Il est temps de dire ce qui paraît désormais évident
Si l’Occident en général, et les États-Unis en particulier, pliaient
bagages et fichaient la paix au monde arabe et musulman, nous n’aurions
probablement jamais eu toutes ces attaques terroristes qui secouent le
monde, de l’Indonésie à la France. Il n’y aurait pas eu de Moudjahidin
puis sa mutation vers al-Qaida ; ni en Afghanistan ni ailleurs. Il n’y
aurait jamais eu un semblant d’ISIS (ou ISIL ou EI ou Daesh ou quelque
soit son nom) en Syrie, en Irak, en Libye ou ailleurs.
Et l’islam wahhabite super-conservateur,
une version saoudienne rétrograde et monstrueuse, resterait cantonnée
aux écoles religieuses du royaume ultra-rétrograde au lieu de gagner du
terrain partout dans les régions de l’Asie du Sud-Est, du Moyen-Orient
et de l’Afrique.
Mais l’Occident a choisi un chemin
machiavélique et brutal : il a décidé de détruire l’Islam socialiste –
cette version (historiquement) modérée, compatissante et progressiste.
Il a détruit l’Égypte, jadis laïque ; il a renversé le gouvernement
socialiste de l’Iran puis la quasi-communiste Indonésie, pour implanter
dans tous ces lieux des concepts religieux terriblement dégénérés et
totalement rétrogrades. Il a utilisé des extrémistes pour détruire le
patriotisme bon teint et le socialisme. Comme les Britanniques au 19ème
siècle ( « Vous pouvez contrôler le cerveau des gens, tant que nous
contrôlons vos ressources naturelles »), l’Occident s’est rallié à
l’enseignement wahhabite, parce que ce dernier était en mesure de
garantir une obéissance totale, une gouvernance dictatoriale (et
pro-occidentale) et une féodalité oppressive .
L’Islam a été utilisé, manipulé et
pratiquement dépouillé de son essence. Le processus est allé si loin que
deux éminents spécialistes iraniens, lors de ma visite l’année dernière
à Téhéran, m’ont déclaré : « Dans de nombreuses régions du monde,
l’Occident a créé une religion absolument nouvelle. Nous ne la
reconnaissons plus. Cela n’a rien à voir avec l’islam ».
Si l’Occident en général, et les États-Unis en particulier, pliaient bagages et fichaient la paix au monde arabe et musulman, nous n’aurions probablement jamais eu toutes ces attaques terroristes qui secouent le monde, de l’Indonésie à la France
Exact. Comme un enfant gâté et méchant,
l’Occident, après avoir détruit l’Union Soviétique, a minutieusement
construit son nouvel ennemi – « l’Islam militant » – afin de pouvoir
continuer à se livrer à son activité préférée : le conflit perpétuel,
les guerres sans fin et le pillage.
C’est aussi simple que ça.
Les plus grands oppresseurs des peuples
musulmans, ceux de l’Arabie Saoudite, de Bahreïn et de l’Indonésie ont
tous été étroitement liés à l’Occident. Les organisations terroristes
« musulmanes » les plus terribles, d’Al-Qaida à Daesh, ont toutes été
créées, armées et soutenues par l’Occident et ses acolytes.
En Europe et aux États-Unis, la « peur
des terroristes » est pleinement exploitée par l’Occident. Le pouvoir y
tient encore principalement grâce à cette peur implantée dans le cerveau
des « gens ordinaires ».
Et que dire de la « guerre contre le
terrorisme » ? Oui, une telle guerre existe, mais ce n’est pas
l’Occident qui la livre. Au moment d’écrire ces lignes, la guerre contre
le terrorisme est livrée par la Russie, l’Iran, la Chine, la Syrie, le
Hezbollah et leurs alliés.
***
L’Occident continue de collaborer
étroitement avec les terroristes. Comme par miracle, il « rate ses
cibles » lorsqu’il les « attaque » ; il finance les uns et dispense une
formation aux autres. Il critique et s’oppose à ceux qui sont réellement
en train de combattre les groupes militants extrémistes.
Les extrémistes ont été lâchés tels des
Pitbulls de combat contre presque tous les gouvernements progressistes
du Moyen-Orient, mais aussi contre la Chine et la Russie. Des
extrémistes musulmans, mais également des extrémistes chrétiens et même
des extrémistes bouddhistes !
En retour, les politiciens aux
États-Unis sont régulièrement soutenus, financièrement, par les régimes
(dont l’Arabie Saoudite, Bahreïn, etc.) qui diffusent, sans relâche, à
travers le monde, les concepts religieux les plus intolérants et
grotesquement violents.
En dépit de leur servilité et lâcheté
intrinsèque, certains grands médias nord-américains discutent
actuellement de divers programmes impliquant le financement de la
Fondation Clinton par l’Arabie Saoudite (aux côtés de plusieurs grandes
sociétés transnationales et les plus grandes banques de Wall Street).
Dès 2008, CNN avait rapporté, dans son émission « Breaking News » :
Les dons à la Fondation William J. Clinton comprennent des montants de $10 millions à $25 millions du Royaume d’Arabie Saoudite, de la Fondation Bill et Melinda Gates et du magnat de l’immobilier Stephen Bing, un ami personnel de Clinton.Les Clinton ont subi une pression intense pendant la campagne de Hillary Clinton pour l’investiture démocrate pour révéler les noms des donateurs à la Fondation et à la bibliothèque présidentielle Clinton dans l’Arkansas.Bill Clinton a finalement accepté de publier la liste après que le président élu Barack Obama ait nommé Hillary Clinton au poste de secrétaire d’État.Les gouvernements du Koweït et du Qatar figurent également sur la liste, tout comme l’homme d’affaires saoudien Nasser Al-Rashid qui a des liens étroits avec la famille royale saoudienne. Le Saoudien Sheikh Mohammed H. Al-Amoudi, réputé pour être l’un des hommes les plus riches du monde, figure aussi parmi les bailleurs de fonds. Les deux Saoudiens ont contribué à hauteur de $1 million à $5 millions. Un groupe appelé les Amis de l’Arabie Saoudite et la Fondation Dubaï apparaissent également dans la même catégorie.
Aussi récemment que le 20 Août 2016, le
New York Times a écrit quelque chose de similaire, essentiellement
reconfirmant la validité des articles précédents, tout en ajoutant
beaucoup plus de détails et en ajustant les chiffres :
Le royaume d’Arabie Saoudite a fait don de plus de $10 millions. Ainsi que le beau-fils, par l’intermédiaire d’une fondation, d’un ancien président ukrainien dont le gouvernement a été largement critiqué pour corruption et l’assassinat de journalistes. Un homme d’affaires libano-nigérian avec de vastes intérêts commerciaux a contribué jusqu’à hauteur de $5 millions.Pendant des années, la fondation de Bill, Hillary et Chelsea a prospéré en grande partie grâce à la générosité des donateurs et personnalités étrangères qui ont donné des centaines de millions de dollars. Mais maintenant que Mme Clinton est dans la course à la Maison Blanche, le financement de la philanthropie tentaculaire est devenu un « talon d’Achille » pour sa campagne et potentiellement aussi, en cas d’élection, pour son futur gouvernement.
Huma Abedin, qui fut longtemps la
principale assistante de Clinton, (et qui a passé une partie de son
enfance en Arabie Saoudite) a servi d’intermédiaire entre l’ancien
secrétaire d’État et les intérêts pro-saoudiens. Elle a également
négocié un soutien financier à Mme Clinton de M. Chagouri et d’autres
individus, organisations et entreprises du Moyen-Orient.
Les accusations et les preuves
continuent d’affluer, de différents médias, à gauche comme à droite. Le
1er Août, 2016, le conservateur Breitbart News a écrit :
Khizr Khan, le père musulman et médaillé de guerre « Gold Star » que les grands médias et l’ancien secrétaire d’Etat Hillary Clinton ont utilisé pour critiquer Donald J. Trump, a des liens étroits avec le gouvernement de l’Arabie Saoudite – et avec des investisseurs internationaux islamistes à travers son propre cabinet d’avocats. En plus de ces liens avec la riche nation islamiste, Khan a également des liens avec des programmes d’immigration controversés grâce auxquels des étrangers riches peuvent essentiellement acheter leur entrée aux États-Unis, et aussi des liens profonds avec la « Clinton Cash » à travers la Fondation Clinton.
La dépendance de Hillary Clinton envers
ses sponsors saoudiens a fortement influencée sa décision de maintenir
une politique étrangère au service de Riyad et de soutenir divers
groupes terroristes contrôlés par l’Arabie Saoudite et le Qatar, et
au-delà de la région du Moyen-Orient.
En réalité, Clinton représente tout
simplement la « continuité » d’une tendance dangereuse préexistante. Le
régime est en « évolution » depuis des décennies, mais surtout depuis
les années Reagan. Républicains ou Démocrates, cela importe vraiment
très peu. Les deux partis sèment la terreur partout dans le monde.
Certes, George W. Bush a envahi l’Irak, mais des gens comme Bill Clinton
sont des amis proches et des partisans de Paul Kagame, le « boucher du
Congo » Rwandais, avec le sang de quelques 10 millions de personnes sur
les mains. Le Démocrate et « modéré » Bill Clinton a également été
responsable de l’agression criminelle et la destruction de la
Yougoslavie socialiste. Et ainsi de suite…
Mais sous le règne de Barack Obama, le
dernier espoir pour un Moyen-Orient indépendant et le monde arabe s’est
pratiquement évaporé. La Libye a été détruite ; la guerre civile
syrienne [guerre civile ? – NdE] a été lancée depuis Washington, Londres
et Paris. Les Saoudiens ont noyé le Yémen dans le sang à l’aide d’armes
fabriquées au Royaume-Uni et aux États-Unis. Pratiquement toutes les
« révolutions du printemps arabe » ont été infiltrées et détournées. Et à
Bahreïn, la majorité chiite a été littéralement violée par l’Arabie
Saoudite et ses propres dirigeants impitoyables sous le regard
bienveillant de conseillers britanniques.
Les États-Unis et l’Europe continuent de
vendre des armes dans le Golfe, tout en construisant de nouvelles bases
militaires et de soutenir les régimes les plus effroyables et
sanguinaires.
L’« Ere Obama /(Hilary) Clinton » a
considérablement « amélioré » la symbiose entre l’impérialisme
occidental, les entreprises multinationales et les régimes fascistes
pro-occidentaux dans le monde entier, mais particulièrement au
Moyen-Orient et en Afrique.
Cette étreinte mortelle s’est révélée
fatale pour des millions de personnes dans ces deux régions du monde.
Les espoirs d’auto-gouvernance ont été ruinés. Les cadavres continuent
de s’empiler en Syrie, en Irak, en Libye, au Yémen, au Soudan du Sud, en
Somalie, en République démocratique du Congo (RDC), et ailleurs.
L’Occident n’en a cure, tant qu’il reste
aux commandes du « spectacle », et aussi longtemps que les fabricants
d’armes gagnent des centaines de milliards de dollars. Même si des
millions meurent, il y a encore un flux ininterrompu de matières
premières vers l’Occident et le Japon. Par conséquent, c’est « business as usual ». La vie des « non-gens » ne vaut rien.
***
À un moment donné, la Russie, l’Iran, la
Chine et d’autres se sont dit « ça suffit ; nous allons combattre les
vrais terroristes ! Luttons contre Daesh et d’autres bigots ! Soutenons
les patriotes dotés d’une conscience sociale et indépendants ».
Ce qui a provoqué une indignation totale
à Washington, Londres et Paris (et Tokyo). La désobéissance et la
rébellion contre l’ordre mondial (occidental) ne peuvent être tolérées !
Il faut les écraser, même au prix d’une nouvelle et meurtrière guerre
mondiale.
L’OTAN, Washington, l’Europe, le Japon
et la Corée du Sud se sont tous lancés dans une politique de
confrontation directe avec la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord
(RPDC) et d’autres membres de la « Coalition de ceux qui osent ». Le
Brésil, un membre important du BRICS, a récemment été détruit par un
coup d’état d’extrême-droite soutenu par l’Occident.
Même le candidat républicain Donald
Trump, dans ses rares moments de lucidité, est clairement conscient du
danger. Il ne veut pas affronter la Russie. A l’évidence, il n’est pas
prêt à sacrifier des dizaines de millions de vies humaines pour des
rêves grotesques de domination totale du monde par le fondamentalisme de
marché soutenu par les dogmes blancs (ou occidentaux) de suprématie.
Mais les moments de lucidité de Trump
sont qualifiés de « folie » par la propagande dominante. Sans surprise.
Comme l’a dit à juste titre Arundhati Roy, il y a quelques années :
« désormais la guerre est appelée la paix et le noir est appelé blanc ».
***
La campagne de Clinton tourne à plein
régime. Elle tente de détourner l’attention de ses propres scandales de
financement, en accusant les assistants de Donald Trump de recevoir un
financement de l’étranger. Trump est maintenant décrit comme un « agent
Russe ».
Ce n’est qu’un jeu égoïste, qui n’a rien à voir avec les intérêts du monde, ni même les intérêts des « américain ordinaires ».
Tant qu’il n’y aura pas de changement
dans la ligne politique générale de l’Occident, ou tant que l’Occident
ne sera pas arrêté par des forces extérieures, les guerres sans fin se
poursuivront. Les génocides monstrueux en Afrique, la destruction d’États et de régions entières dans le Moyen-Orient, tout cela pourrait
facilement se propager à d’autres parties de la planète.
Il est clair maintenant que s’ils sont
provoqués et agressés, des pays comme la Chine, la Russie et l’Iran
n’hésiteront pas à riposter. Ils peuvent aussi se battre pour d’autres –
pour leurs alliés agressés.
Les implants et copains l’Occident,
Moudjahidin / Al-Qaïda et consorts, ont déjà détruit l’Afghanistan et
l’Union soviétique. Daech, un autre mutant créé par l’Occident et ses
alliés, a dévasté l’Irak, la Syrie, la Libye et ce qui reste de
l’Afghanistan. [sans oublier les 300.000 morts en Algérie, et la destruction systématique des symboles et lois laïques en Tunisie et en Égypte, le népotisme et la corruption systématiques devenus méthodes de gouvernement depuis le "printemps Arabe", à l'image des horribles dictatures arabo-islamistes du Moyen-Orient].
Ces « mouvements » n’ont vraiment rien à
voir avec l’Islam. Ils ont été fabriqués à Washington, Riyad, Londres
et Doha (et très probablement même à Tel-Aviv), à plusieurs fins très
concrètes, et toutes nauséabondes.
Ils veulent assurer la destruction de la
nature socialiste de l’Islam, en insistant exclusivement sur des
interprétations fondamentalistes rétrogrades.
***
La mère de Huma Abedin, le Dr Saleha Mahmood Abedin, est l’une des membres fondatrices de Muslim Sisterhood et présidente du International Islamic Committee for Woman and Child
[Comité international islamique pour la femme et l’enfant – IICWC).
Elle est aussi une écrivaine bien connue et éditrice basée en Arabie
Saoudite. Son organisation (IICWC) a fait valoir à plusieurs reprises
qu’il fallait abroger les lois qui interdisent l’excision, de même que
les lois qui interdisent le mariage des enfants et le viol conjugal. Au
cours de sa visite à KSA, Hillary Clinton a parlé au collège islamique
de Dar El-Hekma (où le Dr Saleha Abedin a été vice-doyenne) aux côtés de
son assistante préférée – Huma Abedin.
S’agit-il d’un simple épisode
anecdotique ? A l’instar de ces millions de dollars de financement de
l’Arabie Saoudite pour la fondation de Clinton ? A l’instar de la
« politique étrangère » des États-Unis dans le Golfe et le Moyen-Orient,
à l’instar de la propagation des groupes extrémistes musulmans aux
quatre coins du monde, en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du Sud et
même en Chine ? A l’instar du déchaînement d’un l’islam conservateur
contre les pays musulmans socialistes ?
Il y a top d’ « épisodes anecdotiques » ! Trop de sang … Il est temps de dire ce qui paraît désormais évident : « L’establishment des États-Unis ne combat pas le « terrorisme islamiste », ni même « l’extrémisme » ; il les fabrique et les sème partout.
Le seul véritable ennemi de Washington,
de Londres et de Paris est, depuis des décennies, et même depuis des
siècles, la lutte anti-colonialiste et le désir ardent des peuples du
monde entier de mettre fin à la dictature mondiale de l’Occident.
Andre Vltchek
http://www.globalresearch.ca/hillary-clinton-is-spreading-islamist-ext…