vendredi 31 mars 2017

Changement majeur aux États-Unis : l'avenir d'Assad est aux mains des Syriens



La visite du secrétaire d'État Rex Tillerson en Turquie a révélé un changement essentiel dans la politique des États-Unis en faveur de la Syrie, alors que Tillerson a déclaré lors de sa visite au ministre turc des Affaires étrangères que l'avenir du président syrien Bashar al-Assad devrait être laissé au peuple syrien.

Tout au long de la guerre  imposée aux  Syriens, les responsables américains ont insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’Assad ne doit avoir aucune implication politique dans un futur gouvernement syrien et ont demandé à maintes reprises sa démission inconditionnelle pendant des années. Même dans les efforts visant à négocier un accord futur pour les élections, les responsables américains ont soutenu qu’Assad ne pourrait plus jamais se présenter à la présidence.
L'idée de laisser le futur d'Assad aux électeurs syriens a été toujours défendue et soutenue à la fois par le gouvernement syrien et par la Russie, alors que la plupart des dirigeants occidentaux ont atteint le ridicule en insistant lourdement sur « Assad doit partir » comme suite de la guerre. Mais, in fine, ce sont ces dirigeants occidentaux qui sont partis, et Assad est toujours là.
L'administration Trump a déplacé les priorités de la guerre en Syrie pour lutter contre ISIS au lieu d'imposer "un changement de régime", ce qui reflète la réalité sur le terrain : les mercenaires islamo-terroristes ont échoué à faire partir Assad par la force. 
Cette acceptation explicite des Américains  que la question d'Assad est aux mains des électeurs syriens pourrait aider à négocier un règlement de la fin de la guerre, même si cela devrait aussi alimenter davantage la colère des rebelles soutenus par les pays du Golfe, Israël et la Turquie.
L'ambassadeur des États-Unis à l'ONU Nikki Haley a confirmé le changement, disant que éliminer Assad du pouvoir n'est plus «la priorité» pour les États-Unis en Syrie.
D'ailleurs, la visite de Tillerson en Turquie, visant principalement à ce que la Turquie accepte le soutien des États-Unis pour le YPG kurde, a fini par échouer, les autorités turques condamnant à nouveau les États-Unis pour avoir soutenu les «terroristes» kurdes.
Hannibal GENSERIC