Deux photos d’identité, une photocopie de son passeport
(américain ou israélien, les deux sont acceptés), une photocopie du reçu d’achat gratuit de 1500 missiles TOW américains, et de
70.000 fusils d’assaut, une lettre de recommandation du roi Salman
d’Arabie saoudite, et une lettre de motivation « ne dépassant pas 1000
mots ». Tel est le dossier présenté par l’emblématique (et non moins
hypothétique) dirigeant de Daech, l’organisation terroriste la plus en
vogue du moment, en vue de l’obtention de la plus haute décoration
honorifique française : la Légion d’honneur. Nous conseillons à Ghannouchi d'en faire de même; pistonné par le Qatar, il a toutes ses chances.
Cette candidature surprise, déposée le mercredi 9 mars auprès du
secrétariat de l’ordre national de la Légion d’honneur, à Paris,
survient à peine quelques jours après la très polémique Légion d’honneur
remise par le président François Hollande à Mohamed ben Nayef, prince
héritier d’Arabie saoudite [1].
Loin d’être un hasard du calendrier, il semble plutôt que Abou Bakr
al-Baghdadi [2] compte surfer sur la vague de générosité du « pays des
droits de l’Homme » pour avoir, lui aussi, sa « part de reconnaissance
», comme il l’a laissé entendre dans sa lettre de motivation, dont nous
nous sommes procuré une copie.
Dans cette lettre de neuf cent trente-cinq mots, qui vient compléter
un dossier déjà bien garni, le dirigeant terroriste rappelle ses
relations toujours « très chaleureuses » avec ses « frères occidentaux »
et insiste sur les « services rendus » par son organisation à la France
et aux « valeureuses causes » qu’elle soutient. Al-Baghdadi s’estime
d’autant plus légitime à recevoir la Légion d’honneur, de par son
statut de « fils spirituel » des al-Saoud, fidèles serviteurs des
intérêts occidentaux des lieux saints de l'Islam wahhabite, et monarchie maquerelle des pays arabes.
Ainsi, qu’il s’agisse d’une simple provocation ou d’un réel désir de
reconnaissance de la part de l’État français, on voit mal comment
l’ordre national de la Légion d’honneur pourrait refuser cette
distinction à Abou Bakr al-Baghdadi, son dossier étant de loin plus
solide que celui de bon nombre de ses illustres prédécesseurs : Benito
Mussolini, Nicolae Ceaucescu, Ali Bongo, Zine
el-Abidine Ben Ali, ou plus récemment, Mohamed ben Nayef.
Source :
10/03/2016
https://el-manchar.com/
https://el-manchar.com/
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