La Syrie de l’après Assad est au bord d’un effondrement total
qui pourrait la transformer en le plus grand foyer de terrorisme au
monde si ce processus n’est pas rapidement évité. Source: Voici ce qui doit se passer pour empêcher la Syrie post-Assad de s’effondrer.
L’effondrement épique de l’Armée arabe syrienne (AAS) au cours des dix derniers jours et la fuite lâche d’Assad de Damas tôt dimanche matin annoncent l’aube d’une nouvelle Syrie. Le risque le plus immédiat est que le pays entier s’effondre, tout comme l’Afghanistan, l’Irak et la Libye avant lui. Cela pourrait créer un trou noir d’instabilité d’où pourraient émerger d’innombrables menaces terroristes mondiales. Voici ce qui doit se passer pour empêcher la Syrie post-Assad de connaître cet avenir sombre :
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1. L’armée et les services de sécurité doivent rester intacts
Les trois précédents cas d’effondrement de l’État ont été caractérisés par la dissolution de l’armée et des services de sécurité peu de temps après le succès de leurs complots de changement de régime soutenus par l’étranger. Dans le cas de la Syrie, l’AAS existe toujours en tant qu’institution, même si elle est en retrait vers on ne sait où, peut-être sur la côte à majorité alaouite. Il est donc impératif qu’il ne s’effondre pas et qu’il coopère avec l’opposition anti-gouvernementale non terroriste (NTAGO) pour s’assurer que tout ne devienne pas incontrôlable.
2. La réforme politique doit commencer sans délai
Lavrov a souligné à plusieurs reprises lors de son interview au Forum de Doha samedi que le gouvernement syrien et le NTAGO devaient immédiatement mettre en œuvre la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU de fin 2015, qui appelle à des réformes politiques drastiques telles qu’une nouvelle constitution et des élections supervisées par l’ONU. C’est le refus d’Assad de faire des compromis avec le NTAGO qui a finalement conduit à ce désastre. Le Premier ministre Jalali serait toutefois le leader par intérim pendant la transition politique, ce qui est un signe positif.
3. Le projet de Constitution rédigé en russe doit être relancé
Il a été estimé à la fin du mois dernier que l’une des « cinq raisons pour lesquelles la Syrie a été prise par surprise » est qu’Assad a rejeté le projet de constitution rédigé par la Russie lors du premier sommet d’Astana en janvier 2017, qui a été critiqué de manière constructive et détaillée à l’époque. Une fois qu’il est écarté, les multiples concessions que ce document appelait Damas à faire pourraient enfin devenir une réalité, et elles pourraient même être poussées plus loin que ce que ses auteurs avaient initialement envisagé compte tenu des nouvelles circonstances.
4. Les minorités alaouites et kurdes doivent être protégées
Pour l’instant, la côte alaouite échappe au contrôle des terroristes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) soutenus par la Turquie, tout comme le nord-est contrôlé par les Kurdes soutenu par les États-Unis, dont les deux minorités doivent être protégées des djihadistes. À cette fin, le document susmentionné pourrait jeter les bases d’une large autonomie fédéralisée de type bosniaque qui pourrait faire tomber la côte sous la « sphère d’influence » de la Russie, tout comme le nord-est si Trump retire les forces américaines de là-bas comme RFJ Jr. a affirmé qu’il avait l’intention de le faire.
5. Le gouvernement intérimaire doit maintenir les bases de la Russie
Et enfin, la Russie peut aider le gouvernement syrien intérimaire à lutter contre les terroristes, tout comme elle a aidé Assad à le faire à partir de 2015, elle doit donc lui permettre de maintenir ses bases à cette fin. Leur retrait laisserait l’État syrien sans défense et la côte à majorité alaouite à la merci de HTS. En fait, puisque l’intervention de la Russie en Syrie a été motivée par des motifs antiterroristes, elle pourrait refuser de se retirer sous prétexte de sécurité nationale et peut-être donner naissance à un État côtier indépendant pour légitimer sa présence continue.
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La Syrie de l’après-Assad est au bord d’un effondrement total qui pourrait la transformer en le plus grand foyer de terrorisme au monde si ce processus n’est pas rapidement évité. Le moyen le plus efficace d’éviter que cela ne se produise est de suivre les cinq conseils de cette analyse. Rien de moins augmenterait considérablement les chances que le pire des scénarios se produise, mais même dans ce cas, la Russie pourrait encore atténuer une partie des dégâts si elle continue à bombarder les terroristes en Syrie et soutient la création d’un État côtier indépendant.
Les cinq raisons pour lesquelles la Syrie a été prise par surprise
Le désastre d’Alep aurait pu être évité et il est aussi grave qu’il n’y paraît.
L’avancée des terroristes et des « rebelles » soutenus par la Turquie sur Alep, qui a été analysée ici, a été un choc pour la plupart des observateurs. Il y a eu près d’une demi-décennie de paix entre le cessez-le-feu de mars 2020 et aujourd’hui, mais pratiquement rien n’a été fait pour se préparer à cette éventualité. Et ce, malgré le fait que la ligne de front restait à environ deux douzaines de kilomètres d’Alep, ce qui aurait dû rappeler à Assad à quel point la deuxième ville de son pays est vulnérable. Voici les cinq raisons pour lesquelles la Syrie a été prise par surprise :
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1. Complaisance et corruption
L’Armée arabe syrienne (AAS) s’est reposée sur ses lauriers parce qu’elle a pris pour acquis le cessez-le-feu négocié par la Russie, après quoi la corruption infâme du pays s’est mise à dégrader ses capacités. Il n’y a aucune excuse pour expliquer pourquoi même les drones de base n’ont pas été utilisés pour le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (ISR) afin de détecter l’accumulation qui a précédé cette avancée. Une grande partie de la raison pour laquelle l’AAS n’a rien fait est probablement parce qu’elle a supposé que ses alliés russes et iraniens assumeraient ces responsabilités à leur place.
2. La rivalité russo-iranienne
La Russie et l’Iran ont combattu ensemble contre le terrorisme en Syrie, mais ce sont aussi des rivaux qui se disputent l’influence de premier plan sur Damas. Leur concurrence est si intense que la Russie ne fait toujours rien d’autre que de se plaindre occasionnellement chaque fois qu’Israël bombarde le CGRI là-bas, ne donnant jamais à la Syrie les moyens d’intercepter ces attaques ou de riposter par la suite. S’ils n’avaient pas été rivaux, la Russie et l’Iran auraient pu renforcer conjointement l’AAS, mener l’ISR à Idlib et renforcer les défenses d’Alep.
3. Alliés distraits et estropiés
Pour aggraver encore les choses pour la Syrie, l’avancée des terroristes et des « rebelles » sur Alep est survenue précisément au moment où la Russie est distraite par l’opération militaire spéciale (SMO) et où l’Iran a été paralysé par ses guerres en Asie occidentale avec Israël. Sans une puissance aérienne russe et une main-d’œuvre iranienne suffisantes, y compris celles que ce dernier aurait pu faire appel au Hezbollah, il sera extrêmement difficile pour l’AAS de repousser les attaquants loin d’Alep. Ce facteur, plus que tout autre, aurait même pu sceller son destin.
4. Ignorer les leçons de la SMO
Même au milieu de la rivalité russo-iranienne et des problèmes susmentionnés de ses alliés, l’AAS aurait pu tirer les leçons de la SMO par elle-même et se préparer beaucoup mieux à ce qui s’est finalement passé. Des tactiques de drones magistrales et des unités stratégiquement dispersées ont caractérisé l’attaque jusqu’à présent, deux caractéristiques de la SMO, mais l’AAS n’était absolument pas préparée à cela. Elle doit donc assumer la responsabilité finale d’avoir manqué à son devoir en tirant les leçons de ce conflit et en adaptant ses défenses en conséquence.
5. Ne pas faire de compromis pour la paix
La dernière raison pour laquelle la Syrie a été prise par surprise est qu’elle n’a pas fait de compromis pour la paix en acceptant le « projet de constitution » écrit par la Russie en 2017, qui a été critiqué de manière constructive en détail ici. Il regorge de concessions que l’on peut sympathiser avec la Syrie pour l’avoir rejeté, mais avec le recul, cela aurait finalement pu résoudre le conflit et ainsi éviter le fiasco en cours à Alep. Pour cette raison, elle pourrait être relancée en ces temps désespérés, mais l’opposition pourrait maintenant exiger encore plus de concessions.
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Le désastre d’Alep aurait pu être évité et il est aussi grave qu’il n’y paraît. Cela ne fait pas partie d’un « plan directeur d’échecs 5D » pour « piéger les terroristes dans un chaudron » comme certains membres de la communauté des médias alternatifs l’ont laissé entendre ou prétendu. Les observateurs devraient rejeter la « perspicacité » partagée par ceux qui se sont déjà discrédités avec leurs points de vue fantastiques sur la SMO et les guerres de l’Asie occidentale. La vérité « politiquement gênante » est que la Syrie a été prise par surprise, que l’AAS est sur la défensive et que le pire est peut-être encore à venir.
Source: The Five Reasons Why Syria Was Caught By Surprise
Laissons les sionards, les sponsors du terrorisme islamiste, la Turquie, les tyrans arabes soutiens du HTS, etc... de faire face au chaos qu'ils ont eux-memes créé! Espérons que ce chaos devient incontrolable comme en Libye et qui engloutira les fossoyeurs de la Syrie baasiste!
RépondreSupprimerJ'ai simplement lu l'intro et le narratif ressemble déjà a un gros piège classique... Pour faire court ce qui se passe, et qui s'est passé en Syrie n'est que la continuité du plan Oded yinon/yaalon de balkanisation des états cibles du MO pour le bénéfice du projet de grand israel.... Tout le reste ce sont des détails secondaires...
RépondreSupprimerLe plan suit son cours les ennemis territoriaux et logistique de ce projet sont pris dans une tenaille stratégique suite aux revers subis par israel qui s'est montré trop biblique et pas assez stratégique, les voilà revenus a la raison après leur poussée de fièvre messianique qui s'est soldée ar un échec sur le terrain car les goys n'ont pas approuvé d'aller mourir en masse ou de déclencher un grand conflit régional...