« Lorsque je pense aux récents développements aux
États-Unis (tir de Dallas, fusillade d’Orlando) et en Europe (Nice, le
prêtre assassiné, les tirs en Allemagne), j’éprouve ce sentiment
déplaisant que quelque chose ne va pas. Pour une raison, leurs auteurs
sont totalement ridicules : des pseudo-musulmans qui se révèlent être
des ivrognes homosexuels, d’anciens patients d’institutions
psychiatriques – la sorte de gens que j’appelle des musulmans du jour au lendemain : ils font tout pour dire Allah Akbar
un grand nombre de fois, mais à part ça, ils ne montrent aucun signe de
l’islam. En fait, loin d’être des combattants aguerris de Daech, ce sont tous des perdants aux personnalités faibles.
Exactement le genre de gens dont les services spéciaux (et les sectes
religieuses) aiment à faire des proies parce qu’ils sont faibles et
faciles à manipuler. Oh oui, je sais, les bonnes gens de Daech ne
cessent d’affirmer que l’auteur est l’un d’entre eux, mais cela ne
prouve rien (à part, peut-être que Daech désespère d’accroître sa
notoriété).
Devrions-nous vraiment rejeter tous les témoins innombrables qui
parlent de « plus d’un tireur » ? Qu’en est-il de la surenchère
absolument ridicule lorsque des centaines de policiers sont envoyés pour
affronter un seul tireur ? Cela ne vous semble-t-il pas bizarre ?
Suis-je le seul à penser que ce qui nous est montré est un spectacle
soigneusement chorégraphié ?
Et puis il y a la fausse rumeur sur la menace islamique. OK,
c’est vrai que tous ces islamo-terroristes ont dit aux flics, et à
quiconque voulait les écouter, qu’ils tuent les infidèles pour la plus
grande gloire de Dieu. Cela me rappelle les passeports utilement
retrouvés à New York le 9/11 (et lors des attaques de Charlie Hebdo) ou
comment les prétendus terroristes du 9/11 ont laissé des copies du Coran
dans les bars où ils s’offraient des lap dances [danse érotique
proposée dans certaines boîtes de nuit, NdT]. Le problème avec tout ce
non-sens est qu’il y a exactement zéro preuve qu’aucun de ces
terroristes avait une quelconque formation ou croyance musulmane réelle.
D’ailleurs, si chacun d’entre eux s’était transformé en un musulman
profondément religieux et pieux, cela ne prouverait encore rien. L’IRA
était catholique romaine et pourtant personne ne parlait de menace
catholique. C’est vrai, il y a une menace très réelle sur tout le
Moyen-Orient de la part des cinglés de Daech (oui, ceux-là dont les
États-Unis veulent que les Russes cessent de les bombarder), mais il n’y
a aucune preuve d’aucune sorte d’une quelconque véritable
subordination / coordination entre les takfiris au Moyen-Orient et les
auteurs des récents meurtres de masse aux États-Unis et en Europe.
Le cui bono, bien sûr, pointe immédiatement les intérêts qui
veulent désespérément renforcer le mythe fragile de la menace
islamique : les sionistes, évidemment, mais aussi les élites néocons aux
États-Unis et dans l’Union européenne.
Pensez-y : leur grand espoir était que la Russie envahisse le
Donbass (ou, même mieux, l’Ukraine tout entière) et la libère des fous
nazis que les néocons ont mis au pouvoir à Kiev. Un tel geste aurait été
utilisé comme une preuve que les méchants Russes revanchards sont en
train de reconstruire l’Union soviétique, d’envahir l’Europe de l’Est et
peut-être même d’amener leurs chars jusqu’à la Manche. Et s’il y avait
suffisamment de gens pour gober la théorie de la menace russe, ils
devraient aussi accepter des budgets militaires plus importants (pour
engraisser encore plus le complexe militaro-industriel US) et le
déploiement de plus de troupes américaines en Europe de l’Est (où elles
fourniraient une source de revenus très utile, et parfois unique).
Ensuite tous les problèmes internes de l’Europe auraient pu être imputés
à la menace russe, ou du moins éclipsés par elle (dans le style «
Poutine veut un Brexit »). Mais cet irritant Poutine n’a pas mordu à
l’hameçon et maintenant l’Europe est coincée sans menace crédible pour
terroriser les gens. L’OTAN, bien sûr, et ses colonies prostituées que
sont les pays baltes et la Pologne, aiment à prétendre qu’une invasion
russe est imminente, mais personne ne les croit vraiment. Selon certains
sondages d’opinion, même les populations des pays baltes doutent de la
réalité d’une menace russe (oubliez la Pologne : un pays avec un héros
national comme Pilsudski est un cas désespéré).
Mais alors, presque au même moment où les néocons ont réalisé que
les Russes ne mordaient pas à l’hameçon, le flux constant de réfugiés
en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique a subitement fortement
augmenté, résultat de la destruction et du chaos créés par la politique
néocon au Moyen-Orient. À votre avis, combien cela a-t-il pris de temps
aux dirigeants de l’Empire pour réaliser l’occasion fantastique que ce
flux de réfugiés venait de créer pour eux ?
Premièrement, cette vague de réfugiés provoque une série de
problèmes sociaux importants qui peuvent tous être utilisés pour offrir
des distractions à la crise de crédibilité massive et aux difficultés
économiques de l’UE. Peu importe à quel point les indicateurs
économiques sont mauvais, vous pouvez toujours les cacher derrière un
gros titre du genre Refugee rapes 79yo woman at German cemetery
[Un réfugié viole une femme de 79 ans dans un cimetière allemand] (un
cas véridique, cliquez sur le lien pour vérifier vous-mêmes).
Deuxièmement, exactement au moment où les élites compradores qui
dirigent l’Union européenne sont menacées par le mécontentement
populaire, la crise des réfugiés crée le prétexte parfait pour adopter
des lois d’urgence et, si possible, introduire la loi martiale.
Troisièmement, plus la crise en Europe empire, mieux c’est pour le dollars US, qui devient la devise (plus) sûre où se réfugier.
Quatrièmement, plus il y a d’unités militaires, par opposition
aux forces de police régulières, déployées en Europe, plus les Européens
s’habitueront à l’idée que « seule l’armée peut nous protéger ».
Cinquièmement, si, pour finir, des chars et des émeutes, des
soulèvements et des révoltes se répandent dans l’Union européenne –
devinez qui se présentera pour « sauver encore une fois l’Europe » ?
Exactement : Oncle Sam et l’OTAN. Une assez bonne mission pour un
vestige, illégitime autrement, de la Guerre froide, non ?
Idéalement, la population européenne devrait se polariser entre,
d’une part, ceux qui prétendent que les réfugiés ne sont pas du tout un
problème et ceux qui les accusent de tout. Plus la société se polarise,
plus il sera nécessaire de maintenir la loi et l’ordre.
Est-ce que tout cela vous semble familier ?
Oui, bien sûr, c’est aussi exactement ce qui se passe aux États-Unis avec le mouvement Black Lives Matter (BLM).
Bien qu’il y ait énormément d’immigrants aux États-Unis, ceux-ci sont principalement des Hispaniques et des Asiatiques,
qui s’adaptent plutôt bien à la société américaine. La bonne nouvelle
pour l’État profond étasunien est que les Noirs aux États-Unis peuvent
tout à fait assumer la même fonction que les réfugiés en Europe : ils
sont une minorité bruyante, profondément aliénée, animée d’une grande
colère refoulée contre le reste de la société, et qui peut très
facilement être mise en branle pour provoquer des émeutes et commettre
des crimes. Il est aussi assez facile de trouver quelques cinglés parmi
ces Noirs pour commencer à assassiner des policiers (le symbole idéal de
l’establishment blanc oppresseur) et provoquer un sentiment de crise
suffisamment aigu pour justifier le recours à la police, à la Garde
nationale et, potentiellement, aux forces armées pour restaurer et
maintenir la loi et l’ordre.
Est-ce vraiment une coïncidence si les élections présidentielles
américaines présentent des figures extrêmement polarisantes comme
Hillary et Trump et que de la violence, à un niveau assez faible, ait
déjà été attisée par la propagande anti-Trump hystérique des médias
commerciaux américains ? Imaginez seulement pendant une seconde ce qui
pourrait se passer aux États-Unis si un tireur solitaire tuait Hillary
ou Trump ? La société exploserait littéralement et la loi et l’ordre
devraient être restaurés.
Les modalités peuvent différer, mais tant dans l’Union européenne
qu’aux États-Unis nous voyons aujourd’hui des forces lourdement armées
et généralement militarisées dans les rues pour nous protéger de quelque
menace exotique et effrayante.
Cela aurait-il à voir avec le fait que les élites dirigeantes
sont absolument haïes par l’immense majorité des Européens et des
Américains ? Évidemment !
Je suis convaincu que ce qui se passe est la suppression
progressive de la société civile sous prétexte de la protéger – nous –
d’une menace épouvantable. Je suis aussi convaincu qu’une partie de ce
plan est de polariser autant que possible notre société pour créer des
troubles civils et pour dissimuler les véritables problèmes systémiques
et structurels de notre société totalement dysfonctionnelle et l’ordre
politique discrédité et illégitime.
La méthode du panem et circenses (du pain et des jeux) ne
fonctionne que dans une société capable de fournir suffisamment de
richesse à sa population pour qu’elle en jouisse. Mais lorsqu’un Empire
agonise, lorsque son armée ne peut plus gagner de guerre, lorsque son
chef est ridiculisé, lorsque sa monnaie est graduellement affaiblie et
même remplacée et lorsque sa puissance n’est plus crainte, alors
l’Empire devient incapable d’assurer les conditions minimales
nécessaires pour maintenir ses sujets tranquilles et obéissants. À ce
stade, le choix devient simple : trouver un ennemi extérieur ou, au
moins, en identifier un à l’intérieur. Cette fois, les Anglosionistes
ont trouvé ce qu’ils pensent être la combinaison parfaite : une menace
externe diffuse et vague (l’islam) et un porteur de menace interne
facilement identifiable (les réfugiés en Europe, les Noirs aux
États-Unis). Le fait que le gouvernement étasunien ait planifié diverses
situations d’état d’urgence ou de loi martiale depuis des années n’est
plus vraiment un secret (voir National Security Presidential Directive 51 et National Continuity Policy Implementation Plan ou Rex84), mais maintenant il y a la preuve que les Allemands l’envisagent aussi. En fait, nous pouvons leur faire confiance, ils le planifient. Ils sont à l’œuvre au moment même où nous en parlons.
La dernière fois que l’Empire a ressenti le besoin de reprendre
le contrôle sur l’Europe et d’empêcher l’élection au pouvoir de partis
politiques anti-américains, il s’est engagé dans la célèbre campagne de
coups sous fausse bannière de l’Opération Gladio pour neutraliser la menace communiste (voir le documentaire complet ici). Il semble que les mêmes gens fassent de nouveau la même chose, mais cette fois contre la supposée menace islamique.
Et juste pour s’assurer que les gens ordinaires paniquent vraiment, il
semble que les Anglosionistes ont établi un plan assez contre-intuitif :
1) Pour les politiciens : condamner officiellement toute rhétorique anti-musulmane
2) Pour les médias, les personnalités publiques : mettre officieusement et constamment en garde contre l’extrémisme islamique
3) Prendre quelques mesures très visibles mais totalement
inutiles (mesures de sécurité des transports [TSA], formation
anti-terroriste) pour se défendre contre une attaque islamiste
4) Soutenir secrètement, mais activement, le takfirisme du genre
Daech au Moyen-Orient et s’opposer, en sabotant leurs actions, à ceux
qui, comme les Russes, les Iraniens et les Syriens, le combattent
réellement au quotidien.
Que vise un plan aussi illogique et apparemment voué à l’échec ? Simple ! Il fait croître la peur et polarise la société.
Ce genre de polarisation artificielle n’est rien de nouveau.
C’est pourquoi, par exemple, ceux qui haïssent Obama le traitent de
socialiste (ou même de communiste) tandis que ceux qui haïssent Trump le
traitent de fasciste (en réalité, tant Obama que Trump ne sont que les
hommes de paille des différentes factions capitalistes de la même élite
des 1%).
Ce que nos seigneurs impériaux veulent réellement est que nous
nous battions les uns contre les autres ou, au moins, que nous
combattions des moulins à vent. Regardez le public américain – il est
totalement obsédé par des non-questions comme le mariage homosexuel,
pour le contrôle des armes versus contre les tireurs actifs, pour Black
Lives Matter versus pour les flics, et les sempiternelles manifestations
pour les pro/anti avortement. Ces questions importent à une minorité
d’Américains, je suppose, mais pour l’immense majorité d’entre eux, ce
sont des non-problèmes absolus, des conneries dénuées de sens qui ne les
touchent en aucune manière sinon à travers les médias commerciaux. Cela
me rappelle vraiment l’orchestre du Titanic jouant pendant que le
navire sombrait : l’Empire craque sous toutes ses coutures, il y a un
risque très réel de guerre nucléaire avec la Russie et nous discutons
sérieusement de savoir si les trans devraient faire pipi
dans les toilettes des messieurs ou des dames lorsqu’ils/elles sont
dans leur supermarché favori. C’est fou, bien sûr, mais c’est
difficilement une coïncidence. C’est comme ça que nos dirigeants nous
veulent : terrifiés, confus et, par dessus tout, distraits.
Franchement, je suis pessimiste pour l’avenir à court et moyen
terme. Lorsque je vois avec quelle facilité la fausse rumeur de la
menace islamique a été gobée non seulement par les propagandistes
officiels mais même par des gens tout à fait rationnels et instruits par
ailleurs, je vois que le 9/11 nous a très peu appris. Exactement comme
un taureau dans une corrida, nous sommes prêts à foncer sur n’importe
quel chiffon rouge brandi sous notre nez, indépendamment de celui qui
agite ce chiffon et nous saigne.
La bonne nouvelle est qu’indépendamment de notre passivité
crédule, l’Empire s’effondre, peut-être pas aussi vite que certains de
nous le souhaitent, mais assez rapidement pour inquiéter vraiment nos
dirigeants. Regardez les Israéliens – ils ont déjà lu l’inscription sur
le mur et sont maintenant dans un processus de changement de patrons,
d’où leur grande amitié retrouvée avec la Russie – un mariage de
convenance pour les deux côtés, entrés chacun en se pinçant le nez. Idem
pour Erdogan qui a apparemment décidé que ni l’Union européenne ni les
États-Unis ne pouvaient être considérés comme des protecteurs fiables.
Même les Saoudiens ont tenté, quoique maladroitement et grossièrement, d’avoir les Russes de leur côté.
Pour le moment, le spectacle de la menace islamique va se
poursuivre, comme celui des tireurs actifs, de Black Lives Matter et de
tout le reste du programme que nous a apporté l’Empire. Les fausses
bannières continueront à flotter en grand nombre sur les foutaises de
l’Empire ».