Pékin et Téhéran ont trouvé un accord pour forer ensemble leurs premiers puits dans le Golfe persique pour exploiter le titanesque gisement South Pars. Ils continuent ainsi de développer leur partenariat stratégique autour des ressources énergétiques et de braver les sanctions américaines, tout en entrant en concurrence directe avec le Qatar, allié historique de Washington.
Situé dans le Golfe Persique dans les eaux territoriales de l’Iran et du Qatar, le champ gazier South Pars (ou North Dome) est considéré comme le plus grand gisement du monde. Il est à ce jour principalement exploité par le Qatar à tel point qu’il permet à la pétromonarchie de figurer à la première place des pays exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2019.
De son côté, l’Iran peine à profiter pleinement de ce gisement en raison des sanctions américaines qu’elle subit depuis de nombreuses années. Elles empêchent notamment le développement et la modernisation des infrastructures permettant l’exploitation de ressources naturelles. Ainsi, la République Islamique a du procéder à un découpage progressif de son exploitation en plusieurs phases avec l’appui de grandes sociétés internationales comme Total qui a longtemps voulu participer. Mais au même titre que pour la CNPC (China National Petroleum Corporation), l’entreprise française a préféré se retirer de la phase 11, suite aux menaces en 2019 de Washington de punir financièrement les sociétés participant au projet.
Cependant, la Chine aurait caché son implication via des petites sociétés (pilotées par le parti communiste chinois) agissant dans le cadre de missions ponctuelles afin de ne pas attirer l’attention. Elle a entamé ces derniers jours les premiers forages pour les puits de la phase 11 en collaboration avec l’entreprise pétrolière iranienne Petropars. L’objectif affiché est de produire la somme considérable de 2 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour (soit l’équivalent de près de 400 000 barils de pétrole) autour de plusieurs forages sur une trentaine de puits. Par ailleurs, cela garantit à la CNPC près de 80% des parts totales du projet en reprenant les 50,1% abandonnés par Total. L’enjeu stratégique autour de South Pars est donc fondamental. Il va permettre à l’Iran dans les années à venir de devenir une puissance gazière de premier plan comme le Qatar et d’offrir à la Chine et à ses compagnies énergétiques un nouveau point d’ancrage au Moyen-Orient. Il viendra aussi sécuriser davantage les approvisionnements énergétiques de l’Empire du Milieu, grand consommateur d’hydrocarbures.
La réponse des États-Unis et de la nouvelle administration Biden est attendue. Il est très probable que ces évènements viendront tendre encore un peu plus les relations diplomatiques avec le nouvel axe sino-iranien qui commence à prendre de plus en plus d’importance au Moyen-Orient.
*Source : Portail de l’IE
Rothschild et le Vatican. Tenez un beau texte à traduire Hannibal :
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