Iwo Jima 2.0 : quelle histoire cette image raconte-t-elle ?

Si l’État profond ne peut pas influencer le résultat des élections de novembre, il peut trouver dès dimanche six voies pour les annuler.

La photo d'Iwo Jima 2.0, immortalisant le poing de Trump survivant à une tentative d'assassinat, a pris d'assaut le monde – générant tout, depuis un tsunami de mèmes sur Weibo en Chine jusqu'à un nouveau dessin  animé au Japon. Sans parler du déluge de chapeaux et de T-shirts.

Cette photo soigneusement composée change tout – à plus d’un titre. Lançons-nous donc dans une première tentative de déconstruction.

À l'origine un signal de détresse dans l'armée, le drapeau inversé est devenu un signe de protestation politique et exprimait à l'époque une adhésion aux affirmations de Trump que l'élection de 2020 lui aurait été "volée".

Nous commençons par les grands perdants. Le combo qui gère la configuration téléprompteur/écouteur de Crash Test Dummy (aka Biden) est essentiellement composé de Mike Donilon, Steve Richetti, Bruce Reed et Ted Kaufman.

Les fonctionnaires du gouvernement comme Jake Sullivan et Little Blinkie, pour leur part, sont placés au cœur de ce que l’on appelle à Washington le racket « inter-agences », mieux décrit sous le nom de The Blob.

L'inestimable Alastair Crooke a expliqué comment les délibérations de Sullivan et Little Blinkie sont « réparties à travers une matrice de « clusters » imbriqués qui incluent le complexe militaro-industriel, les dirigeants du Congrès, les grands donateurs, Wall Street, le Trésor, la CIA, le FBI, quelques les oligarques cosmopolites (NdT i.e. juifs) et les princes du monde du renseignement de sécurité. »

Pourtant, le point clé – invisible – est de savoir qui (c’est moi qui souligne) dit à Sullivan et Blinkie quoi faire.

Ce sont les gens qui dirigent réellement (c’est moi qui souligne) le spectacle : les grandes familles et les grands donateurs – de l’argent ancien et surtout de l’argent neuf (comme les actionnaires invisibles de Vanguard).

Ils sont tous abasourdis. Ils n’auraient jamais pensé que cela aboutirait à cette débâcle – même si Joe Biden avait été expressément choisi pour ce qu’il est : un laquais grossier, corrompu, facilement manipulable et chef d’une famille criminelle. Tous ceux qui détenaient un réel pouvoir au sein du Blob savaient qu'il devenait un zombie depuis longtemps.

Il y a un débat féroce à travers le périphérique sur le nombre de factions qui sont en guerre les unes contre les autres au sein du blob démocrate (Dem).

Il y en a au moins trois :

1. La famille criminelle Biden – dont dépendent des dizaines de milliers de personnes ayant des emplois confortables et de gros salaires.

2. La machine démocrate à vote négatif (down-ballot) [1]– une « famille élargie » de dizaines de milliers d’autres qui perdront gravement, aux élections ou aux réélections, en cas d’un Trump 2.0. Ce sont ceux qui veulent jeter le Crash Test Dummy sous le bus d’une maison de retraite et le remplacer par un Démocrate qu’ils espèrent et prient pour qu’il puisse gagner (le candidat numéro un est la très incompétente Kamala Harris).

Inutile d'ajouter que ces deux factions sont non seulement en guerre chaude et vicieuse l'une contre l'autre, mais également en guerre contre…

3. Ceux qui comptent vraiment : l’État Profond actuel – de la « communauté du renseignement » aux toiles tissées au sein de la CIA et du FBI. C’est la machine infernale qui a effectivement offert la Maison Blanche sur un plateau à Biden en 2020.

Le démocrate Chuck Schumer a proclamé un jour : si vous croisez cette faction, ils ont « six façons à partir du dimanche » de vous atteindre, de vous détruire ou de vous frapper. En toute impunité.

Entrez six façons à partir de dimanche

C’est donc ce qui pourrait arriver ensuite – bien au-delà d’Iwo Jima 2.0 et de l’attrait irrésistible du ticket Trump-Vance. Si l’État Profond ne peut pas influencer le résultat des élections de novembre, il peut trouver dès dimanche six voies pour les annuler, en invoquant une « urgence nationale ». Tout est permis – du terrorisme sous fausse bannière à la guerre.

En extrapolant à partir d'une analyse plutôt cool d'un expert en fintech à Berlin, il est possible de caractériser l'arrangement bipartite du War Party dans le Blob comme deux véritables entreprises mafieuses se battant pour un Exceptionalistan au bord d'une faillite abyssale – et forcées de choisir sa dernière guerre éternelle.

La faction des Six Voies de Dimanche est déterminée à aller jusqu’au bout – en employant tous les moyens impériaux – pour conquérir ce que l’on pourrait appeler l’Eldorado sur le sol noir de Novorossiya, dont les ressources pourraient lui acheter, peut-être, 50 années supplémentaires de pouvoir.

De l’autre côté, le groupe MAGA ne se soucie pas de ces terres slaves et est convaincu que la véritable menace existentielle est l’Empire du Milieu. Et comme il est redevable du racket du Livre de Josué, le groupe MAGA estime également que « quelque chose doit être fait » à propos de l’Iran.

Soit dit en passant, l’un ou l’autre groupe est de facto entièrement dévoué au racket du Livre de Josué.

L’Empire – du Chaos – se trouve être dirigé sous une gouvernance assez particulière, dans laquelle un système de vote très compliqué décide quel groupe a accès aux moyens de poursuivre son obsession.

Tant qu’il y avait suffisamment d’or dans les coffres de l’Empire – illégalement approprié ou non – les deux groupes alternaient la possession du pouvoir sans trop de bruit.

Mais ensuite, toutes ces guerres éternelles perdues au fil des années contre des adversaires militairement insignifiants ont commencé à faire des ravages. Et la situation financière actuelle est vraiment très difficile.

Le système électoral impérial présente une caractéristique extrêmement bizarre : avec une affiliation à peu près égale des électeurs à l'un ou l'autre groupe, les votes exprimés dans seulement cinq villes de cinq États du Midwest Heartland déterminent en réalité le sort de ces ressources impériales en diminution, pour lesquelles les deux principaux groupes se disputent âprement. .

Le groupe Six Ways from Sunday (Six façons à partir de dimanche) contrôle le vote dans ces cinq villes.

Déjà lors des dernières élections, le groupe Six Ways from Sunday a anticipé une certaine victoire du groupe MAGA dans le Heartland avec 10 millions de voix, la plupart déposées dans des camions remplis de bulletins de vote falsifiés dans ces cinq villes, ainsi que la falsification électronique associée.

Ce que le groupe MAGA voit désormais clairement, c’est la possibilité de s’emparer enfin de ces cinq villes dans cinq États.

Et pourtant, 10 millions de votes excédentaires et la tentative de conquérir ces cinq États ne suffiront peut-être pas face à la machine à fraude massive.

Ainsi, en 2024, MAGA calcule qu’ils doivent gagner cinq autres États qui penchent généralement vers l’univers des Six Voies à partir du Dimanche, et gagner par un excès d’au moins 20 millions de voix pour éviter une fraude massive, presque certaine.

C'est là qu'intervient Iwo Jima 2.0 : formater graphiquement le ticket pour une victoire écrasante.

Six Ways from Sunday peuvent être plus que hébétés et confus au moment incandescent actuel. La question à mille milliards de dollars est la suivante : comment vont-ils changer le discours et reprendre l’initiative ?

Ils ont commis l’erreur mortelle de choisir comme candidat un mort-vivant. En revanche, MAGA présente la superstar pop narcissique par excellence, désormais suralimentée et redynamisée, et porteuse d’un attrait mondial.

Il semble que le glissement de terrain soit inévitable. Six Ways from Sunday est embourbé dans une panique totale – sachant qu’ils sont sur le point de perdre le contrôle.

Pourtant la grosse dame n’a pas encore chanté. Trois mois et demi, c'est une éternité galactique en politique. Et les Six Ways acculés de dimanche sont prêts à rugir avec plus de férocité que jamais.

Pepe Escobar • 17 juillet 2024

Source : Strategic Culture Foundation

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[1] Down-ballot : utilisé pour désigner des personnes qui tentent de se faire élire à des postes politiques moins importants, dont les noms sont généralement imprimés plus bas sur le bulletin de vote.

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Hannibal Genséric