Alors que la Russie
et la coalition menée par les États-Unis bombardent Daech, CloudFlare,
un service Web américain, est accusé de protéger le groupe terroriste
sur le Net. Sputnik a essayé de comprendre s’il était possible pour
CloudFlare de cesser ses prestations et si oui, pourquoi ne le fait-il
pas et qu'en est-il des services spéciaux?
Le
groupe international Anonymous a déclaré la cyberguerre à Daech qui
continue d'endoctriner les jeunes étrangers, financer ses opérations
grâce à la crypto-monnaie et échanger des messages impossibles à
intercepter, tout cela, grâce à l'accès à Internet.
Tout au long de l'année, le groupe a démasqué, dénoncé, traqué et
piraté des milliers de comptes Twitter affiliés à Daech ou associés de
telle ou telle façon à leur activité. De surcroit, les hackivistes ont
dit avoir réussi à découvrir plusieurs adresses Bitcoin qu'utilisent les
combattants pour les bloquer.
Tandis que les hacktivistes, dont Anonymous et GhostSec, s'unissent
pour lutter ensemble contre Daech, les djihadistes cherchent aussi de
l'aide pour se protéger des menaces de piratage et des risques
d’espionnage.
Contacté par Sputnik, Boris Sharov, directeur général de Dr.Web, société russe de sécurité informatique, principal service anti-virus en Russie a confirmé ce constat des hacktivistes. Le spécialiste a également essayé de supposer quelles seraient les raisons pour CloudFlare de ne pas arrêter la prestation de service de protection.
A la question de savoir si l'entreprise possède des moyens techniques
pour ne plus fournir ce service à des sites liés à Daech, M. Sharov a
répondu sans hésiter:
M. Sharov a donc constaté qu'il y a quelque chose qui les en empêche. D'après lui, il y aurait deux explications à la question de savoir "pourquoi cela ne se fait pas facilement".
Pourtant, Boris Sharov a souligné qu'on n'avait jamais entendu parler de décisions de tribunaux.
Ainsi, l'un des hacktivistes de GhostSec a
confié dans un entretien à Sputnik que "des CDN comme CloudFlare cachent
le vrai IP d'un serveur ou d'un ordinateur hôte pour fournir la
protection (en cas d’attaque, ndlr) DDoS. Parfois, nous sommes capables
de contourner la protection. Mais si Cloudflare cessait de protéger ces
sites, les sites pourraient être attaqués et bloqués facilement".
Ce n'est pas la première fois que les hacktivistes de GhostSec
accusent CloudFlare, un CDN qui offre un service de capacité réseau
supplémentaire aux sites Web en cas d’attaque DDoS (ou de surabondance
de trafic), de protéger des sites affiliés à Daech, une quarantaine
environ, selon GhostSec.Contacté par Sputnik, Boris Sharov, directeur général de Dr.Web, société russe de sécurité informatique, principal service anti-virus en Russie a confirmé ce constat des hacktivistes. Le spécialiste a également essayé de supposer quelles seraient les raisons pour CloudFlare de ne pas arrêter la prestation de service de protection.
"Certainement, si vous voyez quelque chose qui
appartient à Daech par son contenu et si vous êtes opérateur fournissant
le service de prestation du contenu par exemple, alors là, si cela est
contraire à la loi du pays, vous êtes libres de le bloquer".
Pourtant, après avoir appris que CloudFlare fournissait une Web
protection à Daech, les hacktivistes d'Anonymous ont publié un tweet
demandant à l’entreprise de supprimer la protection des sites en
question.M. Sharov a donc constaté qu'il y a quelque chose qui les en empêche. D'après lui, il y aurait deux explications à la question de savoir "pourquoi cela ne se fait pas facilement".
"La première chose, c'est le fait que dans la
plupart des cas, ce serait très difficile de les identifier (les
combattants de Daech, ndlr) même s’il s'agit d'un contenu religieux
islamique. Finalement, il s'agirait de faire du monitoring de contenu et
de faire des expertises pour être sûr qu'il s'agit de Daech", a
expliqué le spécialiste.
"Je ne pense pas que Cloudflare soit en capacité de faire ça, son
business est autre. Il n'est pas créé pour gérer le contenu, mais pour
la prestation du service lié au contenu. Mais s'il y a une décision d’un
tribunal aux Etats-Unis interdisant la prestation du service à un
certain site ou un certain contenu, cela se fera en quelques minutes",
a-t-il ajouté.Pourtant, Boris Sharov a souligné qu'on n'avait jamais entendu parler de décisions de tribunaux.
"Et là, c'est la deuxième raison que je vois,
c'est qu'il n'est pas intéressant pour les services antiterroristes de
couper la présence du terrorisme du net, au contraire, c'est une façon
de les observer et d'avoir toujours la main sur la vie réelle des
combattants de Daech", a conclu le spécialiste en cyber sécurité.
Pour se justifier, l’entreprise a cité à peu près les mêmes arguments.
" Nous nous sommes tournés vers les autorités
pour passer en revue les différents sites en question et on ne nous a
jamais demandé de les supprimer de notre réseau", avait précisé au Mirror
le PDG de CloudFlare, Matthew Prince, en ajoutant que parfois de tels
sites pourraient être utiles pour les services de sécurité eux-mêmes.
Il reste alors à savoir pourquoi les services spéciaux n'ont rien à
répondre aux accusations sur leur inefficacité quant à la lutte contre
Daech, s'ils tirent tellement d'informations précieuses sur les
combattants grâce à leurs sites pour ne pas vouloir les bloquer.
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