mercredi 1 mars 2017

Ultimatum russe à la Turquie: "bas les pattes" en Syrie



Selon Veterans ToDay, La Russie a dit à la Turquie que, s'ils utilisent encore leurs avions pour attaquer l'armée syrienne, la Russie va répondre. La Russie pourrait détruire TOUS les aéroports et TOUTES les bases militaires turcs.
Comme les forces russes à l'intérieur de la Syrie sont actuellement un peu "légères" pour exécuter la menace, nous savons tous que les missiles de croisière russes pourraient faire le travail et rien, chez les Américains, ne pourrait les stopper. Or, la Turquie négocie avec la Russie pour acheter des systèmes de défense aérienne russes S400. Bienvenue dans ce que l'on appelle souvent la géopolitique byzantine au Moyen-Orient.

Contexte militaire

Nous n'avons jamais vu de Turcs morts dans ces prétendues photos publiées par le soi-disant EI, ni de tanks turcs détruits, ni de têtes ou d’autres parties de corps portés en trophée par les vilains barbus de noir vêtus.
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Ces derniers jours, l'armée turque s'est installée dans la province d'Alep, au nord de la Syrie, après avoir, paraît-il, battu ISIS après une bataille fulgurante que la Turquie a lancée depuis des mois.
Nous avons appris que ces forces d'ISIS qui tenaient al Bab étaient, justement, des soldats de l'armée turque déguisés en barbus, mais il est possible aussi qu'ils étaient des djihadistes d’ISIS travaillant pour et avec la Turquie. Il n'y avait pas eu de combats avec ISIS, tout cela n’avait été que des « fake news », des mensonges.
La Turquie n'a jamais combattu ISIS. Leurs batailles, leur attaque imaginaire contre l'ISIS avec « la troisième plus grande armée de l'OTAN » c’est du théâtre de bas niveau, comme les bombardements de la « coalition internationale » contre ISIS.
Et quelle a été la couverture médiatique de l'aide humanitaire pour al-Bab? Zéro. Il n'y avait pas de casques blancs, pas d'ONU, pas de Croissant-Rouge, pas d’envoyés spéciaux de CNN, TF1 ou Euronews, rien, alors que nous les avons vus tous super actifs  à Alep.
Nous avons vu que la Turquie avait exfiltré 950 combattants d'al Bab, des soldats turcs déguisés terroristes d’ISIS, et qu’elle a essayé de les déplacer vers Manbij, une ville située à 20 milles au nord-est, détenue par l'armée syrienne et les forces de défense kurdes de YPG, hostiles aux Turcs.
Des sources russes indiquent que cet accord a été fait à l'avance et qu'il n'y avait aucune autorisation pour les forces turques, ou pour l’ASL pour se rendre à Manbij.
Pendant la longue bataille de l'été pour prendre Manbij, la Turquie exigeait continuellement que les "forces arabes" soient autorisées à prendre Manbij et que les Kurdes en soient chassés. Or, ces forces "soutenues par les Arabes" auxquelles la Turquie a fait allusion et que le vice-président Joe Biden a exigé qu'on leur donne le contrôle de Manbij, sont, en fait celles du vrai ISIS, Daech lui-même.
La Turquie a donc prévu de maintenir ISIS en place, et simplement de les rebaptiser «forces arabes favorables à la Turquie», ce qui est une autre bonne définition d'ISIS, en effet. Cette semaine, la Turquie a été empêchée d'envoyer ses "forces arabes" à Manbij, par …l’armée syrienne.
L'armée syrienne avait saisi l’autoroute M4, entre al-Bab et Manbij, bloquant les Turcs. Elle détient également des zones clés de l'éperon adjacent qui se dirige vers le nord de la ville de Bza'a. Bien que les routes soient parallèles, elles pénètrent dans une région montagneuse après dix miles ou plus et de devenir facilement contrôlée.
Des amis en Russie nous ont dit que, lorsque cela s'est produit, Erdogan est devenu "déséquilibré" et a ordonné des attaques aériennes sur les forces syriennes. Nous avons confirmé positivement que l'armée de l'air turque a organisé 3 attaques aériennes contre les forces syriennes détenant l'autoroute M4 et a ordonné des attaques d’artillerie et des assauts terrestres.
Jusqu'à deux douzaines de Syriens ont été tués, des blessés ont été emmenés à Alep où ils sont traités.
Une des raisons principales de la préoccupation d'Erdogan pour la région est qu'il y existe des champs de pétrole. Bien que sous contrôle kurde, ils produisent depuis quelque temps du pétrole pour ISIS, qui le vend  au fils d'Erdogan.
Les Kurdes ont continué cet accord tripartite (ISIS/Kurdes/fils à papa Erdogan), car c’est leur seule source de revenus. Ceci est confirmé au plus haut niveau du gouvernement russe et du gouvernement syrien et les États-Unis sont bien au courant de l'accord. En outre, le fils d'Erdogan contrôle également le commerce du grain, initialement avec ISIS et maintenant avec les Kurdes. Mais tout cela a pris fin.
Les Kurdes, dont le siège est à Manbij, vont maintenant vendre leur pétrole à Damas, leur grain aussi. En fait, il existe de vastes accords entre les forces kurdes soutenues par les États-Unis et Damas, des accords qui renforcent l'autonomie kurde dans la région et lient la région plus près de Damas économiquement.

Le projet de zone tampon a du plomb dans l’aile


Il s’agit d’une bande frontalière composée de Jerablus et d’al-Bab qui aurait pu, espérait Ankara, constituer « un atout de taille » à la fois militaire et politique dans cette nouvelle phase de combats qui s’ouvre en Syrie depuis l’arrivée au pouvoir de Trump.  
Les opérations de l’armée syrienne ces 10 derniers jours dans l’ouest de Palmyre, dans la banlieue de Damas, dans l’est de Homs et dans le nord de Damas ont toutes été couronnées de succès. L’armée syrienne et ses alliés ont remporté aussi de très nettes victoires dans le nord-est d’Alep et ont contré l’avancée de Daech dans l’est de Quneitra, juste aux portes de Deraa. Cet ensemble de succès militaires n’est pas à prendre à la légère.  
Surtout que la Turquie était décidée depuis le fameux contact téléphonique avec Donald Trump à étendre son champ d’action dans le nord de la Syrie, et ce, dans l’objectif de mettre en place la « zone tampon » qu’elle appelle de ses vœux depuis 2011. En effet, le plan d’Erdogan ne s’arrêtait pas à al-Bab. Il devait inclure aussi Manbij et Raqqa, une zone très large qui, si elle était tombée entre les mains des soldats turcs, aurait dû servir de zone de coopération militaire avec les États-Unis. Erdogan comptait devenir de la sorte « l’acteur clé » des pourparlers de Genève et être érigé au rang de « partenaire fiable des États-Unis » dans le scénario que Trump est en train de préparer pour la Syrie et son avenir.
Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu pour Ankara : l’armée syrienne et ses alliés ont libéré des régions au sud d’al-Bab au terme de dix jours d’opérations militaires d’envergure. Parallèlement, les Kurdes de Syrie se sont rapprochés de Manbij et ont bloqué l’avancée des forces turques et de leurs mercenaires de l’ASL vers cette localité.   
Le plan d’Erdogan, qui prévoyait la création d’une zone de 5.000 km² en plein cœur de la Syrie, s’en trouve très largement affecté : la zone tampon d’Erdogan, ou « zone sécurisée » pour reprendre le terme employé par Trump, perd ainsi de son efficacité puisqu’elle est très réduite et sans réelle fonctionnalité. Mais il n’y a pas que cela : la contre-offensive de l’armée syrienne dans la région de Deraa, qui a poussé Daech à se replier, a eu des conséquences. Daech s’est rapproché des frontières syro-jordaniennes. 

La Jordanie joue pour Israël


En effet, depuis le début de la crise en Syrie, le renseignement de l’armée jordanienne a joué un rôle de premier plan dans la formation et l’entraînement des terroristes dans les régions du sud, au point de faire du Front al-Nosra un outil de guerre contre l’État syrien. Ce rôle, quelque peu amoindri ces derniers mois, semble se réactiver depuis la tenue des pourparlers de Genève 4, où la Jordanie veut avoir son mot à dire. Amman s’est fait d’ailleurs graisser la patte par l’Arabie saoudite pour servir non seulement les intérêts de celle-ci, mais aussi ceux d’Israël. Car une zone tampon infestée de terroristes de Daech et consorts sur les frontières jordaniennes reviendrait à éloigner d’Israël, entité limitrophe, du Hezbollah. Ce dernier est bien installé en effet à Quneitra et dans le Golan, aux portes d’Israël. Bref, la Jordanie rivalise de zèle avec la Turquie pour « reloger Daech et autres terroristes takfiristes » quelque part sur le territoire syrien. Dans le camp des anti-Assad, on se prépare à l’ère post Daech : le groupe perd du terrain en Irak et il faut lui trouver un refuge. Mais Amman devrait le savoir : tout comme « la zone tampon turque », celle de la Jordanie ne verra pas le jour.  
 
Hannibal GENSERIC