dimanche 18 janvier 2015

Un racisme fétide gangrène l'Europe

Suis-je Charlie, non seulement parce que je suis un laïc athée, mais aussi du fait de mon antipathie fondamentale envers les bases oppressives des trois grandes religions monothéistes occidentales ? Non. Je ne suis pas Charlie.
Certaines caricatures publiées dans Charlie Hebdo, que j’avais vues bien antérieurement, m’étaient apparues de mauvais goût ; seule une minorité d’entre elles me faisaient rire. Mais, là n’est pas le problème ! Dans la majorité des caricatures sur l’islam publiées par l’hebdomadaire, au cours de la dernière décennie, j’ai relevé une haine manipulatrice destinée à séduire davantage de lecteurs, évidemment non-musulmans.
La reproduction par Charlie des caricatures publiées dans le journal danois m’a semblé abominable. Déjà, en 2006, j’avais perçu comme une pure provocation, le dessin de Mahomet coiffé d’un turban flanqué d’une grenade. Ce n’était pas tant une caricature contre les islamistes qu’une assimilation stupide de l’islam à la terreur ; c’est comme si l’on identifiait le judaïsme avec l’argent !
On fait valoir que Charlie s’en prend, indistinctement, à toutes les religions, mais c’est un mensonge. Certes, il s’est moqué des chrétiens, et, parfois, des juifs ; toutefois, ni le journal danois, ni Charlie ne se seraient permis, et c’est heureux, de publier une caricature présentant le prophète Moïse, avec une kippa et des franges rituelles, sous la forme d’un usurier à l’air roublard, installé au coin d’une rue. Il est bon, en effet, que dans la civilisation appelée, de nos jours, « judéo-chrétienne », il ne soit plus possible de diffuser publiquement la haine antijuive, comme ce fut le cas dans un passé pas très éloigné. Je suis pour la liberté d’expression, tout en étant opposé à l’incitation raciste. Je reconnais m’accommoder, bien volontiers, de l’interdiction faite à Dieudonné d’exprimer trop publiquement, sa « critique » et ses « plaisanteries » à l’encontre des juifs. Je suis, en revanche, formellement opposé à ce qu’il lui soit physiquement porté atteinte, et si, d’aventure, je ne sais quel idiot l’agressait, j’en serais très choqué... mais je n’irais pas jusqu’à brandir une pancarte avec l’inscription : « je suis Dieudonné ».
En 1886, fut publiée à Paris La France juive d’Edouard Drumont, et en 2014, le jour des attentats commis par les trois idiots criminels, est parue, sous le titre : Soumission, La France musulmane » de Michel Houellebecq. La France juive fut un véritable « bestseller » de la fin du 19ème siècle ; avant même sa parution en librairie, Soumission était déjà un bestseller ! Ces deux livres, chacun en son temps, ont bénéficié d’une large et chaleureuse réception journalistique. Quelle différence y a t’il entre eux ? Houellebecq sait qu’au début du XXIe siècle, il est interdit d’agiter une menace juive, mais qu’il est bien admis de vendre des livres faisant état de la menace musulmane. Alain Soral, moins futé, n’a pas encore compris cela, et de ce fait, il s’est marginalisé dans les médias... et c’est tant mieux ! Houellebecq, en revanche, a été invité, avec tous les honneurs, au journal de 20 heures sur la chaine de télévision du service public, à la veille de la sortie de son livre qui participe à la diffusion de la haine et de la peur, tout autant que les écrits pervers de Soral.

Un vent mauvais, un vent fétide de racisme dangereux, flotte sur l’Europe : il existe une différence fondamentale entre le fait de s’en prendre à une religion ou à une croyance dominante dans une société, et celui d’attenter ou d’inciter contre la religion d’une minorité dominée. Si, du sein de la civilisation judéo-musulmane : en Arabie saoudite, dans les Emirats du Golfe s’élevaient aujourd’hui des protestations et des mises en gardes contre la religion dominante qui opprime des travailleurs par milliers, et des millions de femmes, nous aurions le devoir de soutenir les protestataires persécutés. Or, comme l’on sait, les dirigeants occidentaux, loin d’encourager les « voltairiens et les rousseauistes » au Moyen-Orient, apportent tout leur soutien aux régimes religieux les plus répressifs.
En revanche, en France ou au Danemark, en Allemagne ou en Espagne où vivent des millions de travailleurs musulmans, le plus souvent affectés aux tâches les plus pénibles, au bas de l’échelle sociale, il faut faire preuve de la plus grande prudence avant de critiquer l’islam, et surtout ne pas le ridiculiser grossièrement. Aujourd’hui, et tout particulièrement après ce terrible massacre, ma sympathie va aux musulmans qui vivent dans les ghettos adjacents aux métropoles, qui risquent fort de devenir les secondes victimes des meurtres perpétrés à Charlie Hebdo et dans le supermarché Hyper casher. Je continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel : le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres et des non instruits.
De plus, et sachant que tout texte s’inscrit dans un contexte, comment ne pas s’interroger sur le fait que, depuis plus d’un an, tant de soldats français sont présents en Afrique pour « combattre contre les djihadistes », alors même qu’aucun débat public sérieux n’a eu lieu en France sur l’utilité où les dommages de ces interventions militaires ? Le gendarme colonialiste d’hier, qui porte une responsabilité incontestable dans l’héritage chaotique des frontières et des régimes, est aujourd’hui « rappelé » pour réinstaurer le « droit » à l’aide de sa force de gendarmerie néocoloniale. Avec le gendarme américain, responsable de l’énorme destruction en Irak, sans en avoir jamais émis le moindre regret, il participe aux bombardements des bases de « Daesch ». Allié aux dirigeants saoudiens « éclairés », et à d’autres chauds partisans de la « liberté d’expression » au Moyen-Orient, il préserve les frontières du partage illogique qu’il a imposées, il y a un siècle, selon ses intérêts impérialistes. Il est appelé pour bombarder ceux qui menacent les précieux puits de pétrole dont il consomme le produit, sans comprendre que, ce faisant, il invite le risque de la terreur au sein de la métropole.
Mais au fond, il se peut qu’il ait bien compris ! L’Occident éclairé n’est peut-être pas la victime si naïve et innocente en laquelle il aime se présenter ! Bien sûr, il faut être un assassin cruel et pervers pour tuer de sang-froid des personnes innocentes et désarmées, mais il faut être hypocrite ou stupide pour fermer les yeux sur les données dans lesquelles s’inscrit cette tragédie.
C’est aussi faire preuve d’aveuglement que de ne pas comprendre que cette situation conflictuelle ira en s’aggravant si l’on ne s’emploie pas ensemble, athées et croyants, à œuvrer à de véritables perspectives du vivre ensemble sans la haine de l’autre.
Shlomo SAND
(Traduit de l’hébreu par Michel Bilis)
Shlomo Sand est un historien israélien (université de Tel-Aviv). Il a publié Comment le peuple juif fut inventé, une étude de la construction nationale israélienne par le mouvement sioniste. Il défend l’idée que cette construction s’est appuyée sur un récit fondateur mythique, faisant des populations juives un peuple, uni par une même origine et possédant une histoire nationale commune, remontant à la terre d’Israël. Sand nie la réalité de cette origine commune, mettant en avant l’importance des conversions dans la constitution des populations de confession juive. D’autre part, pour lui, jusqu’à l’avènement du sionisme, ces populations ne se définissaient qu’à travers leur appartenance religieuse en commun et ne se percevaient donc pas comme un peuple (Wikipedia).

L’Europe pourrait subir un "séisme politique" en 2015

L'Europe risque de vivre un "séisme politique" en 2015 sur fond de popularité grandissante des partis populistes aux yeux des électeurs, telle est la conclusion d’un sondage réalisé par la société de conseil et d'analyse The Economist Intelligence Unit (EIU) pour la BBC.
Selon l'EIU, la popularité grandissante de ces partis leur garantit des victoires électorales, alors que les forces politiques traditionnelles sont contraintes de conclure des alliances inconcevables par le passé.
Les auteurs du sondage qualifient la situation en Europe de "crise de la démocratie", qui plonge ses racines dans la rupture entre l'élite et les électeurs. Les mouvements populistes, tant de gauche que de droite, opèrent dans le fossé qui s'est creusé entre les anciens partis politiques et leur base sociale traditionnelle.

Union juive française pour la paix : Trois bourreaux du peuple palestinien à Paris le 11 janvier : quelle honte !

Benjamin Nétanyahou, Avigdor Lieberman et Naftali Bennett représenteront le 11 janvier l’État d’Israël à la grande manifestation européenne de riposte aux fusillades contre Charlie Hebdo et contre le magasin casher à Paris. Ces trois personnages sont des criminels de guerre qui relèvent de la Cour Pénale Internationale pour les meurtres de masse commis à Gaza et ailleurs.
Ce sont trois sinistres artisans de la volonté d’Israël d’écraser le peuple palestinien : Nétanyahou, le dirigeant des massacres à Gaza, Lieberman et Bennett, deux ministres colons, l’un prévoit l’expulsion de tous les Palestiniens, y compris ceux qui vivent en Israël et l’autre se vante d’avoir tué des Palestiniens.
Ce qui est tout aussi grave, c’est la signification que leur présence confirme, concernant la nature de cette manifestation.
C’est pourquoi nous exhortons les diverses associations amies du peuple palestinien qui comptent se rendre à cette manifestation à reconsidérer leur décision.
La manifestation devait être soi-disant « d’unité nationale » contre le terrorisme et pour la liberté d’expression.
Elle sera en réalité une représentation des « valeurs du monde civilisé occidental » contre les « menaces terroristes du monde arabo-musulman », une manifestation bien dans la tonalité du « choc des civilisations » qui d’après nos gouvernants, même quand ils se défendent de diffuser ce point de vue, régit le monde actuel.
En fin de compte tous ceux qui manifestent leur solidarité avec les victimes de ces terribles attentats et pensent sincèrement montrer une société française unie contre le crime, se sont fait confisquer leur manifestation par les organisateurs autoproclamés d’une grande messe de « l’Axe du Bien » : le gouvernement, ses amis et tous ses concurrents de droite – hormis le Front National, dont l’idéologie n’a nul besoin d’invitation pour prospérer. Les grands alliés internationaux seront présents : ces mêmes représentants d’État dont les politiques contre les peuples ont permis l’apparition du terrorisme djihadiste, les courants islamophobes, les amis de l’État d’Israël et bien sûr les représentants de cet État.
Quant aux populations dangereuses, postcoloniales, jeunes, éventuellement porteuses de signes ostentatoires musulmans, elles subiront le dispositif de contrôle renforcé dans la période qui s’ouvre. Nous ne pouvons oublier qu’à tous ceux-là les manifestations de solidarité et la liberté d’expression ont été interdites, l’été dernier, pendant l’opération « Bordure de protection » menée contre Gaza par les trois invités israéliens de demain.
Les représentants d’Israël ont commencé à faire de grands appels à la population juive française, soi-disant victime d’un déferlement antisémite sans précédent, pour qu’elle émigre en Israël, pays « de grande liberté ». Une fois de plus, les dirigeants israéliens mettent sciemment en danger les Juifs français par la peur et l’incitation au départ.
Le Bureau National de l’UJFP
le 11 janvier 2015
http://www.ujfp.org/

ALLEMAGNE. #PEGIDA: Une photo du leader anti-islam Lutz #Bachmann en Hitler

Quand l’Allemagne se réveille avec un nouveau leader grimé en Hitler, ça déménage. Un cliché montrant le leader du mouvement anti-islam Pegida, Lutz Bachmann, affublé d’une petite moustache et d’une mèche à la Adolf Hitler, figurait mercredi dans plusieurs journaux allemands.

Voir l'image sur TwitterInterrogée par le quotidien à gros tirage Bild, Kathryn Oertel, porte-parole de Pegida, a confirmé l’authenticité de la photo, la qualifiant de «blague». La photo, publiée notamment par le Dresdner Morgenpost, un journal de Dresde, fief de Pegida, et par Bild, montre M. Bachmann de profil, les cheveux humides plaqués sur le côté et arborant une petite moustache «en brosse à dents», à l’image du dictateur nazi. Selon le Dresdner Morgenpost, la photo aurait été prise «il y a quelque temps» et postée sur la page Facebook de Lutz Bachmann.
Interrogé par Bild, le leader de Pegida, un mouvement anti-islam et hostile aux réfugiés, explique avoir fait ce cliché «chez le coiffeur» lors de la parution de la version audio d’un ouvrage satirique sur Hitler, «Il est de retour» de l’Allemand Timur Vermes (2012). Il traite également les réfugiés et de «salauds» et de «bêtes». Interrogé par Bild sur ces propos, Lutz Bachmann a botté en touche, déclarant que «nous ne commentons plus les choses privées».
C’est ce qu’on nomme « pris la main dans le pot de confiture »…!

Les révisionnistes polonais et ukrainiens

Le preux chevalier défenseur de l’Occident
Incroyable. Tout le monde sait que Yatseniouk est un vil menteur congénital et qu’il représente un régime de fous furieux.

Une radio polonaise a demandé au ministre des Affaires étrangères polonais, Grzegorz Schetyna, pourquoi Poutine n’était pas invité à la commémoration de la libération d’Auschwitz, et il a répondu: « C’est le 1er front ukrainien et des Ukrainiens qui ont libéré [le camp de concentration] ; ce fameux jour de janvier, il y avait donc là des soldats ukrainiens et ce sont eux qui ont ouvert les portes du camp. »
Il faut rappeler le rôle de Kapo tenu par les ukrainiens dans les camps de concentration, John Demjanjuk, Kapo dans le camp de Sobibor jugé à Jérusalem en 1998 avait alors 90 ans, il est mort avant la fin de son procés.]

John Demjanjuk pendant son procès à Jérusalem le 25 avril 1988
John Demjanjuk pendant son
procès à Jérusalem le 25 avril 1988
Ainsi pour faire suite à la déclaration allemande selon laquelle « Yats » [Yatseniouk, premier ministre ukrainien] n’avait fait qu’utiliser sa liberté d’expression en déclarant que l’Union soviétique avait envahi l’Allemagne, nous avons maintenant la Pologne qui nous dit que les Ukrainiens ont libéré Auschwitz et non les Russes, ou au moins les Soviétiques multi-ethniques, et cela ne provoque pas la moindre réaction indignée.
Il y a des révisionnismes qui sont plus égaux que d’autres, on dirait.
Maintenant nous savons pourquoi ils ont invité Porochenko : Parce que ses Ukrainiens ont libéré Auschwitz. Je me demande s’il aura l’audace de clamer le slogan banderiste gloire à l’Ukraine, gloire à ses héros!, comme il le fait dans son pays.
Ce qui est plus curieux (révoltant ? honteux ?), c’est le fait que les fameuses organisations juives – qui devraient savoir qui a libéré Auschwitz et ce qu’était le nationalisme ukrainien pendant la seconde guerre mondiale – restent silencieuses. Qui plus est, elles devraient savoir que l’Union Soviétique a fourni à elle seule pas moins de 80% de l’effort de guerre mondial pour vaincre Hitler, et que les Russes ont fourni environ 80% de l’effort de guerre soviétique. En d’autres termes, les juifs européens qui ont survécu à la guerre le doivent à la Russie. Certainement pas à l’Ukraine qui a accueilli Hitler avec des fleurs puis a accouché d’un des pires mouvements nazis d’Europe (l’autre a été l’Oustachi d’Ante Pavelic).
Mais là encore, puisque les Européens occidentaux ne célèbrent pas la libération le même jour que les Russes, et puisqu’ils organisent même des cérémonies commémoratives sans mentionner la Russie ou l’URSS, pourquoi devrait-on s’étonner ?
Je passe sur l’Opération Unthinkable*, où il a été déclaré que « la Russie était une menace pour la civilisation occidentale« , et sur le financement d’Hitler par les grandes banques et les grandes entreprises étasuniennes et anglaises pendant toute sa carrière. En dépit de toute la propagande anti-nazie et de la diabolisation d’Hitler, ce dernier a toujours été « notre homme« , même quand il était un « vilain garçon« : le chevalier défenseur de l’Occident! Il ne faisait que prendre la suite de nombreux autres leaders occidentaux européens qui avaient essayé de soumettre la Russie.
A un moment de grave tension entre l’Union européenne et la Russie, il n’est pas surprenant de constater une réhabilitation rampante, si ce n’est d’Hitler lui-même, au moins, en tous cas, de certains aspects de la propagande nazie.
Et donc nous y sommes. Les Russes ont occupé l’Allemagne, l’Ukraine a libéré Auschwitz et on va bientôt nous dire que Staline a ordonné l’Holocauste, bombardé Dresde et largué des ogives nucléaires sur le Japon. Il ne restera plus qu’à appeler Poutine le Nouveau Staline, et voilà!** On sera revenu à la bonne vieille civilisation occidentale contre les hordes mongoles asiatiques de Russie.
Il y a des choses qui ne changent jamais : le mensonge et la falsification de l'Histoire sont des vertus cardinales de l'Occident depuis que celui-ci existe à nos jours.

*L’opération Unthinkable est un projet britannique qui visait à attaquer l’Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La création du plan a été ordonnée par Winston Churchill et mise au point par l’armée britannique. Toutefois, elle ne fut jamais mise en œuvre du fait de la taille énorme des forces soviétiques déployées en Europe à l’époque. Ces plans furent rendus publics en 1998. (Wikipedia)