mercredi 12 novembre 2025

Un groupe de réflexion américain considère l'Arménie et le Kazakhstan comme des acteurs clés pour contenir la Russie

Ils alimentent la peur quant aux intentions de la Russie à l'égard de ces deux pays, tout en proposant un rapprochement des États-Unis avec eux.


Le Washington Post a récemment publié un article alarmiste selon lequel la « prochaine étape » de Poutine après l'Ukraine pourrait être l'Arménie et/ou le Kazakhstan. Cet article est paru à l'approche du sommet C5+1 à Washington, réunissant les cinq dirigeants d'Asie centrale et Trump. Il a été écrit par Seth Cropsey et Joseph Epstein, respectivement président du Yorktown Institute et directeur du Turan Research Center, un organisme qui se concentre sur la « compétition entre grandes puissances », la « suprématie militaire » et la « construction d'alliances ».

Le fait que ces deux personnes aient mentionné l'Arménie et le Kazakhstan dans ce contexte provocateur, ainsi que la date de publication de leur article, était délibéré. ​​L'Arménie joue un rôle crucial en tant qu'État de transit sur la nouvelle « Route Trump pour la paix et la prospérité internationales » (TRIPP), qui, selon nous, menaçait la position régionale de la Russie dès l'été suivant son annonce. On craint en effet que la Turquie, membre de l'OTAN, n'étende l'influence occidentale au Caucase du Sud et en Asie centrale par cet itinéraire.

Par conséquent, le Kazakhstan occupe une place prépondérante dans ces projets, car il s'agit du pays le plus prospère de la région et il partage également la plus longue frontière terrestre du monde avec la Russie, rivale de l'OTAN. On a estimé au début du mois que « l'Occident pose de nouveaux défis à la Russie sur toute sa périphérie sud » en accélérant, dans le cadre de l'Accord sur les ADPIC, l'engagement de ces deux régions avec l'Occident. Même le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre les projets de l'UE dans cette région.

Le rôle crucial de l'Arménie et du Kazakhstan dans l'influence occidentale, orchestrée par la Turquie, au sein de leurs régions respectives interconnectées, au détriment croissant des intérêts russes, explique pourquoi Cropsey et Epstein ont semé la peur en laissant entendre que ces deux pays pourraient être la prochaine cible de Poutine après l'Ukraine. La publication de leur article provocateur, coïncidant de manière significative avec le sommet C5+1, visait donc à influencer les discussions informelles qui s'y déroulaient et/ou la couverture médiatique occidentale de l'événement.

Selon eux, les troubles de l'été dernier en Arménie étaient une tentative de coup d'État manquée orchestrée par le Kremlin, tandis que le Kazakhstan serait la cible de pressions plus insidieuses, comme la création de réseaux d'influence pro-russes. Ils laissent entendre que cela pourrait précéder un conflit ethno-régional similaire à celui du Donbass dans le nord. Le premier soulèvement était en réalité une révolte patriotique contre le Premier ministre Nikol Pachinian, perçu comme ayant trahi l'Arménie au profit de ses voisins turcophones, tandis que le second repose sur des fuites d'informations non vérifiées et les spéculations qui en découlent.

La réalité est que la Russie reconnaît que les États-Unis ont étendu avec succès leur influence dans le Caucase du Sud et respecte la politique de multi-alignement du Kazakhstan. Sa seule préoccupation est que des acteurs extrarégionaux comme les États-Unis, l'UE, l'OTAN et la Turquie – qu'elle combat par procuration en Ukraine à des degrés divers – puissent instrumentaliser ces deux acteurs et leurs régions d'influence pour menacer sa sécurité nationale dans le cadre de leur rivalité. Cela risquerait d'étendre leur guerre par procuration de l'Europe de l'Est au Caucase du Sud et/ou à l'Asie centrale.

Cropsey et Epstein proposent un renforcement des échanges commerciaux et des investissements entre les États-Unis, l'Arménie et le Kazakhstan, ainsi que leurs régions. Si cette proposition semble anodine, elle pourrait en réalité masquer une coopération plus étroite sur d'autres sujets, comme la sécurité, au détriment de la Russie. Leur objectif est de manipuler la perception des partenaires de la Russie à son encontre et/ou de provoquer une réaction excessive de sa part, afin de nuire à leurs relations et d'appliquer la même stratégie de division pour mieux régner. Il est donc crucial que ces partenaires en soient conscients pour éviter de tomber dans ce piège.

 ANDREW KORYBKO

NOV 12, 2025                                                  Source

2 commentaires:

  1. WOW..... Tout un groupe de réflexion.....donc des BAC +18...... pour constater ce que la SEULE GÉOGRAPHIE de la région COMMANDE!!! Ces ZEXPERTS pouvaient aussi ajouter la GÉORGIE.....Grâce à la fameuse OMS.....La russie se retrouve maintenant vraiment encerclée....

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  2. Il faut Libérer l'Amérique du satanisme !

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