Daech est le bras armé du néolibéralisme, selon lequel il doit y avoir «plus
de marchés et moins d’États». Aussi, l'ennemi premier du «Nouvel Ordre
mondial» est l’État-nation, contre lequel sont lancées les hordes
jihadistes. C'est dans ce sens qu'il faudra, sans doute, comprendre des
attentats, qui confortent des politiques répressives, allant à
contresens d'une lutte efficace contre un fléau, utilisé comme
épouvantail, par ceux dont le dessein est de dominer le monde. Dans la même perspective, les islamistes sunnites, dont Daech est le glaive militaire, sont des ennemis déclarés de l’État-nation ( ils ne veulent que le califat qui doit englober tout le monde islamique), et sont donc en phase avec les objectifs du Nouvel Ordre Mondial, dont l'outil politique est l'Empire anglo-sioniste.
Daech, l'autoproclamé «Etat islamique», (EI), est, de fait, un
«Etat», avec toutes ses subdivisions administratives et militaires.
Selon les sources les plus sérieuses, «l'EI» possédait, en 2014, une
armée, évaluée à, au moins, 30.000 «Jihadistes», de 80 nationalités, qui
seraient des chiffres «moyens», quand d'autres estiment que ceux-ci
fluctueraient plutôt entre 30.000 et 200.0000 hommes. Arrêtons-nous,
toutefois, au chiffre le moins-disant de 30.000 Jihadistes, et
posons-nous la question: a-t-on idée de la logistique nécessaire, pour
nourrir, loger, habiller, armer et soigner ces hommes? N'importe quel
chef d'état-major militaire vous dira que cela coûte des milliards de
dollars, singulièrement, lorsqu'une armée est en campagne. Alors, d'où
proviennent ces milliards de dollars? Qui les fournit à Daech et
pourquoi? Quels instructeurs forment ces «soldats»? Daech n'est pas un
Etat, mais dispose de tous les moyens d'un Etat. Qui croira qu'un groupe
aussi bien structuré, (administrativement et militairement), disposant
d'une armée «prête» à se battre, de moyens financiers colossaux, soit
sorti, comme ça, du néant? Or, l'argent, c'est, particulièrement,
l'Arabie saoudite et le Qatar, qui le fournissent, la formation, c'est
la CIA et le Mossad, autrement dit, les Etats-Unis et Israël, la Turquie
offrant le terrain. Une division du travail, qui permet à Daech
d'évoluer, selon des plans établis, comme de semer la pagaille, au
Moyen-Orient. Ce qu'il fait avec conscience. Mais le groupe Etat
islamique n'est que l'iceberg d'une action, entamée dès la chute, en
1989, du bloc soviétique, et l'avènement du pouvoir unipolaire
états-unien. Le terrorisme, tel qu'on le connaît, aujourd'hui, est, de
fait, l'aboutissement d'une longue période de gestation, commencée, en
Afghanistan, dans les années 1970-1980, destinée à asservir ceux qui
s'opposent à la mondialisation annoncée et au Nouvel ordre mondial, qui
ne devaient laisser, sur le terrain, qu'un pouvoir: celui des
Etats-Unis. Cette domestication du monde a connu sa première
réalisation, au Moyen-Orient, [qui renferme une gigantesque
concentration de gaz et de pétrole], par la première Guerre du Golfe de
1991. Un processus, qui devait aboutir à la mise au pas des Etats laïcs
arabes. La guerre imposée à l'Irak et à la Syrie, notamment, entre dans
le cadre de ce changement, les Etats devant être remplacés par des
royaumes et des émirats confessionnels, ethniques et tribaux. En
réalité, le terrorisme - qu'il soit qualifié «d'islamiste» ou
international - est une menace, créée pour détruire les pays n'entrant
pas dans le profil de la nouvelle politique de «globalisation»,
justifier, a posteriori, les singuliers budgets militaires de certaines
armées occidentales, museler, enfin, ceux qui s'opposent à cette
politique répressive. Le "Patriot Act" états-unien, induit par les
attentats du 11 septembre 2001, l'amendement de la Constitution
française, suite aux attentats de Paris de 2015, auront, surtout, été
prétextes à des lois liberticides et contribué à réduire les libertés
des gens. Outre les écoutes téléphoniques, la France, dès 2001, a
déployé, sur les lieux publics, des gendarmes et des militaires
renforçant sa législation répressive. Bien que la France soit
suréquipée, au plan législatif, pour lutter, efficacement, contre le
terrorisme, le Président français, François Hollande, en rajoute,
encore, des couches. De fait, la lutte «mondiale» contre le
«terrorisme», lancée en 2001, par l'ex-Président républicain, George W.
Bush, s'est muée, peu à peu, en lutte contre les citoyens, qui
n'acceptent pas la nouvelle donne géopolitique, déclinée sous le label
du «Nouvel Ordre mondial». Pour schématiser, disons que les concepteurs
de la mondialisation veulent éliminer toute résistance à l'Ordre
inégalitaire, qu'ils projettent d'instaurer. La mondialisation, (ou
globalisation), notion économique - dont l'une des finalités est de
soumettre les peuples au joug de ceux qui ont entre leurs mains
l'économie mondiale - cache, aussi, un projet politique. De fait - par
le jeu des regroupements, fusions et autres OPA...- une dizaine de
sociétés détiennent, quasiment, les productions des biens et services,
dans le monde. Selon une récente étude de l'ONG Oxfam, le poids
financier de 62 super riches équivaut à celui de la moitié de la
population de la planète. Dit autrement, ces 62 personnes sont aussi
riches que 3,5 milliards de Terriens. Sous cet angle, Daech apparaît
comme le bras armé du néolibéralisme, selon lequel il doit y avoir «plus
de marchés et moins d’États». Aussi, l'ennemi premier du «Nouvel Ordre
mondial» est l’État-nation, contre lequel sont lancées les hordes
jihadistes. C'est dans ce sens qu'il faudra, sans doute, comprendre des
attentats, qui confortent des politiques répressives, allant à
contresens d'une lutte efficace contre un fléau, utilisé comme
épouvantail, par ceux dont le dessein est de dominer le monde.
Karim MOHSEN
http://francophone.sahartv.ir/infos/article-i22279-daech_le_bras_arm%C3%A9_du_nouvel_ordre_mondial_par_karim_mohsen
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