La Chine développe une technologie de sillage magnétique pour contrer la furtivité des sous-marins

L'un des principaux atouts navals des États-Unis réside dans leurs sous-marins nucléaires furtifs. Les sous-marins de classe Virginia et Seawolf sont les sous-marins d'attaque les plus puissants et les plus furtifs au monde.

Un développement récent dans la technologie de détection des sous-marins, développé par la célèbre Université polytechnique du Nord-Ouest à Xi'an, est la réponse de la Chine pour contrer l'avantage furtif des sous-marins nucléaires américains.

Alors que la Chine surpasse en nombre les États-Unis en matière de navires de surface et que le principal outil de projection de puissance traditionnel des États-Unis, les groupes de porte-avions, est de plus en plus vulnérable aux missiles hypersoniques chinois, sa flotte de sous-marins est considérée comme une supériorité tactique sur la marine chinoise.

Malgré leur puissance, les sous-marins repérables peuvent être facilement détruits car ils se déplacent à très faible vitesse. Par conséquent, la caractéristique la plus importante d'un sous-marin est sa furtivité, sa capacité à échapper à la détection. Les sous-marins américains les plus avancés déploient des revêtements insonorisants très sophistiqués et des systèmes de propulsion silencieux, extrêmement difficiles à détecter par les méthodes acoustiques traditionnelles comme le sonar.

Un développement récent dans la technologie de détection des sous-marins, développé par la célèbre Université polytechnique du Nord-Ouest à Xi'an, est la réponse de la Chine pour contrer l'avantage furtif des sous-marins nucléaires américains.

Northwestern est l'une des prestigieuses universités militaires des « sept fils de la défense nationale » et se situe à la pointe des innovations militaires aérospatiales et navales chinoises. Elle est notamment à l'origine du développement de missiles hypersoniques et de drones parmi les plus avancés.

Cette avancée implique une nouvelle technique appelée Détection d’anomalies magnétiques (MAD), qui détecte les sillages magnétiques laissés par les sous-marins les plus furtifs.

Une équipe dirigée par le professeur associé Wang Honglei a découvert que les sous-marins laissent un sillage magnétique détectable à l'aide de magnétomètres aéroportés. Cette perturbation en forme de V, appelée sillage Kelvin, se produit lorsque les sous-marins fendent l'eau. Ce sillage, précédemment étudié pour la détection par imagerie radar, génère un champ magnétique faible mais détectable lorsque les ions de l'eau de mer, perturbés par le mouvement, interagissent avec le champ magnétique terrestre.

À l’aide de simulations numériques, les chercheurs ont quantifié la manière dont ces signatures magnétiques varient en fonction de la vitesse, de la profondeur et de la taille d’un sous-marin.

Les systèmes sonars traditionnels sont confrontés à d'importantes limitations pour détecter les sous-marins furtifs les plus sophistiqués, notamment dans les eaux peu profondes comme le détroit de Taïwan. L'absence de propagation sphérique du son entraîne une perte d'efficacité des sonars basse fréquence, ce qui entraîne l'absorption de l'énergie par le fond marin et les réflexions en surface. Cette canalisation du son limite la portée et la précision de détection.

De plus, les sous-marins furtifs modernes échappent à la détection acoustique traditionnelle grâce à des revêtements insonorisants et à une propulsion par jet-pompe.

Cependant, les sillages magnétiques persistent longtemps après le passage d'un sous-marin, laissant des traces dans les champs magnétiques océaniques. Impossibles à atténuer, ces sillages magnétiques offrent une trace persistante du passage d'un sous-marin.

MAD résout les lacunes des technologies de détection par sonar traditionnelles, en particulier lorsqu’elles sont combinées aux avancées de l’intelligence artificielle et des technologies de capteurs.

Bien qu’aucune technologie ne garantisse à elle seule la détection des sous-marins, la Chine intègre le suivi magnétique dans un « réseau de destruction » multicouche qui comprend des réseaux acoustiques, des satellites, des drones, des capteurs de fond marin et des algorithmes d’IA pour fusionner les flux de données.

Alors que la Chine développe la capacité de neutraliser l’avantage des sous-marins furtifs américains, la dernière pièce du puzzle pour parvenir à une [1] complète est en train de se mettre en place. 

Par HUA BIN • 27 JUILLET 2025    Source

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[1] Les stratégies A2/AD signifient « déni d'accès et interdiction de zone » (en anglais, Anti-Access / Area Denial). Ce sont des stratégies mises en place pour empêcher un adversaire à la fois de pénétrer et de manœuvrer dans une zone, en y créant des bulles antiaériennes et antinavires[