jeudi 12 janvier 2017

Les supers hackers russes et les élections présidentielles américaines



Depuis l’humiliante défaite d’Hillary Clinton devant Donald Trump aux élections présidentielles américaines, l’actualité des grands médias occidentaux de propagande et de fausses nouvelles a été dominée par des histoires concernant les «pirates russes». Si l'on croit les reportages américains, des essaims de « Fancy Bears » et de « Cozy Bears » [1] (ours fantaisistes et ours confortables) parcourent la steppe des grizzlis afin de pousser à l'élection à Donald Trump en ... révélant la corruption au sein du Parti démocrate et du camp d’Hillary Clinton.
Naturellement, ces histoires sont le résultat de l'effort de dernière minute de l'administration sortante pour déclencher une nouvelle «guerre froide» avec la Russie et pour détourner l'attention des échecs des Démocrates. Cependant, ces histoires ont eu l'effet secondaire d'attirer notre attention sur les capacités de la cyberguerre russe et sur le champ de bataille cybernétique mondial.
Ce n'est pas la première fois que les capacités cybernétiques russes sont mises en lumière. Le concept de «pirate informatique russe» est entré dans la conscience occidentale lors du bombardement de la Serbie en 1999, puis a refait surface pendant les conflits avec la Géorgie et l'Ukraine, avec un certain nombre de pays russophones, comme les États baltes, se plaignant d’être la cible des cybers attaques russes.
La Russie possède en fait des capacités de cyberguerre. Les troupes des Opérations de l'Information (IO) sont officiellement devenues opérationnelles en 2014 sous le commandement du ministre adjoint de la Défense, Pavel Popov, avec plusieurs entités distinctes axées sur le développement technologique, la sécurité des communications et le recrutement de spécialistes en méthodes et tactiques de piratage. Les troupes d'IO bénéficient également du soutien du Centre spécial de recherche du MOD (Ministère de la Défense), des instituts de recherche tels que le NII Kvant et des «sociétés scientifiques» spécialement formées de militaires recrutés dans la communauté des hackers russes, donc  possédant déjà les compétences et les talents pertinents pour aider à démêler et à « inverser » d’éventuels logiciels malveillants occidentaux utilisés contre la Russie.
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Quel que soit le pays considéré, les capacités nationales de cyberguerre sont très difficiles à évaluer en raison de l'aspect caché et non cinétique de leurs opérations. Cependant, des preuves circonstancielles suggèrent que les cyber-forces russes possèdent des capacités pointues que, quasiment, aucun autre pays ne surpasse. Les déclarations d’Obama et de McCain [2] présentant la Russie comme un petit pays arriéré qui ne vend que du gaz, du pétrole et des armes, sont ridicules quand on considère qu'elle possède les capacités nécessaires pour mener efficacement la cyber guerre, grâce, en particulier, à ses prouesses en mathématiques et en programmation. Si on considère le nombre de médailles Fields - équivalent du Nobel pour les mathématiques - obtenues depuis 1936, on trouve le classement mondial suivant : États-Unis (12 médailles), France (11 médailles) et Russie (9 médailles). L'habileté des mathématiciens russes et soviétiques est évidente dans les domaines des technologies nucléaires et des vols spatiaux, où la Russie est depuis longtemps un leader mondial. La Russie est également un centre de la culture sophistiquée de la programmation née de la nécessité absolue de se défendre. Car, lorsque l'URSS a commencé à traîner derrière l'Occident dans la puissance des processeurs, ce retard a forcé ses programmeurs à devenir efficaces dans l'écriture de codes optimisés pouvant fonctionner sans surcharge de puissance sur des processeurs à la puissance  limitée. C'est cette habileté qui a rendu les programmeurs russes si recherchés après la chute de l'URSS
En France, nous avons pu développer un moteur de recherche [3], plus puissant et plus pertinent que Google, et qui n’occupe, à n’importe quel instant, qu’un méga octet en mémoire, grâce à une programmation ultra fine en langage machine, et à des algorithmes sophistiqués. Ce moteur était alors destiné aux futurs smartphones ! Mais la frilosité des investisseurs français (une start-up dans les années 90 !) n’a pas permis d’exploiter ce moteur.
La prouesse de la cyberguerre en Russie est également attestée par le fait qu'il n'existe pas une seule cyber-attaque qui puisse être définitivement attribuée aux opérateurs russes. En d'autres termes, si les cybers forces russes opèrent en fait dans le monde entier, elles le font d'une manière qui défie la détection ou au moins l'attribution. Il est également évident que le gouvernement américain, après ses premières menaces de cyber attaque contre la Russie [4], s’est subitement ravisé, et s'est avéré extrêmement méfiant de s'engager dans un cyber-conflit avec la Russie.

Le cyber-champ de bataille est ainsi devenu un autre domaine dans lequel la Russie a réussi à dissuader l'agression américaine grâce à ses propres capacités. À plus long terme, une fois que la communauté américaine des services de renseignement aura accepté ce fait, cet affrontement peut conduire à des normes internationales qui réglementent et, en fait, interdisent la cyberguerre contre des États souverains. Ironiquement, c'est la Russie qui a systématiquement proposé un cadre juridique international régissant les cyberactivités, à commencer par la proposition de 2009 pour un traité international sur la sécurité de l'information et le «Code international de conduite pour la sécurité de l'information» de 2011 présenté à l'Assemblée générale des Nations Unies. Comme on pouvait s'y attendre, les deux ont été rejetés, d’un revers de la main méprisant, par l'administration Obama. Toutefois, le fait que les États-Unis refusent de conclure des accords internationaux sur la cyberguerre a été correctement interprété - et confirmé plus tard par Edward Snowden - comme un signe du désir des États-Unis d'utiliser les capacités offensives de cyberguerre à l'avenir, comme ils l’ont fait à l'appui des «révolutions de couleur» et autres « Printemps arabes » [5].

Si les relations entre la Russie et les États-Unis s'améliorent au cours de l'administration Trump, le problème de la cyberguerre fera probablement partie de ce programme d'amélioration.


NOTES


[1] Qui se cache derrière les piratages informatiques du Parti démocrate américain? L’entreprise de sécurité informatique CrowdStrike, embauchée par le Comité national démocrate (DNC), et plusieurs experts indépendants affirment avoir trouvé des traces techniques et des modes opératoires leur permettant de lier les attaques à ces deux groupes : Ils se font appeler Fancy Bear et Cosy Bear, respectivement baptisés ATP 28 et ATP 29. D’après CrowdStrike , leurs cibles de prédilection sont les ministères, les organisations internationales (comme l’OTAN ou l’OCDE), les journalistes, les partis politiques occidentaux ou encore les chaînes de télévision. Selon le rapport de la société américaine spécialisée FireEye, Fancy Bear est considéré comme l’un des fers de lance de Moscou en matière de cyberespionnage. Actifs depuis 2007, ils sont méticuleux, bien organisés et discrets, observe FireEye. Le piratage de la boîte mail de John Podesta est attribué à Fancy Bear. Mais c’est Cosy Bear, en lien avec le FSB (ex-KGB), en charge de la sécurité intérieure russe, qui aurait pénétré les serveurs du DNC dès l’été 2015, au cours d’une campagne qui visait aussi d’autres agences gouvernementales américaines. Force est de constater que les pirates russes sont doués. Car ces différentes accusations ne sont étayées par AUCUNE preuve incontestable.


[2] McCain admet qu’il a fourni de fausses infos au  FBI sur Trump et la Russie

Selon un rapport publié récemment dans le Washington Examiner, c’est le sénateur John McCain qui est la source du dernier rapport accusant le gouvernement de la Russie de détenir des informations incriminantes sur Donald Trump pour le faire chanter.
McCain a admis dans une déclaration qu'il a passé un rapport de 35 pages au FBI alléguant que la Russie était capable de faire chanter le président élu et que l'équipe de Donald Trump s’est coordonnée avec le Kremlin pour vaincre Hillary Clinton: "À la fin de l'année dernière, j'ai reçu des informations sensibles qui ont depuis été rendues publiques", a déclaré McCain. "Après avoir examiné le contenu, je n'ai pas pu juger de leur exactitude, j'ai transmis ces informations au directeur du FBI.. "
Des rapports ont fait surface mardi soir qu'un contact étranger de McCain a transmis le rapport détaillant les informations prétendument compromettantes détenues par le gouvernement russe sur Trump. Ce rapport a été publié en entier par Buzzfeed mardi soir, malgré les informations non vérifiées.
Cette admission par McCain devrait être vue comme une confirmation flagrante du fait que toute cette campagne médiatique dirigée contre le président entrant se résume à une chasse aux sorcières politiques par des adversaires aigris de la nomination de Trump. McCain est un vieux cheval de retour , un  néo-con de la vieille école, dont toute la carrière a été financée par un autre vieux comploteur-menteur et ancien nazi, un certain George SOROS. Il n’est pas étonnant que pareilles balivernes sortent de son cerveau rabougri et malade. On voit qu’il s’inspire des méthodes courantes à  Washington DC sous le règne d'Obama-Clinton (Pizzagate, Lolita Express et l’île-au-sexe d’Epstein).


[3] ce moteur a été développé dans le cadre des projets européens IDOL (IRS-Based DOcument Localisation) et AREF (ARabic English French) Localisation Tool


Le président Poutine a signé, ce matin15/10/2016, un décret autorisant le Ministère de la Défense (MoD) à "riposter immédiatement" contre le régime Obama en ciblant les régions côtières de l'Est et de l'Ouest des États-Unis avec un "barrage d’armes spéciales ", dès que la Fédération est attaquée par les Américains. En effet, il y a quelques heures à peine, ceux-ci ont menacé la Russie d'une cyber-attaque massive sans précédent et dont le statut de guerre nucléaire a été élevé à DEFCON-3.




Hannibal GENSERIC