Au cours d'un entretien accordé au cinéaste américain Oliver Stone, qui a tourné le documentaire The Putin Interviews (Conversations
avec Poutine) diffusé en première mondiale sur la chaîne américaine
Showtime (groupe CBS), le président russe explique comment les
États-Unis sont tombés dans le piège russe.
Selon le président russe, "les
États-Unis sont tombés dans le piège de leurs illusions": "Après
l'effondrement de l'Union soviétique, les États-Unis se sont hissés en
porte-étendard du monde civilisé et ont cru pouvoir diriger seuls le
monde. Or, les complications n'ont pas tardé à apparaître et à remettre
en cause cet excès de confiance."
Sputniknews qui rapporte cette
information ajoute: "Après l'écroulement de l'URSS, les États-Unis se
sont leurrés puisqu'ils ont cru être les seuls à pouvoir prendre le
gouvernail et à diriger le monde. Ils se sont crus en droit d'agir de
leur propre chef sans avoir un jour à rendre des comptes. Or ce fut là,
le grand piège dans lequel les États-Unis sont tombés. Placé dans un tel
contexte, n'importe quel pays ou individu pourrait finir par commettre
des erreurs, car placé dans cette logique, on se croirait indépendant au
point de croire ne plus avoir besoin de points de vue d'autrui, de ne
plus avoir besoin de dialoguer avec."
Les analystes politiques relèvent d'ailleurs l'impasse dans lequel se trouvent les États-Unis.
Les
États-Unis se sont piégés au Moyen-Orient dans une série de relations
triangulaires, où chaque progrès relatif dans une direction entraîne un
recul dans une autre, et ce pour le plus grand bénéfice de la Russie. Washington
a longtemps profité de l’apparente contradiction entre son soutien
massif à Israël, d’une part, et ses relations privilégiées dans le monde
arabe, d’autre part.
En effet,
les dirigeants arabes, sur le modèle de l’Égyptien Sadate, étaient
plutôt tentés de se concilier avec les faveurs américaines, afin de
contenir Israël, que par la posture inverse. C’était l’ère de la Pax Americana et
d’une hégémonie faussement bienveillante. Mais l’invasion de l’Irak par
George W. Bush et puis la politique syrienne d’Obama ont dégradé cette
position dominante, enlisant les États-Unis dans une série de relations à
somme nulle. Les politiques de Donald Trump ne font qu’aggraver cette
situation, dont la Russie bénéficie directement. Le cas de la crise
Qatar/Arabie est un exemple.
"Trump
a été incapable de relancer les relations avec l’Arabie saoudite,
marquées par la défiance sous Obama, sans compromettre en retour un
partenariat multiforme avec le Qatar. La campagne déclenchée par Riyad
et Abou Dhabi contre Doha, juste après la visite de Trump en Arabie, a
été encouragée par la Maison Blanche.
Or,
le Qatar offre gracieusement aux États-Unis la base stratégique
d’Al-Udeid, essentielle dans la lutte contre Daech, où des milliers de
militaires américains sont stationnés. Au lieu de prendre l’initiative
d’un apaisement dans la crise entre les pétromonarchies, Washington
laisse le Koweït pour l’heure en première ligne d’une éventuelle
médiation. La Russie ne pouvait rêver d’un environnement plus favorable
pour pousser ses intérêts dans le golfe Persique. L’engagement de la
Turquie en faveur du Qatar fait aussi le jeu de Moscou, soulignent les
analystes.
Les États-Unis ont «nourri» al-Qaïda et financé les terroristes tchétchènes
D'après le président russe, les États-Unis portent la responsabilité de la montée d'al-Qaïda à cause de
leur ingérence en Afghanistan contre l'Union soviétique. Vladimir
Poutine a aussi dénoncé le soutien américain aux islamistes tchétchènes.
Dans le premier épisode du
documentaire d'Oliver Stone sur le président russe qui sera diffusé le
19 juin sur la chaîne américaine Showtime, Vladimir Poutine dénonce les
agissements américains en faveur de groupes islamistes, et les
conséquences désastreuses parfois non-anticipées de ces politiques.
«La naissance d'Al-Qaïda n'est pas de notre fait. Elle est liée aux activités de nos amis américains. Tout ceci a commencé lors de la guerre d'Afghanistan menée par l'Union soviétique, lorsque les services américains ont soutenu différents mouvement fondamentalistes musulmans dans leur lutte contre les troupes soviétiques en Afghanistan», a déclaré Vladimir Poutine à Oliver Stone, ajoutant que le camp américain avait «nourri d'eux-mêmes al-Qaïda et Oussama ben Laden».
Washington aurait dû prévoir que soutenir les islamistes aurait des conséquences néfastes pour eux, a estimé le président russe. «Cela se passe toujours comme ça. Notre partenaire américain aurait dû être au courant», a-t-il déclaré.
Néanmoins, le dirigeant a rappelé que Moscou avait soutenu les États-Unis après les attentats du 11 septembre. En solidarité, la Russie a même annulé des exercices militaires qui devaient se tenir quelques jours après les attaques. «Dans ce genre de situation, les victimes ont besoin d'un soutien moral et politique. Nous avons voulu montrer ce type de soutien», a révélé Vladimir Poutine.
«Si nous parlons de soutien politique, il n'y a pas besoin de fournir de preuve. Cela a été fait publiquement, de manière ouverte. Et si nous parlons de soutien financier, nous possédons des éléments que nous avons déjà fourni à nos collègues américains», a déclaré le président russe.
Après avoir alerté George Walter Bush concernant ce soutien américain, Moscou a reçu un courrier de la CIA stipulant que l'organisation estimait «avoir le droit de maintenir des relations avec tous les représentants de l'opposition». Pour Vladimir Poutine, «il était évident qu'il ne s'agissait pas [seulement] de groupes d'opposition mais aussi d'organisations terroristes».
«Je pense que c'est une mauvaise politique car ces relations avec la Russie ne sont pas tournées vers l'avenir. Les gens qui pensent comme ça ne voient pas plus loin que les 23-50 prochaines années», a déclaré Vladimir Poutine, ajoutant que toute tentative de «vassalisation» de la Russie aurait des conséquences néfastes.
«Dans une telle situation, où un homme ou un pays commence à faire des erreurs... L'Etat commence à défaillir, les erreurs s'enchaînent. C'est le piège dans lequel, je crois, sont tombés les Etats-Unis», a-t-il conclu.
Lire aussi : Le nouveau film d’Oliver Stone donne la parole à Vladimir Poutine
«La naissance d'Al-Qaïda n'est pas de notre fait. Elle est liée aux activités de nos amis américains. Tout ceci a commencé lors de la guerre d'Afghanistan menée par l'Union soviétique, lorsque les services américains ont soutenu différents mouvement fondamentalistes musulmans dans leur lutte contre les troupes soviétiques en Afghanistan», a déclaré Vladimir Poutine à Oliver Stone, ajoutant que le camp américain avait «nourri d'eux-mêmes al-Qaïda et Oussama ben Laden».
Washington aurait dû prévoir que soutenir les islamistes aurait des conséquences néfastes pour eux, a estimé le président russe. «Cela se passe toujours comme ça. Notre partenaire américain aurait dû être au courant», a-t-il déclaré.
Néanmoins, le dirigeant a rappelé que Moscou avait soutenu les États-Unis après les attentats du 11 septembre. En solidarité, la Russie a même annulé des exercices militaires qui devaient se tenir quelques jours après les attaques. «Dans ce genre de situation, les victimes ont besoin d'un soutien moral et politique. Nous avons voulu montrer ce type de soutien», a révélé Vladimir Poutine.
Quand la CIA qualifiait le terrorisme tchétchène d'«opposition»
Vladimir Poutine a accusé les États-Unis d'avoir encouragé publiquement et d'avoir financé sous le manteau des groupes islamistes dans le nord du Caucase durant les deux guerres de Tchétchénie, assurant que la CIA était en contact avec les terroristes qu'elle considérait comme une «opposition» à Moscou.«Si nous parlons de soutien politique, il n'y a pas besoin de fournir de preuve. Cela a été fait publiquement, de manière ouverte. Et si nous parlons de soutien financier, nous possédons des éléments que nous avons déjà fourni à nos collègues américains», a déclaré le président russe.
Après avoir alerté George Walter Bush concernant ce soutien américain, Moscou a reçu un courrier de la CIA stipulant que l'organisation estimait «avoir le droit de maintenir des relations avec tous les représentants de l'opposition». Pour Vladimir Poutine, «il était évident qu'il ne s'agissait pas [seulement] de groupes d'opposition mais aussi d'organisations terroristes».
«La politique américaine sur la Russie n'est pas tournée vers l'avenir»
Abordant la problématique des relations bilatérales actuelles entre les États-Unis et la Russie, le président russe a assuré que si la stratégie américaine visait à déstabiliser son économie et à renverser son gouvernement, celle-ci ne serait que court-termiste.«Je pense que c'est une mauvaise politique car ces relations avec la Russie ne sont pas tournées vers l'avenir. Les gens qui pensent comme ça ne voient pas plus loin que les 23-50 prochaines années», a déclaré Vladimir Poutine, ajoutant que toute tentative de «vassalisation» de la Russie aurait des conséquences néfastes.
«Dans une telle situation, où un homme ou un pays commence à faire des erreurs... L'Etat commence à défaillir, les erreurs s'enchaînent. C'est le piège dans lequel, je crois, sont tombés les Etats-Unis», a-t-il conclu.
Lire aussi : Le nouveau film d’Oliver Stone donne la parole à Vladimir Poutine