l’endroit même où il entre lui-même dans le Kremlin, comme s’il était son ange gardien.
3. L’opposition compare souvent Poutine à Ivan le Terrible. Logique : les mêmes répressions. Et le KGB-FSB est comme les gardes d’Ivan.
4. L’Occident compare Poutine à Staline. Ils le disent tout-puissant et répressif.
5. Les patriotes russes exigent que Poutine ressemble à Alexandre III. Autrement dit, il construit un empire sur sa propre base nationale.
6. Et la population russe aimerait que Poutine ressemble à Brejnev. Et c’est d’ailleurs là l’idéal chinois d’un dirigeant : il ne fait rien, et tout le monde vit très bien grâce à cela.
Par Sergueï Markov,
politologue et journaliste russe. Il est docteur en sciences politiques,
professeur adjoint au département de politique publique de la Faculté de
philosophie de l' Université d'État de Moscou ,
professeur à la Faculté de sciences politiques de l' Institut d'État
des relations internationales de Moscou (Université MGIMO), directeur du
Institut d'études politiques.
Source : Algora Blog
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Poutine : milieu social, vie et principales étapes de sa carrière
Vladimir Poutine est né le 7 octobre 1952 à Leningrad (ancien nom de Saint-Pétersbourg). Il est l’enfant tardif de parents tous deux nés en 1911 et rescapés du siège de Leningrad, ville qui fut soumise pendant la Seconde Guerre mondiale au blocus des troupes allemandes de 1941 à 1944. Il a grandi dans un quartier sensible de la ville, qui était en réalité une zone de non-droit, tenue par des caïds et des parrains surnommés les « voleurs en loi », car ils régnaient en maîtres absolus sur un monde marginal organisé selon ses propres règles et son économie parallèle.
Très jeune, il pratique le judo. Il est ceinture noire et membre de l’équipe russe aux JO. Comme tout Russe qui se respecte, il est aussi passionné d’échecs. Autant de techniques qu’il appliquera plus tard, particulièrement en politique étrangère. Poursuivant son rêve de devenir agent spécial, il présente sa candidature au KGB à l’âge de 15 ans, qui sera finalement éconduite. Ce n’est qu’en 1975, après l’obtention de son diplôme à la faculté de droit de Leningrad, qu’il est enrôlé dans les services spéciaux.
De 1986 à 1996, Vladimir Poutine est tour à tour conseiller aux affaires internationales, membre du cabinet du maire, puis premier adjoint du maire de Saint-Pétersbourg de l’époque, Anatoli Sobtchak. En 1996, ce dernier perd la mairie de la ville. Poutine doit venir à Moscou, où il fait une carrière politique vertigineuse en devenant le patron des services secrets de Boris Eltsine, le FSB, qui succédait au KGB. Premier ministre en 1999, il est de facto Président par intérim après le départ d’Eltsine, puis élu Président en mars 2000.
L’arrivée de Poutine au pouvoir est marquée par les débuts de la seconde guerre de Tchétchénie, une région située au sud de la Russie. Le 7 août 1999, plusieurs centaines de combattants tchétchènes entrent dans la république voisine du Daghestan, dans le but de créer un émirat islamiste dans le Caucase.
Philosophie et pratiques de management de Vladimir Poutine
Au XVIe siècle, Ivan le Terrible, premier tsar de Russie, avait établi et consolidé son pouvoir en affirmant que la Russie était une citadelle assiégée. C’est-à-dire en permanence à la portée d’une menace grave, menaçant son existence. Un message que Vladimir Poutine a repris textuellement pour conduire certaines actions précises de sa politique étrangère.
Sa pensée philopolitique repose sur trois principaux axes : le patriotisme, l’orthodoxie et l’eurasisme
La philosophie poutinienne, ou poutinisme, promeut en priorité l’unité du peuple, qui doit être le fruit de l’œuvre du chef de l’État. En témoignent le nom du parti politique de Vladimir Poutine (Russie Unie) et la popularité du Président dans son pays. Par le biais du patriotisme, il doit souder les citoyens autour de lui, à la manière d’un contrat social liant le peuple à son représentant suprême.
Cette philosophie tire directement racine des travaux d’Ivan Iline, philosophe russe du XXe siècle, très cher aux yeux du dirigeant russe actuel. Iline écrivait, dans son ouvrage Nos Missions : « La Russie a besoin d’une dictature ferme, nationale, patriotique, et inspirée de l’idée libérale. Son chef doit être guidé par l’idée du Tout et non par des motifs particuliers, personnels ou partisans. ». Iline donne la définition du dirigeant de la Russie post-communiste : « Le Guide sert au lieu de faire carrière ; combat au lieu de faire de la figuration ; frappe l’ennemi au lieu de prononcer des mots vides ; dirige au lieu de se vendre aux étrangers. » On retrouve là tout le programme poutinien, avec le modèle de la verticale du pouvoir, de la démocratie souveraine et de l’hostilité aux puissances étrangères qui en découle.
La doctrine de l’eurasisme considère que la Russie dispose d’une spécificité politique, économique et sociale, qui lui est véritablement propre. Un pouvoir fort et unique devient donc essentiel, car comme le rappelait Catherine II de Russie : « Un pays d’une telle ampleur ne peut pas se gouverner d’une autre façon que celle autoritaire. »
L’unification des Slaves
Eurasisme et panslavisme correspondent au concept d’unification et de rassemblement des Slaves, destinés à se regrouper dans un espace économique ou politique commun, par leurs ressemblances culturelles, religieuses, linguistiques et historiques. L’eurasisme est une vision du monde panrusse, opposée à l’atlantisme. Elle s’appuie notamment de manière assez nette sur les religions traditionnelles et bénéficie de ce fait de la bienveillance du patriarcat orthodoxe. Dès le début de la guerre en Ukraine, par exemple, le patriarche de Moscou, Kirill, a exprimé son soutien à la guerre menée par Vladimir Poutine.
Alexandre Douguine, homme politique influent proche du Kremlin, reprend cette idée de l’eurasisme en promouvant la création d’un continent entre Europe et Asie, un pont entre l’Orient et l’Occident. Douguine est considéré comme le « Raspoutine de Poutine », surnom forgé sur un jeu de mots universel dont se délectent les journaux. Chantre du panslavisme et de l’ultra-nationalisme, il conseille de manière occulte Vladimir Poutine. Il est le père du concept de Nouvelle-Russie, ou Novorossia, un projet confédéral non reconnu internationalement, destiné à réunir les deux États ukrainiens sécessionnistes de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk, qui recouvrent le territoire du Donbass.
Il y a encore à peine 7jours, il était sur les traces de Nicolas II. En attendant la suite...Va t'il reprendre ou pas ODESSA? Ce qui est sur, il est bien loin de la lucidité et de la volonté d'un Staline.
RépondreSupprimerIl semble évident, en comparant le profil, le visage et les attitudes du Poutine actuel avec le Poutine original, que ce ne sont pas les mêmes personnes ! Idem pour le maqueron !
RépondreSupprimerM'étant dit la même chose, j'ai regardé ses photos sur Gogole. Et en faisant défiler les photos, j'ai vu la transformation progressive de la tronche de Poutine, au point que je suis désormais sûr à 100%, que le Poutine actuel est bien le Poutine colonel du KGB des origines.
SupprimerZieutez donc ses photos et en faisant défiler, regardez, par exemple, celle où la tronche de Poutine apparaît à gauche d'une assiette de je ne sais pas quoi. On y voit un mélange de l'ancien et du nouveau Poutine.
Le lien sur les photos est un peu long :
https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&sca_esv=cd9a55a255ee4ca7&sca_upv=1&q=poutine&uds=ADvngMh4BCOHHBvwaZgUQJQHgz-s_vbJllu2SoA3bLFzbHJb8vjx3V4MwlYHb2tPs67ALN04HZAa_UEabFHn8Ngo5o8GblHwD2LwdrQDyKZBoKfCXVExEwCoCPtZN184aa6DQ9d-C0Nw9NKBHQg4vJ5lyiiUhrHbTmbddXAC81OeuswmfnNtb93Gezj0KsjhyPbTkYIibcaZxHbqL264DZd8-DNSDyA6edLiXEFMAB3Tc7H0gNjjb2LCKJQGUtkF_DxQ6TX7jesEe13nQTorz3RXZ4r29rhiIp6WXkYMntwC8mTDIfItXpzppRWV5BLj2tTcYEkiq5dl&udm=2&prmd=nivbz&sa=X&ved=2ahUKEwjGuLfs8IKGAxWgRqQEHcLJC7cQtKgLegQIChAB&biw=1184&bih=915&dpr=1.05
Machin
Poutine est le tsar de la marche à pied. Le jour de son investiture, pour se rendre à la cérémonie, il a dû parcourir je ne sais pas comnien de kilomètres dans les couloirs du Kremlin.
RépondreSupprimerDans la vidéo de son investiture, on le voit arpentant les couloirs et passant des portes de 5 mètres de haut, pour déboucher dans les salles géantes du palais du Kremlin. Les salles du palais sont tellement rutilantes, qu'il est conseillé de chausser des lunettes de soleil :
https://www.youtube.com/watch?v=rvMDyuMzpYs
Machin
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RépondreSupprimerLa Russie doit une partie de ses malheurs à deux pays: l'Allemagne et la Suisse. Pendant le premier conflit mondial c'est l'Allemagne qui organisa la révolution de 1917, pour ne plus combattre sur deux fronts. Ce changement de régime était organisé également depuis la Suisse "neutre" vu que cette nation donnait l'asile aux révolutionnaires Russes.
RépondreSupprimerL'Origine des malheurs de Russie..? Je ne crois pas, ils furent juste des facteurs de circonstances. La cause principale tient au caractère timoré et inconsistant du Tsar. POURTANT.... Raspoutine avait tout fait de son vivant pour le dissuader de s'engager "mécaniquement" dans la guerre de "14" qui s’annonçait. Son assassinat comme celui de Jaurès ouvrit les portes de l'enfer pour les peuples d'Europe et le début de leur "sortie" des affaires du Monde!
RépondreSupprimerEn matière d"hésitations...petits calculs....Perte de temps, Peut on faire un parallèle entre le Moscou de 1917 et de 2014? L'histoire en cours tranchera!