L'Occident
à l'aide de navires de guerre et de missiles protégeait les bandits qui
gouvernent maintenant la Libye, vassalisée et humiliée par
l'intervention de l'Otan, estime un ancien général libyen.
Ahmed Kadhaf al-Dam, cousin de Mouammar Kadhafi |
Ahmed
Kadhaf al-Dam, ancien général de l'armée libyenne et cousin de l'ancien
leader libyen Mouammar Kadhafi, a accordé une interview exclusive à la
chaîne de télévision RT, dans laquelle il a parlé du sort du
pays après le meurtre de son dirigeant et le changement de régime
violent réalisé avec le soutien de l'Otan.
Après la révolution, la
Libye, un pays autrefois stable et sûr, est maintenant en ruines, alors
que sa population est forcée de fuir son foyer, affirme le cousin de
Mouammar Kadhafi.
"La Libye, un pays qui se trouvait autrefois
à la pointe de tout le continent et qui avait son autorité politique et
morale dans le monde, est vassalisée et humiliée alors que son destin
est déterminé dans les autres pays. Ce que nous voyons aujourd'hui,
après cinq années difficiles, est le résultat des actions des pays
otaniens qui sont venus pour détruire notre pays", a déclaré M.al-Dam.
Selon
l'ancien militaire, la Libye ne serait pas dans cette situation
déplorable s'il n'y avait pas eu l'invasion des troupes de l'alliance,
dont le seul but était d'assassiner Mouammar Kadhafi.
"Il n'y
avait pas de tyrannie dans le pays. Tout était contrôlé par les masses,
qui gouvernaient le pays et qui avaient entre leurs mains le pouvoir, la
richesse et des armes", a indiqué M.al-Dam.
Selon lui, la Libye est devenue le centre du banditisme, du vol et du pillage. Dans le pays, il y a des gangs et des "marionnettes, apportés de l'Occident pour contrôler la Libye".
"Les
terroristes ont été livrés en Libye par avion sous les yeux de
l'Occident qui leur offrait un +parapluie aérien+. L'Occident, avec ses
missiles et ses navires de guerre, protégeait ces bandits quand ils sont
arrivés en Libye en 2011, en s'abritant derrière les bannières de
l'islam", a conclu l'ancien général.
Source : Sputnik
Le seul succès de l’intervention occidentale en Libye est d’offrir l’occasion d’une nouvelle guerre.
Sarkozy, Cameron et Abdul Jalil célébrant la victoire en Libye, le 15 septembre 2011. |
Un des rares bénéfices du bombardement de la Libye va tomber dans la
poche des habituels gagnants de cette alliance public-privé que
constitue la machine du militarisme sans fin, en lui fournissant un
nouveau prétexte pour un nouveau bombardement.
Les jours suivant le bombardement de la Libye par l’Otan ont été une période de grandes congratulations.
Tout comme les avocats de la guerre contre l’Irak ont utilisé la
capture et l’assassinat de Saddam Hussein comme preuve que leur guerre
avait été un succès, les avocats de la guerre contre la Libye ont
utilisé la capture et le meurtre brutal de Kadhafi comme une
justification de leur décision.
Depuis lors, la Libye, de manière totalement prévisible, s’est
complètement écroulée et se trouve pour des années dans un état
d’instabilité, d’anarchie, sous la coupe de milices, de conflits
sectaires et de l’extrémisme. L’exécution de Saddam Hussein n’a pas
justifié la guerre d’Irak ni amélioré la vie des Irakiens, il en va de même pour Kadhafi.
Mais la grande question était de savoir quand (pas si, mais quand)
l’instabilité et l’extrémisme qui s’ensuivraient inévitablement,
seraient utilisés comme justification à une nouvelle guerre dirigée par
les États-Unis, exactement comme cela s’est passé en Irak. En 2012, j’avais déjà posé la question de cette manière :
Encore combien de temps avant que nous n’entendions qu’une intervention militaire est (encore) nécessaire, cette fois pour contrôler les extrémistes anti-américains qui sont maintenant armés et plus puissants grâce à la première intervention ? Les interventions militaires américaines sont très utiles pour s’assurer qu’à l’avenir d’autres interventions militaires soient toujours nécessaires.
Nous avons maintenant la réponse grâce au New York Times :
Inquiets de la menace croissante que représente État islamique en Libye, les États-Unis et leurs alliés augmentent les vols de reconnaissance et la récolte de renseignements pour préparer d’éventuels frappes et raids commandos, ont annoncé cette semaine des politiciens américains et des membres des renseignements… «Il est exact que nous cherchions des actions militaires décisives contre EI parallèlement au processus politique» en Libye, a déclaré Dunford, le général du Joint Chiefs of Staff. «Le président a été clair, nous avons le droit d’utiliser les forces armées».
Tout comme il n’y avait ni Al-Qaïda ni État islamique à attaquer en
Irak avant que les États-Unis ne bombardent le pays, il n’y avait pas EI
en Libye avant que l’Otan ne la bombarde. Et maintenant, les États-Unis
vont utiliser les conséquences de leurs propres bombardements pour
justifier une nouvelle campagne de bombardements sur le même pays. La
page éditoriale du New York Times, journal qui a soutenu la première campagne de bombardement sur la Libye, a, dans son édition d’hier, considéré le projet de nouveau bombardement du pays comme très troublant et expliqué : «Une
nouvelle intervention militaire en Libye représenterait une avancée
significative pour une guerre qui pourrait facilement s’étendre aux
autres pays du continent.» En particulier, «cette escalade
importante est prévue sans débat au Congrès sur les mérites et les
risques d’une campagne militaire qui doit utiliser des frappes aériennes
et des raids par les troupes d’élites américaines». (Le premier
bombardement contre la Libye s’est aussi fait non seulement sans
l’accord du Congrès mais a été ordonné par Obama alors que le Congrès
avait rejeté une telle autorisation).
Les États-Unis et leurs alliés envisagent une intervention militaire contre EI en Libye.
Voici ce qui a été présenté comme le modèle ultime de l’intervention
humanitaire. Celle ci n’a engendré aucun bénéfice humanitaire mais a par
contre causé de grandes souffrances humaines car, comme d’habitude, les gens qui ont ordonné cette guerre humanitaire (et
la plupart de ceux l’ayant soutenue), ne s’y sont intéressés que dans
la période où les bombes pleuvaient et les morts mouraient, mais se sont
totalement désintéressés des conséquences humanitaires (comme l’a
montrée leur totale indifférence aux
conséquences des bombardements). Comme prévu, un des rares bénéfices de
cette campagne de bombardement sur la Libye va tomber dans la poche des
habituels gagnants de cette alliance public-privé que constitue la
machine du militarisme sans fin, en lui fournissant un nouveau prétexte
pour une nouvelle guerre.
Glenn Greenwald
Article orignal en anglais : The U.S. Intervention in Libya Was Such a Smashing Success That a Sequel
La source originale de cet article est theintercept.com
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