La Russie est entrée dans l'opération militaire spéciale ( SMO ) en février 2022 avec environ 280 000 soldats au sol, tandis que l'Ukraine en a déployé environ 130 000. Cependant, seuls 125 000 soldats russes ont pénétré en Ukraine au début de la SMO . Selon la doctrine traditionnelle, une force d'attaque devrait disposer d'un effectif quatre fois supérieur pour avoir une chance raisonnable de vaincre une armée retranchée. Le fait que la Russie ait déployé des troupes représentant une fraction de celles nécessaires pour conquérir l'Ukraine constitue un indice évident que Poutine n'avait pas l'intention d'occuper l'intégralité du territoire ukrainien.
Pour mieux comprendre, prenons la bataille de Stalingrad comme point de repère… Cette bataille fut un tournant de la Seconde Guerre mondiale, impliquant des forces soviétiques massives sur de multiples fronts et à différentes phases. L’expression « forces terrestres soviétiques » désigne les troupes de l’Armée rouge (infanterie, blindés, artillerie, etc.), à l’exclusion des éléments aériens et navals, sauf s’ils sont intégrés aux opérations terrestres. Lors de la défense initiale (août-novembre 1942) , les Soviétiques alignèrent environ 187.000 à 200.000 soldats sur le front de Stalingrad sous le commandement d’Ieriomenko. Les Soviétiques subirent de lourdes pertes durant ces quatre mois et leurs unités, fortement décimées, furent renforcées par environ 50.000 hommes par mois. Entre décembre 1942 et février 1943, les Soviétiques ont brisé l'échine de la 6e armée allemande grâce à 1.100.000 soldats supplémentaires qui ont attaqué les flancs allemands dans le cadre de l'opération Uranus (19-23 novembre 1942) , ce qui a abouti à l'encerclement de l'armée allemande.
La bataille de Stalingrad, dans la ville même, s'est déroulée sur une distance d'environ 35 km du nord au sud. À titre de comparaison, la ligne de contact en Ukraine aujourd'hui s'étend sur 1 300 km du nord au sud.
Le manque d'effectifs est la principale raison pour laquelle la Russie a opté pour une guerre d'usure lente et prolongée contre l'Ukraine, utilisant missiles, artillerie, drones et bombes planantes pour compenser ses forces terrestres relativement faibles.
À partir de septembre 2022, l'état-major russe a activé des plans visant à pallier la pénurie d'effectifs en mobilisant 300.000 réservistes et en intensifiant ses efforts de recrutement de soldats contractuels. Depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022, les forces armées russes ont connu une croissance significative grâce à des mobilisations partielles, au recours à des soldats contractuels et à des décrets augmentant leurs effectifs autorisés. Voici une analyse détaillée basée sur les dernières données disponibles (novembre 2025) :
Depuis le début de l'Opération Spéciale (SMO), la Russie a au moins triplé la taille de ses forces terrestres, ce qui explique pourquoi elle conquiert désormais plus de territoire et mène des attaques plus fructueuses tout au long de la ligne de contact.
Deux autres facteurs ont limité les opérations terrestres russes en 2023 et 2024 : 1) la formation des nouvelles recrues et 2) les ordres de Poutine visant à minimiser les pertes russes.
Une fois le contrat signé ou le conscrit incorporé, les nouvelles recrues suivent une formation de base, puis une formation individuelle avancée. Si la durée de la formation a été réduite en 2023 afin d’acheminer plus rapidement les renforts au front, la Russie semble désormais pouvoir se permettre d’offrir aux nouvelles recrues au moins six mois de formation avant de les envoyer au combat.
L'ordre de Poutine de minimiser les pertes a conduit les commandants russes à abandonner les attaques massives et à développer de nouvelles tactiques consistant à bombarder en saturation les positions ennemies à l'aide de missiles, d'artillerie, de drones et de bombes planantes avant d'envoyer de petites unités nettoyer les fortifications ukrainiennes.
Un article qui va mécontenter le troll des majuscules.
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