L'avancée russo-syrienne à Alep fait des dégâts dans le "camp
autoproclamé du Bien" (États-Unis, Israël, Arabie saoudite et Turquie). Certains, comme les Turcs et les Saoudiens, sont sur
les dents et menacent même, d'entrer dans la
mêlée tandis que la guerre de l'information reprend de plus belle.
Depuis une semaine, les forces loyalistes appuyées par les Russes, les Iraniens et le Hezbollah volent de succès en succès
dans la région d'Alep, deuxième ville du pays et verrou de la
rébellion. La libération des deux villages chiites de Nubul et Zahraa,
assiégées depuis trois ans (!) par les "terroristes modérés", a
considérablement changé la donne dans le nord syrien.
La principale route d'approvisionnement d'Al Qaeda et autre Ahrar
al-Cham vers la Turquie est coupée et l'étau se resserre autour de la
grande ville du nord, déjà occupée pour moitié par les forces
loyalistes. Alep est peut-être un tas de ruines mais sa prise
constituerait un important tournant,
psychologique mais aussi stratégique. La rébellion "modérée" se verrait
obligée de se replier sur Idlib et Jisr al-Chougour, ses derniers fiefs
au nord, tandis qu'Assad commencerait à reconstruire la Syrie utile
avant de se tourner contre Daech en Syrie orientale.
Et comme
ailleurs, notamment dans le sud ou dans la province de Lattaquié, la
situation n'est pas meilleure pour les salafistes si chers au camp du
Bien, ça commence à sentir le roussi pour les protégés de la bande
américano-turco-saoudienne... Comme le dit un analyste, "les rebelles battent en retraite partout".
Les
Russes, que les stratèges de Saint-Germain-des-Prés voyaient
s'embourber, mènent pour l'instant leur campagne de main de maître.
Contrairement à ce que claironnait la propagande saoudienne, ils
renforcent même leur présence militaire en Syrie avec l'envoi de quelques Sukhois 35, dernière pépite de l'aviation russe (avant le futur Pak-Fa) et l'un des meilleurs avions du monde.
Idéal pour tester l'avion en conditions réelles et lancer un avertissement à la Turquie.
Plus d'avions + renseignement amplifié
(notamment grâce au centre de Bagdad mis sur pied en septembre à la
barbe des Américains) = forte recrudescence des raids russes ces
derniers jours (25 à 30%) qui mettent au supplice les insurgés.
Dans
ces conditions, il n'est guère étonnant de voir le camp du Bien engager
une danse du ventre hystérique. La mafia médiatique reprend sa bonne
vieille propagande,
les obscures ONG syriennes installées à Londres ou en Turquie (LOL)
hurlent au massacre de civils par les méchants navions russes (tout y
passe : hôpitaux, écoles, ne manquent plus que les léproseries...),
Ankara accuse évidemment Moscou de fournir des armes au PKK (ce qui n'est d'ailleurs peut-être pas tout à fait faux).
Surtout, Turcs et Saoudiens seraient prêts à entrer en guerre
en Syrie, sous couvert de combattre leur bébé daéchien (éternel
prétexte) ; si ça se confirme, cela signifie qu'ils considèrent la
situation comme vraiment mauvaise. Si une intervention saoudienne relève
de la farce, les pitres wahhabites étant incapables depuis plusieurs
mois de venir à bout de quelques rebelles déguenillés au Yémen, une
intervention ottomane est à prendre beaucoup plus au sérieux. Mais elle
interroge...
Reprenons l'article qui résume bien la situation de ces derniers jours :
«
Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation intensive
de la Turquie pour une intervention militaire sur le territoire d’un
État souverain : la Syrie », a indiqué, le 4 février, le général Igor
Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense,
«
L’armée russe observe un nombre croissant de signes d’une préparation
secrète des forces armées turques afin de mener des opérations sur le
territoire syrien », a ajouté l’officier, faisant état de «
l’accumulation en de nombreux points de la frontière turco-syrienne
d’équipement du génie servant à préparer une intervention militaire,
ainsi que de soldats et d’engins militaires ».
« Ce type
de dispositif est utilisé pour permettre des mouvements rapides de
colonnes militaires avec armes et munitions en zone de guerre, ainsi que
le transfert et l’évacuation du personnel », a souligné le général Igor
Konachenkov. « Si quelqu’un à Ankara pense que l’interdiction d’un vol
de reconnaissance russe permettra de cacher quoi que ce soit, il n’est
pas professionnel », a-t-il poursuivi.
Pour l’instant,
les autorités turques ont refusé de faire tout commentaire face à ces
accusations russes, se contentant de confirmer « l’interdiction pour
raisons de sécurité » d’un vol russe de reconnaissance prévu du 1e au 5
février dans le cadre du traité Ciel ouvert dont les deux pays sont
signataires. Ce traité prévoit des survols pour contrôler les
installations militaires et d’armements, afin d’entretenir la confiance
mutuelle.
Scénarios possibles :- Intox russe. Peu probable. Les Russes parlent rarement pour ne rien dire et ne sont pas adeptes, au contraire des Américains, des déclarations grandiloquentes.
- Intox turque. Éventuellement. Déjà lancé dans une dangereuse fuite en avant sur le plan intérieur, Erdogan cherche peut-être à sauver la face en montrant ses muscles.
- Les Turcs s'en vont réellement en guerre avec l'appui de l'OTAN, c'est-à-dire des Etats-Unis. Peu probable. Je peux me tromper mais je vois difficilement les Américains risquer une confrontation ouverte avec la Russie, surtout au moment où l'opinion publique US est en train de tourner et devient de plus en plus excédée des alliés islamistes de Washington.
- Les Turcs s'en vont en guerre tout seuls. Eh bien, bonne chance à eux... Les Russes et les Kurdes n'attendent que ça ! Ces colonnes militaires sans appui aérien (car barré par les S-400 russes) risquent de se faire dégommer en quelques minutes. Sans compter qu'en cas de conflit ouvert entre Moscou et Ankara, Gazprom coupe le robinet, ce qui mettra la Turquie dans une situation très difficile.
Source : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/02/le-camp-du-bien-en-panique.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail
L'Arabie Saoudite vise à envoyer en Syrie environ 150.000 mercenaires
Selon la CNN,
se référant aux sources au sein du royaume, les programmes de formation
sont réalisés sur le territoire de l'Arabie saoudite. Outre des soldats
saoudiens, des militaires égyptiens, jordaniens et soudanais y prennent
également part.
Le général de brigade saoudien Ahmed al-Assiri a déclaré jeudi
dernier que l'Arabie saoudite était prête à participer à toute opération
terrestre en Syrie, à condition d'avoir le feu vert de la coalition
contre Daech dirigée par Washington. Une décision en ce sens pourrait
être adoptée lors du sommet de l'Otan à Bruxelles la semaine prochaine.
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