S'il est indéniable que l'Europe a, au cours des 500 dernières années, posé les fondements de la civilisation occidentale et joué un rôle moteur dans la révolution industrielle et les progrès scientifiques, elle a également laissé un héritage colonial sanglant, source d'innombrables souffrances humaines à travers le monde. L'Europe, de concert avec les États-Unis, a dominé la scène financière mondiale pendant trois siècles. Mais son influence décline. Elle n'a plus sa place dans le nouvel ordre financier et politique qui se dessine dans les pays du Sud, où la Chine et la Russie jouent un rôle crucial dans l'émergence de ce nouveau monde.
L'Europe, autrefois grande puissance militaire, n'est pas pour autant impuissante. Certes, les principales nations européennes, à savoir l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, conservent une certaine puissance militaire, mais elles ont perdu leur statut de grandes puissances industrielles. L'Europe est aujourd'hui largement dépourvue de ressources naturelles essentielles et dépend des importations de pétrole et de gaz.
L'Europe, et plus particulièrement l'Union européenne (UE-27 et pays associés comme le Royaume-Uni, la Norvège et la Suisse, selon les données commerciales), est un important producteur mondial de céréales, mais dépend des importations pour compenser les déficits de sa production nationale, notamment pour les céréales fourragères comme le maïs et certaines céréales de base comme le riz. Le secteur céréalier de l'UE est globalement résilient, avec un excédent commercial net à l'exportation dans le commerce agroalimentaire au sens large (70,1 milliards d'euros en 2023). Cependant, les importations jouent un rôle essentiel dans la stabilisation de l'approvisionnement face aux aléas climatiques, à la forte demande d'aliments pour le bétail et aux chocs géopolitiques (par exemple, la guerre en Ukraine qui perturbe les exportations de la mer Noire). La dépendance varie selon le type de céréale : l'UE est exportatrice nette de blé et d'orge, mais importatrice nette de maïs et de riz. En résumé, l'Europe est modérément dépendante (10 à 15 % au total), étant exportatrice nette mais vulnérable aux pénuries de maïs et d'aliments pour le bétail, ainsi qu'aux chocs externes.
En termes de puissance militaire, l'Europe est un tigre de papier. Les trois grandes puissances européennes de l'OTAN — le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne — ne peuvent mobiliser qu'une force active combinée de 506 000 hommes. Si l'on ajoute la Turquie, qui n'appartient pas politiquement à l'Europe mais qui possède la deuxième armée de l'OTAN avec 355 000 hommes, on obtient un total de 861 000. Or, il est paradoxal que les Européens exigent de la Russie qu'elle autorise l'Ukraine à disposer d'une armée de 800 000 hommes. Bien que l'Ukraine ne soit pas membre de jure de l'OTAN, elle l'est de facto depuis 1997. Si la Russie accédait à cette demande européenne — ce que Moscou ne fera pas —, l'Ukraine posséderait la deuxième force militaire de l'OTAN, dépassant la Turquie et se classant juste derrière les États-Unis.
Plusieurs facteurs contribuent à marginaliser l'Europe : des économies stagnantes et désindustrialisées ; des gouvernements fracturés et lourdement endettés ; une balkanisation politique, avec des gouvernements dans les principaux pays dirigés par des partis minoritaires en manque de soutien populaire ; et le déclin du christianisme dans nombre de pays clés. Prenons l'exemple du Royaume-Uni… En 1950, environ 85 à 90 % de la population britannique se déclarait chrétienne, selon les meilleures données historiques disponibles et les indicateurs d'appartenance religieuse de l'époque. En 2025, ce chiffre n'était plus que de 46 %, d'après les données exhaustives les plus récentes issues des recensements de 2021 (Angleterre et Pays de Galles, Irlande du Nord) et de 2022 (Écosse), aucun recensement national d'envergure n'ayant été réalisé en 2025. Ce chiffre reflète une baisse continue par rapport aux 59,5 % enregistrés en 2011, sous l'effet de la montée de la laïcité (environ 38 % de personnes sans religion) et de la diversité liée à l'immigration. Voilà ce que c'est que de se battre pour Dieu et la patrie.
Le plan de paix proposé par Donald Trump pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine a révélé l'impuissance de l'Europe. Si nombre d'États européens sont encore capables de semer le chaos, ils se retrouvent dans la triste situation de supplier Trump de leur accorder un siège à la table des négociations et un droit de veto sur tout accord jugé trop favorable à la Russie. Jusqu'à présent, Trump refuse, ce qui a provoqué la fureur de nombreux dirigeants de l'OTAN. Mais que peuvent-ils faire d'autre que bouder comme des adolescents en colère ?
L'Europe est une puissance industrielle, financière, culturelle et militaire en déclin. Je pense que la principale raison pour laquelle la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni redoutent tant la défaite imminente de l'Ukraine face à la Russie est qu'elle les obligera à accepter leur perte d'influence. L'affirmation la plus risible des bellicistes européens est que la Russie veut conquérir et occuper l'Europe… Pourquoi ? L'Europe n'a plus rien dont la Russie ait besoin ou envie.
27 novembre 2025
Par Source
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EXEMPLE. L'humiliation de l'UE à Genève : aucune influence, aucune voix, aucun plan
Les États-Unis ont pris le contrôle du processus de paix en Ukraine, l'Europe occidentale étant exclue de la table des négociations.
Les consultations d'urgence qui se sont tenues ce week-end à Genève entre de hauts responsables des États-Unis, de l'Ukraine et de quelques États européens membres de l'OTAN ont été convoquées après la révélation du plan de paix du président Donald Trump. Cette réunion était censée clarifier la feuille de route pour un règlement en Ukraine. Au lieu de cela, elle a entretenu les intrigues et l' « ambiguïté stratégique » délibérée qui caractérisent désormais l'approche de Washington.
La déclaration finale conjointe de Washington et de Kiev était d'une imprécision remarquable. Elle se limitait à un engagement général en faveur de l'instauration d'une « paix durable et juste » en Ukraine, sans préciser quelle définition de la justice ou quelle conception de la paix prévaudrait. Et bien que Kiev et ses alliés d'Europe occidentale aient vivement contesté des éléments clés de la proposition en 28 points de Trump, il reste difficile de savoir si le document a été véritablement modifié. Malgré tout, plusieurs conclusions de Genève se dégagent déjà.
Le principal vainqueur fut d'abord la délégation américaine. Le secrétaire d'État Marco Rubio et le représentant spécial Steven Witkoff ont donné le ton à la réunion, et l'insistance de Rubio sur le fait qu' « il n'y a qu'un seul plan de paix, pas deux » est devenue la phrase clé de la journée. La veille encore, Kiev et les capitales européennes bruissaient d'un plan alternatif qui, selon la rumeur, était présenté en urgence à la Suisse. Le président français Emmanuel Macron avait averti que le document de Trump comportait des dispositions affectant directement toute l'Europe – les avoirs russes gelés, les perspectives d'adhésion de l'Ukraine à l'UE, les activités de l'OTAN – et nécessitait donc un accord plus large.
Pourtant, rien de tout cela n'a abouti à de véritables changements. Quels que soient les espoirs des dirigeants d'Europe occidentale, rien de concret ne semble avoir été intégré aux négociations. Le plan de paix de Trump n'est pas devenu, et ne deviendra jamais, un projet américano-européen commun.
La seconde conclusion découle de la première : la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont été mises à l’écart. La réunion de Genève était officiellement trilatérale, mais elle a abouti à une déclaration bilatérale américano-ukrainienne. Les responsables d’Europe occidentale, présents lors de la réunion, ont été complètement ignorés. Cette omission n’est pas fortuite ; elle révèle clairement qui détient le pouvoir de négociation et qui en est dépourvu.
Troisièmement, l'Ukraine elle-même est apparue comme l'autre grande perdante de la journée. Selon la Maison Blanche, Kiev a désormais reconnu que le projet de traité de Trump « reflète ses intérêts nationaux » et prévoit des « mécanismes fiables et réalisables » pour la sécurité du pays. Il s'agit d'un revirement spectaculaire par rapport au discours prononcé la veille par le président Zelensky, dans lequel il accusait son « principal partenaire » de vouloir bafouer la dignité de l'Ukraine et promettait de résister. Genève a démontré à quel point cette rhétorique était déconnectée de la réalité.
Le plan de Trump, d'abord qualifié de simple « brouillard » politique , commence à se cristalliser en un cadre pour les accords futurs. Que Kiev ou ses soutiens d'Europe occidentale l'acceptent ou non, Washington fixe les conditions, et tous les autres apprennent à s'y conformer.
Par Sergey Strokan , chroniqueur et analyste politique
"" elle a également laissé un héritage colonial sanglant,""
RépondreSupprimerComme si les autres guerres coloniales de par le monde étaient des virées touristiques( voir guerres d'Espagne sous Naboléon et les tableaux de Goya....)Sans oublier les si délicats et civilisés japonais en Chine...): Malgré toutes ces atrocités, les gens de ces régions si suppliciées tentent par avion.....bateau.....radeau et même à la nage de rejoindre les territoires de ces état tortionnaires.....Cela pose question ?!
A l'auteur....On pourrait AUSSI ajouter les visites si amicales effectuées par l'armée du Kremlin en Tchétchénie et à Grozny en particulier....
SupprimerL'UE est une morte vivante. Elle marche encore comme un canard sans tête. Elle est la seule à ne pas savoir qu'elle est morte. C'est le résultat de 80 ans d'occupation US, du projet Rivkin" https://lesobservateurs.ch/2015/09/14/le-projet-rivkin-comment-la-mondialisation-utilise-le-multiculturalisme-pour-assujettir-des-nations-souveraines/", de son politburo cupide et corrompu. Cette UE et l'OTAN reçoivent l'estocade finale par sa déconfiture face à la fédération de Russie en Ukraine.
RépondreSupprimerLa déception russe à propos de l'UE. Une ITW totute récente de monsieur LAVROV, - https://www.youtube.com/watch?v=aLgBha0qxco. (Commentaire perso : à écouter pour rester en bonne santé mentale)
RépondreSupprimer•
• 00:34 – Introduction Irina Dubois
• 01:31 – La Russie est-elle ennemie de la France ? La France devra-t-elle sacrifier ses enfants ?
• 03:20 – Les accords de Minsk compromis
• 06:12 – Les menaces près de la Russie
• 07:12 – Les obligations de l’OSCE et l’expansion de l’OTAN
• 09:06 – La politique russophobe
• 10:00 – Macron pense que la guerre en Ukraine n’a pas été provoquée
• 11:15 – L’économie de guerre en France ?
• 11:42 – Rien ne prouve que la Russie va attaquer la France
• 13:06 – «Nous allons vaincre la Russie avec des armes classiques»
• 13:47 – Le problème des élites qui parient sur la guerre
• 15:04 – Le style arrogant des élites européennes
• 15:54 – Orban et Fico
• 16:10 – Les experts du Dialogue F-R
• 16:28 – Les Russes frappent-ils les cibles civils ?
• 17:30 – Le rôle de l’ONU
• 19:00 – Tochka-U
• 19:30 – La maternité de Marioupol
• 19:48 – Boutcha : Où sont les preuves ?
• 24:10 – Donald Trump est-il pacificateur ?
• 26:00 – Il faut traiter les causes profondes de ce conflit
• 27:30 – Comment les États-Unis traitent l’Europe et le reste du monde ?
• 29:00 – L’Amérique doit être première partout ?
• 30:03 – Boris Johnson
• 32:00 – Le dollar et le chaos interbational
• 33:09 – Les 8 guerres arrêtées par D Trump ?
• 34:37 – La propagande : qui domine la guerre d’information ?
• 36:40 – V Nouland et le coup d’État en Ukraine
• 37:20 – RT et Spoutnik
• 38:17 – Kaja Kallas
• 39:52 – Macron et Poutine, la relation franco-russe à l’épreuve
• 42:52 – Les dirigeants pragmatiques face aux élites russophobes
• 43:50 – La Finlande
• 45:59 – Le front bouge. Les Européens aident l’Ukraine. Les Rafale
• 47:20 – Un jeu occidental
• 48:37 – Pourquoi minimiser le rôle de la Russie et des États-Unis dans la II guerre mondiale ?
• 53:30 – La France et les BRICS
• 54:11 – Le G7 et le marché libre
• 56:02 – Le business français de retour en Russie ?
• 57:35 – Lavrov diplomate et les risques du métier
Pourquoi l’Europe n’a plus d’importance ?
RépondreSupprimerUn début de réponse avec Edgar Faure qui, en 1964, dans « Humanisme et Culture », écrivait ceci : « Le système capitaliste de l’Occident et le socialisme de la Russie cheminent l’un vers l’autre, vers la solution de synthèse ».
La « solution de synthèse » dont il est question ici, n'est-elle pas l'aboutissement ce processus désagréable de « Globalisation » qu'aujourd'hui nous voyons bien réellement se mettre en place sous l'appellation du doux nom de « Nouvel Ordre Mondial » ?
On comprend que la « main cachée » qui dirige le monde ait permis la destruction du « rideau de fer » : il n’était vraiment plus nécessaire, à ce moment-là, d’interposer un écran entre la révolution capitaliste et la révolution communiste.
Tout est désormais en place pour la grande synthèse du socialisme et du capitalisme qui permettra d’installer, sur les ruines des nations, le gouvernement mondial prévu de longue date.
À toutes fins utiles, rappelons que les institutions européennes ont été, historiquement, faites par et pour les multinationales ; non pour le commerce en général, mais plus précisément pour le commerce des multinationales.
Blog : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
L'EUROPE depuis la fin des années 60 est un ZOMBIE POLITIQUE..... Mais cette même Europe a encore ce que les USA n'ont plus, une FORTE et LARGE BASE INDUSTRIELLE, une REMARQUABLE MAIN d'OEUVRE de l'OS au scientifique en passant par des ingénieurs de qualité!
RépondreSupprimerLes "TECHNICIENS" lecteurs de ce site comprendront... Les autres peuvent dévaluer et délirer encore un peu,C' GRATUIT!
BONUS pour certains mignons....La qualité de vie, de Lisbonne à St Peter...d'Oslo à Corfou......Et TOUT le CŒUR continentale de cette Europe...Actuellement, SEULE la CHINE peut tenir la COMPARAISON......
Sortez un peu de votre trou !
SupprimerQualité de la vie ???
La vie est infiniment plus agréable à Tanger, à Istambul ou à La Marsa qu'à Paris ou à Lyon.
Des gens plus conviviaux, coût de la vie plus abordable, sans parler du climat et des liens sociaux.
C'est pourquoi, des milliers d'Européens viennent y couler une très agréable retraite, comme moi-même.
Les dirigeants mondialistes de l’Europe, les commissaires européens et la vaste pyramide organisationnelle qui les soutient nous rappellent sans cesse que “l’Europe” incarne le summum de la civilisation et que les “valeurs européennes” démocratiques (également appelées “valeurs occidentales”) surpassent toutes les autres. Elles incluent notamment la liberté d’expression et l’inviolabilité des personnes. Ces droits et ces valeurs sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
RépondreSupprimerCes droits existent peut-être encore sur le papier, mais en pratique, ils ont été peu à peu érodés et vidés de leur substance par l’élite corrompue de l’UE. Ce processus s’est accéléré au cours du XXIè siècle, après l’effondrement de l’Union soviétique et du “système socialiste” vers 1990.
Mais les élites mondialistes ont dû trouver autre chose pour maintenir la population sous contrôle. Elles ont alors invoqué les pluies acides et le trou dans la couche d’ozone.
Puis vint le grand show de l’arnaque du Covid et la confrontation entre l’Otan et la Russie en Ukraine. Toutes ces arnaques officielles ont renforcé une fracture sociale désormais flagrante dans tout l’Occident, et en particulier en Europe, en raison de son statut de continent sous domination américaine, que cette fracture sociale pose un problème particulier.
De nouvelles méthodes et techniques de contrôle de la pensée ont ainsi été déployées pour surveiller les citoyens européens. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Les réseaux sociaux sont actuellement la cible d’attaques généralisées contre la liberté d’expression.
Il n'est pas faux d'invoquer l'héritage colonial sanglant et sources innombrables de souffrances humaines à travers le monde, pourquoi ne pas nous rappeler celles plus nombreuses avant cette période qui a fait pire?
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