Si nous utilisions des
mesures traditionnelles pour comprendre les leaders, qui impliquent la défense
des frontières et l'épanouissement national, Poutine comptera comme l'homme d'État
prééminent de notre époque.
Sur la scène mondiale, qui
pourrait rivaliser avec lui?
Qu'est-ce qui élève Poutine
au-dessus de tous les autres dirigeants du XXIe siècle?
Lorsque Poutine a pris le
pouvoir dans l'hiver 1999-2000, son pays était sans défense et en faillite. Il
a été pillé par ses nouvelles élites kleptomanes, souvent juives, en collusion
avec ses anciens rivaux impériaux, les Américains. Poutine a changé cela.
Dans la première décennie de
ce siècle, il a fait ce que Kemal Ataturk avait fait en Turquie dans les années
1920. Dans un empire effondré, il a ressuscité un État national et lui a donné
sa cohérence et son but. Il a discipliné les ploutocrates et les oligarques de
son pays. Il a restauré sa
force militaire. Et il a refusé, avec une rhétorique toujours émouvante,
d'accepter pour la Russie un rôle subalterne dans un système mondial américain
dirigé par des politiciens et des chefs d'entreprise étrangers. Ses électeurs
l'ont crédité d'avoir sauvé son pays.
La note d'approbation de
Poutine, après 17 ans au pouvoir, dépasse celle de tout chef occidental. Mais
alors que ses progrès impressionnants pour rendre la Russie excellente
expliquent encore une fois pourquoi il est vénéré à la maison et dans la
diaspora russe, qu'est-ce qui explique l'attrait de Poutine en Occident malgré
une presse aussi calomnieuse et vindicative contre lui que contre le président
Trump?
Réponse: Poutine s'oppose à
la vision progressive occidentale de ce que l'avenir de l'humanité devrait
être.
Il y a quelques années, il
s'harmonisait avec les traditionalistes, les nationalistes et les populistes de
l'Occident, et contre ce qu'ils avaient méprisé dans leur civilisation
décadente.
Ce qu'ils ont abominé,
Poutine l’abhorre aussi. Il est un patriote russe, il
croit en Dieu et en son pays. Il
rejette le New World Order établi à la fin de la guerre froide par les
États-Unis. Poutine met
la Russie en premier.
En défiant les Américains, il
parle pour les millions d'Européens qui souhaitent restaurer leurs identités
nationales et reprendre leur souveraineté perdue avec une Union européenne
supranationale.
L'establishment des
États-Unis déteste Poutine parce que, disent-ils, il est un agresseur, un
tyran, un «tueur». Pourtant,
la politique sous les tsars et sous les
commissaires communistes a souvent été un sport sanguin en Russie. Qu'est-ce
que Poutine a fait à ses ennemis domestiques pour rivaliser avec les alliés
arabes de l’Occident, avec ce que font les rois fainéants avec leurs opposants :
ils leur coupent la tête sur les places publiques, et cela ne choque personne chez
les élites en Occident.
Qu'est-ce que Poutine a fait
pour rivaliser avec le président turc Erdogan, allié de l'OTAN, a fait en
Turquie, emprisonnant 40.000 personnes depuis le coup d'État de juillet dernier?
Quelqu'un pense-t-il que le
président Xi Jinping aurait traité avec plus de geste les manifestations de
masse contre son régime dans la place Tiananmen que le président Poutine la
semaine dernière à Moscou?
Une grande partie de
l'hostilité envers Poutine résulte du fait qu'il ne défie pas seulement
l'Occident, en défendant les intérêts de la Russie, mais, en plus, il réussit
souvent dans cette défiance et reste impuni et impénitent.
Il reste non seulement
populaire dans son propre pays, mais il a des admirateurs dans tous les pays du
monde, y compris dans des pays dont les establishments politiques lui sont
implacablement hostiles.
américaine ne prend même pas
une position neutre.
Poutine a lu le nouveau
siècle mieux que ses rivaux. Alors
que le 20ème siècle a vu le monde divisé entre un Orient communiste et un Ouest
libre et démocratique, des luttes nouvelles et différentes définissent le
21ème.
Les nouvelles lignes de
démarcation sont entre le conservatisme social et les mœurs dissolues, entre la
famille traditionnelle et la famille d’homos et de pédophiles, entre les lois
de la majorité désargentée (que Hollande appelle les « sans dents », et
celle de l’infime minorité qui possède tout, entre l'État-nation et le Nouvel
Ordre Mondial. Sur les nouvelles lignes de division, Poutine est du côté des premiers.
Alors la question lancinante
qui se pose est : Qui possède le futur?
Dans les nouvelles luttes du
nouveau siècle, il n'est pas impossible que la Russie - comme l'Amérique dans
la guerre froide - puisse être du côté gagnant.
Poutine est devenu un symbole
de la souveraineté nationale dans sa lutte contre le globalisme. Cela s'avère être la
grande bataille de notre époque.
Parmi les événements actuels, sans doute le plus important est l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. La violence des attaques qui le visent provenant de l’establishment médiatique et politique, de la communauté du renseignement, comme du « deep state », traduit l’inquiétude des élites/oligarques qui ont fait d’une conception idéologique et hégémonique de la mondialisation l’alpha et l’oméga de leur philosophie politique.
L’élection de Donald Trump est le reflet de la sourde révolte des « quiet people » ces « électeurs cachés », ces Américains oubliés dont le président Obama lui-même a reconnu qu’il les avait « négligés », de tous ceux qui « n’en pouvaient plus », devant l’impuissance de nos gouvernants, face à une crise américaine, à l’origine immobilière et financière devenue au fil des ans sociale, économique, politique et enfin géopolitique.
Ce que nos médias ont qualifié de séisme politique n’est autre que la traduction, dans la politique intérieure des États-Unis, de cette dimension géopolitique de la crise qui a conduit une partie des électeurs américains à voter pour celui qui leur a promis de mettre fin aux conséquences d’une mondialisation ravageuse pour leurs emplois et leur genre de vie.
Parmi les événements actuels, sans doute le plus important est l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. La violence des attaques qui le visent provenant de l’establishment médiatique et politique, de la communauté du renseignement, comme du « deep state », traduit l’inquiétude des élites/oligarques qui ont fait d’une conception idéologique et hégémonique de la mondialisation l’alpha et l’oméga de leur philosophie politique.
L’élection de Donald Trump est le reflet de la sourde révolte des « quiet people » ces « électeurs cachés », ces Américains oubliés dont le président Obama lui-même a reconnu qu’il les avait « négligés », de tous ceux qui « n’en pouvaient plus », devant l’impuissance de nos gouvernants, face à une crise américaine, à l’origine immobilière et financière devenue au fil des ans sociale, économique, politique et enfin géopolitique.
Ce que nos médias ont qualifié de séisme politique n’est autre que la traduction, dans la politique intérieure des États-Unis, de cette dimension géopolitique de la crise qui a conduit une partie des électeurs américains à voter pour celui qui leur a promis de mettre fin aux conséquences d’une mondialisation ravageuse pour leurs emplois et leur genre de vie.
De ce point de vue, Trump est
plus proche de Poutine que de n’importe quel leader occidental !
Extraits traduits d'un article de Christopher Caldwell
Extraits traduits d'un article de Christopher Caldwell
Hannibal GENSERIC