Des analyses fusent de partout
depuis la frappe missilière du corps des gardiens de la Révolution
islamique contre les QG des terroristes à Deir ez-Zor dans l'Est syrien.
Sputnik revient sur le message que contient cette "riposte d'envergure"
non seulement à l'adresse de "Daech", mais aussi à l'endroit des
parties qui " le soutiennent implicitement dans la région".
"
L'Iran aurait pu riposter autrement aux attentats terroristes commis
sur son territoire. Or le fait qu'il ait choisi une "réponse balistique"
à ces attentats a son sens. On se rappelle fort bien les années de la
guerre Iran/Irak où les Iraniens avaient du mal à se procurer de quoi se
défendre. Or aucun pays n'était prêt à vendre des armes aux Iraniens.
L'Irak de Saddam frappait de ses missiles les villes iraniennes sans que
l'armée du pays puisse lui infliger une riposte adéquate. Les chasseurs
US que le Chah d'Iran avait achetés ne décollaient pas non plus en
raison du boycott imposé par Washington sur la vente d'armes à l'Iran.
Cette
époque est désormais bien loin, mais elle a eu le mérite de pousser les
Iraniens à fabriquer des armements dont ils ont besoin pour se
défendre. L'ambition iranienne va désormais beaucoup plus loin. Ce n'est
plus Bagdad que l'Iran est capable de frapper à coup de missiles. Les
missiles iraniens survolent dorénavant le ciel irakien pour aller
s'abattre directement sur les positions terroristes, situées à plusieurs
centaines de kilomètres de distance en Syrie.
Ce
n'est d'ailleurs pas sans raison que les Iraniens ont choisi leurs deux
villes kurdes de Kermanchah et de Sanandaj comme zone de lancement de
leurs engins. Ce sont des villes sunnites, mais les sunnites iraniens
haïssent autant Daech et les terroristes que les chiites. Le commando
qui a perpétré le double attentat de Téhéran était composé de Kurdes
iraniens, mais le Kurdistan les a honnis avant toute autre province
iranienne.
Par ces frappes
balistiques, l'Iran a voulu prouver à quel point il maitrise le jeu
sécuritaire et comment il contrôle tout. Car l'Iran aurait très bien pu
recourir à des avions de chasse pour se venger de Daech ou alors
demander à ses alliés irakiens ou libanais en Syrie de riposter, mais il
a décidé d'agir lui-même et de surcroit à partir du sol iranien. La
riposte n'en est que plus cinglante. Mais quels messages l'Iran a-t-il
voulu livrer ?
1 Le tir de missiles constitue d'abord une riposte aux attentats de Daech.
2
Cette riposte, très précise, a prouvé les capacités balistiques de la
R.I.: les engins ont parcouru une distance de 650 kilomètres avant de
s'abattre sur des bâtiments qui abritaient dans la banlieue de Deir ez
Zor, les QG des terroristes. 650 kilomètres c'est à peu près la même
distance qui sépare les villes iraniennes de Riyad et de Tel-Aviv. C'est
aussi la même distance qui écarte les bases militaires américaines dans
le golfe Persique du territoire iranien. Des bases qui sont désormais
sures d'être exposées à la puissance balistique iranienne.
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L'arsenal balistique iranien contient aussi des missiles d'une portée
de 2000 kilomètres ce qui veut dire que des cibles placées à 2000
kilomètres de distance ne sont pas non plus à l'abri de la puissance
balistique iranienne.
4 Cette
attaque a eu lieu à peine deux heures après le plus récent discours du
Guide suprême iranien et presque quelques heures après la réunion du
Conseil suprême de la sécurité nationale. Ce qui démonte la haute
disponibilité des forces armées iraniennes à mettre à exécution les
décisions des instances politiques du pays.
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Le moment et les modalités de la riposte méritent aussi la réflexion :
l'Iran a répondu de la manière la plus ferme aux récentes menaces des
États-Unis et aux sanctions très dures que le Sénat vient d'adopter à
son encontre.
6 Cette opération
s'est produite juste au moment où les alliés de l'Iran en Syrie et en
Irak ont défié la soi-disant coalition en réussissant à prendre le
contrôle des frontières syro-irakiennes, et ce, malgré les mises en
garde de Washington. C'est une route qui relie effectivement Téhéran à
Beyrouth. Sans avoir auparavant en sa possession une telle voie, les
Iraniens ont été à même d'acheminer plus de 100.000 missiles de courte
et de moyenne portée au Hezbollah. Une fois ouverte, cette route
permettra à l'Iran de renforcer son assistance militaire à ses alliés en
Syrie et en Irak. Et ce sera Israël qui devra s'en inquiéter. Mais
aussi l'Arabie saoudite ou même les États-Unis qui possèdent de
multiples bases militaires dans la région du golfe Persique. Un ou deux
degrés d'écart auraient suffi pour que les missiles frappent chacune des
cibles précitées au lieu de s'abattre sur Deir ez-Zor.
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Selon des experts militaires, les batteries de missiles anti missiles
auront besoin d'au moins 30 secondes pour intercepter les missiles
ennemis : si les missiles iraniens se placent près des frontières
d'Israël ou d'Arabie saoudite ou alors à proximité des bases américaines
dans la région, aucun système anti missile ne saura les neutraliser à
temps.
Quoi qu'il en soit, le
message multiforme de l'Iran se résume en un mot : si l'Iran s'est mis à
la table des négociations avec l'Occident, cela ne veut pas dire à
aucun prix qu'il est prêt à capituler. Si les États-Unis ne respectent
pas leurs engagements , l'Iran est prêt à en découdre et ce ne sera pas
l'Iran qui en subira le plus gros des préjudices. Puisque l'Amérique a
invoqué le prétexte des missiles iraniens, eh bien, c'est par le biais
des missiles que l'Iran la défie. Comme le disait fort bien le ministre
iranien des Affaires étrangères, " on ne menace jamais les Iraniens sans
prendre le risque de s'exposer à leur riposte".
L'Iran espère vraisemblablement créer une route sûre reliant l'Irak à la Syrie puis au Liban mais certaines voix à Washington tentent de pousser Trump vers un face-à-face contre l'Iran propre à neutraliser les efforts de ce dernier. Ces voix évoquent l'est de la Syrie comme le lieu d'une confrontation militaire à venir entre l'Iran et les États-Unis. Mais vu les évolutions en cours, il serait difficile pour les Américains de remporter cette bataille. L'une des initiatives les plus significatives de l'Iran a consisté à inciter ses forces à contourner al-Tanf et à encercler la base militaire américaine de façon à assurer l'accès facile aux frontières syro-irakiennes. Outre les obstacles que les militaires US auront à surmonter pour venir au bout des forces syriennes et leurs alliés, toute confrontation militaire entre l'Iran et les États-Unis risque de nuire sérieusement à la lutte contre Daech et de mettre en danger un retour à la paix aussi bien en Syrie qu'en Irak. En ce sens, les pays européens se devront de mobiliser pour empêcher Trump de s'engager dans une guerre directe avec l'Iran.
Si les États-Unis veulent renforcer leurs assises en Syrie, qu'ils le fassent dans le nord ou le sud syriens, frontaliers de la Turquie et de la Jordanie au lieu de s'intéresser à l'est où l'armée syrienne et ses alliés sont fortement présents. L'est de la Syrie est sous contrôle de l'armée syrienne qui y étend chaque jour plus sa présence, depuis la reprise d'Alep et de la périphérie de Damas. À vrai dire, l'Est revêt une importance stratégique pour Damas car c'est à partir de cette région qu'il pourrait harceler les terroristes. Quant à Téhéran, c'est la voie le reliant à la Méditerranée qui lui importe".
Réaction américaine : motus et bouche cousue !
Le député et membre de la
commission parlementaire pour la sécurité nationale, Hechmatollah
Falahatpisheh, évoque les frappes balistiques de l'Iran dans la nuit de
dimanche à lundi 19 juin contre les QG des terroristes à Deir ez-Zor
dans l'est de la Syrie, opération qui "a porté au grand jour les
capacités militaires de la RII".
" Les effets stratégiques de cette frappe sont étendus. Les six missiles iraniens ont bouleversé bien des équations ", a-t-il indiqué.
En réaction au double attentat commis par Daech le 7 juin dernier dans la capitale iranienne, Téhéran, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique a tiré six missiles de type Zolfaqar contre les positions des terroristes takfiristes dans la province syrienne de Deir ez-Zor.
D'une portée de 700 kilomètres, ces missiles ont atteint avec précision leur cible, provoquant la mort des dizaines de terroristes dont l'un des cadres saoudiens de Daech.
Ils ont été tirés à partir de deux villes kurdes de l'Iran, à savoir Kermanchah et Sanandaj. Ils ont traversé le ciel irakien au-dessus de Ninive, Kirkouk et Arbir avant de s'abattre sur les QG des terroristes à al-Mayadin, ville dont Daech veut faire sa capitale après sa défaite à Raqqa et à Mossoul.
Des concertations préalables avec le gouvernement syrien et un intense travail de renseignement ont précédé cette attaque spectaculaire en terme de précision. Bien qu'inscrite dans le droit fil de la lutte acharnée que mène l'Iran aux côtés de la Syrie contre Daech et autres groupes terroristes, cette fulgurante attaque n'a provoqué aucune réaction de la part des Américains. Idem pour Riyad qui n'a toujours pas commenté le tir des missiles iraniens. M. Falahatpisheh s'est penché d'ailleurs sur le silence des Américains et de leurs alliés arabes dans la région:
"17 heures après cette frappe, silence total du côté américain et ses alliés. Ce mutisme témoigne de la panique stratégique qui s'est probablement emparée du camp américain car ces frappes confirme la puissance régionale de l'Iran. À al-Mayadin et Deir ez-Zor, les terroristes takfiristes rescapés de la défaite à Alep et à Moscou, étaient sur le point de se restructurer. Ils avaient mis sur place des réseaux chargés de commettre des attentats en Iran. C'est l'un de ces éléments qui a, d'ailleurs, commandité le double attentat du 7 juin à Téhéran."
Et le député de poursuivre: "C'est la première fois que la profondeur stratégique iranienne se dote d'un missile dont l'efficacité opérationnelle est prouvée de la meilleure des manières. Si jamais nos missiles manquaient leur cible, Américains et Israéliens en feraient toute une histoire. Leur silence est le signe d'une terreur stratégique qui s' est emparée de leur camp face à cette méga-surprise."
Pour certains milieux politiques régionaux, les attaques au missile du 19 juin sont propres à changer la donne régionale dans la mesure où elles ont hissé l'Iran à titre de puissance régionale et internationale: "Les capacités balistiques iraniennes ont été pour la première fois en 30 ans mises à l'épreuve des faits et l'Iran a procédé à une attaque réelle hors de ses frontières qui est capable de changer la donne", a par ailleurs estimé le chroniqueur du journal israélien Haaretz.
" Les effets stratégiques de cette frappe sont étendus. Les six missiles iraniens ont bouleversé bien des équations ", a-t-il indiqué.
En réaction au double attentat commis par Daech le 7 juin dernier dans la capitale iranienne, Téhéran, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique a tiré six missiles de type Zolfaqar contre les positions des terroristes takfiristes dans la province syrienne de Deir ez-Zor.
D'une portée de 700 kilomètres, ces missiles ont atteint avec précision leur cible, provoquant la mort des dizaines de terroristes dont l'un des cadres saoudiens de Daech.
Ils ont été tirés à partir de deux villes kurdes de l'Iran, à savoir Kermanchah et Sanandaj. Ils ont traversé le ciel irakien au-dessus de Ninive, Kirkouk et Arbir avant de s'abattre sur les QG des terroristes à al-Mayadin, ville dont Daech veut faire sa capitale après sa défaite à Raqqa et à Mossoul.
Des concertations préalables avec le gouvernement syrien et un intense travail de renseignement ont précédé cette attaque spectaculaire en terme de précision. Bien qu'inscrite dans le droit fil de la lutte acharnée que mène l'Iran aux côtés de la Syrie contre Daech et autres groupes terroristes, cette fulgurante attaque n'a provoqué aucune réaction de la part des Américains. Idem pour Riyad qui n'a toujours pas commenté le tir des missiles iraniens. M. Falahatpisheh s'est penché d'ailleurs sur le silence des Américains et de leurs alliés arabes dans la région:
"17 heures après cette frappe, silence total du côté américain et ses alliés. Ce mutisme témoigne de la panique stratégique qui s'est probablement emparée du camp américain car ces frappes confirme la puissance régionale de l'Iran. À al-Mayadin et Deir ez-Zor, les terroristes takfiristes rescapés de la défaite à Alep et à Moscou, étaient sur le point de se restructurer. Ils avaient mis sur place des réseaux chargés de commettre des attentats en Iran. C'est l'un de ces éléments qui a, d'ailleurs, commandité le double attentat du 7 juin à Téhéran."
Et le député de poursuivre: "C'est la première fois que la profondeur stratégique iranienne se dote d'un missile dont l'efficacité opérationnelle est prouvée de la meilleure des manières. Si jamais nos missiles manquaient leur cible, Américains et Israéliens en feraient toute une histoire. Leur silence est le signe d'une terreur stratégique qui s' est emparée de leur camp face à cette méga-surprise."
Pour certains milieux politiques régionaux, les attaques au missile du 19 juin sont propres à changer la donne régionale dans la mesure où elles ont hissé l'Iran à titre de puissance régionale et internationale: "Les capacités balistiques iraniennes ont été pour la première fois en 30 ans mises à l'épreuve des faits et l'Iran a procédé à une attaque réelle hors de ses frontières qui est capable de changer la donne", a par ailleurs estimé le chroniqueur du journal israélien Haaretz.
Source : Press.tv