«l’Arabie saoudite a créé une coalition
antiterroriste qui inclut presque les mêmes pays que la coalition
occidentale menée par les États-Unis.» V. Poutine
Le prince Mohammed ben Salman ben Abdul Aziz, le successeur du
successeur de la Couronne, ministre saoudien de la défense, etc., etc., annonce la
création d’une alliance militaire islamiste sunnite, conduite par les
wahhabites saoudiens, et comprenant 34 pays [1], afin de «combattre le
terrorisme». Le Prince a "oublié" de dire qui sont les organisations
terroristes. Les signataires disposeront d’un centre commun de commandement et
d'opérations basé à Riyad. Ce qui est curieux, c'est qu'à notre connaissance,
il n'y a pas eu de réunion, secrète ou publique, entre les 34 pays, au cours de
laquelle ces pays auraient déclaré avoir créé ou rejoint cette alliance. Dans
aucun des 34 pays concernés, il n'y a eu ni concertation, ni discussion au
parlement (lorsque celui-ci existe), ni referendum, rien. Il paraît même que
certains de leurs ministres de la défense ou des affaires étrangères n'étaient
pas au courant.
L'alliance inclut des pays membres de l’OCI
(Organisation de la Conférence Islamique), mais n’inclut aucun pays à majorité
chiite, comme l'Irak et l'Iran. L’alliance n’inclut pas non plus d’autres
membres de l’OCI comme l'Algérie (le seul pays à avoir mené un combat sanglant
et féroce contre le terrorisme islamiste lors d’une guerre de dix ans qui lui a
coûté plus de 200.000 morts) et qui a su finalement le vaincre. Elle
n'inclut pas non plus le plus grand pays sunnite, l'Indonésie. Or, où se trouve
Daech actuellement ? Essentiellement en Syrie et en Irak ! Mais aucun de ces
deux pays ne fait partie de la coalition et cela ne relève pas du hasard.
L'Iran, non plus, n'en fait pas partie. Et qu'y a-t-il de commun entre ces
trois pays ? Ils sont soit à majorité chiite (Irak, Iran) soit ayant une
minorité chiite au pouvoir (Syrie), et ce sont les seuls pays de la région dont
les armées combattent réellement le terrorisme islamiste sunnite.
Pourquoi maintenant?
Est-ce une déclaration d'innocence de la part de
l'Arabie répondant aux accusations américaines contre ceux qui soutiennent les
terroristes islamistes dont Daech et "Al-Nosra ʺ? Pourquoi
n’y-a-t-il aucune mention d’un combat contre terrorisme d’État israélien ?
N’est-ce pas plutôt la préparation d’une grande guerre menée par les sunnites
sous la houlette des Wahhabites contre l'Iran et contre tous les chiites
de la Terre ?
C’est, assurément, une nouvelle aventure saoudienne
extrêmement dangereuse, reflétant la précipitation des rois fainéants saoudiens
à sauter d’une guerre vers une autre, sans même gagner la première (Yémen). En fait, il
ne faut pas être devin pour comprendre que cette prétendue « guerre contre
le terrorisme » mutera vite en une guerre de nettoyage ethnique visant, en
priorité mais pas uniquement, les populations chiites en Iran, en Irak,
en Syrie, au Liban et ailleurs, avec l’assistance américaine et la bénédiction
ou même la participation d’Israël. L’intérêt de l’Empire anglo-sioniste est
manifeste pour cette "OTAN sunnite" tendance wahhabite : elle va
permettre de réaliser le redécoupage du Moyen-Orient selon les vœux d’Israël et
selon les intérêts de l’Empire [2].
Notons que la conférence de presse du Prince Mohammed
ben Salman, le successeur du successeur de la Couronne, a été restreinte
aux journalistes saoudiens, et a été interdite aux journalistes des 33 autres
pays membres de cette nouvelle alliance. Peut-être a-t-on voulu éviter de leur
donner l'occasion de poser des questions gênantes, du genre : Combien
d’argent avez-vous dépensé pour corrompre les gouvernements des pays participants,
comme la Tunisie [6] ou Les Maldives ? Djibouti, combien de divisions ? etc.
France : Marion et Marine |
Ensuite, il y a la question du coût financier
exorbitant, qui serait pris en charge par l'Arabie saoudite et d'autres pays du
Golfe. Cette "OTAN sunnite" va coûter des centaines de milliards de
dollars, alors que le prix d'un baril de pétrole est tombé à 35 $, que
les déficits budgétaires de ces États sont déjà importants, et que l'érosion des
réserves de change a commencé à les miner [3].
Cette annonce surprise intervient à un
moment important pour de nombreuses raisons que l’on peut résumer dans les
points suivants:
• 1) L’annonce officielle par le sénateur John McCain
chef de Commission militaire au Congrès américain, faite il y a dix
jours, concernant la nécessité de fournir une centaine de milliers de
"soldats sunnites" pour lutter contre Daech, avec la présence et le
concours de dix mille soldats américains à leurs côtés.
• 2) John Bolton, un autre leader néocon a
écrit, dans un article publié il y a quelques jours dans le "New York
Times" que la création d'un "État sunnite" sur les ruines de
"État islamique" et dans sa zone géographique était une nécessité
absolue, en parallèle avec la création d’un État chiite dans le sud de l'Irak,
et d’un État kurde, allié d’Israël, dans le nord irakien.
• 3) l'échec de l'opération "Tempête de la
fermeté» menée par l'aviation saoudite et ses alliés (dont Israël et le Maroc) contre les
résistants "houthis" du Yémen, accusés d'être des chiites, donc bons à
exterminer. Les résultats de cette action sont contraires aux buts recherchés,
puisqu’il s’avère que des forces houthis se sont déjà introduites dans le sud de
l'Arabie ( régions de Jezzan et de Nejran) et que les forces de la coalition
saoudienne subissent des pertes significatives en hommes et en matériels.
• 4) la réunion de "l'opposition syrienne" à
Riyad il y a quelques jours, lors de laquelle a été formé un organe suprême
chargé de superviser toutes les futures négociations avec le régime syrien. La
réunion a été boycottée par les Kurdes, et par plusieurs groupes d'opposition
syrien, tandis que le chef d’Al-Nosra, Abou Mohammed Joulani, a qualifié tous les
participants à cette réunion de traîtres, bien qu'Al-Nosra (alias Al-Qaïda)
soit un groupe terroriste armé et financé par les Saoudiens
en Syrie.
• 5) La montée en puissance des accusations
occidentales en général, et des étasuniennes en particulier, contre les
"pays musulmans" qui soutiennent le terrorisme, dont notamment
l'Arabie saoudite et le Qatar, surtout après la destruction de l’avion russe à
Charm el-Cheikh, les attentats de Paris, à Londres et aux États-Unis.
Soudain, l'Occident découvre une facette du "bon boulot" des "terroristes modérés". En Irak et en Syrie, il y a un "bataclan" quasiment chaque jour. La formation par l’Arabie Saoudite, de cette nouvelle alliance, et son annonce
si rapide, vient en réponse à ces accusations .
L’Algérie a raison de ne pas y participer
S’il est normal que le Maroc y participe, s’il est
curieux que la Tunisie y participe aussi, il est tout aussi normal que
l’Algérie ne participe pas à une entreprise aussi fumeuse que dangereuse.
Il n'est pas inutile de souligner que l'idéologie de
Daech n'est que l'accomplissement de celle en cours en Arabie Saoudite [4] , le
wahhabisme, et qui, avec les moyens de communications modernes et en
association avec un Occident en lutte contre la gauche et les nationalistes
arabes, a réussi à dévaster les esprits et à abrutir des masses de musulmans.
Elle a eu pour effet positif, pour l’Arabie Saoudite, de lui drainer des sommes
financières colossales, provenant des pèlerinages à La Mecque et à Médine, et
qui dépassent, et de loin, ses revenus pétroliers.
Pour l'heure, puisqu'il s'agit d'une coalition créée
par les Saoudiens, il faut relever avec insistance que la matrice idéologique,
mentale et politique du Daech et d'Al-Qaïda/Al-Nosra se trouve en Arabie
Saoudite.
Pour ceux qui observent depuis longtemps le discours
des religieux saoudiens, ces "idées" ne sont pas étrangères à
l'Arabie Saoudite, elles en sont les produits le plus exportés avec le pétrole et
le pèlerinage [5].
Comme le soulignait l'écrivain irakien Ali Al-Sarraf,
"celui dont la culture, le comportement et la barbarie sont les mêmes
que ceux de Daech, ferait preuve de la plus haute hypocrisie s'il lui jette la
pierre".
Ce que confirme l'ancien secrétaire d’État américain, sous George Bush père, James Baker III, qui admet sans ambages que l’Arabie saoudite est bien « un État intégriste », indiquant « il n’y a pas de pays musulman plus intégriste que l’Arabie saoudite (...) et pourtant c’est à la fois un ami et un pays important pour les États-Unis. Nous ne devons nous opposer à l’intégrisme que dans la mesure exacte où nos intérêts nationaux l’exigent ». Fin de citation. Il fallait le dire.
L'Arabie Saoudite est une matrice qui fabrique des Daech en tous genres. Elle peut leur faire de temps à autre la guerre, elle continuera à en produire "en interne" indéfiniment.
Ce que confirme l'ancien secrétaire d’État américain, sous George Bush père, James Baker III, qui admet sans ambages que l’Arabie saoudite est bien « un État intégriste », indiquant « il n’y a pas de pays musulman plus intégriste que l’Arabie saoudite (...) et pourtant c’est à la fois un ami et un pays important pour les États-Unis. Nous ne devons nous opposer à l’intégrisme que dans la mesure exacte où nos intérêts nationaux l’exigent ». Fin de citation. Il fallait le dire.
L'Arabie Saoudite est une matrice qui fabrique des Daech en tous genres. Elle peut leur faire de temps à autre la guerre, elle continuera à en produire "en interne" indéfiniment.
Cette nouvelle coalition
américano-sunnite signifie surtout que l’actuelle coalition arabo-occidentale
en Irak et en Syrie, appelée "coalition Internationale", a échoué, sinon pourquoi en créer une autre ? Or cette coalition
internationale, qui rassemble des pays riches et développés, disposant des meilleures
armes (États-Unis, France, Australie, Canada) n'a pas pu vaincre Daech, comment
cette "OTAN sunnite", formée de pays plus proches du quart monde que
du tiers monde, pourrait-elle y parvenir ?
Maintenant, émergent des preuves que des groupes terroristes tels que Daech, le Front al-Nosra et Al-Qaïda ont été créés et alimentés par les services de renseignement américains, occidentaux et israéliens en coopération avec leurs alliés arabes, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie entre autres. Ainsi, les déclarations des États-Unis et de leurs alliés s'agissant de leur détermination à casser les terroristes ne sont qu'un grand mensonge, qu'une hypocrisie politique. L'Arabie saoudite agit de même.
Maintenant, émergent des preuves que des groupes terroristes tels que Daech, le Front al-Nosra et Al-Qaïda ont été créés et alimentés par les services de renseignement américains, occidentaux et israéliens en coopération avec leurs alliés arabes, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie entre autres. Ainsi, les déclarations des États-Unis et de leurs alliés s'agissant de leur détermination à casser les terroristes ne sont qu'un grand mensonge, qu'une hypocrisie politique. L'Arabie saoudite agit de même.
La seule explication est que cette "OTAN
sunnite" n'a aucune intention de se mesurer à Daech ou à Al-Nosra. Son
seul objectif et sa seule obsession sont, au contraire, d'aider ces
terroristes sunnites à exterminer toutes les populations différentes (les non
musulmans et les chiites), à détruire les États et les civilisations existants,
et à instaurer des Émirats wahhabites partout dans le monde musulman, et, plus
tard, Inch'Allah, chez les infidèles.
Notes
[1] Les 34 pays de
la coalition antiterroriste annoncée par Riyad
- Pays arabes : Arabie
saoudite, Jordanie, Émirats arabes unis, Bahreïn, Tunisie, Djibouti, Soudan,
Somalie, Palestine, Comores, Qatar, Koweït, Liban, Libye, Égypte, Maroc,
Mauritanie, Yémen.
- Pays africains : Bénin, Tchad,
Togo, Sénégal, Sierra Leone, Gabon, Guinée, Côte d’ivoire, Mali, Niger,
Nigeria.
- Pays asiatiques : Turquie,
Pakistan, Bangladesh, Malaisie, Maldives.
[4] L'Arabie saoudite ? Un Daesh qui a réussi
[5] La religion islamique, un sacré business
[6] "Sans Bourguiba le Bismarck Tunisien et sans Ben Ali
le Giap Tunisien, la Tunisie a dévoilé au monde son identité originelle.
Un peuple de gueux composé de beurres qui haïssent la Tunisie car elle a
poussé des parents analphabètes et affamés a un exil économique,
d'islamistes payés en monnaie de singe bédouine du Golfe et d'Arabie
afin de former des Califats, et de pseudo-laïques admirant John McCain
et George Soros par amertume coloniale.
Ces scènes ou un bédouin en turban est suivi par des sous-fifres
Tunisiens en costumes tendant la main à d'éventuels dons et cadeaux,
sont douloureuses pour le fonctionnaire digne que je suis.
A l'époque ou la Tunisie était dirigée par Bourguiba et par Ben Ali,
de telles visites à caractère de mendicité n'existaient pas et nous
avions même contribué a des procédures ayant expulsé des Cheikhs véreux
abusifs, et des diplomates Américains ayant eu trop d'affinité pour les
islamistes Tunisiens.
La Nation Tunisienne n'est plus. Elle a été remplacée par un
gouvernement dont la fonction ultime est de servir Washington et ses
bédouins du Golfe et d'Arabie, mais surtout de mendier sans travailler
ni produire en échange de la souveraineté et de l'identité Bourguibienne
moderne de notre pays." Commentaire d'un lecteur tunisien.
Hannibal GENSERIC