mercredi 28 mai 2025

Les sanctions comme auto-sabotage : l’angle mort stratégique de l’Occident face à la Russie

Cet article propose une analyse critique du dernier paquet de sanctions de l’Union européenne contre la Russie, soutenant qu’il est stratégiquement défaillant et économiquement autodestructeur. En s’appuyant sur les échecs passés, il montre comment les mesures punitives de l’Occident se retournent contre lui-même, nuisant davantage à l’Europe et aux États-Unis qu’à l’isolement de la Russie.

De quoi s’agit-il dans ce nouveau paquet de sanctions ?

L’UE a dévoilé un nouveau paquet de sanctions ciblant la Russie, axé principalement sur le secteur énergétique, en particulier sur les exportations de pétrole et de diesel. Il s’inscrit dans la continuité des mesures précédentes destinées à affaiblir la capacité économique de la Russie à financer sa guerre en Ukraine. Ce nouveau train de sanctions prévoit un renforcement du plafonnement des prix du pétrole, des restrictions sur les transferts de cargaison en mer internationale et un durcissement de l’accès de la Russie aux réseaux d’assurance et de logistique occidentaux. Mais comme les précédents, il pose une question fondamentale : ces mesures seront-elles efficaces ?

L’Occident, et en particulier l’Europe, risque de subir les conséquences les plus lourdes — pénuries énergétiques, inflation durable, et déclin industriel

L’état des sanctions précédentes : acheter tout en punissant

Historiquement, les sanctions occidentales contre la Russie ont été incohérentes et truffées de dérogations. En dépit d’un discours officiel rigoureux, l’Europe continue d’acheter des biens russes par le biais d’exemptions. L’UE importe encore des quantités importantes de diesel, de gaz naturel liquéfié (GNL), de charbon, d’uranium, et même de produits agricoles comme les céréales ou les engrais. Le résultat est un paradoxe : tout en prétendant isoler la Russie, l’Occident reste économiquement dépendant d’elle. Cela mine la cohérence morale et stratégique de sa politique de sanctions, permettant à Moscou de s’adapter et même de prospérer sous pression occidentale.

Des sanctions qui frappent plus l’Europe que la Russie

Si les sanctions visent officiellement à affaiblir l’économie russe, leurs conséquences pratiques frappent surtout les industries européennes et les ménages. Les exportations russes sont substituables : pétrole, charbon, engrais trouvent de nouveaux débouchés en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Pendant ce temps, l’Europe fait face à l’envolée des prix de l’énergie, à des arrêts de production industrielle et à une perte de compétitivité. Les pénuries de diesel, le rationnement énergétique et l’inflation deviennent la norme, surtout en Allemagne, autrefois dépendante des intrants russes.

En revanche, la Russie a localisé sa production, diversifié ses marchés et adopté une stratégie mercantiliste visant à réduire sa dépendance aux technologies et aux financements occidentaux. Comme le résumait un analyste russe : les sanctions sont devenues une forme de « guerre psychologique », de plus en plus insignifiante dans la vie quotidienne des Russes.

Pétrole et diesel : la bombe à retardement de l’inflation

Le cœur du nouveau paquet de sanctions repose sur le pétrole et le diesel. Mais les États-Unis et l’UE peuvent-ils réellement se passer du brut russe, vénézuélien et iranien sans provoquer une flambée inflationniste catastrophique ? La réponse semble être non.

La Russie exporte environ 7,5 millions de barils de pétrole par jour, soit près de 10 % de l’offre mondiale. Retirer ce volume du marché mondial, en plus des restrictions sur le pétrole iranien et vénézuélien, entraînerait un déficit massif. Les raffineries occidentales, notamment celles du golfe du Mexique aux États-Unis, sont calibrées pour traiter du brut lourd comme le blend russe Urals. Privées de cette ressource, elles fonctionnent en sous-régime et les prix de l’essence explosent.

Aux États-Unis, le diesel est au cœur de toute la logistique : camions, trains, navires. Supprimer un fournisseur mondial majeur comme la Russie raréfie l’offre, provoque la hausse des prix du diesel et met les chaînes d’approvisionnement à rude épreuve. Un plein de camion dépasse déjà les 2.000 dollars. Une nouvelle flambée pourrait affecter l’ensemble des prix alimentaires et des biens de consommation. L’inflation, à peine maîtrisée, menace de repartir.

Montée des tensions en mer Baltique : pétroliers et arrestations

La tension géopolitique ne cesse de croître. Des pétroliers russes, souvent enregistrés sous pavillon de complaisance, sont désormais escortés par la Marine russe en mer Baltique. Un incident impliquant un navire estonien ayant tenté d’intercepter un pétrolier — et qui a fini arraisonné dans les eaux russes — illustre la volatilité de la situation. On assiste à une dangereuse escalade, avec un risque accru de confrontation militaire autour de la mise en œuvre des sanctions maritimes, un domaine jusque-là régi par le droit international, non par des actions unilatérales.

Déclin industriel occidental : plus de chantiers navals, plus de levier

L’application des sanctions se heurte à une autre réalité : le déclin industriel de l’Occident. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont en grande partie perdu leur industrie navale. Les marchés de l’assurance et du transport maritime se sont mondialisés, et Londres ne domine plus l’assurance maritime. Les entités russes s’auto-assurent de plus en plus, rendant les sanctions sur les assureurs occidentaux inopérantes.

De plus, sans marine marchande nationale, les États-Unis dépendent de navires étrangers, y compris pour la logistique militaire — une faiblesse manifeste en cas de conflit prolongé. Pendant ce temps, la Chine et la Russie renforcent leur flotte et leur influence sur les routes commerciales mondiales.

L’imbroglio juridique : sanctions et souveraineté

D’un point de vue juridique, les sanctions unilatérales visant à contraindre des pays tiers à s’y plier (dites secondaires) mettent à mal la légitimité de « l’ordre international fondé sur des règles ». Il est légal pour l’Occident d’imposer ses propres sanctions, mais pas d’exiger leur application par des nations souveraines comme l’Inde ou le Brésil. Cet excès de zèle risque de provoquer un retour de bâton mondial et d’accélérer les dynamiques de dédollarisation, comme le montre l’initiative des BRICS pour une nouvelle monnaie.

L’UE est-elle devenue dépendante des sanctions ?

L’Union européenne semble de plus en plus dépendante des sanctions comme principal outil de politique étrangère. Mais leur efficacité reste incertaine. Les sanctions passées n’ont pas modifié le comportement russe, n’ont pas déstabilisé son économie, et n’ont pas renforcé le levier de négociation occidental. Elles ont, au contraire, alimenté le nationalisme économique en Russie, affaibli les industries européennes et révélé la fragilité stratégique de Bruxelles et Washington.

Les sanctions ne sont pas une stratégie en soi, mais un simple outil. Leur usage excessif risque de les transformer en béquille diplomatique — un luxe que l’Europe ne peut plus se permettre à mesure que les douleurs économiques s’accumulent.

Conclusion : Une stratégie d’auto-sabotage

En résumé, le dernier paquet de sanctions ne fait que répéter les erreurs du passé : punitif dans l’intention, performatif dans l’exécution, et contre-productif dans ses résultats. L’Occident, et en particulier l’Europe, risque de subir les conséquences les plus lourdes — pénuries énergétiques, inflation durable, et déclin industriel.

Pendant ce temps, la Russie, avec des exportations diversifiées, des alliances solides avec la Chine et l’Inde, et des mécanismes internes d’adaptation, rend les sanctions de plus en plus inefficaces. L’histoire montre que tenter d’isoler la Russie par la seule pression économique est non seulement vain, mais peut renforcer les structures mêmes que l’on souhaite voir tomber. À moins qu’elles ne s’inscrivent dans une stratégie diplomatique et économique globale, les sanctions continueront de nuire davantage aux puissances qui les imposent qu’à leur cible.

Ricardo Martins, 28 mai 2025

Ricardo Martins – Docteur en sociologie, spécialiste des politiques européennes et internationales ainsi que de la géopolitique

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Les dangers de l'orgueil

Hubris, la fierté excessive ou la confiance en soi, a été la chute de nombreuses personnes à travers l'histoire. C'est un trait dangereux qui peut conduire à sa propre destruction. La croyance que l'on est supérieure aux autres ou invincible peut assombrir le jugement et conduire à une mauvaise prise de décision. Cela peut être vu dans la politique, les affaires et même les relations personnelles. Hubris aveugle les individus de voir leurs propres défauts et limitations, les conduisant sur un chemin d'autodestruction. Dans cette section, nous explorerons les dangers de l'orgueil et son impact sur les individus et la société.

1. Surestimation des capacités: L'un des dangers les plus courants de l'orgueil est la surestimation de ses capacités.Cela peut conduire les individus à assumer des tâches qui dépassent leurs capacités, conduisant à de mauvaises performances et à l'échec.Par exemple, un PDG qui croit savoir tout sur leur entreprise peut ne pas reconnaître le besoin de changement ou ne pas voir le potentiel de nouvelles idées.

2. Manque de conscience de soi: l'orgueil peut conduire à un manque de conscience de soi, ce qui rend les individus aveugles à leurs propres défauts et limites.Cela peut conduire à un faux sentiment de sécurité et à un refus de demander de l'aide ou des conseils aux autres.Par exemple, un politicien qui pense avoir toujours raison peut ignorer les opinions des autres et ne pas voir les conséquences de leurs actions.

3. Arrogance: l'orgueil peut conduire à l'arrogance, ce qui fait croire qu'ils sont supérieurs à la loi ou aux normes sociétales.Cela peut conduire à un comportement contraire à l'éthique et à un mépris pour le bien-être des autres.Par exemple, une célébrité qui croit être supérieure à la loi peut s'engager dans des activités illégales sans crainte de conséquences.

4. Isolement: l'orgueil peut conduire à l'isolement, ce qui fait que les individus se distancaient des autres et se déconnectés de la réalité.Cela peut conduire à un manque d'empathie et de compréhension des autres, entraînant une mauvaise prise de décision et un manque de soutien des autres.Par exemple, un chef d'entreprise qui pense être supérieur à leurs employés peut ne pas reconnaître l'importance du travail d'équipe et de la collaboration.

Hubris est un trait dangereux qui peut conduire à sa propre destruction.Il est important de reconnaître les signes de l'orgueil et de prendre des mesures pour l'empêcher de s'installer.Cela comprend la recherche de commentaires des autres, l'ouverture de nouvelles idées et la reconnaissance de ses propres limites.N'oubliez pas que personne n'est invincible et l'humilité est la clé du succès dans tous les aspects de la vie.

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La chute de grands leaders

Tout au long de l'histoire, nous avons vu la montée et la chute des grands leaders.Un fil conducteur qui traverse bon nombre de ces histoires est le rôle que l'orgueil, ou une fierté excessive, a joué dans leur chute. L'orgueil peut conduire à un dangereux sentiment d'invincibilité, obligeant les dirigeants à prendre de mauvaises décisions et à prendre des mesures qui ont finalement conduit à leur propre ruine.Il est important d'examiner ces exemples de l'histoire pour comprendre les dangers de l'orgueil et l'importance de l'humilité dans le leadership.

Voici quelques exemples qui illustrent comment l'orgueil peut conduire à l'autodestruction:

1. Julius Caesar: César était un puissant chef militaire et homme d'État qui a joué un rôle essentiel dans le développement de la République romaine.Cependant, son ambition et son arrogance ont finalement conduit à sa chute.Il s'est déclaré dictateur à vie, qui a aliéné bon nombre de ses anciens partisans.Ceci, à son tour, a conduit à un complot pour l'assassiner, qui a finalement réussi.

2. Napoléon Bonaparte: Napoléon était un brillant stratège militaire qui a conquis une grande partie de l'Europe pendant son règne en tant qu'empereur de France.Cependant, son ego et son désir de pouvoir ont finalement conduit à sa chute.Il a pris une série de décisions désastreuses, notamment en envahissant la Russie et en essayant de conquérir l'Espagne, ce qui a affaibli son armée et a finalement conduit à sa défaite.

3. Richard Nixon: Nixon était le 37e président des États-Unis et l'une des figures les plus controversées de l'histoire américaine.Son orgueil et sa paranoïa l'ont amené à se livrer à des activités illégales, notamment le scandale du Watergate, ce qui a finalement conduit à sa démission.

4. Enron: Enron était autrefois l'une des sociétés énergétiques les plus prospères du monde, mais sa chute a été causée par l'orgueil de ses dirigeants.Ils se sont engagés dans des pratiques comptables frauduleuses pour gonfler le cours de l'action de l'entreprise, ce qui a finalement conduit à son effondrement.

Ces exemples illustrent comment l'orgueil peut conduire à l'autodestruction dans une variété de contextes.En examinant ces histoires, nous pouvons apprendre des leçons importantes sur les dangers d'une fierté excessive et l'importance de l'humilité dans le leadership.

La chute des grands leaders - Auto destruction  le chemin de l auto destruction  comment l orgueil mene a la ruine

Source

Hannibal Genséric

3 commentaires:

  1. Jules césar était dans les normes et mœurs de l'époque. Napoléon d'abord pour avoir "vendue" en fait bradé la Louisiane, dont seul 1/3 du prix,lui fut versé. les banquiers et intermédiaires juifs prirent un 2éme tiers, les USA ne payèrent pas à ce jour le reliquat. NIXON avait été victime d'un complot intérieur CIA+Mossad encore....à cause en partie de la Palestine déjà....Les MÊMES tentèrent de rééditer la manœuvre avec Trump lors de son 1ér mandat. ENRON fut une tentative de maquillage des comptes, chose courante dans les grosses sociétés ou groupes. dans ce monde les concurrents sont des crocos....,même entre coreligionnaires, voir l'affaire Lehman brothers.... ** Enron fut la 2ére victime de la financiarisation de l'économie. Le regard fixé tous les jours sur la cotation de SES actions et non sur la gestion de la société: ***La grosse tête égotique me semble avoir été Alexandre dit le Grand.....L'incendiaire de la Bibliothèque de Persépolis....

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    1. Tout à fait
      À mon avis la cocaine des dirigeants actuels exalte encore l’hubris

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  2. Ps: Enron fut la 1ére victime de la financiarisation des entreprises et des énormes bonus liés aux résultats boursiers ,les dirigeants recevant des paquets d' ACTIONS et ils avaient gros intérêts à les voir monter VITE.....et ainsi toucher LE PACTOLE: Les FAMEUSES " Stock-Option": Une autre technique toujours en cours, est largement utilisée par les gros groupes.... Le RACHAT de LEURS PROPRES actions AFIN de faire monter leurs cours en bourse ARTIFICIELLEMENT...(plutot que d'investir dans leurs domaines).

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