Poutine a une vision Gaullienne et tsariste de son action. Il veut
laisser une trace historique de son passage, au même titre que Pierre le
grand et Catherine II. Et son action à lui sera de redonner à la Grande
Russie sa gloire, sa puissance et son influence sur le reste du monde
et surtout se venger de l’affront fait à la Grande Russie.
Mais pour cela, sa première tâche sera justement d’effacer les taches
du passé. Et quand on parle de « tache » il ne s’agit pas des méfaits
du communisme et son cortège de goulag, de famines et autres exactions
politiques, mais bien de vexations, spoliations et autres brimades
faites à la mère patrie.
Deux taches assombrissent le passé glorieux de son pays, la première
c’est l’Afghanistan, et l’autre c’est l’éclatement de l’URSS. Attention
ce qui est vexant ce n’est pas la chute du Mur et la disparition du
communisme, mais bien la disparition de l’union des républiques et la
course à l’indépendance des faux frères.
La première des vexations a été l’Afghanistan, dit le « Vietnam du
communisme ». Cette défaite qui a marqué psychologiquement tant de
jeunes recrues de l’armée russe au point de les faire ressembler aux
milliers de « fous américains » revenus marqués à vie du Vietnam. Et
Poutine en tant que soldat ne peut pas être insensible à ces ravages.
Donc l’un des premiers combats de Vladimir sera de faire « oublier »
l’Afghanistan en se vengeant de ceux qui ont, en douce, armé les
rebelles et permis la défaite soviétique, à savoir les USA. Mais Poutine
a aussi appris que jouer avec les afghans n’est pas aussi facile que
cela. Ils sont imprévisibles et peu fiables, aussi ne tombera-t-il pas
dans le même piège que les ricains, et donc il n’aidera pas les
talibans. Lui son truc c’est d’abord d’assurer l’enlisement des
occidentaux, puis un jour, de revenir là-bas en tant que libérateur.
Il a le temps pour lui. Et puis l’idée de voir bloquée une partie des
forces américaines dans ces coins reculés, ne lui déplait pas. Il se dit
que cela fera toujours ça de moins chez lui, ou au pire, pompera une
partie substantielle du budget de la défense américaine
Sa vision de la reconquête du prestige perdu va au delà d’un simple
conflit local entre fous de Dieu et trafiquants de drogue, et
accessoirement politiciens corrompus. Il veut le respect (voire la
crainte) du reste du monde. Donc il attend son heure.
Sa deuxième tâche (dans les deux sens du terme) sera par contre tout à
fait locale, c’est la restauration de l’empire perdu et surtout la
vengeance de l’infamie que l’occident a fait subir au peuple russe a
travers la chute du mur et surtout la déchéance des citoyens russe qui
se sont retrouvé par milliers au bord de la faillite, à l’image d’un
Eltsine alcoolique et ridicule. C’est cette phase que nous somme en
train de voir actuellement.
Un petit rappel des causes de la chute du « mur de Berlin », pour
bien comprendre la stratégie future du président russe. Les américains
avaient concocté un plan diabolique pour faire tomber le régime
soviétique. Ce plan était en 2 phases : premièrement pousser le régime à
faire des dépenses de guerre de plus en plus faramineuses (voir Reagan
et sa course à la « guerre des étoiles »). Deuxièmement, faire
s’effondrer le prix du pétrole qui était la manne principale de l’URSS
en matière de financement du pays. Ainsi au bout d’un moment, le régime
se retrouvait obliger d’utiliser toutes les ressources tant humaines que
matérielles et financières pour tenter de suivre la course aux
armements sophistiqués, délaissant du coup, l’autre fonction de l’Armée
Rouge à savoir le contrôle des états et des républiques satellites. Et
il arriva ce que vous savez.
N’oublions pas que les ricains n’avaient pas de problèmes de
financement puisque ce sont eux qui détiennent le dollar et donc peuvent
imprimer des billets à tout va. Et visiblement ce stratagème a
parfaitement réussi. Tellement même que Poutine va s’en inspirer pour
monter sa vengeance.
A ce stade on peut déjà entrevoir les deux directions que va prendre
Poutine. Une : pousser les américains à faire des guerres un peu
partout, histoire non seulement de les occuper mais surtout de les
pousser à la dépense pour mener toutes ces guerres. Deux : affaiblir le
dollar. A cela on pourrait rajouter un troisième point, celui de la
vengeance « tchétchène » à savoir engluer l’occident avec des
terroristes islamiques ingérables et sanguinaires, pour un jour
apparaître aux yeux de l’Europe comme seul recours pour nous sauver
d’alqaida et autres aqmil.
Regardons plus en détail la stratégie russe
1 – Préambule :
Poutine semble avoir comme règle de base de ne jamais jouer le premier
coup, mais de se baser sur les coups de l’adversaire et s’appuyer sur la
force générée pour l’utiliser justement contre l’adversaire. C’est le
principe de base de l’aikidohttp://fr.wikipedia.org/wiki/A%C3%AFkido
Ensuite on peut constater que sa stratégie s’est affinée au fur et à mesure
2 – Stratégie des mini guerres locales et implications dans le printemps arabe.
En dehors de l’Afghanistan et peut-être d’autres pays dont on ignore
l’implication réelle des russes (surtout en Iran), on peut considérer
que la stratégie de Poutine a été mise en place avec le début du
Printemps arabe. Toutefois il est indéniable que la guerre libyenne a
été un semi échec pour le président russe. Echec parce qu’il n’a pas pu
sauver Khadafi et donc il a été chassé des ressources et des contrats du
pays, mais réussite car il a obligé l’occident a le faire rentrer dans
le jeu, même si c’était uniquement pour voter le bombardement de
Tripoli. Pour lui le plus important c’est que par la suite les ricains
devront traîner le boulet russe dans leur stratégie. Et avec la Syrie,
cela va peser très lourd.
Pour la Syrie la stratégie a été plus délicate, car elle interdit la
défaite de type libyenne pour les russes. En plus de liens historiques
avec la famille Hassad, la Syrie représente pour la Russie, surtout un
port sur la Méditerranée et donc une présence militaire dans cette zone.
Mais on peut aussi considérer que l’occident a fait les erreurs prévues
par Poutine, à savoir d’abord s’allier avec le diable islamiste,
ensuite créer un front au nord d’Israël, et donc affaiblir ce dernier si
l’envie lui prenait d’attaquer l’Iran. Israël, contrairement aux USA,
n’a pas les capacités de gérer ces 2 fronts en même temps.
En tout cas, dans cette affaire syrienne, Poutine a enregistré ses deux
premières victoires, l’une diplomatique avec le fait de devenir le
passage obligé à toute résolution du conflit, et l’autre militaire en
empêchant les américains de bombardé la Syrie après la fausse affaire du
gaz. En plus on en connaît pas l’exacte étendue de cette victoire
militaire, puisque certains parlent même de tir de missiles US détruits
par les russes. Aujourd’hui il apparaît que la victoire de Poutine se
dessine de façon de plus en plus précise. Cette victoire attendue
pourrait bine être même l’origine du déclenchement rapide de l’affaire
ukrainienne par l’occident.
3 – Ukraine ou le jeu étrange de Poutine
Pour comprendre la position du président russe, il faut d’abord réaliser
que nous assistons, avec l’affaire ukrainienne, à un retournement
complet de la stratégie américaine, qui a décider d’attaquer de front
son ennemie congénital (l’anti-communisme atavique et obscurantiste des
américains est toujours aussi présent).
Cette attaque se fait sur 2 fronts, l’un guerrier, et l’autre économique
au travers de sanctions décidées unilatéralement sans aucun fond
juridique.
Or cette situation va permettre à Poutine d’abattre son second volet, à
savoir celui de l’attaque financière de l’occident. Et aujourd’hui nous
somme au début de cette stratégie. Elle se fait selon plusieurs points :
1 – Mettre a mal l’économie de l’Ukraine, obligeant l’occident à investir des sommes importantes dans ce puits sans fond.
2 – Obliger l’Europe a prendre position contre la stratégie économique des USA envers la Russie
3 – Apparaître comme affaibli, c’est-à-dire martyr victime de
l’impérialisme américain afin de faire peur aux pays de la BRICS
(surtout la Chine) et les pousser à se détacher de façon plus visible de
l’hégémonie du dollar.
4 – Faire peur aux occidentaux pour les pousser à se réfugier dans l’or.
Cette stratégie sera la plus catastrophique pour les américains car ces
derniers ont triché avec les réserves d’or en délivrant plus de
certificats qu’ils ne possèdent de lingots. Et quand on sait que la
Russie est la première réserve minière d’or au monde.
Sur le plan militaire, la Russie joue la force tranquille. Elle est chez
elle, elle possède une puissance militaire 20 fois supérieure à celle
de l’Ukraine. Mais en même temps elle ne peut intervenir qu’en position
de sauveur du peuple et non en tant que force occulte de séparatistes.
Donc elle est obligé d’attendre et surtout d’attendre un drame majeur.
A moins bien sur qu’entre temps les USA se retrouvent en difficulté
financière suffisante pour abandonner l’Europe aux mains des russes. Et
c’est bien ce qui va se passer.
maria luis
Source : http://documentinterdit.com/news/la-strategie-secrete-de-poutine-ou-comment-faire-tomber-le-mur-du-cote-occidental/
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