Le commandant d’une brigade d’élite ukrainienne met en garde contre une situation critique et des pertes massives sur e front

L'ancien commandant de la brigade Azov ukrainienne, Maksim Zhorin, a lancé un avertissement concernant la situation critique des forces en première ligne. Il a déclaré que les pertes ne se limitent pas aux localités, comme l'ont largement affirmé les sources occidentales, mais concernent des « secteurs entiers » face à l'avancée rapide des unités de l'armée russe. La situation sur le terrain pour l'Ukraine « ne cesse de s'aggraver », a-t-il affirmé, ajoutant : « Dans certaines zones, faute de décisions urgentes, la situation devient critique. En fait, je ne me souviens pas d'une telle avancée ennemie depuis longtemps. » « Le problème n'est plus la perte de quelques localités, mais, de manière générale, le renforcement significatif de la position opérationnelle de l'ennemi dans des secteurs entiers », a ajouté Zhorin. Sa déclaration fait suite aux inquiétudes exprimées par de nombreuses forces occidentales et ukrainiennes quant à l'imminence d'une rupture du front, en grande partie due à une pénurie d'effectifs de plus en plus critique. 

Fin août, Bogdan Krotevich, ancien chef d'état-major de la 12e brigade de la Garde nationale ukrainienne, déplorait le manque d'effectifs qui affectait les unités de première ligne  . Il constatait  que les brigades n'étaient dotées que de 30 % de leurs effectifs et étaient à peine opérationnelles. Quelques jours plus tard, le président russe Vladimir Poutine déclarait que les unités opérationnelles des forces armées ukrainiennes n'étaient dotées que de 47 à 48 % de leurs effectifs. Ce manque d'effectifs s'explique principalement par  le taux de pertes extrêmement élevé des unités de conscrits ukrainiens  , atteignant parfois 80 à 90 %. Le  Wall Street Journal  a notamment  rapporté  que l'armée avait recours au recrutement d'hommes pauvres issus des villages, envoyés au front après seulement deux jours de formation. 

Bien que les forces russes aient subi des pertes considérables début 2022, les taux de pertes en 2024 et 2025 sont restés bien inférieurs et ne représentent qu'une faible fraction de ceux subis par les forces ukrainiennes. Les importants écarts de puissance de feu entre les forces des deux pays dès début 2023 ont contraint l'Ukraine à recourir massivement à une main-d'œuvre sacrifiable, même si la pénurie actuelle d'effectifs indique que cette approche est loin d'être viable.  

Mercenaires colombiens en Ukraine

Cette pénurie a entraîné un recours croissant aux  combattants étrangers  pour renforcer les positions en première ligne, notamment  des contractuels  brésiliens et colombiens, ainsi que le Corps des volontaires polonais, et, en plus petit nombre, des soldats de pays à revenu élevé, comme les  Royal Marines britanniques  et  le Groupe d'observation avancé américain. Les unités étrangères ont également souvent subi  des pertes importantes . 

En avril 2023, l'ambassadeur d'Ukraine au Royaume-Uni, Vadim Pristaiko, a révélé que Kiev dissimulait le nombre total de pertes subies pendant la guerre, déclarant : « Notre politique a toujours été de ne pas évoquer nos pertes », mais que « lorsque la guerre sera terminée, nous le reconnaîtrons. Je pense que le chiffre sera effroyable. » 

Des documents divulgués en août ont confirmé que les pertes militaires avaient dépassé  1,7 million d'hommes .  

Selon le  Financial Times , le nombre élevé de victimes a été l'un des principaux facteurs expliquant les taux de désertion  particulièrement élevés. Une récente  évaluation britannique  estime que 650.000 hommes ukrainiens en âge de combattre ont fui le pays. D'après la députée ukrainienne Anna Skorokhod, le nombre de déserteurs des forces armées a atteint près de 400.000, aggravant ainsi les pénuries causées par les pertes.  

Cela risque de créer un cercle vicieux dans lequel des pertes plus importantes entraînent des taux de désertion plus élevés, les deux facteurs ayant pour conséquence une pénurie de personnel plus importante qui rend les forces en première ligne vulnérables, ce qui, à son tour, fait augmenter les taux de pertes. 

Military Watch Magazine

26 novembre 2025