Alors
que des avions de la Coalition internationale ont bombardé un camp de
l’Armée arabe syrienne, le 6 décembre, les Cyber-Berkut ukrainiens ont
rendus publics de nouveaux documents. Ils montrent que le Qatar a acheté
des bombes de fabrication russe en Ukraine de manière à pouvoir accuser
la Russie.
- Anton Pashynskyi est âgé de 25 ans. Il est fonctionnaire de l’agence ukrainienne d’exportation d’armes. C’est le fils de Sergueï Pashynskyi, connu pour son rôle controversé dans la fusillade lors du coup d’État à Kiev, en février 2014. Ce dernier est actuellement membre du Verkhovna Rada (parlement) de l’Ukraine.
Le 7 décembre, les Cyber-Berkut ukrainiens ont rendu
public un nouvel ensemble de pièces à conviction exposant la
préparation d’attentats sous fausse bannière en Syrie par le ministère
de la Défense du Qatar. Selon un e-mail piraté d’Anton Pashynskyi, un
fonctionnaire de SpetsTechnoExport (trader d’armes officiel ukrainien),
daté du 21 octobre 2015, écrit à son partenaire polonais de niveau 11 ce
qui suit :
« Bon après-midi ! J’ai une nouvelle proposition. L’armée qatarie
veut acheter 2 000 bombes à fragmentation OFAB 250-270. C’est une
affaire urgente. Ils sont prêts à payer 2 100 $ US pièce. Voyez comment
livrer dès que possible. Le destinataire final est le ministère de la
Défense du Qatar.
Certificat d’utilisation finale (EUC) joint. »
L’Armée de l’Air du Qatar possède des Mirages français (jets de combat multirôle) et des Alpha jets d’attaque. Aucun d’entre eux ne peut en principe être équipé d’OFAB 250-270. D’où la question :
Pourquoi le ministère qatari de la Défense a-t-il cherché à acheter un arsenal considérable de bombes, non seulement inadapté à ses avions, mais à un prix trois fois (!) plus élevé que celui du marché ? (les OFAB 250-270 sont vendues à 700 à 800 $ US pièce).
La réponse est horriblement simple : n’importe quel expert indépendant qui constaterait l’emploi d’OFAB 250-270 en Syrie conclurait rapidement qu’il s’agit de bombes russes et qu’elles ne sont habituellement employées que par les Russes.
Or, c’est précisément la question qui s’est posée après le bombardement, le 6 décembre 2015, d’un camp de l’Armée arabe syrienne. Selon la Syrie, deux avions se sont détachés d’un groupe de quatre aéronefs de la Coalition, ils ont déversé des bombes non guidées, ont tué 3 soldats et blessés 24 autres, tandis que des jihadistes attaquaient au sol. Mais le Pentagone a nié tout implication dans cet incident et la presse qatarie a accusé la Russie d’avoir commis une erreur.
Ci-dessous est le Certificat de destination finale :
Fondateur du journal en ligne d’analyse politique Oriental Review. Maître en histoire russe de l’université d’État Lomonosov de Moscou.
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