Les exercices militaires en duel pourraient devenir la nouvelle norme en Europe centrale et orientale

Cette dynamique est alimentée par les intérêts géopolitiques des élites occidentales qui cherchent à semer la peur à l’égard de la Russie et par leurs intérêts économiques qui visent à s’enrichir grâce à des investissements dans la « ligne de défense de l’UE ».

La semaine dernière, l'abattage sans précédent de drones russes par l'OTAN au-dessus de la Pologne, dû, selon cette analyse, à un brouillage les ayant radicalement déviés de leur trajectoire, a attiré l'attention sur les exercices militaires contradictoires en Europe centrale et orientale (ECO). La veille de l'incident, RT informait son public que la Pologne, la Lituanie et huit autres alliés de l'OTAN en Lettonie effectuaient trois exercices distincts, programmés pour coïncider avec les exercices Zapad 2025 de la Russie et de la Biélorussie, qui se préparaient alors dans ce dernier État.

Pour illustrer le décalage entre les deux camps, les exercices de la Pologne, de la Lituanie et de la Lettonie impliquent respectivement 30 000 , 17 000 et 12 000 hommes pour un total d'un peu moins de 60 000 soldats, contre seulement 13 000 soldats russes et biélorusses pour Zapad 2025. Les observateurs doivent également savoir que la Biélorussie ne compte qu'environ 60 000 militaires (48 000) et 12 000 gardes-frontières au total, de sorte que ces exercices de l'OTAN à ses frontières occidentales et septentrionales mobilisent autant de soldats que ses forces armées.

Il n'est donc guère surprenant que la Russie ait transféré plus tôt des armes nucléaires tactiques à la Biélorussie avec le droit de les utiliser en légitime défense et qu'elle envisage d'y déployer également des missiles hypersoniques Oreshnik à des fins de dissuasion. L'OTAN dans son ensemble, et en particulier ses trois membres susmentionnés qui ont accueilli les derniers exercices, estiment que la Biélorussie est le « maillon faible » de la matrice de sécurité régionale de la Russie et pensent donc pouvoir l'intimider par des exercices à grande échelle pour l'inciter à « faire défection » à l'Occident après l'échec de la tentative de révolution de couleur de l'été 2020.

Ce complot est voué à l'échec grâce aux garanties de sécurité mutuelles de type Article 5 offertes par la Russie à la Biélorussie, à ses déploiements d'armes nucléaires tactiques et d'Oreshniks dans ce pays, ainsi qu'à l' amitié surprenante nouée par le président Alexandre Loukachenko avec Trump, notamment grâce à son rôle dans la facilitation d'un grand accord avec Poutine. Néanmoins, rien de tout cela ne signifie que l'OTAN abandonnera sa campagne d'intimidation contre la Biélorussie, d'où l'importance d'exercices conjoints russo-biélorusses réguliers pour démontrer visiblement sa dissuasion.

Ces mêmes exercices sont ensuite délibérément présentés par l'Occident comme étant motivés par des intentions agressives et exploités comme prétexte pour organiser leurs propres exercices, bien plus importants, à des fins de dissuasion factice, masquant à peine leurs motivations agressives contre la Biélorussie et, par extension, la Russie. Cette dynamique n'est pas nouvelle, mais elle a été malhonnêtement dramatisée par l'Occident depuis le début de l' opération spéciale , à des fins de propagande de peur à l'intérieur du pays, au service du programme géopolitique de l'élite.

Compte tenu de ces enjeux, on s'attend à ce que cette dynamique perdure même après la fin du conflit ukrainien , ce qui maintiendra les tensions entre l'OTAN et la Russie à un niveau élevé pour une durée indéterminée. Les élites occidentales pourraient également y avoir des intérêts économiques, car cela servirait d'impulsion à l'accélération de la construction de la « ligne de défense de l'UE » le long des frontières de l'OTAN avec la Russie et la Biélorussie. Sachant la corruption de l'Occident, il est probable que certains responsables aient investi dans des entreprises impliquées dans ce mégaprojet.

La nouvelle normalité des exercices militaires en duel en Europe centrale et orientale est donc motivée par les intérêts géopolitiques des élites occidentales, qui cherchent à semer la peur à l'égard de la Russie, et par leurs intérêts économiques, à s'enrichir. La Russie ne suspendra pas unilatéralement ces exercices, car cela pourrait enhardir les bellicistes occidentaux et, par inadvertance, provoquer la panique en Biélorussie, qui pourrait bientôt être « vendue ». La balle est donc dans le camp de l'OTAN pour savoir si elle maintient ou non cette dynamique, mais tout porte à croire qu'elle le fera.

ANDRÉ KORYBKO

16 SEPTEMBRE 2025

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Kremlin : « L'OTAN est en guerre contre la Russie » 

Pour la première fois, le porte-parole officiel du Kremlin à Moscou, Dmitri Peskov, a déclaré publiquement que « l'OTAN est en guerre contre la Russie ».    Cette déclaration est le signe avant-coureur de développements dramatiques et terrifiants à venir.

Il est essentiel de souligner que depuis trois ans et demi, Peskov n'a pas prononcé ces mots. S'il les a prononcés le week-end dernier, ce n'est pas un hasard.

Peskov est le porte-parole officiel du Kremlin. Il dit exactement ce que le gouvernement russe veut dire. Il n'enjolive pas les choses. Il ne prend aucune liberté. Jamais dans l'histoire le Kremlin n'a eu à revenir sur les propos de Peskov. Les mots qu'il prononce correspondent exactement à ce que le gouvernement russe entend exprimer.

Le fait que le gouvernement russe déclare désormais ouvertement que « l’OTAN est en guerre avec la Russie » comporte toutes les implications graves que toute personne rationnelle pourrait imaginer découler d’une telle déclaration.

Les lecteurs devraient réfléchir très attentivement aux implications de cette déclaration publique.  

Hal Turner Monde 15 septembre 2025