Depuis
l’humiliante défaite d’Hillary Clinton devant Donald Trump aux élections
présidentielles américaines, l’actualité des grands médias occidentaux de
propagande et de fausses nouvelles a été dominée par des histoires concernant
les «pirates russes». Si l'on croit les reportages américains, des essaims de « Fancy
Bears » et de « Cozy Bears » [1]
(ours fantaisistes et ours confortables) parcourent la steppe des grizzlis afin
de
pousser à l'élection à Donald Trump en ... révélant la corruption au sein du
Parti démocrate et du camp d’Hillary Clinton.
Naturellement,
ces histoires sont le résultat de l'effort de dernière minute de
l'administration sortante pour déclencher une nouvelle «guerre froide» avec la
Russie et pour détourner l'attention des échecs des Démocrates. Cependant,
ces histoires ont eu l'effet secondaire d'attirer notre attention sur les
capacités de la cyberguerre russe et sur le champ de bataille cybernétique
mondial.
Ce
n'est pas la première fois que les capacités cybernétiques russes sont mises en
lumière. Le
concept de «pirate informatique russe» est entré dans la conscience occidentale
lors du bombardement de la Serbie en 1999, puis a refait surface pendant les
conflits avec la Géorgie et l'Ukraine, avec un certain nombre de pays
russophones, comme les États baltes, se plaignant d’être la cible des
cybers attaques russes.
La
Russie possède en fait des capacités de cyberguerre. Les
troupes des Opérations de l'Information (IO)
sont officiellement devenues opérationnelles en 2014 sous le commandement du
ministre adjoint de la Défense, Pavel Popov, avec plusieurs entités distinctes
axées sur le développement technologique, la sécurité des communications et le
recrutement de spécialistes en méthodes et tactiques de piratage. Les
troupes d'IO bénéficient également du soutien du Centre spécial de recherche du
MOD (Ministère de la Défense), des instituts de recherche tels que le NII Kvant
et des «sociétés scientifiques» spécialement formées de militaires recrutés dans
la communauté des hackers russes, donc possédant déjà les compétences et les talents
pertinents pour
aider à démêler et à « inverser » d’éventuels logiciels malveillants
occidentaux utilisés contre la Russie.
Quel
que soit le pays considéré, les capacités nationales de cyberguerre sont très
difficiles à évaluer en raison de l'aspect caché et non cinétique de leurs
opérations. Cependant,
des preuves circonstancielles suggèrent que les cyber-forces russes possèdent
des capacités pointues que, quasiment, aucun autre pays ne surpasse. Les
déclarations d’Obama et de McCain [2] présentant la Russie comme un
petit pays arriéré qui ne vend que du gaz, du pétrole et des armes, sont
ridicules quand on considère qu'elle possède les capacités nécessaires pour
mener efficacement la cyber guerre, grâce, en particulier, à ses prouesses en mathématiques
et en programmation. Si
on considère le nombre de médailles Fields - équivalent du Nobel pour les
mathématiques - obtenues depuis 1936, on trouve le classement mondial
suivant : États-Unis (12 médailles), France (11 médailles) et Russie (9 médailles).
L'habileté des mathématiciens russes et soviétiques est évidente dans les
domaines des technologies nucléaires et des vols spatiaux, où la Russie est
depuis longtemps un leader mondial. La
Russie est également un centre de la culture sophistiquée de la programmation née
de la nécessité absolue de se défendre. Car,
lorsque l'URSS a commencé à traîner derrière l'Occident dans la puissance des
processeurs, ce retard a forcé ses programmeurs à devenir efficaces dans
l'écriture de codes optimisés pouvant fonctionner sans surcharge de puissance sur
des processeurs à la puissance limitée. C'est
cette habileté qui a rendu les programmeurs russes si recherchés après la chute
de l'URSS.
En France, nous avons pu développer un moteur de recherche [3], plus puissant et plus pertinent que
Google, et qui n’occupe, à n’importe quel instant, qu’un méga octet en mémoire,
grâce à une programmation ultra fine en langage machine, et à des algorithmes
sophistiqués. Ce moteur était alors destiné aux futurs smartphones ! Mais la frilosité des investisseurs français (une start-up dans les années 90 !) n’a pas permis d’exploiter
ce moteur.
La
prouesse de la cyberguerre en Russie est également attestée par le fait qu'il
n'existe pas une seule cyber-attaque qui puisse être définitivement attribuée
aux opérateurs russes. En
d'autres termes, si les cybers forces russes opèrent en fait dans le monde
entier, elles le font d'une manière qui défie la détection ou au moins
l'attribution. Il
est également évident que le gouvernement américain, après ses premières
menaces de cyber attaque contre la Russie [4],
s’est subitement ravisé, et s'est avéré extrêmement méfiant de s'engager dans
un cyber-conflit avec la Russie.
Le
régime Obama-Clinton a préféré se venger en abattant
l’avion russe transportant les chœurs de l’armée rouge, en tuant
deux diplomates russes à Ankara et à Moscou, et en expulsant
des médecins russes en stage aux États-Unis.
Le cyber-champ de bataille est ainsi
devenu un autre domaine dans lequel la Russie a réussi à dissuader l'agression
américaine grâce à ses propres capacités. À
plus long terme, une fois que la communauté américaine des services de
renseignement aura accepté ce fait, cet affrontement peut conduire à des normes
internationales qui réglementent et, en fait, interdisent la cyberguerre contre
des États souverains. Ironiquement,
c'est la Russie qui a
systématiquement proposé un cadre juridique international régissant les
cyberactivités, à commencer par la proposition de 2009 pour un traité
international sur la sécurité de l'information et le «Code international de
conduite pour la sécurité de l'information» de 2011 présenté à l'Assemblée
générale des Nations Unies. Comme
on pouvait s'y attendre, les deux ont été rejetés, d’un revers de la main méprisant,
par l'administration Obama. Toutefois,
le fait que les États-Unis refusent de conclure des accords internationaux sur
la cyberguerre a été correctement interprété - et confirmé plus tard par Edward
Snowden - comme un signe du désir des États-Unis d'utiliser les capacités
offensives de cyberguerre à l'avenir, comme ils l’ont fait à l'appui des
«révolutions de couleur» et autres « Printemps arabes » [5].
Si
les relations entre la Russie et les États-Unis s'améliorent au cours de
l'administration Trump, le problème de la cyberguerre fera probablement partie
de ce programme d'amélioration.
NOTES
[1] Qui se cache derrière les piratages
informatiques du Parti démocrate américain? L’entreprise de sécurité
informatique CrowdStrike, embauchée par le Comité national démocrate (DNC), et
plusieurs experts indépendants affirment avoir trouvé des traces techniques et
des modes opératoires leur permettant de lier les attaques à ces deux groupes :
Ils se font appeler Fancy Bear et Cosy Bear, respectivement baptisés
ATP 28 et ATP 29. D’après CrowdStrike , leurs cibles de prédilection
sont les ministères, les organisations internationales (comme l’OTAN ou
l’OCDE), les journalistes, les partis politiques occidentaux ou encore les
chaînes de télévision. Selon le rapport de la société américaine spécialisée
FireEye, Fancy Bear est considéré comme l’un des fers de lance de Moscou en
matière de cyberespionnage. Actifs depuis 2007, ils sont méticuleux, bien
organisés et discrets, observe FireEye. Le piratage de la boîte mail de John
Podesta est attribué à Fancy Bear. Mais c’est Cosy Bear, en lien avec le FSB
(ex-KGB), en charge de la sécurité intérieure russe, qui aurait pénétré les
serveurs du DNC dès l’été 2015, au cours d’une campagne qui visait aussi
d’autres agences gouvernementales américaines. Force est de constater que les
pirates russes sont doués. Car ces différentes accusations ne sont étayées par
AUCUNE preuve incontestable.
[2] McCain admet qu’il a fourni de fausses infos au FBI sur Trump et la Russie
Selon un rapport publié récemment dans le Washington Examiner, c’est le sénateur John McCain qui
est la source du dernier rapport accusant le gouvernement de la Russie de
détenir des informations incriminantes sur Donald Trump pour le faire chanter.
McCain a admis dans une déclaration qu'il a passé un rapport
de 35 pages au FBI alléguant que la Russie était capable de faire chanter le
président élu et que l'équipe de Donald Trump s’est coordonnée avec le Kremlin
pour vaincre Hillary Clinton: "À la fin de l'année dernière, j'ai reçu
des informations sensibles qui ont depuis été rendues publiques", a
déclaré McCain. "Après
avoir examiné le contenu, je n'ai pas pu juger de leur exactitude, j'ai
transmis ces informations au directeur du FBI.. "
Des rapports ont fait surface mardi soir qu'un contact
étranger de McCain a transmis le rapport détaillant les informations
prétendument compromettantes détenues par le gouvernement russe sur Trump. Ce
rapport a été
publié en entier par Buzzfeed mardi soir, malgré les informations non
vérifiées.
Cette admission par McCain devrait être vue comme une
confirmation flagrante du fait que toute cette campagne médiatique dirigée
contre le président entrant se résume à une chasse aux sorcières politiques par
des adversaires aigris de la nomination de Trump. McCain
est un vieux cheval de retour , un néo-con de la vieille école, dont toute la
carrière a été financée par un autre vieux comploteur-menteur et ancien nazi,
un certain George
SOROS. Il n’est pas étonnant que pareilles balivernes sortent de son
cerveau rabougri et malade. On voit qu’il s’inspire des méthodes courantes
à Washington DC sous le règne d'Obama-Clinton (Pizzagate,
Lolita
Express et l’île-au-sexe d’Epstein).
[3] ce moteur a été développé dans le cadre des projets européens IDOL (IRS-Based DOcument Localisation) et AREF (ARabic English French) Localisation Tool
[4]
Dans notre article Poutine
ordonne des représailles électroniques dévastatrices contre toute cyber attaque
US , nous avions écrit :
Le président Poutine a signé, ce matin15/10/2016, un décret
autorisant le Ministère de la Défense (MoD) à "riposter
immédiatement" contre le régime Obama en ciblant les régions côtières de
l'Est et de l'Ouest des États-Unis avec un "barrage d’armes spéciales
", dès que la Fédération est attaquée par les Américains. En effet, il y a
quelques heures à peine, ceux-ci ont
menacé la Russie d'une cyber-attaque massive sans précédent et dont le
statut de guerre nucléaire a été élevé à DEFCON-3.
Hannibal GENSERIC