L'armée
américaine a retiré d'Arabie saoudite son personnel qui travaillait avec
la coalition de pays arabes sunnites menée par Riyad au Yémen, et a
fortement réduit ses effectifs qui aidaient à cette programmation, ont
indiqué des responsables américains.
Il reste un peu moins de cinq militaires américains assignés à plein-temps à la « cellule de planification combinée »
(JCPC), contre 45 à l'origine, a déclaré le lieutenant Ian
McConnaughey, porte-parole de la marine américaine à Bahreïn. Le JCPC a
été créée l'an dernier pour coordonner le soutien américain, par exemple
pour les ravitaillements en vol des avions de la coalition sunnite ou
pour la communication de certains renseignements.
Ce retrait, qui a eu lieu en juin, a suivi une accalmie dans les frappes aériennes au Yémen. Il réduit l'implication des États-Unis au quotidien en tant que pays conseil d'une campagne de plus en plus critiquée pour les victimes civiles qu'elle entraîne.
6 500 morts depuis le début du conflit
Après la divulgation de ce retrait, le Pentagone a publié un communiqué où il reconnaît que le JCPC, dans sa conception d'origine, a été « largement mis sur la touche » et que l'assistance qui reste est limitée, malgré la reprise des combats cet été.
«La
coopération que nous avons offert à l'Arabie saoudite depuis que le
conflit est reparti est modeste et n'est pas un chèque en blanc », a déclaré Adam Stump, porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.
Le conflit au Yémen a fait plus de 6 500 morts en 16 mois, selon certaines estimations, dont un nombre croissant de victimes civiles.
Même
si nous aidons les Saoudiens en ce qui concerne leur intégrité
territoriale, cela ne veut pas dire que nous nous abstiendrons
d'exprimer notre préoccupation au sujet de la guerre au Yémen et sur la
façon dont elle est menée, a ajouté Adam Stump. « Dans nos
discussions avec la coalition menée par l'Arabie saoudite, nous avons
insisté sur la nécessité de réduire le nombre de victimes civiles. »
L'aide se poursuivra
Le général Ahmed al Asseri, porte-parole de la coalition menée par l'Arabie saoudite, s'est refusé à confirmer la réduction du personnel militaire, mais a minimisé ce genre de décision.
«Les
relations entre le royaume et les États-Unis sont stratégiques. Si
c'est vrai, cette décision est le reflet de quelque chose à un niveau
tactique », a déclaré le général Asseri. « Les
États-Unis peuvent déplacer leurs agents, mais cela n'a pas de
conséquence sur la relation bilatérale entre les deux pays. »
6Depuis le début de la campagne aérienne en mars 2016, l'armée américaine a mené en moyenne deux sorties de ravitaillement par jour et fourni des renseignements sur une base limitée à la coalition sunnite. Cette aide se poursuit, indiquent des responsables. Mais le Pentagone a pris ses distances avec les décisions de la coalition concernant les cibles à atteindre.
«À
aucun moment le personnel de l'armée américaine ne donne une
approbation, directe ou implicite, de la sélection des cibles (...) », a déclaré Adam Stump.
Retrait de MSF du nord
Selon un rapport de l'Onu sur les enfants dans les conflits armés paru en juin, la coalition menée par Ryad a été responsable de 60 % des morts et des blessés au Yémen l'an dernier.
Après le bombardement lundi d'un de ses hôpitaux situé dans le nord-ouest du Yémen, qui a fait 19 morts, Médecins sans Frontières (MSF) s'est dite vendredi « contrainte » d'évacuer ses membres de six hôpitaux du nord du Yémen.
« Puisqu'il
n'est plus possible de faire confiance à la coalition pour éviter des
attaques meurtrières, MSF estime que les hôpitaux situés dans les
gouvernorats de Saada et Hadjah n'offrent aucune sécurité aux patients
et au personnel », indique l'ONG dans un communiqué.
Le 16 aout, le sénateur démocrate, Chris Murphy, dénonçait ouvertement sur CNN la politique étrangère de l'administration Obama en déclarant au sujet des atrocités saoudiennes qu'il y avait une "empreinte étatsunienne derrière chaque vie civile perdue au Yémen". Il en a même appelé au Congrès à débattre sur les décisions du gouvernement Obama au Yémen ajoutant que "non seulement des civils étaient tués par milliers, mais que l'Etat islamique et al Qaïda grandissent dans la guerre civile et [sont une] menace potentielle pour les États-Unis,". Puis il a ajouté que le Congrès n'avait pas débattu de cette guerre et n'avait pas autorisé l'administration Obama à faire cette guerre. Il s'agit d'une action de politique étrangère "non autorisée" par le Congrès, dénonçant un support "non autorisé" aux bombardements saoudiens qui augmente le ressentiment anti-étatsunien. Le sénateur Murphy a dénoncé cette guerre contre les Houthis qui ne représentent pas de menaces directes pour les USA. Il a évoqué le soutien multiforme apporté par les Etats-Unis au Yémen : forces spéciales, ravitaillement aérien, aide au ciblage lors des bombardements, fournitures de munitions aux Saoudiens pour les bombardements... "Sans le soutien des Etats-Unis, les Saoudiens ne pourraient pas réaliser ces bombardements" a-t-il ajouté.
Ce sont des accusations très graves de la part d'un sénateur démocrate envers Obama and Co. Un débat doit avoir lieu au Congrès en septembre pour savoir si les ventes d'armes US seront toujours autorisées envers les Saoudiens.
Le lendemain de cette intervention, le New York Times titrait dans un éditorial "les Etats-Unis sont complices du carnage au Yémen" et dénonçait la couverture par l'administration Obama des atrocités commises par la coalition saoudienne au Yémen en demandant un retrait des forces spéciales US ainsi qu'un débat au Congrès sur les livraisons massives d'armes aux Saoudiens qui multiplient crimes de guerre sur crimes de guerre. Ce débat était déjà prévu pour septembre prochain mais pourrait aller plus loin que l'objectif initial en remettant en cause l'action de l'administration Obama au Yémen.
Quelques jours plus tard, l'administration Obama a promis de rapatrier des forces spéciales qui combattent au Yémen auprès des Saoudiens. Le grand public apprenait ainsi que des forces spéciales US avaient été déployées par le Pentagone au Yémen au côté de ceux qui sont accusés "des pires crimes de guerre en 2015" par Human Rights Watch dans un soutien illégal non avalisé par le Congrès US.
C'est un peu un coup de semonce aux Etats-Unis et il semble que les médias US se soient subitement réveillés ... A suivre !
P.S : SLT couvre ces informations depuis mars 2015, date d'entrée en guerre de la coalition saoudienne contre le Yémen avec le soutien des USA, d'Israël, de la Grande-Bretagne et de la France.
Le Sénateur Murphy déclare "il y a une empreinte étatsunienne derrière chaque vie civile perdue au Yémen" (Vidéo)
Le 16 aout, le sénateur démocrate, Chris Murphy, dénonçait ouvertement sur CNN la politique étrangère de l'administration Obama en déclarant au sujet des atrocités saoudiennes qu'il y avait une "empreinte étatsunienne derrière chaque vie civile perdue au Yémen". Il en a même appelé au Congrès à débattre sur les décisions du gouvernement Obama au Yémen ajoutant que "non seulement des civils étaient tués par milliers, mais que l'Etat islamique et al Qaïda grandissent dans la guerre civile et [sont une] menace potentielle pour les États-Unis,". Puis il a ajouté que le Congrès n'avait pas débattu de cette guerre et n'avait pas autorisé l'administration Obama à faire cette guerre. Il s'agit d'une action de politique étrangère "non autorisée" par le Congrès, dénonçant un support "non autorisé" aux bombardements saoudiens qui augmente le ressentiment anti-étatsunien. Le sénateur Murphy a dénoncé cette guerre contre les Houthis qui ne représentent pas de menaces directes pour les USA. Il a évoqué le soutien multiforme apporté par les Etats-Unis au Yémen : forces spéciales, ravitaillement aérien, aide au ciblage lors des bombardements, fournitures de munitions aux Saoudiens pour les bombardements... "Sans le soutien des Etats-Unis, les Saoudiens ne pourraient pas réaliser ces bombardements" a-t-il ajouté.
Ce sont des accusations très graves de la part d'un sénateur démocrate envers Obama and Co. Un débat doit avoir lieu au Congrès en septembre pour savoir si les ventes d'armes US seront toujours autorisées envers les Saoudiens.
Le lendemain de cette intervention, le New York Times titrait dans un éditorial "les Etats-Unis sont complices du carnage au Yémen" et dénonçait la couverture par l'administration Obama des atrocités commises par la coalition saoudienne au Yémen en demandant un retrait des forces spéciales US ainsi qu'un débat au Congrès sur les livraisons massives d'armes aux Saoudiens qui multiplient crimes de guerre sur crimes de guerre. Ce débat était déjà prévu pour septembre prochain mais pourrait aller plus loin que l'objectif initial en remettant en cause l'action de l'administration Obama au Yémen.
Quelques jours plus tard, l'administration Obama a promis de rapatrier des forces spéciales qui combattent au Yémen auprès des Saoudiens. Le grand public apprenait ainsi que des forces spéciales US avaient été déployées par le Pentagone au Yémen au côté de ceux qui sont accusés "des pires crimes de guerre en 2015" par Human Rights Watch dans un soutien illégal non avalisé par le Congrès US.
C'est un peu un coup de semonce aux Etats-Unis et il semble que les médias US se soient subitement réveillés ... A suivre !
P.S : SLT couvre ces informations depuis mars 2015, date d'entrée en guerre de la coalition saoudienne contre le Yémen avec le soutien des USA, d'Israël, de la Grande-Bretagne et de la France.
Hannibal GENSERIC