Avec le
savonnage de la planche à Benoît Hamon par le PS, Macron avec son programme de
droite d’inspiration néolibérale, voit se multiplier les ralliements de vieux
ringards de la politique et parmi eux les habitués de la "gamelle"
pour continuer de vivre de la politique.
Il est
jeune, beau et riche au point qu’il plait aux belles-mères des jeunes
"bobos" en recherche d’un bon placement pour leur progéniture. Mais
comme on dit « l’habit ne fait pas le moine » ou « grattez le vernis et la
réalité réapparaîtra vite », preuve nous est donnée par ces ralliements qui
font que le mouvement "En marche" et son contenu sentent chaque jour
un peu plus la naphtaline. Nous sommes bien loin de l’image de renouvellement,
d’alternance et de renouveau démocratique, cultivée par le jeune banquier.
Cette image oublie les super sionistes comme Valls et consorts [1] |
Avec la
déconfiture attendue de Fillon, Macron apparaît certes comme le moins pire face
à Marine Le Pen pour nombre d’électeurs notamment de gauche. Ce piège [à cons] est
terrible! La CGT toujours pertinente, vient d’attirer l’attention « elle
appelle à voter pour le progrès social et à choisir le meilleur plutôt que le
moins pire ! »
En effet,
quand nous grattons le vernis du jeune banquier que découvrons nous ? D’abord
un programme libéral de droite qui fait rougir de gêne le patronat tant il est
la copie conforme du leur avec le retrait de l’Etat soumis à la dictature de la
finance et des grandes multinationales dont le jeune candidat est le
représentant ! Dans son "livre publicité" intitulé « Révolution »,
Macron omet par calcul politicien de préciser de quelle révolution, il s’agit
de « la Révolution conservatrice », cette précision est très utile pour ne pas
être le couillon de la première heure.
C'est aussi
la révolution de Fillon avec le même sens et les mêmes finalités. Il fallait
bien le cacher. Ce jeune homme qui est loin d’avoir la stature d’un chef d’Etat
est déjà rompu aux vieilles ficelles politiciennes, il sait très bien qu’on
n’attire pas les mouches avec du vinaigre !
Sans
expérience d’élu, sans aucune connaissance de la vie des collectivités
territoriales alors qu’elles sont à proximité des citoyens, sans aucune
expérience de parti politique et donc d’exercice de la démocratie politique
comme cela a pu être vérifié sur les bancs de l’Assemblée, où il ne fut jamais
élu par le peuple mais où il n’eut de cesse de provoquer les élus du peuple
qu'ils soient de droite ou de gauche !
Face à une
telle inexpérience et à un manque de stature avéré, nombre de vieux leaders
politiques ont décidé de le rejoindre individuellement ou à sa demande pour
venir l’aider si par malheur il était élu chef d'Etat ! La liste est
impressionnante !
Il y a
d’abord Gérard Collomb usé par le pouvoir. Ce cumulard des postes politiques
illustre un PS qui a fait le choix définitif du néolibéralisme contre le social
et la démocratie. [2]
Le vieux sénateur qui ne met jamais les pieds au Sénat, n’est
pas synonyme du renouveau politique loin s’en faut, mais il sait être influent
vis-à-vis de toutes celles et tous ceux qui sont à la recherche d’une
"gamelle" et prêt à obéir au « chef », le petit doigt sur la couture
du pantalon !
L’ancienne
Présidente du Medef, Mme Parisot qui dès qu’elle le peut, renouvelle sa marque
de confiance au jeune banquier. Il y a de quoi rassurer les patrons et la
finance avec un tel vieux joyau dans sa chaussure !
Suit dans la
foulée Jacques Attali le penseur des révolutions conservatrices, Alain Minc
l’économiste vermoulu et Elie Cohen usé par les plateaux libéraux des télés.
Ils sont tous accros à la vieille économie ultralibérale des années 80 et 90
coupée du réel et qui a conduit le pays dans la crise qu'on connait.
Vint le tour
de Jean Pisani-Ferry, économiste, commissaire général de France Stratégies et
Président du comité de suivi du crédit pour la compétitivité et l'emploi. Il
est membre de plusieurs clubs européens, dont Bruegel, Notre Europe et En Temps
Réel. Ce penseur néolibéral devint le directeur du «pôle programmes et idées».
Il anima les travaux pour le programme de Macron, c’est tout dire !
Comme on ne
gagne pas une présidentielle sans maîtriser les sondages, après le soutien de
Mme Parisot viendra celui de Denis Delmas, grand spécialiste, ancien président
de l'institut de sondage TNS Sofres, il conseille Macron sur l’état de
l'opinion avec certainement quelques bricolages à la clé !.
Bayrou ne
rata pas le train. Le vieux roublard centriste très lié à la droite n’a pas
hésité à trahir Fillon quitte à ternir un peu l’image du jeune Macron, mais la
"soupe" devrait être bonne pour lui ! Sylvie Goulard euro députée du
Modem devait penser la même chose et a rejoint le clan tout comme Jean-Marie
Cavada le Président du mouvement génération citoyens et ancien du Nouveau
Centre.
Estimant que
Macron était la synthèse entre le social libéralisme, la finance et la
politique, Daniel Cohn Bendit l'ancien soixante-huitard a vite oublié les pavés
du quartier latin et son expression gauchiste « élections pièges à cons ». Il a
rejoint le clan pour apporter ses conseils anticommunistes et anti-jeunes.
Il manquait
quelques ténors de droite, le trou fut bouché avec les ralliements d'anciens
ministres de Chirac et Sarkozy, tous en recherche de postes avec la prévisible
défaite de la droite : Alain Madelin et Jean Artuis vieux routiers du
libéralisme, Jean-Paul Delevoye, ancien ministre chiraquien de la Fonction
publique, Corinne Le Page, ancienne ministre de l’Environnement d’Alain Juppé,
Anne-Marie Idrac ancienne ministre de Chirac, ex-secrétaire d’État aux
Transports avec Alain Juppé (1995-1997 et secrétaire d’État en charge du
Commerce extérieur sous Nicolas Sarkozy (2008-2010), Serge Lepeltier de l'UDI,
ancien maire de Bourges et ancien ministre de l’Écologie, et Renaud Dutreil
ancien ministre de Chirac.
Embarrassé
par cette droitisation visible et cette ringardisation de son proche entourage,
Macron appela alors à la rescousse les chevaux de course du PS pour redonner un
semblant de gauche rosie à son mouvement et un petit coup de jeune. Hélas,
seuls les vieux chevaux de course rappliquèrent, sans doute confortés par
François Hollande, comme Delanoé l’ancien maire PS de Paris qui apporte avec
lui quelques vieilles badernes socialistes et écologistes comme Jean-Michel
Baylet, Christophe Masse député dans les Bouches du Rhône, le député tendance
droite du PS christophe Caresche, l’ex-ministre et sénatrice Nicole Bricq ou
Jean-Paul Huchon, ex président du conseil régional d’Île-de-France, tous
habitués aux trahisons et à la bonne "gamelle" car ils savent fermer
leur gueule et savent ce qu’est être un ministre ou un député godillot !
Kouchner,
fit aussi preuve d’allégeance comme il l’avait fait quelques années plus tôt
avec Sarkozy en devenant un des ses ministres. Kouchner a-t-il changé ? Bien
sur que non, c’est Macron qui finalement n’est pas très loin du programme de
Sarkozy, ce qui rassura Kouchner et lui permit de franchir à nouveau le Rubicon.
Au milieu de
ce rassemblement hétéroclite soudé par le néolibéralisme et la finance, il y a
bien toujours une ou deux brebis galeuses comme le député de Corse Paul
Giacobbi qui vient d’être condamné à 3 ans de prison ferme pour détournement de
fonds publics ou Robert Hue qui après avoir trahi les communistes, trahit
aujourd’hui les socialistes, Patrick Braouzec l’ancien maire de Saint-Denis
fera de même, comme les TIbéri le fameux clan des "siciliens"
parisiens ! Macron ira même draguer Philippe de Villiers mais le ralliement ne
fut pas officialisé, le souverainiste étant suffisamment malin pour rallier
certains déçus par le FN sans avoir à s'afficher membre du clan..
Quand on
prend connaissance d’un tel rassemblement, ceux qui croyaient qu’avec Macron il
y aurait un rajeunissement de la vie politique ne peuvent être que
désappointés, heurtés, choqués et déçus tant le discours du jeune banquier
sonne de plus en plus faux et est en total décalage avec tous ces soutiens,
c'est-à-dire ceux qui vont influencer sa vision politique. Macron serait-il le
roi de l'arnaque ?
Et ce
d’autant que parmi ces proches soutiens, figurent des personnalités très
fortunées qui finissent de clarifier l’individu Macron. Excusez du peu, on
trouve le milliardaire Xavier Niel, PDG de Free, copropriétaire du groupe Le
Monde, Jacques-Antoine Granjon, PDG de Vente Privée, Marc Simoncini, PDG de
Meetic, Christian Dargnat, ancien haut dirigeant de BNP-Paribas, Mathieu Laine,
fondateur de la société de conseil en stratégie Altermind, Catherine Barbaroux,
ex dirigeante de l’Adie, association de microcrédit, Françoise Holder, les
Boulangeries PAUL, Bernard Mourad, ancien banquier conseil de Patrick Drahi,
Pierre Bergé, homme d’affaires et soutien financier du Parti socialiste. En
2010, il prend le contrôle du quotidien Le Monde avec Xavier Niel et
Matthieu Pigasse qui soutient aussi le jeune banquier.
A ceux-là
s’ajoutent des personnalités du monde des médias comme Emmanuel Chain,
producteur de l’émission Capital, Laurence Haïm, ex I-Télé mais aussi le juge
Halphen et cerise sur le gâteau, Geneviève de Fontenay et Valéry Giscard
d’Estaing, un couple formidable !
Face au peu
de sérieux des ralliements de ces derniers jours, Macron se devait de redonner
un coup de fraîcheur, c’est ainsi que rappliquèrent Jean Yves Le Drian le
ministre socialiste de la défense, l’homme qui fait la guerre aux pauvres du
monde, et Stéphane Le Foll le ministre en exercice dans le gouvernement
Cazeneuve.
Mesurant que
Hamon courrait à sa tombe dès le 1er tour, Manuel Valls l’ambitieux
qui ne veut pas rester dans l’ombre, a fait savoir qu’il ralliait l’équipage.
Macron n’a pas apprécié cette précipitation, car elle effarouche ceux de droite
comme ceux du PS qui ont viré l’ancien premier ministre à la primaire socialiste,
et qui déjà cherche à monnayer son ralliement.
Macron
aura-t-il suffisamment de places pour satisfaire tout ce vieux monde qui
constitue le système politique actuel de la France et qui nous a conduit dans
la crise actuel et le rejet de la politique. Des ralliements souvent
très embarrassants pour celui qui se présente comme l’un des candidats «
anti-système ».
Pour diriger
un tel rassemblement de politiciens vermoulus, de vieux ringards, d’ambitieux
de la "gamelle", Macron n’a assurément pas ni la stature ni
l’expérience ni la capacité de commandement et court à une déconfiture. Il
n’est que le furoncle médiatique du système politique français. Et avec lui
président, ce système sera au stade avancé de la nécrose.
Déchiré
entre tous ses soutiens et peut être certaines promesses, Macron en est conduit
à ne citer aucun nom de premier ministrable. On imagine les noms des poids
lourds d’un éventuel gouvernement.
En réalité, le fondateur d’En Marche n’a pas intérêt à entrer dans les détails.
Contrairement à ce qu'il affirme, il n'est pas le seul « maître des horloges
».
S'il gagne
la présidentielle, il aura réussi le casse du siècle. Mais il devra encore
faire le pari de sa capacité à gagner les législatives avec ceux que François
Fillon appelle ses « députés internet ». En cas de majorité relative, il
devra ensuite trouver des accords sur les textes importants avec des députés
autres que ceux labellisés En Marche !
Il y a
vraiment quelque chose de pourri dans cette 5ème République puisque nous
risquons ainsi de voir des députés et des personnalités socialistes former avec
les députés macronistes la nouvelle majorité "rose" nécessaire à
Macron. On reproduirait à l'identique ces cinq dernières années comme si rien
ne s'était passé. Seul le chef aura changé, Macron remplaçant Hollande mais
pour faire la même politique aggravée! N'est ce pas cela que ces messieurs
qualifient d'alternance !
Ces
compromis sont en marche, les vieux routiers de la droite et sociaux libéraux
appuyés par les financiers sont là pour rappeler Macron à l’ordre et pour lui
montrer leur cap ! Avec Macron rien n’aura donc changé !
Et s'il perd
la présidentielle, son grand rêve de recomposition politique depuis l’Élysée
partira en fumée. En quelques secondes.
Publié le 29 mars 2017 par Front de Gauche de Pierre
Bénite
[2] Avec Hollandouille et Valls, le PS est redevenu le Parti Sioniste et colonialiste. Voir par exemple : Les colonialistes européens veulent sauver Daech/ISIS