Si Le Pentagone n’a rien à se reprocher, il n’aurait rien à cacher

Pour stopper une armée monstrueuse, rien de tel qu'un bon coup de frein.

Le Pentagone nous a bien appris une chose, c'est que les gouvernements mentent, et que la première victime de la guerre est la vérité. Des Pentagon Papers de la guerre du Vietnam aux Afghan War Papers, en passant par les mensonges sur les armes de destruction massive en Irak, le peuple américain a été délibérément et sournoisement manipulé sur les guerres américaines, leurs véritables causes et leurs objectifs. On peut même remonter encore plus loin dans le temps, jusqu'au tristement célèbre “Souvenez-vous du Maine !” qui a déclenché la guerre hispano-américaine de 1898. En matière de guerre, les dirigeants américains ont toujours dissimulé la vérité.

Et au Pentagone, Pete le gominé a encore frappé !

Le Pentagone actuel est sur le point de se surpasser ! Fidèle à la tradition des annonces gouvernementales désastreuses, la mesure a été annoncée vendredi, quand personne n'y prête attention. Voici un bref résumé de NBC News :

“Les journalistes accrédités au Pentagone pour couvrir le département de la Défense ne peuvent plus recueillir ou rapporter d'informations, même non classifiées, sans l'autorisation du gouvernement, ont annoncé vendredi des responsables de la Défense. Les journalistes réfractaires à ces nouvelles règles se verront révoquer leur accréditation presse, a déclaré un représentant du Pentagone.

“Plusieurs organismes de presse ont rapidement condamné ces nouvelles règles, estimant qu'elles altéreraient fondamentalement la capacité des journalistes à couvrir le Pentagone et l'armée américaine. Elles ont appelé l'administration Trump à annuler ces nouvelles restrictions, les jugeant contraires à la transparence envers le peuple américain.

“Le National Press Club a dénoncé de telles exigences comme ‘une attaque directe contre le journalisme indépendant, précisément là où un regard indépendant s'avère le plus indispensable : sur l'armée américaine’”.

Vous souvenez-vous de l'adage : “Si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez donc rien à cacher” ? Le Pentagone ne semble pas partager cet avis, puisqu'il choisit de dissimuler bien des choses, signe qu'il a commis et prévoit de commettre toutes sortes d'actes répréhensibles. Seules les informations approuvées par le gouvernement pourront donc être divulguées.

Tout journaliste digne de ce nom refusera catégoriquement de se plier à de telles exigences. Ceux qui acceptent et signent la déclaration du Pentagone ne sont plus que des laquais rémunérés de l'armée américaine (c’est d’ailleurs déjà le statut de la plupart d'entre eux).

Les États-Unis se sont dotés d'une armée monstrueuse qui estime n'avoir aucun compte à nous rendre, alors même que nous lui versons plus d'un billion de dollars par an.

L'unique moyen de contrôler l'armée consiste à réduire de moitié le budget du Pentagone. Nous devons leur montrer qui est le patron. Bien sûr, c'est le Congrès qui tient les cordons de la bourse et, comme l'a fait remarquer Ike [Eisenhower], il est intimement lié au complexe militaro-industriel. Ce ne sera donc pas chose aisée.

Mais personne n'a jamais dit que ce serait simple — et c'est pourtant vital pour la survie de notre pays quasi-démocratique.

Par Bill Astore, le 21 septembre 2025

Source :  If the Pentagon's Done Nothing Wrong, It Has Nothing to Hide

Traduit par Spirit of Free Speech