A Shireen Abu Akleh In Memoriam
Journaliste palestinienne, née le 3 avril 1971 à Jérusalem, Shireen
Abu Akleh est morte assassinée par l’armée israélienne le 11 mai 2022,
dans l’exercice de ses fonctions à Jénine (Cisjordanie occupée).
L’accumulation d’une barbarie à visage humain, suicidaire pour Israël,
fera un jour sauter le manteau de plomb qui veut étouffer la Palestine.
Contre la chape de plomb qui s’abat progressivement sur la France à propos du combat du peuple palestinien contre l’occupation israélienne, au Liban contre le cordon sanitaire établi autour de la mafiocratie libanaise, une artiste rebelle a choisi d’adresser un pied de nez à la bienpensance par la caricature.
Sa rébellion, elle a décidé de la mener depuis Marseille, un des hauts lieux de la bienpensance française, où, tant le Rectorat d’Aix Marseille que le Maire socialiste de la ville, Benoit Payan, ont décidé d’interdire un colloque sur le thème hautement explosif d’«Israël, État d’Apartheid», alors que simultanément l’évêché de Versailles en faisait de même et que la Chaîne France 24 décidait de purger son personnel de tous les journalistes du service arabophone supposés être pro palestiniens … sur délation d’un site américain.
- A l’attention des censeurs, cf ce lien : https://www.madaniya.info/2018/06/20/le-pillage-du-patrimoine-cinematograhique-palestinien-par-l-armee-israelienne/
L’artiste n’est pas un novice. Elle s’est déjà distinguée par un album sur son pays natal, le Liban. Dotée d’un humour corrosif incomparable, elle y dénonce le bellicisme outrancier de ses compatriotes libanais, au titre ravageur: Je pense qu’à la prochaine guerre on sera mieux préparés (2006).
Un coup d’essai perçu comme un coup de maître en ce que ce premier album sera d’ailleurs le livre le plus vendu au Liban en 2007.
Elle, c’est Lena Merhej, née à Beyrouth, au début de la 2 ème guerre civile libanaise, d’une mère allemande et d’un père libanais.
Titulaire d’un diplôme en art et graphisme, elle devient illustratrice de livres jeunesse et de Bandes Dessinées. Elle a, depuis lors, écrit et illustré plus de vingt albums pour enfants dans le monde arabe, et fait partie de l’équipe fondatrice de Samandal, premier fanzine et éditeur de BD du monde arabe.
La guerre est une thématique récurrente dans sa création artistique. Outre, «Je pense qu’à la prochaine guerre on sera mieux préparés (2006), Son film d’animation Dessiner la guerre a gagné le prix du jury du Festival de New York
Maniant l’humour avec finesse, Lena décroche un nouveau prix, en 2013, décerné par le FIBDA pour son œuvre “Laban et confiture, ou comment ma mère est devenue libanaise”.
Enseignant l’illustration et l’animation à l’AUB (Université américaine de Beyrouth), elle bifurque pour travailler à la publication de sa thèse sur «La narration de la guerre dans la Bande Dessinée libanaise», qu’elle vient de soutenir à l’université Jacobs en Allemagne.
Lena a publié une bande dessinée sur les Palestiniens intitulée “Salam” (La paix). Tout un programme. Elle anime en outre des sessions d’apprentissage aux dessins en téléconférence à l’intention des jeunes palestiniens de Gaza et d’Oum Fahoum. Une véritable génératrice d’ondes.
En préparation une bande dessinée “Le génie de Beyrouth” qui sera publiée aux Éditions Dargaud.
Pour aller plus loin
- Shireen Abou Akleh, par Jacques Marie Bourget, un rescapé des snipers israéliens : https://www.madaniya.info/2022/05/16/shireen-abou-akleh/
Illustration
- Lena Merhej, artiste, auteur, illustratrice à Douarnenez (Photo Pascal Cadiou).
http://mediathequequimperle.blogspot.com/2000/05/rencontre-avec-lena-merhej-mardi-5-juin.html
, 20 novembre 2023
Paix à son âme et que le seigneur des mondes lui ouvre les portes du paradis
RépondreSupprimerEncore une fois je reprendrais à mon compte la fameuse phrase de Staline : La mort d'un Homme est une tragédie. La mort d'un million d'Hommes est une statistique.” et celle de Sartre : La mort d'un Homme est un drame. La mort d'un million d'Hommes est un chiffre.
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