Ce scandale implique de nouvelles
recherches sur la mystérieuse épidémie de « folie collective » dans
une petite ville du sud de la France, le Pont-Saint-Esprit, 4500 habitants, qui avait touché environ 500 personnes et
provoqué cinq décès. En fait, il s'avère maintenant que cette épidémie a été volontairement provoquée par la CIA qui a pulvérisé du LSD au-dessus du village afin d'en étudier les effets sur les humains. Naturellement, ni Sarkozy, ni Hollande ni, a fortiori, Macron, ne demanderont des comptes à l'Oncle Sam, pour avoir utilisé les habitants de ce village français comme cobayes. A l'exemple du Salvador ou du Costa Rica, la France est devenue une "grande" république bananière, qui exécute au doigt et à l’œil tout ce que le Bureau Ovale décide. Par conséquent, les victimes du Pont-Saint-Esprit seront considérées comme des "dégâts collatéraux", et ne provoqueront aucun scandale diplomatique. Parole d'Hannibal GENSERIC.
L’étrange
épidémie a gravement affecté près de cinq cents personnes, provoquant la mort
d’au moins cinq, dont deux par suicide. Depuis près de 60 ans, l’affaire de
Pont-Saint-Esprit est attribuée soit à un empoisonnement à l’ergot, ce qui
signifie que les habitants ont soit consommé du pain infecté par une moisissure
psychédélique, soit été empoisonnés au mercure organique.
En septembre
1951, des scientifiques avec le très estimé British Medical Journal
impliquèrent rapidement ce qu’ils surnommèrent une « épidémie
d’empoisonnement. » (2) Après avoir pensé initialement que la cause était
du pain infecté, ils conclurent que la moisissure ne pouvait ni expliquer
l’événement ni les maux qui frappèrent des centaines de personnes de la petite
ville.
Des
scientifiques dépêchés sur les lieux depuis la compagnie de produits chimiques
Sandoz à proximité de Bâle en Suisse, ont également indiqué que la moisissure
était la cause, mais de nombreux autres experts n’étaient pas d’accords avec
eux.
Blason de la ville de Pont-Saint-Esprit |
Le temps
passant, le mystère de l’épidémie ne fit que s’approfondir et aucune réponse ne
fut jugée satisfaisante. Un livre de 2008 publié en France par le professeur
Steven Kaplan sur l’affaire du pain, soulignait que le « mystère reste
entier » et laisse toujours les scientifiques perplexes. (3)
Nouvelles révélations
Un livre juste
sorti aux États-Unis, qui décrit minutieusement des interviews de gens
aujourd’hui retraités des services de renseignement étasuniens qui avaient une
connaissance directe des événements français de 1951, allègue que la
« folie collective » inexpliquée jusqu’ici dans la petite ville
isolée était plutôt une expérience top secrète de la CIA, menée sous le nom de
code Opération Span. L’Opération Span faisait partie du projet MK/NAOMI, un
complément « ultra-top secret » au projet de triste notoriété MK/ULTRA.
Le livre, A
Terrible Mistake : The Murder of Frank Olson and the CIA’s Secret Cold War
Experiments (Une terrible erreur : L’assassinat de Frank Olson et les
expériences de guerre froide secrète de la CIA), du journaliste d’investigation
HP Albarelli Jr., expose que l’épidémie de Pont-Saint-Esprit en 1951 était le
résultat d’une expérimentation d’aérosol de LSD secrète, dirigée par la top
secrète Division des opérations spéciales de l’US Army à Fort Detrick dans le
Maryland. (4)
Albarelli note
que les scientifiques qui ont émis les fausses explications de couverture du
pain contaminé et/ou de l’empoisonnement au mercure pour détourner de la
véritable origine des événements, travaillaient pour la compagnie
pharmaceutique Sandoz, qui à l’époque fournissait du LSD secrètement à la fois
à l’US army et à la CIA pour la recherche.
Un journal
français écrivait à l’époque des événements bizarres : « Ce n’est ni
du Shakespeare, ni de l’Edgar Poe. C’est hélas la triste réalité tout autour de
Pont-Saint-Esprit et de ses environs, où se déroulent des scènes
d’hallucinations terrifiantes. Ce sont des scènes tout droit sorties du Moyen
Âge, des scènes d’horreur et de pathos, pleines d’ombres sinistres. » Le
magazine étasunien Time, dont l’éditeur Henry Luce était étroitement lié aux
activités de propagande de la CIA dans les années 50, écrivait : « Parmi
les affligés, grandissait le délire : les patients se débattaient
sauvagement sur leur lit, en hurlant que des fleurs rouges s’épanouissaient sur
leur corps, que leurs têtes se transformaient en plomb fondu. L’hôpital de
Pont-Saint-Esprit a signalé quatre tentatives de suicide. »
Comme le note
Albarelli, un site Internet du ministère de la Justice sur les dangers du LSD
signale que, dans le début des années 50, « La compagnie Sandoz
Chemical alla jusqu’à promouvoir le LSD comme possible arme secrète de guerre
chimique pour le gouvernement étasunien. Le principal argument de vente était
qu’une petite quantité dans les réservoirs d’eau ou pulvérisée dans l’air
pouvait désorienter et rendre psychotique les soldats d’une compagnie entière
en les laissant inoffensifs et incapables de se battre. »
Albarelli
affirme que la CIA a fait un accueil favorable à un certain nombre de
propositions de scientifiques étasuniens concernant l’introduction d’une grande
quantité de LSD dans le réservoir d’une ville de taille moyenne à grande, mais,
selon les responsables de l’ancienne agence, « l’expérience n’a jamais
été approuvée à cause du nombre imprévu de morts lors de l’opération en France. »
En fait,
Albarelli avait découvert autrefois des documents secrets du FBI qui révélaient
que, un an avant l’expérience de Pont Saint-Esprit, la Division des opérations
spéciales de Fort Detrick avait pris pour cible le réseau du métro de New York
pour une expérience similaire. Une note de service d’août 1950 du bureau
déclare, « Les expériences de guerre biologique qui devaient être
menées par des représentants du ministère de l’Armée dans le réseau du métro de
New York en septembre 1950, ont été reportées sans fixer de date. » La
note de service se poursuit en citant les préoccupations du FBI au sujet de
« l’empoisonnement des plantes alimentaires » et « l’empoisonnement
des réserves d’eau » des grandes villes des États-Unis. (5)
Lors d’un
entretien avec l’auteur [William Engdahl], Albarelli a décrit comment lui sont
apparus les détails choquants des programmes secrets de la CIA avec les
drogues : « Mon premier tuyau fut un document de 1954 de la CIA
qui détaillait une rencontre entre un responsable de la compagnie chimique
Sandoz (les producteurs de LSD) et un agent de la CIA, dans laquelle « le
secret de Pont Saint-Esprit » était référencé. Le responsable de Sandoz
poursuivait en disant : « Ce
n’était pas du tout l’ergot. » (6)
Albarelli dit
avoir obtenu ensuite par l’intermédiaire de la Loi sur la liberté de
l’information un rapport de 1955 partiellement expurgé de la CIA, intitulé A CIA Study of
LSD-25 (Une étude du LSD-25 par la CIA). « Ce rapport
apparemment très complet contient des informations détaillées sur la
fabrication, la fourniture et l’usage du LSD et des produits du type LSD dans
le monde. Cependant, la section sur la France et Pont St Esprit avait été
presque entièrement censurée. » Albarelli a demandé une copie
intégrale, mais les responsables de la CIA ont refusé de lui en fournir une.
(7)
Il
continue : « Puis je suis tombé sur une lettre écrite par l’agent
du Bureau fédéral des narcotiques qui travaillait secrètement pour la
CIA ; c’était George Hunter White qui dirigeait le poste de la CIA à New
York de 1951 à 1954. La lettre de White référençait l’expérience de Pont St
Esprit. À ce stade, après cinq ans d’enquête, j’ai commencé à interviewer
d’anciens biochimistes de l’armée. Ils sont devenus très évasifs et ont refusé
de parler de leur travail en France. Finalement, deux anciens employés du
renseignement ont confirmé que l’expérience avait eu lieu sous les auspices de
la Division des opérations spéciales de l’armée et avec un financement de la
CIA. » (8)
En dernier lieu,
a expliqué Albarelli, « on m’a donné un document non daté de la Maison
Blanche, faisant partie d’un fichier plus volumineux qui avait été envoyé aux
membres de la Commission Rockefeller formée en 1975 pour enquêter sur les abus
de la CIA. Le document contenait le nom d’un certain nombre de ressortissants
français qui avaient été employés secrètement par la CIA, et faisait
directement référence à l’ « incident de Pont Saint-Esprit », en
reliant l’ancien chef du projet de recherche secrète de l’OSS et le chef de la
Division des opérations spéciales de Fort Detrick. Tout cela avec un autre
document incluant la preuve irréfutable. » (9)
Dans son enquête
sur la recherche pour utiliser le LSD comme arme offensive, Albarelli affirme
que l’armée a drogué à
leur insu plus de 5.700 militaires étasuniens entre 1953 et 1965, et, avec la
CIA, a expérimenté à grande échelle avec du LSD et d’autres drogues à travers
des contrats secrets avec plus de 325 établissements d’enseignement supérieur,
universités et instituts de recherche aux Etats-Unis, au Canada et en Europe,
impliquant près de 2500 sujets supplémentaires, beaucoup d’entre eux étant des
patients hospitalisés et des étudiants.
En 2005, Scott
Shane, un reporter du journal Baltimore Sun, a écrit : « L’armée
n’a aucun dossier sur MKNAOMI ou sur la Division des opérations
spéciales. »
Questionnée
officiellement à propos de ces dossiers, l’armée a répondu qu’elle « n’a
pu en trouver aucun. » En 1973, la CIA a détruit la totalité de ses
dossiers sur MKNAOMI et sa collaboration avec la Division des opérations
spéciales de Fort Detrick. Quand Shane a demandé à un ancien haut gradé des
opérations spéciales de prendre la parole sur les projets de la division en
général, Andrew M. Cowan, Jr. a dit : « Je ne donne pas
d’interviews sur ce sujet. Il doit être toujours classé confidentiel, à défaut
d’autre chose, pour préserver hors des mains de quelques cinglés des
informations que la division a développé. » (10)
Autres projets de la CIA avec de la drogue
En 1959, alors
qu’il était étudiant à Stanford University, l’écrivain étasunien Ken Kesey se
porta volontaire pour participer au projet MK/ULTRA, financé par la CIA, à
l’Hôpital des anciens combattants de Menlo Park. Le projet étudiait les effets
sur les gens des drogues psychoactives, en particulier du LSD, de la
psilocybine, de la mescaline, de la cocaïne, de l’Alpha-méthyltryptamine et de
la N-diméthyltryptamine. Kesey a fait des exposés détaillés de ses expériences
avec ces drogues au cours de l’étude du projet MK/ULTRA. Kesey aurait été inspiré
par son rôle de cobaye médical pour écrire Vol au-dessus d’un nid de coucou
en 1962. (11)
Il fut un temps
où l’étudiant diplômé en psychologie, le tristement célèbre gourou du LSD de
Harvard, le Dr Timothy Leary, dont le slogan « Flower Power » de
la génération de 1968 était « Viens, mets-toi dans le coup, décroche, »
était associé à Cord Meyer de la CIA. Leary a imaginé un test de personnalité
particulier, The Leary, utilisé par la CIA pour tester les employés potentiels,
et a travaillé avec Frank Barron, un employé de la CIA et ancien camarade de
classe de psychologie à l’Institute for Personality Assessment and Research de
Berkeley, et plus tard avec le Psychedelic Drug Research Center de Barron à
Harvard. Ce ne sont que deux des exemples les plus connus et détaillés liant la
CIA aux projets avec le LSD après les présumées expériences françaises. (12)
Selon un
officiel de la DGSE qui a refusé d’être identifié, « Si les détails des révélations
de ce livre s’avèrent être vrais, ce sera très bouleversant pour les habitants
de Pont-Saint-Esprit, ainsi que pour tous les citoyens français. Que des
agences du gouvernement des États-Unis puissent délibérément prendre pour cible
des ressortissants étrangers pour ce genre d’expérience constitue une violation
d’un certain nombre de lois et traités internationaux. ».
12 février 2017, par Comité
Valmy
F.
William Engdahl
Notes
1.
Erard Corbin de Mangoux, conseiller de Sarkozy, remplacera Brochand à la DGSE,.
Le Monde. 6 octobre 2008 : www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-37199541@7-40,0.html
2.
British Medical Journal, Ergot Poisoning at Pont St. Esprit, 15 septembre 1951,
p. 650.
3.
Steven L. Kaplan, Le pain maudit : Retour sur la France des années
oubliées 1945-1958 (Paris : Fayard 2008), p. 1124.
4. H.P. Albarelli, Jr., A Terrible
Mistake : The Murder of Frank Olson and the CIA’s Secret Cold War
Experiments, (Walterville Oregon : Trine Day Inc., 2009).
5. FBI Memorandum, August 25, 1950,
Subject : Biological Warfare and NY Subway System, A.H. Belmont to C.E.
Hennrich.
6.
H.P. Albarelli, Jr., interview avec F. William Engdahl par courriels, 6 février
2010.
7. Ibid.
8. Ibid.
9. Ibid.
10. Scott Shane, Buried Secrets of
Biowarfare, Baltimore Sun, 1er août 2004, p.1.
11. Rob Elder, Down on the Peacock
Farm, Salon magazine, 16 novembre 2001.
12. Mark Riebling, Was Timothy Leary
a CIA Agent ?, 1994, Osprey Productions/Grand Royal :
home.dti.net/lawserv/leary.html
Original
http://rense.com/general89/50s.htm Trduction copyleft de Pétrus Lombard le post
MK Ultra wikipedia
Mise
en ligne CV : 11 mars 2010