samedi 13 février 2016

Fermeture de la "Brèche de l'Apocalypse" sur la frontière syro-turque. La Turquie "mise au frigo"



La Fédération de Russie et les États-Unis auraient conclu un accord historique consistant à coordonner leurs forces militaires pour la fermeture définitive d’une section de 98 kilomètres de la frontière entre la Syrie et la Turquie, appelée la "Brèche de l'Apocalypse.

Cette brèche, longue de 98 km a permis, jusqu’à maintenant, à la Turquie et à l'Arabie saoudite d'armer secrètement les mercenaires terroristes d’Isis/Daech/EI et d'al-Nosra, filiale d'Al-Qaïda. Elle a permis, en retour, à la Turquie et à son président de voler d’énormes quantités de pétrole syrien et irakien.

En effet, dès qu’Obama a pris conscience de l'horreur incommensurable perpétrée par ces terroristes islamistes, il en serait devenu furieux. Il a donc essayé de se dégager (politiquement et militairement) du cauchemar qu'il avait contribué à créer. Ainsi, cette semaine, a eu lieu la première action militaire combinée entre les forces armées russes et américaines, dans le but d’aider les Unités de Protection de la Population Kurde (YPG) et leurs alliés arabes à reprendre aux terroristes islamistes la base aérienne militaire syrienne de Menagh. YPG et ses alliés arabes sont dorénavant les mieux placés pour fermer définitivement la «brèche de l'Apocalypse" et pour reprendre le contrôle total de la frontière syro-turque.
Assistés et conseillés au sol par les forces spéciales américaines, et protégées du ciel par les bombardiers stratégiques russes, les Kurdes de l’YPG ont pu parachever leur victoire et fermer complètement cette brèche, en dépit de la menace émise par le président turc, Recep Erdogan, disant qu'il ne permettrait jamais aux Kurdes d'occuper des terres à l'ouest de l'Euphrate.
Positions des belligérants en décembre 2015
Les forces armées de la Fédération de Russie et celles des États-Unis ont donc, non seulement coopéré pour aider les forces kurdes d’YPG à reprendre la base aérienne de Menagh, mais elles ont aussi coopéré la semaine dernière lorsque les Russes ont permis à l'US Air Force de bombarder et de détruire les positions des services secrets turcs dans Alep, malgré les menaces turques d'envahir Alep afin de protéger ses «frères» terroristes.
Combattantes kurdes syriennes célébrant leur victoire
sur les hordes islamistes
Face aux menaces turques d’envahir Alep, le Ministre Lavrov a déclaré que la coalition internationale sous commandement américain ne permettra pas que "de tels plans téméraires" se matérialisent. Mais Lavrov a été ensuite contré par les Saoudiens qui ont dit que leurs plans d'envahir la Syrie étaient «finalisés» et «irréversibles».
mercenaires saoudiens destinés à envahir la Syrie
 Suite à cette seconde menace venant, après la Turquie, d'Arabie saoudite, le Premier ministre russe Medvedev a répliqué en accusant les Saoudiens de vouloir déclencher une troisième guerre mondiale en déclarant : "Toutes les parties doivent être contraintes de s'asseoir à la table de négociation, au lieu de vouloir déclencher une nouvelle guerre sur Terre. Toutes les opérations terrestres, en règle générale, conduisent à une guerre permanente. Regardez ce qui est arrivé en Afghanistan, en Libye, et dans un certain nombre d'autres pays. …Les Américains et nos partenaires arabes doivent bien réfléchir: veulent-ils une guerre permanente? Pensent-ils qu'ils peuvent très rapidement la gagner? C’est impossible, en particulier dans le monde arabe, où tout le monde se bat contre tout le monde ".
Sachant à quel point une troisième guerre mondiale pourrait devenir une réalité, Lavrov et Kerry ont rapidement scellé l'accord historique de cessez-le-feu en Syrie. Lavrov a déclaré qu’il faut un délai d’une semaine pour mettre fin à une partie des frappes aériennes en Syrie. Mais il a souligné que les groupes terroristes, dont l'État islamique et al-Nosra, continueront d'être ciblés, et que la délimitation des cibles et des zones géographiques éligibles (à ne plus bombarder) doit être laissée à un groupe de travail multinational dirigé par la Russie et les États-Unis.
Avec la Turquie "mise au frigo" en raison de cet accord historique, la Fédération de Russie demandera à Obama qu'il fasse arrêter immédiatement les frappes aériennes turques sur les combattants kurdes, et qui, comble de l’absurde, sont en même temps aidés par les  forces spéciales américaines !!
Quant à la façon avec laquelle la Turquie et l'Arabie Saoudite vont réagir face à la fois à la Fédération et aux États-Unis, (qui, désormais, combinent leur puissance militaire pour ramener la paix dans cette région), ce rapport conclut que cette réaction n’est pas le plus grand danger pour cet accord. Le plus grand danger pour la pérennité de cet accord vient plutôt de la «folie politique" qui a lieu en ce moment en Amérique. 
En effet, l'amiral Ali Chamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale d'Iran, vient d’annoncer aujourd'hui que son pays avait été approché par des représentants du Parti républicain américain, qui était alors à la recherche d'un accord secret pour stopper l’échange de prisonniers (entre les USA et l’Iran, suite à la saisie, en janvier 2016,  de bateaux US par la marine iranienne [1]), afin de permettre à ce parti politique d’utiliser ces prisonniers comme argument contre les démocrates dans la course aux  présidentielles américaines.


Source : http://www.whatdoesitmean.com/index1999.htm

VOIR AUSSI :  

SYRIE. La Turquie abat deux hélicoptères américains et tue  12 "Marines"

Hannibal GENSERIC
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Sale temps pour le sultan

10 Février 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus 


Sale temps pour le sultan

Les Dieux de la guerre et de la diplomatie semblent s'être donnés le mot pour faire des malheurs à ce pauvre Erdogan. Les déconvenues sultanesques sont tellement nombreuses qu'on ne sait, à vrai dire, par où commencer...
Sur le terrain, la continuelle avancée loyaliste et kurde en Syrie du nord, notamment autour d'Alep, scelle l'échec d'Ankara. Cinq ans d'efforts pour rien ! Al Nosra, Ahrar al-Cham et autres délicieux djihadistes sont en voie d'annihilation dans plusieurs provinces ; ne restera plus (pour combien de temps ?) que l'Etat islamique qui sera de toute façon coupé de maman Turquie par la poussée kurde. Tout cela prendra le temps qu'il faudra, les takfiris peuvent encore résister un certain temps dans la région d'Idleb, la reconquête des territoires daéchiques ne se fera pas du jour au lendemain, mais c'est désormais inévitable. Le vent a définitivement tourné.
Les Américains semblent avoir jeté l'éponge en Syrie et ce ne sont pas les coups de menton saoudien ou turc, se disant prêts à intervenir au sol, qui empêchera Bachar de dormir. On peut même dire que les Russes attendent avec gourmandise la moindre incursion turque... Est-ce pour la provoquer qu'ils bombardent allègrement les rebelles turkmènes liés à Ankara ? La porte se ferme peu à peu aux possibles fournitures d'armement. La Jordanie a tourné casaque et plus grand chose ne passera par là. L'armée syrienne et ses innombrables alliés se rapprochent dangereusement de la frontière turque tandis que les Kurdes vont bientôt lancer leur mouvement de jonction, fermant le corridor Azaz-Jarablus. Un ravitaillement aérien étant exclu à cause des avions russes, les terroristes modérés en seront à terme réduits à lancer des pierres.
Comme l'écrit L'Orient-Le Jour, canard libanais pourtant férocement anti-Assad :
Les Turcs sont les grands perdants de l'offensive d'Alep. Les forces du régime ne sont plus qu'à une vingtaine de kilomètres de la frontière, une nouvelle vague de réfugiés affluent en masse alors que la Turquie accueille déjà 2,7 millions de Syriens sur son territoire et les Kurdes du PYD, émanation syrienne du PKK, profitent de l'offensive du régime pour gagner du terrain dans le Nord. Les Kurdes, qui ont le double soutien de Moscou et de Washington, cherchent à relier les trois cantons d'Afrin, de Kobané et de Jezireh, afin de réaliser une unité territoriale dans le but d'obtenir à terme leur autonomie. Les Turcs pourraient être tentés d'essayer d'envoyer quelques troupes de l'autre côté de la frontière, mais l'intervention russe a fortement réduit leur possibilité.
Plus encore que la déconfiture de ses ambitions syriennes, c'est l'inexorable montée en puissance kurde qui provoque l'hystérie désespérée du sultan. Comme Obama et ses désormais légendaires lignes rouges sans cesse franchies, Erdogollum a maintes fois juré ses grands Dieux que si les Kurdes avançaient encore d'un pouce, vous allez voir ce que vous allez voir... On n'a rien vu. Les YPG viennent même de prendre, avec l'appui des Sukhois russes, l'aéroport militaire de Mennagh au nord d'Alep, à seulement 10 km de la frontière turque. La future attaque sur le couloir Azaz-Jarablus, pour fermer la porte à Daech, sceller la frontière et créer un Kurdistan syrien continu, en sera grandement facilitée.
Car c'est autour des Kurdes que tout se joue désormais. Comme deux prétendants, Moscou et Washington rivalisent de caresses, le tout sur le dos des Turcs qui doivent avaler couleuvre sur couleuvre. Les YPG bénéficient maintenant d'armements russes et américains et de la protection aérienne de l'aviation russe dans leurs offensives. Le PYD a ouvert sa représentation (semi-diplomatique) à Moscou à l'invitation personnelle de Poutine, provoquant l'exaspération d'Ankara.
Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Ayant exclu, sous pression turque, les Kurdes syriens de la table des négociations de Genève (la véritable raison du report des pourparlers), ils se rattrapent en leur mandant un envoyé spécial à Kobané, mortifiant encore un peu plus le sultan. Hurriyet parle même de "détresse" et considère comme tous les analystes que l'ultimatum (choisissez : ou c'est nous, ou c'est le PYD) était infantile.
Dans cette course à l'échalote kurde sur le dos des Turcs, Moscou a une longueur d'avance sur Washington. Alors que les Américains frisent la schizophrénie en considérant le PKK terroriste et en faisant les yeux doux à son jumeau PYD, les Russes sont plus cohérents : ni le PKK ni le PYD ne sont classés sur leur liste des mouvements terroristes. Les relations avec le PKK étant d'ailleurs traditionnellement bonnes, Poutine possède un beau joker sous le coude à l'heure de la guerre civile dans le Kurdistan turc.
Quant au pauvre Erdogan, son désarroi peut se mesurer à l'hystérie de ses réactions. Le voilà maintenant qui accuse sans rire les Etats-Unis d'avoir créé "une mare de sang" en s'alliant avec les Kurdes ! Les Américains ont certes créé beaucoup de mares de sang dans la région, mais pas celle-là... Dans le même temps, pour bien faire, l'ambassadeur US a été convoqué par le ministère turc des Affaires étrangères.
Rarement dans l'histoire, un pays aura perdu autant de crédibilité internationale et d'alliés que la Turquie actuelle. En quelques années, elle a réussi à se mettre à dos la Russie et presque tous ses voisins - la Syrie, l'Irak et l'Iran (avec lequel les relations commerciales pourtant prometteuses se sont arrêtées net, Téhéran se permettant de faire la leçon à Ankara : "Ne vous mettez pas dans le camp des loosers"). Les relations avec l'Occident n'ont jamais été si mauvaises et une suspicion durable s'est désormais installée.
Erdodo ne s'arrête d'ailleurs pas là et semble en vouloir au monde entier. Hier, c'est l'ONU qui a été l'objet de son ire : "Vous moquez-vous de nous ?" a-t-il demandé à l'organisation. On serait tenté de lui répondre : qui ne se moque pas de toi actuellement ?
Acculé, le voilà obligé d'avaler une énième couleuvre et implorer le rétablissement des relations avec l'Israël de Netanyahou ; vous savez, celui qu'il qualifiait d'"Hitler" il y a quelques années... Navigation à vue totale, politique au jour le jour, au gré de ses déconvenues. Maigre consolation pour le sultan : grâce aux réfugiés, il a pu faire chanter les Européens, véritables dindons du dindon de la farce.

Des alliés de Washington se rangent du côté de Moscou

Syrie: des alliés de Washington se rangent du côté de Moscou
L'Egypte, la Jordanie, les Emirats arabes unis et Israël se prononcent pour une coopération plus étroite avec la Russie afin de régler le conflit syrien.
La participation de l'aviation russe au conflit syrien pousse de nombreux alliés des Etats-Unis au Proche-Orient à intensifier leur coopération avec Moscou, écrit The Wall Street Journal, citant des diplomates arabes, israéliens et américains.
"L'intensification des opérations militaires russes en Syrie divise les alliés de Washington dans la région: certains pays commencent à prendre conscience de la nécessité d'œuvrer conjointement avec le Kremlin qui soutient le régime de Bachar el-Assad", indique le journal.
Selon lui, les changements de ce genre compliquent davantage la situation diplomatique au Proche-Orient où les partenaires vitaux des Etats-Unis prennent des positions diamétralement opposées. Et ce, à un moment crucial.
Les pays qui se sont investis le plus dans la révolte contre Bachar el-Assad (en premier lieu la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar) appellent l'opposition syrienne à ne pas faire de concessions lors des négociations inter-syriennes et à poursuivre la lutte.
Au contraire, des pays comme l'Egypte, la Jordanie, Bahreïn  et les Emirats arabes unis se déclarent prêts à reconnaître le rôle de Moscou et de Damas et soulignent la nécessité de coopérer plus étroitement avec le Kremlin.
"A l'issue de nos entretiens avec la partie russe, nous avons constaté que l'objectif principal de Moscou était de combattre les organisations terroristes. Nous soutenons tout effort international visant à éradiquer le terrorisme en Syrie", a indiqué lundi dernier le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri.
"Nous devons agir de concert, laissant de côté nos désaccords régionaux", a pour sa part déclaré le prince héritier d'Abu Dhabi et président des Emirats arabes unis, Mohammed Bin Zayed Al-Nahyane, après avoir rencontré la semaine dernière le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Israël et Moscou entretiennent eux aussi des contacts dans le but de définir des actions conjointes au Proche-Orient.
Selon certains analystes et diplomates, c'est la profonde déception face à la position de la Maison Blanche sur la crise syrienne qui pousse les alliés des Etats-Unis à se ranger de plus en plus souvent du côté de la Russie.
"De nombreux pays du Proche-Orient font remarquer que quatre ans se sont écoulés depuis le début de la crise syrienne. Or, les Etats-Unis ont soit semé le chaos en Syrie, soit n'y ont rien fait", affirme Faysal Itani, maître de recherches à l'Atlantic Council, un think tank de l'Otan.
L'an dernier, de nombreux pays arabes étaient persuadés que l'offensive lancée par l'opposition armée dans la province de Lattaquié mettrait un terme au régime de Bachar el-Assad. Les islamistes s'apprêtaient à isoler Damas du littoral, ce qui devait leur permettre "d'étrangler" le gouvernement syrien.
Cependant, au cours des derniers mois, l'armée syrienne soutenue par l'aviation russe a débarrassé Lattaquié des islamistes et les a chassés vers la frontière turque.

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