La visite du
secrétaire d'État Rex Tillerson en Turquie a révélé un changement essentiel
dans la politique des États-Unis en faveur de la Syrie, alors que Tillerson a
déclaré lors de sa visite au ministre turc des Affaires étrangères que l'avenir
du président syrien Bashar al-Assad devrait être laissé au peuple syrien.
Tout au long
de la guerre imposée aux Syriens, les responsables américains ont insisté à
plusieurs reprises sur le fait qu’Assad ne doit avoir aucune implication
politique dans un futur gouvernement syrien et ont demandé à maintes reprises
sa démission inconditionnelle pendant des années. Même dans les efforts visant
à négocier un accord futur pour les élections, les responsables américains ont
soutenu qu’Assad ne pourrait plus jamais se présenter à la présidence.
L'idée de
laisser le futur d'Assad aux électeurs syriens a été toujours défendue et soutenue à la
fois par le gouvernement syrien et par la Russie, alors que la plupart des dirigeants
occidentaux ont atteint le ridicule en insistant lourdement sur « Assad
doit partir » comme suite de la guerre. Mais, in fine, ce sont ces dirigeants occidentaux
qui sont partis, et Assad est toujours là.
L'administration
Trump a déplacé les priorités de la guerre en Syrie pour lutter contre ISIS au lieu d'imposer "un changement de régime", ce qui reflète la réalité sur le
terrain : les mercenaires islamo-terroristes ont échoué à faire partir
Assad par la force.
Cette acceptation explicite des Américains que la question d'Assad est aux mains des
électeurs syriens pourrait aider à négocier un règlement de la fin de la guerre,
même si cela devrait aussi alimenter davantage la colère des rebelles soutenus
par les pays du Golfe, Israël et la Turquie.
L'ambassadeur
des États-Unis à l'ONU Nikki Haley a confirmé
le changement, disant que éliminer Assad du pouvoir n'est plus «la priorité»
pour les États-Unis en Syrie.
D'ailleurs, la visite de Tillerson en Turquie, visant principalement à ce que la
Turquie accepte le soutien des États-Unis pour le YPG
kurde, a fini
par échouer, les autorités turques condamnant à nouveau les États-Unis pour
avoir soutenu les «terroristes» kurdes.
Hannibal GENSERIC