Je me suis retenu de commenter les événements actuels parce qu’ils sont beaucoup trop stupides. À ce stade, on peut dire sans risque de se tromper que les élections aux États-Unis ont été complètement bâclées et que, quel que soit le président qui sera finalement choisi pour les prochaines années, il restera suffisamment de questions dans l’esprit de suffisamment de personnes pour délégitimer complètement le leadership national aux yeux d’au moins la moitié du pays.
Félix Vallotton. – « Paysage de ruines et d’incendies », 1915. |
Ce matin encore, j’ai reçu la newsletter de Paul Craig Roberts contenant les points suivants :
- Le compte Twitter de Joe Biden a 20 millions de followers. Le compte Twitter de Trump a 88,8 millions de followers.
- Le compte Facebook de Joe Biden a 7,78 millions d’adeptes. Le compte Facebook de Trump a 34,72 millions d’abonnés. Quelle est la probabilité qu’une personne ayant quatre à cinq fois plus d’adeptes que son rival ait perdu l’élection ?
- Joe Biden, déclaré président par les partisans de la presse-prostitutée biaisée, a posté un message le jour de Thanksgiving et seulement 1.000 personnes ont regardé sa déclaration en direct. Où est l’enthousiasme ?
- Les apparitions de Trump pendant la campagne ont été très suivies et celles de Biden ont été évitées. D’une manière ou d’une autre, un candidat qui ne pouvait pas attirer des partisans à ses apparitions de campagne a remporté la présidence.
- Malgré l’échec total de Biden à animer les électeurs pendant la campagne présidentielle, il a reçu 15 millions de votes de plus que Barack Obama lors de sa réélection en 2012.
- Biden a remporté la victoire malgré le fait qu’il a sous performé par rapport à Hillary Clinton en 2016 dans tous les comtés urbains des États-Unis, mais il a dépassé Clinton à Detroit, Milwaukee, Atlanta et Philadelphie, villes contrôlées par les Démocrates, où la fraude électorale la plus évidente et la plus flagrante a été commise.
- Biden a gagné malgré le fait qu’il ait reçu une part historiquement basse de votes aux primaires des Démocrates par rapport à la part des votes aux primaires des Républicains pour Trump.
- Biden a gagné malgré le fait que Trump a amélioré son vote de 2016 de dix millions de voix et le soutien record à Trump de la part des électeurs venant de minorités.
- Biden a gagné malgré la perte des comtés qui ont toujours prédit l’issue de l’élection et des États de l’Ohio et de la Floride, qui ont été les indicateurs clés.
- Biden a gagné en Géorgie, un État complètement Républicain avec un gouverneur et une assemblée législative rouges, tant à la Chambre qu’au Sénat. D’une certaine manière, un État rouge a voté pour un président bleu.
- Biden a gagné malgré la perte de représentation des Démocrates à la Chambre.
- En Pennsylvanie, il manque 47 cartes mémoire [de machines à voter, NdT] contenant plus de 50.000 votes.
- En Pennsylvanie, 1,8 million de bulletins de vote ont été envoyés par la poste aux électeurs, mais 2,5 millions de bulletins envoyés par la poste ont été comptés.
Roberts est Républicain et pense donc que les Démocrates ont volé l’élection. Un Démocrate, s’il s’avère que Trump a gagné malgré tout, croirait le contraire. Mais cela ne fait aucune différence car, comme je le répète sans cesse, les États-Unis ne sont pas une démocratie et peu importe qui en est le président.
Ce n’est pas une démocratie parce que la grande majorité des votes – tous les votes Démocrates dans les États Républicains et tous les votes Républicains dans les États Démocrates – sont simplement jetés. Cela représente environ la moitié de l’électorat qui n’a aucune chance de faire compter son vote dans l’État où il vit. Bien sûr, ils peuvent déménager dans un autre État, auquel cas leur vote serait jeté pour la raison inverse – perdu en tant que partie d’une majorité trop importante.
C’est assez facile à expliquer à toute personne rationnelle – mais pas à la grande majorité des Américains, pour qui une telle logique entre dans une oreille et en ressort dans l’autre. En bref, ils ne sont pas rationnels. Pire encore, leurs dirigeants ne sont pas rationnels non plus. Cela nous amène au deuxième point, à savoir que peu importe qui est président.
Trump ne cesse de parler de rendre l’Amérique grande à nouveau en ramenant l’industrie manufacturière de Chine. Sauf que le contraire s’est produit au cours des quatre dernières années : La production industrielle de la Chine a continué à croître (bien que plus lentement qu’auparavant) alors qu’aux États-Unis, elle a continué à décliner. Il n’y a pas non plus de raison de penser que cela va changer au cours des quatre prochaines années.
Biden continue de parler de l’Amérique comme du leader du monde libre – sauf que l’Amérique n’est plus le leader de beaucoup de choses et qu’il n’y a aucune raison de penser que l’on puisse faire quelque chose pour inverser cette tendance. Ainsi, peu importe qui devient (ou reste) président, l’administration américaine continuera à se complaire dans la nostalgie tout en refusant catégoriquement d’admettre la défaite.
Cette défaite comporte de multiples éléments:
Premièrement, le pari du pétrole de schiste est terminé. Les taux de forage se sont effondrés, de nombreuses compagnies d’exploitation de schistes sont en faillite et la production pétrolière américaine devrait chuter de plus de 12 millions de barils par jour à son apogée à environ 5 millions d’ici juin prochain (selon Art Berman, dont l’opinion m’inspire confiance). Après cette date, les États-Unis redeviendront un important importateur de pétrole, et comme il n’y a pas d’autres producteurs pour compenser, cela fera monter les prix du pétrole, peut-être au-delà du précédent record historique de 150 dollars le baril, ce qui se traduira par une facture d’importation de pétrole américaine de 500 milliards de dollars par an. Mais il est douteux qu’une telle quantité de pétrole supplémentaire puisse être produite à presque n’importe quel prix.
Deuxièmement, la faillite nationale est de plus en plus proche. Le gouvernement fédéral dépense désormais deux fois plus que ses revenus ou plus, ce qui signifie que pour chaque dollar de revenus fédéraux, il en emprunte et en dépense au moins deux. Auparavant, malgré sa taille déjà ridicule et son taux de croissance exponentiel, la dette fédérale américaine pouvait avoir une apparence de légitimité parce qu’on pouvait lui trouver suffisamment d’acheteurs à l’étranger ; mais ce n’est plus le cas. Et cette dette semble de moins en moins légitime parce qu’elle est monétisée – simplement imprimée – alors que la Réserve fédérale dégénère en un pur système pyramidal.
Troisièmement, le dollar américain (ainsi que certaines autres monnaies auxquelles il est lié) est au bord de l’effondrement hyper-inflationniste. Dans un effort pour soutenir l’économie, une grande quantité d’argent a été libérée dans l’économie et celle-ci s’est mise à courir après les actions, l’empêchant de déclencher une hyperinflation. Nous avons donc la combinaison vraiment bizarre d’un marché boursier record avec un nombre record de faillites, de saisies et d’expulsions. À un moment donné, la confiance dans le marché boursier va s’évaporer et tout cet argent fictif va courir après tout ce qui n’est pas en "papier" (à l’exception peut-être du papier toilette). Une grande partie de cet argent notionnel s’évaporera au fur et à mesure que les gens liquideront leurs avoirs en actions, mais il en restera suffisamment pour entraîner la thésaurisation et l’hyperinflation. Le dollar américain se dévaluera au niveau international et les États-Unis perdront leur accès aux importations.[1]
Quatrièmement, les États-Unis ont perdu leur avance militaire, définitivement au profit de la Russie et peut-être de la Chine et de l’Iran. Leur principal atout militaire est leur flotte de porte-avions, qui est désormais totalement inutile car elle peut être détruite à l’aide d’armes conventionnelles à une distance de sécurité supérieure à la portée de leurs avions. Par conséquent, elle ne peut pas être déployée suffisamment près d’un rivage ennemi pour rendre ses avions utiles. Les bases militaires américaines, dont des centaines sont dispersées dans le monde entier, mais qui sont pour la plupart regroupées le long des frontières de la Russie et de la Chine, sont également inutiles sur le plan militaire, comme l’ont démontré les attaques à la roquette lancées par l’Iran contre deux d’entre elles en Irak. En bref, l’ensemble de l’armée américaine est désormais plus un handicap qu’un atout – susceptible d’entraîner les États-Unis dans un affrontement militaire qu’ils ne peuvent pas gagner.
Maintenant, entendez-vous ces points discutés dans les médias
nationaux, au cours de la campagne électorale ou dans un autre contexte ?
Ces points sont-ils évoqués dans les conversations avec les collègues,
les voisins, les amis et la famille ? Ces sujets sont-ils abordés dans
les cours d’éducation civique des Universités ? (Attendez, quels cours
d’éducation civique à l’Université ?)
Non ? Et pourtant, ils sont réels
et leurs conséquences sont à ce stade inévitables, et refuser de les
reconnaître ne fera qu’exacerber leurs effets.
L’effondrement est déjà assez grave lorsque vous et tous ceux qui vous entourent pouvez le reconnaître. Mais si tout le monde, du président (choisissez l’un ou l’autre) au plus humble employé, est incapable de l’accepter comme étant réel et de réfléchir à certaines des conséquences immédiates, cela rend la situation bien pire. Je refuse d’accepter la moindre responsabilité dans cet état de choses épouvantable ; je fais tout ce que je peux pour avertir les gens depuis maintenant une décennie et demie. Il est maintenant inutile que j’émette d’autres avertissements. Tout ce que je peux faire maintenant, c’est regarder l’inévitable se dérouler.
Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.
[1] Dédollarisation
Nos Chroniques ont expliqué à plusieurs reprises le rôle du dollar en tant que pilier fondamental du système impérial américain :
Bretton Woods, 1944
Alors que la poussière du débarquement de Normandie venait à peine de retomber et que la guerre contre l’Allemagne était loin d’être terminée, les Etats-Unis réunirent une quarantaine de pays à Bretton Woods pour préparer leur domination future. Contrairement à la Première guerre, leur intervention dans le second conflit mondial n’avait rien de débonnaire. C’était décidé, ils allaient s’intéresser aux affaires du monde. Et pour ce pays pétri d’idéologie messianique, convaincu d’être "la nation indispensable", s’intéresser au monde équivalait à le dominer.
Ce 22 juillet 1944, les délégués signèrent ni plus ni moins la domination universelle du dollar pour les décennies à venir, organisant le système monétaire international autour du billet vert. Parmi les nouveautés, un FMI et une Banque mondiale prêtant tous les deux uniquement en dollars, obligeant ainsi les pays demandeurs à acheter de la monnaie américaine, donc indirectement à financer les Etats-Unis. Le dollar était la pierre angulaire de tout le système, intermédiaire unique et indispensable pour demander un prêt, acheter de l’or et bientôt acheter du pétrole (pétrodollar en 1973). De Gaulle s’élevait déjà contre cette capacité inouïe de l’Amérique à "s’endetter gratuitement", donc à faire financer sa domination sur les autres par les autres. Giscard, qui n’avait pourtant rien d’un marxiste anti-impérialiste, parlait de "privilège exorbitant". Nixon répondait : "notre monnaie, votre problème".
On ne peut certes pas résumer les causes de la domination états-unienne de l’après-guerre au seul statut de sa monnaie, mais celui-ci a joué un rôle crucial. C’est ce que Washington est en train de perdre…
Depuis quelques années, la vague de dédollarisation a pris de l'ampleur et touché les cinq continents. C'est un processus lent, qui prendra encore du temps mais est inexorable, au grand dam des stratèges américains. Dernier exemple en date, le premier ministre arménien Nikol Pachinian vient de proposer à Poutine de payer le gaz russe en roubles et non plus en dollars.
Certes, rien n'étant gratuit en ce bas monde, l'initiative est sans doute la contrepartie à une demande de réduction du prix du gaz. Certes encore, ce n'est pas la petite Arménie qui bouleversera le marché financier international et les flux d'or bleu entre Moscou et Erevan sont anecdotiques si on les compare à d'autres.
Toutefois, la proposition, qui s'ajoute à des dizaines d'autres exemples de dédollarisation de par le monde, est symbolique, particulièrement de la part d'un leader que l'on soupçonnait vaguement d'être arrivé au pouvoir en 2018 par le biais d'une révolution qui fleurait bon son Soros.
En son temps, Pachinian voulait ni plus ni moins sortir de l'Union Economique Eurasienne si chère au Kremlin, accréditant l'idée qu'il était un pion de l'empire dans le petit pays caucasien. Aujourd'hui, il justifie sa proposition en des termes qui comblent d'aise l'ours : "On parle sans arrêt de la dédollarisation au sein de l'UEE mais nous payons toujours le gaz russe en dollars. Il serait plus logique de payer notre gaz en roubles au sein de cette organisation". On sourit soudain beaucoup moins du côté de Washington...
Source : Chroniques du Grand Jeu
Pour sauver l'Amérique d'une guerre civile Trump devrait déclarer la loi martiale afin que les tribunaux militaires puissent juger les fraudes électorales. S'il n'a pas le courage de franchir le Rubicon, alors l'Amérique ira au devant de violences et l'Europe avec à moins d'une révolution en France pour sortir le pays des griffes de Bruxelles.
RépondreSupprimerla guerre je la souhaite de toutes mes pensees ce monde et particulierement le peuple usa est satanique et criminel depuis sa creation
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