Alexander Douguine révèle ici que Trump est une figure vacillante qui, pris entre une guerre avec la Russie et la colère de son mouvement MAGA, privilégie le délai au destin, reportant l’apocalypse de cinquante jours.
Hier, beaucoup s’attendaient à ce que Donald Trump fasse des déclarations nettes, concrètes et menaçantes concernant la Russie. Cependant, il a choisi de repousser une confrontation sérieuse — une confrontation que les néoconservateurs insistaient activement pour qu'il l'enclenche. La situation équivalait, très probablement, à un pari 50/50.
Trump aurait pu annoncer des sanctions
sévères ou des livraisons sans précédent d’armes à l’Ukraine et ce, en grande
quantité. D’un côté, cela aurait pu détourner l’attention des Américains de sa
décision de ne pas publier la liste des clients d’Epstein — une décision qui a
transformé bon nombre de ses anciens soutiens en opposants.
| Sur tout le territoire des Etats-Unis, les militants du mouvement MAGA brûlent, par dépit, leurs casquettes sur la voie publique. |
Tout le mouvement MAGA est actuellement contre Trump parce qu’il a, à plusieurs reprises, trahi leurs attentes de manière flagrante et cynique. D’abord, il s’est lancé dans la guerre contre l’Iran. Maintenant, il refuse de divulguer les dossiers sur le lobby pédophile d’Epstein aux États-Unis — ce qui était initialement un point clé de sa plateforme électorale. En conséquence, une cascade de supporters l’a abandonné. En substance, tout le mouvement MAGA, tout le trognon du trumpisme, se dresse maintenant contre Trump.
Dans ce contexte, on aurait pu s’attendre à
ce que Trump tente de détourner l’attention avec une Troisième Guerre mondiale
— un « Armageddon » contre la Russie — en annonçant des mesures effrayantes et
extrêmes: de véritables sanctions capables de frapper aussi la Chine et l’Inde,
principaux consommateurs des ressources énergétiques russes, et des livraisons de
missiles de portée moyenne à Kiev, ce qui marquerait effectivement le début
d’un Armageddon ouvert.
Trump aurait pu faire cela pour détourner
l’attention de ses échecs — ou choisir de ne pas le faire, sachant que MAGA lui
serait alors encore plus hostile. Un des principes fondamentaux du mouvement,
et celui qui a permis à Trump d’accéder au pouvoir, était de mettre fin au
conflit en Ukraine et d’arrêter de soutenir Kiev. Fondamentalement, il avait
deux options: calmer le jeu (la "désescalade"), chercher la détente
et tenter de regagner de l’influence sur le mouvement MAGA — ou lâcher ce
public, abandonner le mouvement MAGA complètement et déclencher un conflit
direct avec la Russie, créant ainsi un état d’urgence. Il aurait pu choisir
l’une ou l’autre voie, mais finalement, il n’en a choisi aucune, reportant tout
à une prochaine étape.
Il a lancé des menaces envers la Russie
tout en reconnaissant en même temps la grande compétence ès-négociations du
président russe Vladimir Poutine, montrant que Poutine est un homme dur qui ne
compromet pas ses intérêts nationaux. En revanche, Trump, lui, compromet ses
propres intérêts. Toute comparaison entre les deux est donc clairement à
l’avantage de Poutine. La Russie a un dirigeant
fort, ferme, poli, qui axe sa politique sur des principes, qui ne trahit pas
son électorat — contrairement au leader américain. Dans cette
compétition réelle et concrète, Trump perd sans aucun doute. Il a perdu le
soutien de ses électeurs et est sur une trajectoire descendante. Son charisme
et ses plans s’effondrent. En réalité, comme disent les jeunes, c’est un «
échec épique » — un échec complet en politique intérieure.
Cependant, il n’a pas choisi de détourner
l’attention mondiale de cet échec par une escalade avec la Russie. Il n’a pas
dit grand-chose; il a simplement menacé qu'une telle escalade pourrait encore
arriver, mais pas maintenant, peut-être dans cinquante jours. Mais même après
cinquante jours, il pourrait changer d’avis — ou le faire demain. Trump se
comporte de manière très imprévisible, et, à cet égard, on pourrait dire,
frivole.
Pourtant, la pire issue — une déclaration
immédiate de la Troisième Guerre mondiale — n’a pas eu lieu. Cela ne veut pas
dire qu’elle ne se produira pas plus tard: dans cinquante jours, dans dix jours
ou dans trois. En tout cas, l’élan d’attente entourant ce lundi a été
efficacement désamorcé par le retour de Trump à une position neutre. La
dynamique d’escalade reste énorme. Le monde file
à toute vitesse vers l’Armageddon. Mais, pour l’instant — du moins —
cela ne commencera pas aujourd’hui.
En conséquence, la bourse russe a connu une
légère hausse, bien qu’en réalité elle ne devrait pas dépendre de telles
choses, surtout compte tenu des pourcentages négligeables qui sont impliqués.
Notre marché boursier est fondamentalement défectueux, car il est surveillé par
Nabiullina, qui voit la bourse comme une rivale de la Banque centrale — comme
c’est habituel dans tout pays et sous tout système. En résumé, notre système
est simplement mal conçu, donc ce n’est pas un indicateur pertinent. Je ne lui
accorderais pas trop d’attention.
Ce qui est positif, toutefois, c’est que la
guerre n’a pas commencé hier. Cela signifie que son début a été quelque peu
retardé. Bien que rien ne soit certain, tout peut arriver. L’histoire reste
ouverte. Trump a pris une pause, prolongeant ses stratégies inefficaces, envers
nous et envers l’Ukraine, de cinquante jours supplémentaires. Il a promis de
livrer des systèmes Patriot à l’Ukraine, qui seront payés par les Européens,
bien que cette décision ait déjà été prise il y a quelques temps. En somme,
Trump a tenté de faire sensation à partir de quelque chose qui ne sera pas
sensationnel. En d’autres termes, il a déclaré, en substance : « Maintenant, je proclame haut et fort que je ne proclame
rien. »
Tout reste dès lors comme avant. Mais cette
fois, l’intervalle qui nous a été donné — avant la reprise du conflit mondial
aujourd'hui reporté — doit être utilisé pour renforcer notre pays, la Russie.
Nous ne pouvons plus compter sur personne, ni placer nos espoirs ailleurs.
Seulement sur nous-mêmes. Ce que nous construisons de nos propres mains, c’est
ce que nous aurons. Par conséquent, nous devons armer, réarmer, surarmer,
renforcer, consolider notre souveraineté, et orienter la société vers des
trajectoires militaires à long terme. C’est ce qui doit être fait — quoi qu’il
arrive. L’Armageddon ne commencera pas aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire
qu’il ne commencera pas demain.
Alexander Douguine
17 juillet
Source : euro-synergies
Encore les grands mots.....L' APOCALYPSE rien que ça !
RépondreSupprimerSans être un expert en la "matière"(matière de quoi en fait?) je prédis qu'il ne se passera RIEN de RIEN.....: Les outrances verbales font partie du personnage de Trump, et Moscou n'est plus à une humiliation de prés....(voir l'affaire du sous-marin Koursk, North Stream etc...) TOUT le MONDE va essayer de nous "fourguer" une nouvelle crise de Cuba,le moment venu ce sera une souris....: Il est bien triste que le Douguine si INDÉPENDANT d'avant, soit réduit au rôle de sous porte parole du Kremlin.Il devrait RE-prendre de la hauteur.....et retourner à ses analyses sur le présent et le futur des slaves, de la Russie et de la fédération de Russie l
Pour commenter (sur commande?) le conjoncturel...... Il y a déjà assez de candidats à cette fonction, qui consiste à encenser les actions et décisions du Kremlin SANS aucunement oser se questionner sur la CAUSE......La CONDUITE..... et la finalité de cette guerre d'Ukraine.
*** Pour le coté soupe populaire de la propagande... il y déjà Simplet et Fistan.....en plus ON A DROIT à des ZIMAGES !
Trump ferait-il du Macron avec le"'en même temps" ?
RépondreSupprimerUn part substantielle des couillons à comprit l'arnaque...
RépondreSupprimerL'avantage des US sur la France c'est qu'ils sont tous armé et relativement libres... Un genre de bourricots sauvage qui peut vous envoyer un coup de sabot...
En France c'est la soumission totale, terre d'accueil et d'adoption de tout et n'importe quoi et monculsurlacommode...
Donc Allemand et nous, main dans la main on va en chier des ronds de flanc...
Ces salopards D'UK s'en sortiront mieux sur leur île de merde...
Pour l'Europe de l'Est... Cocus N°1 n'en parlons même pas...
Le souvenir du communisme leur semblera être une colonie de vacances...
Préparez vous !