Chiffres – Propagande occidentale sur les pertes russes

Quelles que soient les pertes infligées par l'Ukraine aux forces russes, elles sont insignifiantes en comparaison de ce que l'Ukraine perd en raison de l'avantage écrasant de la Russie en matière de tirs. 

Cependant, la semaine dernière, les médias occidentaux ont frénétiquement relayé l'idée que la Russie subissait des pertes massives. 

Les propos de Marco Rubio à Kuala Lumpur il y a quelques jours en sont un exemple typique.

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Cent mille depuis janvier ? Mais Rubio n'est pas le seul… The Economist fournit une estimation plus modeste, mais le mot clé est « estimation » :

Au 9 juillet, notre outil de suivi indiquait entre 900.000 et 1,3 million de victimes russes depuis le début de la guerre, dont 190.000 à 350.000 morts. Ces chiffres confirment les estimations d'autres sources, qui estimaient le total des pertes à plus d'un million fin juin. Nos chiffres suggèrent qu'environ 31.000 Russes pourraient avoir été tués lors de l'offensive estivale, qui a véritablement débuté le 1er mai.

Il existe trop peu de données pour générer une estimation comparable en temps réel pour l'Ukraine. Cependant, un catalogue des morts et des disparus connu, publié sur le site web UALosses, indique qu'entre 73.000 et 140.000 soldats ukrainiens sont morts depuis le début de l'invasion.

Parlons de journalistes paresseux ! Il existe une multitude de données, même si l'on se contente d'une analyse basique. Prenons l'exemple des réseaux sociaux. À l'ère de l'omniprésence des smartphones et des plateformes de réseaux sociaux, il est impossible de dissimuler les avis de décès – autrement dit les nécrologies – et les photos de funérailles et de cimetières. 

 

Il existe des centaines d'images de funérailles ukrainiennes et de cimetières où flotte une véritable marée de drapeaux ukrainiens au-dessus d'une vaste étendue de tombes fraîchement creusées. Ce n'est pas le cas en Russie. Il y en a quelques-unes, mais rien qui égale la quantité diffusée sur les chaînes ukrainiennes. Voici un exemple du cimetière de Khmelnitski :

 

Là encore, il existe quelques vidéos de certains cimetières en Russie, mais rien qui égale l'ampleur de ce que l'on peut voir en Ukraine.

Les analystes du renseignement occidental ont accès à des images satellite et peuvent examiner les cimetières en Russie et en Ukraine et comparer les endroits où sont creusées la plupart des nouvelles tombes. J'ai écrit un article à ce sujet avec ces images, mais je ne le retrouve pas. J'ai cependant fait une découverte intéressante en le cherchant… Les satellites et les médias occidentaux ne font rien pour établir cette comparaison.

Le graphique suivant explique pourquoi. [Note : Titre du graphique erroné. Il s'agit de l'OMS et NON PAS de la seconde guerre mondiale] Ce graphique montre le nombre d'échanges de corps russes contre des corps ukrainiens depuis le début de l'Opération Militaire Spéciale.

Dans mon article précédent, j'ai expliqué la raison de cette disparité dans les décès au combat… C'est le fait que la Russie bénéficie d'un avantage considérable en termes de puissance de feu. Prenons l'exemple de deux systèmes d'armes :

Obus d'artillerie : La Russie bénéficie d'un avantage considérable grâce à une production nationale accrue (3 à 4,5 millions d'obus par an) et à des importations massives (par exemple, plus de 9 millions en provenance de Corée du Nord depuis 2023), tandis que l'Ukraine dépend entièrement de l'aide occidentale (1,3 à 2 millions par an). Le secrétaire général de l'OTAN a reconnu publiquement que la Russie produit plus d'obus d'artillerie en trois mois que les États-Unis et le reste de l'OTAN ne peuvent en produire en un an. Ces chiffres de production sont pertinents car la cadence de tir de la Russie (10.000 à 15.000 obus par jour) est supérieure à celle de l'Ukraine (2.000 à 7.000 par jour), ce qui entraîne un écart de 5 pour 1 à 10 pour 1 dans certains secteurs en 2024. En 2025, cet écart a atteint un désavantage de 23 pour 1 pour l'Ukraine. En d'autres termes, les Ukrainiens touchés par des obus d'artillerie subiront plus de pertes que les Russes, simplement parce que ces derniers tirent davantage d'obus.

Drones : La Russie dispose de plusieurs avantages clés dans l'utilisation de drones au combat dans le conflit en cours avec l'Ukraine, principalement grâce à sa base industrielle plus importante, à ses partenariats étrangers (par exemple, avec l'Iran pour les drones de type Shahed et la Chine pour les composants) et à sa concentration sur la production et le déploiement de masse.

Volume de production et stocks supérieurs : La Russie vise à produire 2 à 4 millions de drones en 2025 (dont 2 millions de modèles FPV et 30 000 modèles longue portée/leurres), dépassant ainsi les objectifs de l'Ukraine dans certaines catégories, malgré l'objectif global de 4,5 millions fixé par l'Ukraine. Cela comprend une augmentation de la production de 300 à 500 drones longue portée par jour, renforcés par des composants chinois, ce qui confère à la Russie un avantage de 3:1 en termes de production quotidienne pour certains types. L'Ukraine en a produit 2,2 millions en 2024 (soit une augmentation de 900 %), mais les stocks cumulés de la Russie (estimés à 1,5 à 2,5 millions actifs) permettent des opérations soutenues.

Capacités de barrage massif : La Russie lance régulièrement des attaques de drones à grande échelle (par exemple, un record de 728 drones en une nuit en juillet 2025, contre 2.264 au premier semestre 2024 à 22.495 au premier semestre 2025), submergeant les défenses aériennes ukrainiennes et détruisant des installations clés.

Adaptations technologiques pour la résilience : La Russie a acquis un avantage grâce aux drones guidés par câble à fibre optique (par exemple, les variantes Lancet), qui résistent au brouillage électronique – une contre-mesure ukrainienne clé. Ces innovations « low-tech » ont été qualifiées de révolutionnaires, permettant à la Russie de contourner les systèmes de guerre électronique où l'Ukraine dominait auparavant. De plus, la Russie a effectué l'intégration de l'IA et de la vision artificielle dans les drones, ce qui  améliore le ciblage, bien que l'Ukraine soit leader en matière d'essaims autonomes.

Chaînes d'approvisionnement étrangères et durabilité : Les partenariats avec l'Iran (des milliers d'importations Shahed par an) et la Chine (composants pour 70 % des drones) assurent à la Russie un approvisionnement fiable, lui permettant d'échapper aux sanctions et de maintenir des taux d'utilisation élevés. Cela contraste avec la dépendance de l'Ukraine à l'aide occidentale et à ses entreprises nationales (plus de 200 entreprises), qui sont confrontées à une volatilité des financements malgré une multiplication par 22 de la production de drones longue portée entre 2023 et 2024.

Intégration du champ de bataille et avantage en matière d'attrition: La Russie utilise sa supériorité en matière de drones pour soutenir les avancées de l'infanterie, contraignant l'Ukraine à adopter des stratégies défensives telles que l'esquive à moto. Les drones russes permettent un ratio d'attaque de 10:1 dans certains secteurs, ce qui accroît son avantage en effectifs et augmente le nombre de victimes ukrainiennes.

Il n'existe aucun système d'arme sur lequel l'Ukraine puisse se prévaloir d'un avantage. Tandis que la Russie utilise deux systèmes d'armes supplémentaires que l'Ukraine ne possède pas : des missiles hypersoniques et des avions de combat. Avant de crier : « Attendez une minute… l'Ukraine a des avions de combat », sachez que la Russie jouit d'une suprématie aérienne, tandis que les avions ukrainiens sont régulièrement abattus. Ah oui, j'oubliais presque… la flotte russe de bombardiers et de sous-marins lance régulièrement des missiles que l'Ukraine est incapable de détruire.

Quelles que soient les pertes infligées par l'Ukraine aux forces russes, elles sont insignifiantes en comparaison de ce que l'Ukraine perd en raison de l'avantage écrasant de la Russie en matière de tirs.

Je suppose que Marco Rubio n'a pas eu ce briefing.

Par Larry C. Johnson, le 13 juillet 2025

Source

Traduction La Cause du Peuple

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VOIR AUSSI :

Rubio affirme que la Russie a subi 100.000 morts en six mois, tandis que les pertes ukrainiennes restent « floues »

Hannibal Genséric