Les Forces de mobilisation populaire, créées en 2014 avec le soutien de l’Iran, sont devenues une puissante organisation paramilitaire profondément ancrée dans le cadre politique et sécuritaire de l’Irak. Leur refus de se dissoudre, associé à l’incapacité du gouvernement irakien à se conformer aux exigences américaines, a conduit à une escalade des tensions. Le Premier ministre Mohammed Shia al-Sudani se trouve dans une position précaire, incapable de démanteler les FMP sans risquer de provoquer un chaos interne ou de s’aliéner des alliés iraniens influents.
Escalade militaire américaine
En réponse aux hésitations de l'Irak, le commandement central américain a renforcé sa présence militaire. Environ 2.500 marines et forces spéciales ont été déployés pour sécuriser l'ambassade américaine dans la zone verte de Bagdad, signe de préparatifs en vue d'éventuelles hostilités. Au-delà de Bagdad, les bases américaines en Irak et le long de la frontière syrienne ont été renforcées par 6.000 soldats supplémentaires. Ces mouvements suggèrent que les États-Unis se préparent à une escalade rapide si le gouvernement irakien ne réagit pas contre les PMF.
Les États-Unis auraient donné un délai supplémentaire de trois jours, insistant sur la dissolution des PMF et exigeant que les autorités religieuses émettent une fatwa en faveur de cette action. Le non-respect de cette décision, prévient Washington, entraînera des frappes militaires visant à paralyser les PMF et à neutraliser sa structure de commandement.
Conséquences régionales
Les enjeux vont bien au-delà de l’Irak. Pour l’Iran, les PMF représentent un élément essentiel de sa stratégie régionale, lui procurant à la fois une profondeur stratégique et une influence en Irak. Téhéran considère les PMF comme un rempart contre l’extrémisme sunnite et l’intervention occidentale. Perdre cette position affaiblirait non seulement la position de l’Iran en Irak, mais diminuerait également sa capacité à projeter sa puissance au Liban et en Syrie, où les mandataires iraniens restent retranchés.
Les inquiétudes de l'Iran sont aggravées par les récents événements à Washington. Des conférences très médiatisées auxquelles participent des personnalités de l'opposition iranienne, dont Reza Pahlavi, le fils du dernier Shah d'Iran, témoignent d'une volonté renouvelée des États-Unis de déstabiliser le régime iranien. Ces rencontres rappellent des rassemblements similaires d'exilés chiites irakiens aux États-Unis avant l'invasion de 2003, ce qui fait craindre à Téhéran que l'histoire ne se répète.
Parallèles historiques
L’Iran est parfaitement conscient des parallèles qui existent entre la guerre en Irak et les années qui ont précédé l’invasion de 2003. Les exilés chiites irakiens, avec le soutien des États-Unis , ont été préparés à prendre le pouvoir après la chute de Saddam Hussein. Aujourd’hui, l’Iran craint qu’une stratégie similaire ne soit en train de se mettre en place, visant à changer le régime de Téhéran en déstabilisant ses alliés et ses mandataires régionaux.
Face à ces menaces, l’Iran pourrait chercher à retarder ou à faire échouer les plans américains en exploitant son influence en Irak. Téhéran pourrait encourager les PMF à résister à la dissolution, intensifier les attaques contre les forces américaines ou déclencher des conflits régionaux plus vastes pour détourner l’attention de sa propre situation. Dans le même temps, l’Iran pourrait poursuivre ses efforts diplomatiques pour apaiser les tensions, dans l’espoir d’obtenir des concessions ou de tirer parti de l’évolution de la dynamique internationale.
Pressions internes en Irak
Le fait que le gouvernement irakien ait renoncé à sa décision initiale de dissoudre les PMF souligne les pressions internes auxquelles il est confronté. Si les exigences américaines ont des conséquences économiques et militaires, l'influence iranienne en Irak reste redoutable. Les factions politiques clés, les chefs religieux et les commandants de milices alliés à l'Iran exercent une influence considérable, ce qui rend politiquement intenable pour Bagdad de se plier pleinement aux exigences de Washington.
La situation précaire de l’Irak reflète la lutte de domination plus vaste entre les États-Unis et l’Iran. Les PMF, initialement mobilisées pour combattre l’EI, se sont depuis retranchées dans l’appareil sécuritaire et le paysage politique irakiens. Sa dissolution non seulement saperait l’influence de l’Iran mais créerait également un vide sécuritaire susceptible de raviver la violence sectaire.
Les calculs stratégiques de l'Iran
La stratégie de l’Iran semble double : gagner du temps par des manœuvres diplomatiques tout en se préparant à une éventuelle confrontation. Téhéran peut espérer que l’évolution de la situation géopolitique – comme les tensions entre les États-Unis et d’autres puissances mondiales – pourrait ouvrir la voie à des négociations. L’Iran pourrait également exploiter les divisions en Irak et dans la région pour contrecarrer les objectifs américains.
L’Iran considère également l’Irak comme une première ligne de défense. Ayant perdu une influence significative en Syrie et au Liban en raison des conflits et des crises économiques en cours, l’Iran ne peut se permettre de céder l’Irak. Le soutien de Téhéran aux PMF reflète cet impératif stratégique plus large, renforçant sa détermination à résister aux efforts américains visant à démanteler ces milices.
Scénarios d'escalade
La trajectoire actuelle suggère plusieurs résultats potentiels :
Frappes limitées et représailles : les États-Unis pourraient lancer des frappes de précision contre les dirigeants et les infrastructures des PMF, ce qui déclencherait des attaques de représailles contre le personnel et les biens américains en Irak et en Syrie. De tels échanges pourraient dégénérer en un conflit plus vaste.
Confrontation à grande échelle : si les efforts diplomatiques échouent, les États-Unis pourraient lancer une campagne militaire de plus grande envergure visant le réseau de mandataires de l'Iran dans la région. Ce scénario risque d'impliquer des acteurs régionaux comme Israël, l'Arabie saoudite et la Turquie, ce qui déstabiliserait encore davantage le Moyen-Orient.
Désescalade diplomatique : l’Iran pourrait faire des concessions, comme limiter les activités des PMF ou accepter un désarmement partiel, en échange d’un allègement des sanctions ou de garanties de sécurité. Même si cela est moins probable compte tenu des hostilités actuelles, ce résultat pourrait empêcher une guerre.
Fragmentation interne : l’Irak pourrait être confronté à un effondrement interne si les tensions entre les factions pro-iraniennes et pro-américaines s’intensifient, conduisant à une recrudescence des violences sectaires et compromettant la stabilité nationale.
Le rôle de la Jordanie et de l’Égypte
Les États voisins surveillent de près la situation. La Jordanie et l’Égypte, deux alliés clés des États-Unis , craignent des répercussions, notamment des flux de réfugiés, des conflits sectaires et une recrudescence des activités terroristes. Ils pourraient servir d’intermédiaires entre Washington et Téhéran ou fournir un soutien logistique aux opérations américaines.
La Jordanie, en particulier, partage des frontières avec l’Irak et la Syrie, ce qui en fait un partenaire stratégique pour toute opération militaire ou de renseignement. L’Égypte, qui a une influence régionale considérable, pourrait utiliser ses canaux diplomatiques pour promouvoir la désescalade, même si sa principale préoccupation reste la stabilité plutôt que de prendre parti.
Conclusion
L’Irak se trouve à la croisée des chemins, pris entre les pressions concurrentes de Washington et de Téhéran. Les tambours de la guerre résonnent de manière inquiétante, annonçant un retour au conflit dans une région déjà meurtrie par des décennies de violence. Si la diplomatie peut encore offrir une voie vers une désescalade, la probabilité d’une confrontation augmente de jour en jour.
Les États-Unis considèrent la dissolution des PMF comme une étape cruciale pour limiter l’influence iranienne et sécuriser ses intérêts dans la région. L’Iran, cependant, considère les PMF comme indispensables à sa stratégie de défense, ce qui rend tout compromis difficile. Les délais étant dépassés et les préparatifs militaires en cours, la possibilité d’une nouvelle guerre en Irak devient de plus en plus réelle.
Pour l'Irak, le défi consiste à préserver sa souveraineté tout en naviguant dans les eaux troubles de la rivalité géopolitique. Que ce soit par la diplomatie ou par la force, les décisions prises dans les jours à venir façonneront l'avenir de la région et détermineront si le Moyen-Orient sombrera à nouveau dans le chaos.
Pourquoi ces voyous ne peuvent pas s'occuper de leurs propres problèmes aux USA ?
RépondreSupprimerThat's the question !
SupprimerParce que ce n'est pas un problème américain, c'est un problème juif. Le marionnettiste qui fait danser ce pays comme bon lui semble c'est la juiverie. Les goyms, eux c'est pour aller au front, se battre et peut être mourir pour les intérêts juifs et uniquement juif.
SupprimerN'importe quoi ! Votre esprit est resté enfermé entre goys et juifs.
SupprimerCe n'est pas une guerre de religion, c'est une guerre mondiale pour l'accès aux ressources, doublée de la volonté US (mais pas que) d'éviter la naissance de nouveaux empires nippon ou turc.
Israël est un proxy européen & US au beau milieu d'une zone dont les frontières ont été dessinées par les anciens empires coloniaux sans tenir compte des réalités locales.
Vous rigolez ou quoi, tous les pays occidentaux, Russie comprise sont sous la coupe des sionards depuis des lustres ! En cas de guerre ce sont les goys qui crèvent le premier ; on est des Ukrainiens de la chair à canon, pour l'entité sioniste qui veut se rendre maitre de l'Occident et de tout le Proche et Moyen Orient! Israel uber alles!
SupprimerAnonyme 10h28
SupprimerFaut lire le Talmud et les Protocoles de Sion parce que vous êtes plus qu'endormi ou ignorant sur la question. Les juifs mènent le monde par les couilles que vous le vouliez ou non. les juifs donnent un ordre et hop occidentaux et ricains exécutent. Faut vraiment être ignorant surtout avec ce qu'il ce passe au moyen orient. Deriere chaque saleté il y a la question juive. Informez vous !!!
Mais en fait, c'est leur problème. Vous oubliez que les États uniens sont des pillards génocidaires qui ne sont jamais devenus civilisés dans le sens qu'ils n'ont jamais renoncé au braquage à main armée
SupprimerPour se renseigner sut le Talmud et les Protocoles, il y a suffisamment d'articles dans ce Blog. Faites la recherche et vous serez comblés.
SupprimerLe problème de Washington c'est pas se qui se passe aux usa encore moins le bien être de sa population
RépondreSupprimerLa véritable raison pour laquelle un potus est désigné à Washington c'est de s'assurer du bien être d'Israël de permettre à Israël de génocides le maximum d'arabe possible pour régner sur le désert
Rien à voir, l'occident est en guerre pour les ressources et Israël est leur proxy. N'oubliez pas que toutes les frontières des États pétroliers du golf ont été créés par les anciens empires coloniaux.
SupprimerL'auteur a présenté toutes les solution qui selon lui sont possibles cependant il y'en a plein d'autres solutions pour l'Iran.
RépondreSupprimerPar exemple ne pas négocier laisser Washington s'enferer dans les sables du désert irakien pour 20 autres années de guerre à l'Afghane et à la fin fin s'enfuir comme un voleur.
Contrairement à ce que dis l'auteur moi je vous plutôt une très grande fragilité de Washington en Irak le fait même de renforcer ses troupes de plus de 8500 soldats le démontre largement.
C'est 8500 potentiels cadavres de plus offerts aux combattants irakiens.
l'Iran sait très bien que 2025 sera l'année de la guerre totale ce sera donc là guerre car plus il reculera plus il s'afaiblira et moins il sera capable de se défendre.
Les empires disposent de - en - de ressources et devront s'engager dans des guerres le moins longtemps possible, d'où l'usage d'armes nucléaires possible, de révolution de couleur ou de changement d'alliance.
SupprimerJe pense plutôt que l'Iran va négocier une alliance avec les US pour contrer la Turquie et ses ambitions impériales.
La guerre n'a pas changé depuis des milliers d'années. On envoie d'abord des repris de justice, des mercenaires, des proxies, avant de faire intervenir ses propres troupes.
RépondreSupprimerDans cette histoire chaque camp dispose de ses propres mercenaires entrainés : les Ouïgours pour les Turc (35.000 ?), les Muslim coupeurs de gorges pour les Occidentaux ainsi que les forces kurdes, l'Irak qui a récupéré l'ex armée Syrienne, ... Sachant qu'aucun pays de la région n'est réellement stable (Syrie, Irak, Turquie, Iran), il ne faut pas grand chose pour mettre le feu aux poudres.
Ce n'est pas les usa. c'est le même
RépondreSupprimergénocidaire israël. Oui le projet du grand israël/la khazarie. Détruire et morceler tous les pays autour qui seront dirigés par des chefs de tribu. La ruine sera autour de cette terre volée. Et le prochain pays sera probablement l'Égypte.