Selon Veterans ToDay, La Russie a
dit à la Turquie que, s'ils utilisent encore
leurs avions pour attaquer l'armée syrienne, la Russie va répondre. La Russie
pourrait détruire TOUS les aéroports et TOUTES les bases militaires turcs.
Comme les forces russes à l'intérieur de
la Syrie sont actuellement un peu "légères" pour exécuter la menace,
nous savons tous que les missiles de croisière russes pourraient faire le
travail et rien, chez les Américains, ne
pourrait les stopper. Or, la Turquie négocie avec la Russie pour acheter des systèmes
de défense aérienne russes S400. Bienvenue dans ce que l'on appelle souvent la
géopolitique byzantine au Moyen-Orient.Contexte militaire
Nous n'avons
jamais vu de Turcs morts dans ces prétendues photos publiées par le soi-disant
EI, ni de tanks turcs détruits, ni de têtes ou d’autres parties de corps portés
en trophée par les vilains barbus de noir vêtus.
Ces derniers
jours, l'armée turque s'est installée dans la province d'Alep, au nord de la
Syrie, après avoir, paraît-il, battu ISIS après une bataille fulgurante que la
Turquie a lancée depuis des mois.
Nous avons
appris que ces forces d'ISIS qui tenaient al Bab étaient, justement, des
soldats de l'armée turque déguisés en barbus, mais il est possible aussi qu'ils
étaient des djihadistes d’ISIS travaillant pour et avec la Turquie. Il n'y
avait pas eu de combats avec ISIS, tout cela n’avait été que des « fake
news », des mensonges.
La Turquie n'a
jamais combattu ISIS. Leurs batailles, leur attaque imaginaire contre l'ISIS avec
« la troisième plus grande armée de l'OTAN » c’est du théâtre de bas
niveau, comme les bombardements de la « coalition internationale »
contre ISIS.
Et quelle a
été la couverture médiatique de l'aide humanitaire pour al-Bab? Zéro. Il n'y
avait pas de casques blancs, pas d'ONU, pas de Croissant-Rouge, pas d’envoyés
spéciaux de CNN, TF1 ou Euronews, rien, alors que nous les avons vus tous super
actifs à Alep.
Nous avons vu
que la Turquie avait exfiltré 950 combattants d'al Bab, des soldats turcs
déguisés terroristes d’ISIS, et qu’elle a essayé de les déplacer vers Manbij,
une ville située à 20 milles au nord-est, détenue par l'armée syrienne et les
forces de défense kurdes de YPG, hostiles aux Turcs.
Des sources
russes indiquent que cet accord a été fait à l'avance et qu'il n'y avait aucune
autorisation pour les forces turques, ou pour l’ASL pour se rendre à Manbij.
Pendant la
longue bataille de l'été pour prendre Manbij, la Turquie exigeait
continuellement que les "forces arabes" soient autorisées à prendre
Manbij et que les Kurdes en soient chassés. Or, ces forces "soutenues par
les Arabes" auxquelles la Turquie a fait allusion et que le vice-président
Joe Biden a exigé qu'on leur donne le contrôle de Manbij, sont, en fait celles
du vrai ISIS, Daech lui-même.
La Turquie a
donc prévu de maintenir ISIS en place, et simplement de les rebaptiser «forces
arabes favorables à la Turquie», ce qui est une autre bonne définition d'ISIS,
en effet. Cette semaine, la Turquie a été empêchée d'envoyer ses "forces
arabes" à Manbij, par …l’armée syrienne.
L'armée
syrienne avait saisi l’autoroute M4, entre al-Bab et Manbij, bloquant les Turcs.
Elle détient également des zones clés de l'éperon adjacent qui se dirige vers
le nord de la ville de Bza'a. Bien que les routes soient parallèles, elles
pénètrent dans une région montagneuse après dix miles ou plus et de devenir
facilement contrôlée.
Des amis en
Russie nous ont dit que, lorsque cela s'est produit, Erdogan est devenu
"déséquilibré" et a ordonné des attaques aériennes sur les forces
syriennes. Nous avons confirmé positivement que l'armée de l'air turque a
organisé 3 attaques aériennes contre les forces syriennes détenant l'autoroute
M4 et a ordonné des attaques d’artillerie et des assauts terrestres.
Jusqu'à deux
douzaines de Syriens ont été tués, des blessés ont été emmenés à Alep où ils sont
traités.
Une des
raisons principales de la préoccupation d'Erdogan pour la région est qu'il y existe
des champs de pétrole. Bien que sous contrôle kurde, ils produisent depuis
quelque temps du pétrole pour ISIS, qui le vend au fils d'Erdogan.
Les Kurdes
ont continué cet accord tripartite (ISIS/Kurdes/fils à papa Erdogan), car c’est
leur seule source de revenus. Ceci est confirmé au plus haut niveau du
gouvernement russe et du gouvernement syrien et les États-Unis sont bien au
courant de l'accord. En outre, le fils d'Erdogan contrôle également le commerce
du grain, initialement avec ISIS et maintenant avec les Kurdes. Mais tout cela
a pris fin.
Les Kurdes,
dont le siège est à Manbij, vont maintenant vendre leur pétrole à Damas, leur
grain aussi. En fait, il existe de vastes accords entre les forces kurdes
soutenues par les États-Unis et Damas, des accords qui renforcent l'autonomie
kurde dans la région et lient la région plus près de Damas économiquement.
Le projet de zone tampon a du plomb dans l’aile
Il s’agit d’une bande frontalière
composée de Jerablus et d’al-Bab qui aurait pu, espérait Ankara, constituer
« un atout de taille » à la fois militaire et politique dans cette
nouvelle phase de combats qui s’ouvre en Syrie depuis l’arrivée au pouvoir de
Trump.
Les opérations de l’armée syrienne
ces 10 derniers jours dans l’ouest de Palmyre, dans la banlieue de Damas, dans
l’est de Homs et dans le nord de Damas ont toutes été couronnées de succès.
L’armée syrienne et ses alliés ont remporté aussi de très nettes victoires dans
le nord-est d’Alep et ont contré l’avancée de Daech dans l’est de Quneitra,
juste aux portes de Deraa. Cet ensemble de succès militaires n’est pas à
prendre à la légère.
Surtout que la
Turquie était décidée depuis le fameux contact téléphonique avec
Donald Trump à étendre son champ d’action dans le nord de la Syrie, et ce, dans
l’objectif de mettre en place la « zone tampon » qu’elle appelle de
ses vœux depuis 2011. En effet, le plan d’Erdogan ne s’arrêtait pas à
al-Bab. Il devait inclure aussi Manbij et Raqqa, une zone très large qui, si
elle était tombée entre les mains des soldats turcs, aurait
dû servir de zone de coopération militaire avec les
États-Unis. Erdogan comptait devenir de la sorte « l’acteur
clé » des pourparlers de Genève et être érigé au rang de « partenaire
fiable des États-Unis » dans le scénario que Trump est en
train de préparer pour la Syrie et son avenir.
Mais les choses ne se sont pas
passées comme prévu pour Ankara : l’armée syrienne et ses alliés ont
libéré des régions au sud d’al-Bab au terme de dix jours d’opérations
militaires d’envergure. Parallèlement, les Kurdes de Syrie se sont rapprochés
de Manbij et ont bloqué l’avancée des forces turques et de leurs mercenaires de
l’ASL vers cette localité.
Le plan d’Erdogan, qui prévoyait la
création d’une zone de 5.000 km² en plein cœur de la Syrie, s’en trouve
très largement affecté : la zone tampon d’Erdogan, ou « zone
sécurisée » pour reprendre le terme employé par Trump, perd ainsi de
son efficacité puisqu’elle est très réduite et sans réelle fonctionnalité. Mais
il n’y a pas que cela : la contre-offensive de l’armée syrienne dans la
région de Deraa, qui a poussé Daech à se replier, a eu des
conséquences. Daech s’est rapproché des frontières
syro-jordaniennes.
La Jordanie joue pour Israël
En effet, depuis le début de la
crise en Syrie, le renseignement de l’armée jordanienne a joué un rôle de
premier plan dans la formation et l’entraînement des terroristes dans les
régions du sud, au point de faire du Front al-Nosra un outil de guerre
contre l’État syrien. Ce rôle, quelque peu amoindri ces derniers mois, semble
se réactiver depuis la tenue des pourparlers de Genève 4, où la Jordanie
veut avoir son mot à dire. Amman s’est fait d’ailleurs graisser la patte par
l’Arabie saoudite pour servir non seulement les intérêts de celle-ci, mais
aussi ceux d’Israël. Car une zone tampon infestée de terroristes de Daech
et consorts sur les frontières jordaniennes reviendrait à éloigner
d’Israël, entité limitrophe, du Hezbollah. Ce dernier est bien installé en
effet à Quneitra et dans le Golan, aux portes d’Israël. Bref, la Jordanie
rivalise de zèle avec la Turquie pour « reloger Daech et autres
terroristes takfiristes » quelque part sur le territoire syrien. Dans le
camp des anti-Assad, on se prépare à l’ère post Daech : le groupe perd du
terrain en Irak et il faut lui trouver un refuge. Mais Amman devrait le
savoir : tout comme « la zone tampon turque », celle de la
Jordanie ne verra pas le jour.
Hannibal GENSERIC