Mes félicitations, amis et
lecteurs ! La victoire des Talibans c’est notre victoire, la vôtre et la
mienne. Nous, les non-musulmans et les non-Pachtounes, aux États-Unis et en
Europe, pouvons nous réjouir, car en Afghanistan, la masculinité virile (et non
« toxique ») a vaincu la diversité des genres, les croyants ont
vaincu les faibles de foi, la morale de nos pères a vaincu la morale de nos
fils. C’est la joie pure de la victoire afghane ; cette victoire d’hommes barbus
qui en veulent, sur des hôtes gérés par des espèces d’hommasses et leurs ONG
féministes, tout ça c’est aussi notre victoire. N’ayez pas honte d’être un
homme viril ; tenez-vous droit ! C’est une bouffée d’air frais, cette
victoire virile dans les montagnes lointaines foulées par les phalanges
d’Alexandre le Grand ; et il est bien plus agréable d’écrire sur ce sujet
que sur les choses habituelles, surtout après cette période où l’on est abreuvé
de nouvelles complètement hypocondriaques sur (encore) un vieillard succombant
au terrible virus, sur le passeport sanitaire, sur les conseils médicaux pour
vivre plus longtemps, sur l’expiation des méfaits de nos ancêtres, sur le fait
d’être de la mauvaise race et sur la façon d’éviter les micro-agressions de
peur que quelqu’un ne se sente blessé. Si nous, les hommes, voulons blesser
quelqu’un, nous ne nous arrêterons pas à une blague, nous prendrons un RPG.
Le lance-roquettes RPG, du type préféré des Talibs, ça fait vraiment mal. Ce
n’est pas une sensation imaginaire de malaise, mais un vrai trou dans l’armure.
Ou une tête arrachée. Il n’y a rien de micro dans son administration. Vous
n’avez pas besoin d’un masque sur le champ de bataille, car le masque
n’arrêtera pas la roquette sur sa trajectoire. Vous ne vous soucierez plus du
virus lorsque vous rencontrerez de vraies balles. Sur le champ de bataille, le
problème des toilettes non mixtes ne se pose pas. Twitter ne peut pas interdire
une mitrailleuse, mais une mitrailleuse peut interdire Twitter et toute la
bande de Twitter. Les Talibans ont vaincu la wokerie ; ils n’ont pas peur
d’être politiquement incorrects comme nous. Les Talibans n’ont pas peur d’adorer
Dieu et de l’invoquer, comme nous. Ils n’ont pas peur de défendre les valeurs
familiales – ils ne comprennent même pas comment il pourrait en être autrement.
Les Talibans sont le signe avant-coureur d’une véritable démocratie musclée et
de la liberté par rapport aux Bill Gates, Greta Thunberg, Anthony Fauci, Nancy
Pelosi qui nous asservissent tous. Eux ne se soumettraient pas à cette bande,
ils rendraient une justice révolutionnaire à ceux qui veulent nous priver de
chauffage, nous occulter le soleil et nous étouffer avec leurs masques. Les
Trumpers regardent avec envie ces rebelles prendre réellement le palais
présidentiel au lieu de se voir accusés de l’avoir fait le 6 janvier.
Ces paysans armés nous ont rappelé que nous pouvons encore changer le monde.
Rien n’oblige à se soumettre. Toutes les règles du jeu peuvent être
réécrites ; tout le jeu peut être renversé. La normalité, une norme
traditionnelle, peut être reconquise.
Et c’est un résultat gagnant-gagnant : pour ma part, je ne pense pas que
l’Amérique ait été vaincue ou que le président Biden ait fait une erreur. Loin
de là. Mettre fin à l’occupation d’un territoire étranger est un acte noble.
C’est une véritable victoire pour Biden, une victoire sur l’État profond, une
victoire sur le lobby juif [b] S’il n’en tenait qu’au Lobby, au New York Times,
à la CIA, les États-Unis ne quitteraient jamais l’Afghanistan.
Lisez Bret
Stephens dans le New York Times [1],
c’est la voix authentique du lobby. Stephens, un néocon et un fils de parents
juifs (malgré un nom de famille supposé être celui d’un goy), était le
rédacteur en chef du Jerusalem Post au moment de l’Intifada et
glorifiait les horreurs de l’occupation israélienne. Stephens déplore la
« défaite » américaine et affirme que les États-Unis auraient dû
rester en Afghanistan pour toujours. Son meilleur argument est le
suivant : « Mais n’aurions-nous pas dû quitter l’Afghanistan un
jour ou l’autre ? C’est là un contre-argument. Car nous sommes en Corée
depuis 71 ans, à un coût bien plus élevé, et le monde s’en porte mieux. »
Crétin ! Le monde se porterait bien mieux sans les troupes américaines en
Corée ; le nord et le sud se réunifieraient, et l’argent dépensé là-bas
pourrait servir à financer l’éducation et la santé des Américains.
Les néocons, les maîtres de l’État profond, n’auraient jamais permis à Trump de
quitter l’Afghanistan, de même qu’ils ont fait échouer ses timides tentatives
pour quitter la Syrie. Maintenant, Trump peut critiquer Biden pour les scènes
affreuses de l’aéroport de Kaboul, mais à vrai dire il n’y a pas de manière
agréable de quitter un pays occupé, ni une femme avec laquelle on a vécu pendant
vingt ans. Si vous décidez de partir, préparez-vous à beaucoup de vilains
épisodes. Le retrait du Viêt Nam a également été laid, mais c’était la bonne
décision à prendre à l’époque, et aujourd’hui aussi, c’est la bonne décision.
Considérez Auschwitz, un endroit pénible, incontestablement. Lorsque les
Allemands ont dû partir, des centaines de juifs les ont suivis vers l’ouest
(Elie Wiesel, l’écrivain de l’Holocauste, était parmi eux). Ils avaient peur
que l’Armée rouge vienne les libérer et préféraient les Allemands qu’ils
connaissaient. C’est pourquoi je ne suis pas étonné que beaucoup d’Afghans
veuillent suivre les troupes américaines ailleurs : ils ont peur de leurs
libérateurs.
Les choses pourraient devenir difficiles pour les partisans trop empressés du
régime d’occupation. Lorsque les nazis ont quitté la France, de nombreux
collaborateurs sont allés en prison, certains ont été lynchés par les patriotes
français. Mais cela ne signifie pas qu’il aurait été préférable de maintenir
l’occupation de la France.
Biden a eu raison d’ordonner aux États-Unis de quitter l’Afghanistan. Il a fait
preuve de beaucoup de caractère en allant à l’encontre des plaidoyers de son
armée, de ses services de renseignement et de l’ensemble de l’État profond. Je
dois reconnaître que j’ai aujourd’hui beaucoup plus de respect pour le
président Biden qu’avant le retrait. Et je le respecte encore plus pour son
excellente réponse au caniche britannique. Les hommes d’État britanniques se
sont plaints de la décision de Biden de se retirer « après tant de sang
versé là-bas ». Le Royaume-Uni pouvait rester en Afghanistan s’il le
souhaitait, a répondu M. Biden. Ils l’avaient cette option, de rester.
Mais sans le soutien des Américains. Les États-Unis ne veulent plus être le
gendarme du monde.
D’ailleurs, le Royaume-Uni était le seul membre de l’OTAN qui avait envie de
rester sur place, a admis Boris Johnson. Le nouveau patron du Parti
travailliste d’opposition, Keir Starmer (qui est arrivé à son poste après que
Corbyn en a été chassé par la calomnie de l’antisémitisme) était aussi
fermement opposé à Biden que Johnson. Les Britanniques aiment les guerres. Ils
ont poussé les États-Unis, malgré eux, à s’engager dans la Première puis la
Seconde Guerre mondiale et, récemment, ils ont essayé d’engager une action en
mer en Crimée. C’est une bonne chose que Biden ne soit pas un type facile à
manipuler ; pas aussi facile que Wilson et Roosevelt l’étaient.
Il y a maintenant une chance que Biden prenne les commandes et retire les
troupes américaines d’Irak et de Syrie ; et avec un peu de chance, hors
d’autres pays, de Corée et des Philippines, ou même d’Allemagne et du
Royaume-Uni. Ce serait excellent pour le peuple américain ; et peut-être
verrons-nous encore Boris Johnson grimper sur le toit du bâtiment Grosvenor
Square de l’ambassade américaine à Londres pour prendre le dernier vol en
hélicoptère vers un porte-avions américain avant que les Britanniques ne le
collent au pied du mur...
Il ne s’agit pas de minimiser la victoire des Talibans. Ils ont réalisé un
exploit incroyable : en quelques jours, ils ont mis fin à une guerre de
vingt ans. Oui, c’est une bonne nouvelle : la longue guerre d’Afghanistan
est officiellement terminée. Elle a commencé en 2001 avec l’invasion
américaine ; elle s’est terminée dimanche dernier, le 15 août, lorsque le
protégé des États-Unis, l’ancien président de l’Afghanistan, Ashraf Ghani, est
parti pour les Émirats arabes unis avec ses quatre voitures chargées de dollars américains.
L’ange de l’histoire a respecté les règles des trois unités du drame
classique : unité d’action, unité de lieu et unité de temps. En un jour,
le pouvoir est passé aux mains des rebelles – à Kandahar, puis à
Mazar-i-Sharif, et enfin à Kaboul. Les attentes apocalyptiques de la
« bataille de Kaboul » à venir ne se sont pas concrétisées – le
nouveau gouvernement est entré dans le palais présidentiel pratiquement sans un
coup de feu.
L’instantané le plus remarquable de ce tournant historique s’est produit lundi.
Il ne s’agissait pas de combattants armés de bazookas ou de moudjahidines dans
le palais. C’étaient des filles de Kaboul qui allaient à l’école le matin. Avec
leurs des foulards blancs, avec leurs sacs à dos, elles allaient, comme
d’habitude, à l’école :
Deux jours plus tard, une vidéo encore plus remarquable montrait quelques
militantes descendant dans la rue pour manifester avec des pancartes devant le
palais présidentiel. Il s’agit probablement de la preuve la plus claire de leur
conviction qu’on ne viendrait pas les molester. Et en effet, personne n’a
dérangé ces dames, malgré la stupidité de leurs slogans au milieu de ce grand
bouleversement.
Le thème de la discrimination féminine en Afghanistan a été gonflé par des
féministes au service du département d’État américain, lorsqu’il a fallu
justifier l’agression et la prise de contrôle de ce pays indépendant. Il est
peu probable que le statut d’une femme en Afghanistan soit très différent de
celui d’une femme au Pakistan ou en Arabie saoudite – mais personne n’est
pressé d’y débarquer des troupes. Le prétendu mauvais traitement des femmes et
des homosexuels est souvent utilisé par les faucons britanniques et américains
pour justifier des « interventions humanitaires » et doit être
relativisé. Et le discours occidental envahissant sur les LGBT n’est nullement
normal – pas seulement pour les Afghans [c]. Les hommes aiment les femmes, ne va
pas croire pas les gouines menteuses, ma sœur !
L’éthique sexuelle peut être bizarre, en Afghanistan comme en Angleterre. Les
Talibs demandent aux dames de se couvrir les cheveux, tout comme les juifs
orthodoxes, et de se comporter avec modestie. L’Occident a inventé l’absurdité
des rapports sexuels mutuellement non consensuels ; 28 % des jeunes
femmes en viennent à croire qu’un clin d’œil « habituellement ou
toujours » c’est du harcèlement sexuel [2] ;
on fait toujours plus fort que les Talibans. Certaines des idées des Talibans
sont en effet étranges, mais pas autant que la flagellation du prince Andrew
sur un mot d’une vieille catin au Royaume-Uni/aux États-Unis.
La vie en Afghanistan s’améliorera encore pour les femmes et les hommes, et ce
sera mieux que sous le régime fantoche, espèrent les Afghans. C’est la deuxième
prise de pouvoir pour les Talibans, et les deux fois, ils sont arrivés au
pouvoir pratiquement sans rencontrer de résistance, signe évident d’un soutien
populaire.
Les Talibans ont vu le jour au début des années 1990, après que le gouvernement
pro-soviétique de Najibullah (de nombreux Afghans affirment aujourd’hui qu’il
aura été le meilleur dirigeant du pays au XXe siècle) avait été renversé par
les moudjahidines parrainés par la CIA. À l’époque, l’anarchie régnait dans le
pays. Chaque chef de guerre se considérait comme un roi. Dans ce contexte, les
Talibans ont émergé comme un mouvement populaire pour l’honnêteté, la loi et
l’ordre, contre l’anarchie des seigneurs de la guerre. Ils avaient réussi à
gagner en 1996, sans effusion de sang, en entrant triomphalement dans Kaboul.
Ils avaient mis fin à la production et au commerce de la drogue et avaient
pratiquement éliminé ce fléau. Ce fut leur perte. La CIA ne permettait pas
qu’on intervienne dans l’approvisionnement en drogue, car elle voulait
maintenir les Américains dans un rêve induit par les narcotiques.
L’Afghanistan a été placé sous des sanctions rampantes ; le pays, déjà
pauvre, s’est encore plus appauvri ; les tribus du nord se sont rebellées,
puis l’invasion américaine a renversé les talibans pour qu’ils reviennent au
pouvoir 20 ans plus tard. Pendant ce temps, l’Afghanistan a changé ;
Kaboul est devenue une ville de quatre millions d’habitants. Mais il n’y avait
toujours pas d’ordre ; les seigneurs de la guerre et les grands
producteurs de drogue régnaient toujours librement, volant les villageois à
leur guise.
La base du soutien initial des Talibans était constituée par les villageois
pachtounes, qui n’attendaient généralement pas grand-chose de l’État : ils
voulaient de l’ordre, un droit coutumier ou une loi islamique qui fonctionne,
aucune interférence dans leur vie privée et, de préférence, pas d’impôt du
tout. [3] Maintenant que les grandes villes passent sous
la coupe des Talibans, ceux-ci devront faire preuve de plus de souplesse. Dans
les villes de plus d’un million d’habitants, le droit coutumier ne fonctionne
pas toujours. Mais les Talibans ont aussi beaucoup appris. On espère qu’ils
pourront trouver un compromis entre le village et la ville, en tenant compte du
fait que les armes sont entre les mains des villageois.
Cette confrontation entre la ville et le village nous rappelle la révolution de
Mao et la prise de pouvoir des Khmers rouges au Cambodge. Mais le monde est
différent aujourd’hui. Le mode de vie occidental n’est plus guère
attrayant [c]; le progrès est entré dans la folle impasse des genres, des
enfermements covidiques, de la théorie critique des races et du totalitarisme
numérique. Même le grand crime des Talibans avant 2001, la destruction des
monuments anciens, a été repris par les progressistes américains et
britanniques d’Atlanta jusqu’à Londres. Peut-être les Afghans seront-ils
capables de nous montrer comment procéder. Chaque nation est un grand
architecte de son avenir. Et au cours des 200 dernières années d’incursions
constantes, les Afghans ont eu peu de chances de manifester de quoi ils ont
réellement besoin.
Un nouveau facteur important c’est une Chine désormais puissante, qui a besoin
du transit afghan. Les Britanniques et les Américains n’ont pas besoin de
transiter par l’Afghanistan ; ils dominent la mer. Mais autrefois, avant
l’arrivée des Européens, les routes caravanières passaient par l’Afghanistan.
Peut-être que le trafic reprendra, que le pétrole iranien coulera vers la
Chine, que le commerce avec le nord à travers l’ancienne Asie centrale
soviétique reprendra, et qu’un corridor vers l’Inde sera ouvert. La prospection
géologique russe a découvert d’énormes réserves de trésors rares dans les
montagnes afghanes, et leur exploitation pourrait permettre de rétablir le lien
entre la Russie et la Chine et l’Afghanistan.
À Kaboul, la population attendait l’entrée des talibans avec beaucoup
d’appréhension. Toutefois, les Talibans n’ont pas interféré avec
l’évacuation ; lorsque le président Biden leur en a demandé la permission,
ils ont immédiatement donné leur feu vert. Mais en général, il n’y a pas eu besoin
de presser les avions.
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé qu’il avait conclu un
accord avec les Talibans, selon lequel les compagnies aériennes civiles russes
évacueraient par avion tous ceux qui ont un endroit où aller. Hélas, il n’y a
aucun endroit sur terre qui voudrait accueillir autant de réfugiés afghans. Les
gens devraient rester chez eux et faire la paix avec leurs compatriotes ;
s’ils ont commis des crimes, ils devraient payer pour ces crimes. Toutefois,
les Talibans ont décrété une amnistie générale, et il faut espérer qu’ils s’en
tiendront à cette ligne de conduite humaine et miséricordieuse.
À Kaboul même, comme dans d’autres villes, les premiers jours du nouveau
gouvernement se sont déroulés dans le calme. Les Talibans ont remplacé les
soldats à l’entrée des ambassades et ont promis que personne ne toucherait un
cheveu de la tête des diplomates. À l’ambassade de Russie, les diplomates ont
déclaré qu’ils étaient encore plus en sécurité maintenant que sous l’ancien
régime.
Les déclarations des Talibans sont également rassurantes. Ils ont promis qu’il
n’y aurait pas de vengeance. Les femmes peuvent continuer à travailler sans
devoir s’habiller dans un style traditionnel strict. Et effectivement, dans les
premiers jours du nouvel Afghanistan, ces promesses ont été tenues.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estime qu’il faut
attendre et voir comment les choses vont évoluer en Afghanistan, même si ses
premières impressions sont favorables : « Nous observons des
processus positifs dans les rues de Kaboul, où la situation est assez calme et
où les talibans font effectivement respecter la loi et l’ordre. »
L’ambassadeur russe à l’ONU a également exprimé un optimisme prudent lors de la
réunion du Conseil de sécurité. « Il ne faut pas céder à la panique. Il
est important que nous soyons parvenus à éviter un bain de sang massif au sein
de la population civile », a-t-il déclaré. L’envoyé spécial du
président russe pour l’Afghanistan, M. Kaboulov, a également évalué
positivement la tournure des événements. « Les Talibans m’ont longtemps
semblé beaucoup plus fiables que le gouvernement fantoche de Kaboul »,
a-t-il déclaré.
Les premières mesures législatives prises par les Talibans sont également
encourageantes. Les Talibans ont interdit les règlements de compte sanglants,
le fléau de longue date qui sévit en Afghanistan. Ils disent qu’ils seront
guidés par la charia – ce qui peut sembler être un cauchemar pour nos lecteurs
laïques, mais il s’agit d’une alternative beaucoup plus clémente à la loi
tribale Pashtounwali. Le Pashtounwali approuve les vendettas
sanguinaires ; selon la charia, c’est interdit. C’est en se référant à la
charia que les Talibans ont interdit la distribution et la consommation de drogues,
qui constituaient la principale occupation des Afghans sous l’occupation
américaine. Ils ont également interdit la coutume locale du bacha bazi,
l’exploitation homosexuelle des garçons. Ils ont interdit la sorcellerie et les
prêts à intérêt, et ont même annulé toutes les dettes, ce dont nous pouvons
tous nous inspirer. Voyons ce qui sera vraiment mis en œuvre et ce qui restera
une promesse vide.
Un danger bien réel et présent serait une tentative des forces occidentales de
revenir et de s’ingérer en Afghanistan. Les bellicistes sont nombreux ;
des types comme John Bolton veulent toujours plus de guerre. Ahmad Massoud, un
fils du chef de guerre du Nord, a déjà demandé des armes pour continuer à
combattre les Talibans. Il avait rencontré BHL (Bernard-Henri Lévy), le maître
du discours franco-juif qui arrive toujours sur les lieux avant la tempête.
C’est pourquoi le président Poutine, lors de sa conférence de presse après sa
rencontre avec Mme Merkel, a déclaré : « Pour l’instant, il
n’est pas dans notre intérêt de parler de l’échec des États-Unis. Ce qui nous
intéresse, c’est que la situation dans le pays soit stable ». Vladimir
Poutine a exigé que les pays n’interviennent pas en Afghanistan après la
libération de Kaboul, affirmant que l’Occident « doit cesser la
politique irresponsable consistant à imposer des valeurs étrangères depuis
l’étranger ». Et c’est probablement une très bonne mise au point.
Par Israël Adam Shamir
Notes
[1] https://www.twincities.com/2021/08/...
[2] https://www.spiked-online.com/2018/...
[3] Voici un excellent
article de fond d’Anatol Lieven : https://www.tandfonline.com/doi/ful...
NOTES de H. Genséric
[a] Un rude et vieux pays au cœur du monde
Au cours du dernier millénaire, l'Afghanistan est le seul pays au monde qui n'a jamais accepté une tutelle étrangère (note). Il a toujours défait ceux qui ont tenté de l'occuper ou le soumettre. Avis aux amateurs...
Ce pays d'Asie centrale un peu plus vaste que la
France (650 000 km2), est enclavé dans des montagnes austères, avec un
climat continental (sec, très chaud en été, très froid en hiver).
L'Afghanistan est surtout peuplé d'éleveurs nomades et l'on y recense une
quinzaine de langues et de cultures, la langue pachtoune étant dominante (38
millions d'habitants en 2020).
À noter, en marge des principales communautés du pays, les Hazaras aux
yeux bridés, qui prétendent descendre des guerriers de Gengis Khan le conquérant mongol.
L'islam s'impose
L'Afghanistan, que les Grecs nommaient Bactriane, du nom de Bactres, ou Bakhr,
une cité aujourd'hui en ruines, avait été annexé à la Perse par Darius Ier vers 500 av. J.-C., puis
conquis comme le reste de la Perse par Alexandre le Grand (329-327 av. J.-C.). Après les
Séleucides et les Parthes, la région fut disputée tout à tour par des tribus
hindoues puis perses, arabes et turques.
Convertis à l'islam, les Afghans furent entraînés par Mohammed de Ghor à la
conquête de l'Inde du nord. Ils fondèrent le sultanat de Delhi au XIIIe siècle.
Au XVIe siècle, Babur chah, lointain descendant de Tamerlan,
établit sa capitale à Kaboul et se taille un royaume dans le nord de l'Inde,
d'où naîtra la puissante dynastie des sultans moghols.
En Afghanistan même, en 1747, un chef de tribu, Ahmed chah, se proclame roi (ou chah) et
fonde la dynastie Durrani. Il va porter des coups violents à l'empire
moghol des Indes, facilitant ainsi à son insu la colonisation du
sous-continent par les Anglais.
Intrusions européennes
La Compagnie anglaise des Indes orientales tente imprudemment
d'établir son protectorat sur l'Afghanistan, en lequel elle voit une menace
pour sa colonie des Indes. Cela vaut aux Anglais l'une des plus cruelles défaites de leur histoire avec
l'extermination d'une armée entière.
Soucieux de neutraliser le glacis qui sépare les Indes de l'empire russe, le
gouvernement anglais signe avec les Afghans le traité de Gandamak du 26 mai
1879, par lequel Kaboul concède à Londres la surveillance de la passe
stratégique de Khyber et un droit de regard sur sa politique étrangère. Maîtres
chez eux, les Afghans renoncent à s'immixer dans les rivalités entre grandes
puissances. C'est une attitude qu'ils conserveront au XXe siècle pendant la « guerre
froide » entre URSS et États-Unis.
L'émir Amanullah relève à son profit le titre de roi et tente de moderniser le
pays à la manière du Turc Moustafa Kémal. Mal lui en prend et il est déposé
en 1929 suite à un soulèvement des religieux musulmans.
Un général, Nadir chah, s'empare du pouvoir et de la couronne mais il est
assassiné en 1933 et remplacé sur le trône par son fils Mohammed Zahir chah. Le
général Mohammed Daoud chah, cousin et beau-frère du roi, dirige le
gouvernement de 1953 à 1963. Éliminé, il prend sa revanche 10 ans plus tard, en
renversant la monarchie et en instaurant la République le 17 juillet 1973. Il
sera lui-même assassiné par des opposants, avec la complicité
des Soviétiques, le 27 avril 1978.
Le cœur du Monde ?
L'historien de l'Asie, René Grousset, voyait dans les soubresauts de l'Asie
centrale les battements de coeur de l'Histoire universelle, du temps où les
nomades huns, mongols et turcs portaient le fer aux extrémités du Vieux
Monde.
À voir ce qui se passe en ce début du XXIe siècle en Afghanistan, il semblerait
que cette « loi » de l'Histoire conserve une certaine
pertinence !
Il faut dire que les tribus afghanes, jalouses de leur indépendance et protégées
par le relief abrupt de leurs vallées, vivent dans un état de guerre
quasi-permanent. Elles sont structurées pour la guerre au point de considérer
la paix comme un état instable et néfaste à leur équilibre interne.
Autant dire que le projet américain de transformer ce pays en une nouvelle
Suisse relevait du conte de fées. Le retrait en catimini des dernières
contingents américains, en juillet 2021, en apporte la confirmation.
Source
[b] Stupeur et terreur à Tel-Aviv
Le prestige, l’image et la puissance des
États-Unis font partie de leur force de dissuasion, et c’est une source de
sécurité pour Israël dans la région, et c’est le parapluie qui le protège .
Les Israéliens craignent que l’événement
en Afghanistan ne marque le début du départ des USA de la région, ce qui signifie
un changement radical du rapport des forces dans la région en faveur des forces
de l’axe de la résistance au détriment de la sécurité nationale israélienne. Et
donc nous risquons de connaitre un tournant stratégique aux dimensions
historiques fondamentales sur l’avenir de la présence sioniste en Palestine, et
nous n’exagérons pas sur ce point car la présence américaine en Irak et en
Syrie est la dernière ligne de défense pour l’entité israélienne dans la région.
Quand l’Iran est à l’aise sur
son front oriental avec l’Afghanistan, cela renforcera sa présence et sa force
dans la région du Moyen-Orient, et d’autre part le vide qui pourrait se
produire quand les Américains quitteront la Syrie ou l’Irak, sera comblé
par l’axe de résistance et Israël connaitra le pire de ses cauchemars.
De leur côté, les experts sécuritaires israéliens ont accusé les États-Unis de naïveté et de légèreté dans l’évaluation
des répercussions de leur retrait d’Afghanistan, et ont exprimé leur
terreur sur un retrait US d’Irak et de Syrie, à cause de ses très
graves répercussions sur Tel-Aviv.
Décrivant l’affaire afghane comme
« un échec catastrophique du renseignement américain », l’ancien responsable
militaire israélien, Amos Gilad estime que l’administration
américaine n’a pas bien évalué ses nombreuses répercussions, au point d’être
surpris par l’effondrement du gouvernement afghan et de son armée en quelques
heures.
« Cela nous affectera. Nous devons
être très vigilants pour que cela ne se répète pas dans notre
région », a-t-il averti.
Quant à l’analyste israélien des affaires
arabes, Zvika Yehezkali, il a affirmé : « Nous devons analyser ce
qui s’est passé en Afghanistan car ce risque peut se répéter en Irak. Les
Américains n’ont pas soutenu le gouvernement afghan lorsque les talibans ont
avancé vers les villes, à la fin, c’est une trahison américaine, et cela
complique les choses au Moyen-Orient . De notre côté, chaque régime que
les Américains ont soutenue au Moyen-Orient connaitra le même destin de
l’Afghanistan ».
Les experts sionistes ont exprimé une
frustration et un désespoir, en déclarant que « les alliés des États-Unis,
y compris Israël, ressentent maintenant une grande anxiété voir une perte de
confiance, la région est dans un état critique, le Moyen-Orient est dans un
état de tremblement et personne ne peut prédire ce qui se passera dans le
futur ».
[c] Il est remarquable que les pubs sur les TV
françaises soient envahies par des couples LGBTxx, faisant croire que la
majorité des Français sont homos. Les mêmes pubs préfèrent montrer de plus en plus de mochetés, pour les mêmes raisons woke. Nous vivons à une époque formidable.
Hannibal GENSERIC
Bien joyeux ce texte. Les néo-Talibans ne l'ont pas frappé, et cette reculade fabriquée ?
RépondreSupprimerUne bonne chose, les Talibans viennent d'interdire le vaccin Covid 19.
RépondreSupprimerC'est une fourmilière à terroristes ce site... Vouloir nous faire croire que ces terroristes charieusique sont des modèles de bienveillance fait légèrement sourire. Les Lois de Dieu sont les Lois de la Torah, et on s'en moque complètement de l'Islam du désert. Au final la vraie religion est le Christianisme. Il n'y aura pas de retour d'autres prophètes.
RépondreSupprimerJustement, c'est ce que dit le texte.
SupprimerEt I. A. Shamir a compris depuis longtemps : il s'est converti au christianisme en abandonnant Yahvé à sa tribu sectaire.
SupprimerCe jeu de chaises fantaisistes/croyances est juste phénoménal, l'esprit pratique de ces cultures ont amenés des schismes variés dans ce bazar /névrose juive originale, l'eschatologue muzz Imran Hossein a montré qu'il y aura une alliance russo/muzz qui est entrain de se réaliser,plus on va à l'est, moins les dieux sont vengeurs....quand à l'extrême orient... ils s'en lavent les mains.
SupprimerUn article romantique en diable.
RépondreSupprimerLe nouvel homme Occidental et le Taliban nouveau ; les deux sont faux.
L'un a toute les qualité d'un Kapo et l'autre est un sadique sanguinaire,
rien de moins virile que ces deux types d'hommes.
Victoire ! est-il écrit, de quelle victoire parlons nous, victoire de qui ?
des Afghans ? des Talibans ? de U.S. inc ?
Grâce à Biden l'Afghanistan qui était une poudrière depuis longtemps
est devenue une poudrière armée jusqu'aux dents,
de quoi inquiéter tous ses voisins jusqu'à la Sainte Russie.
Le Président Trump serait parti aussi mais il n'aurait jamais abandonné
des hommes sur le terrain, il n'aurait pas livrer des armes en quantité
industrielle jusqu'aux derniers jours... tels que des tanks, des véhicules
blindés de tout genre, des hélicoptères, des avions de combats !
des tonnes de munitions ainsi que du matériel informatique très sensible.
Heureusement qu'il y a encore des adultes dans la cour d'école ;
" Il ne faut pas céder à la panique. Il est important que nous soyons parvenus à éviter un bain de sang massif au sein de la population civile "
-Sergueï Lavrov
" Pour l'instant, il n'est pas dans notre intérêt de parler de l'échec
des États-Unis. Ce qui nous intéresse, c'est que la situation dans le pays soit stable "
-Vladimir Poutine
Déçu par le texte d’ Israël A Shamir que j’ aime bien d’ habitude . Pour moi les talibans font partie de l’ armée d’ égorgeurs de l’ OTAN et je ne comprends pas cette soudaine allégresse de Shamir et de Sylvia Cattori sur fesse de bouc …
RépondreSupprimerJe pense exactement comme vous, et je pense qu'IAS se trompe sur son évaluation des Talibans.
SupprimerVoir par ex : CIA, Mossad & Talibans in Jihadist’s New Empire to Use Afghanistan against Iran and Russia
According to authoritative geopolitics analysts the US withdrawal is functional to the "Great Game" of Western Intelligence with Zionists and Sunnis already experienced in Syria and the Balkans
https://www.veteranstoday.com/2021/08/22/cia-mossad-talibans-in-jihadists-new-empire-to-use-afghanistan-against-iran-and-russia/
Merci Hannibal de votre commentaire, rien de nouveau sous le ciel avec le texte de veteranstoday . Je me demande quel est le sous texte de cette entreprise de blanchissage des talibans dans les merdias et avec certains commentateurs jusque là associés á des médias alternatifs …
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