vendredi 2 août 2024

Nouvelle crise franco-algérienne : l’Algérie va-t-elle suspendre ses exportations de gaz vers la France ?

Depuis des décennies, les relations entre l'Algérie et la France sont en dents de scie. Chaque période de rabibochage est suivie d'une autre de tensions. Pendant le règne d'Emmanuel Macron, les relations bilatérales entre les deux pays ont connu des crises importantes à plusieurs reprises. La brouille qui s'installe actuellement a pour origine la nouvelle position française sur le dossier du Sahara occidental.

En bref :

  • La France considère désormais que le plan marocain « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies »
  • Une décision qui suscite la colère d'Alger qui a décidé de retirer son ambassadeur en France
  • La décision française aura des conséquences non seulement sur le plan politique, mais aussi sur les échanges économiques bilatéraux
  • La question de la suspension de l'approvisionnement de la France en gaz algérien se pose

La France considère que le plan marocain « constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ». Suite à cette décision, l'Algérie a décidé le retrait de son ambassadeur en France.

 « Le Gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara Occidental. Ce pas qu'aucun autre Gouvernement français avant lui n'avait cru devoir franchir, le Gouvernement actuel l'a fait avec beaucoup de légèreté et une grande désinvolture, sans en mesurer lucidement toutes les retombées potentielles », peut-on lire dans le communiqué du ministère algérien annonçant le retrait de l'ambassadeur.

Même en France, la décision d'Emmanuel Macron ne fait pas l'unanimité. La gauche a critiqué le renforcement du soutien de Macron au plan marocain pour le Sahara occidental, aussi bien sur le fond que sur les circonstances politiques entourant ce geste, tandis que les droites l'approuvent. « Emmanuel Macron trahit la position historique et équilibrée de la France sur les droits du peuple sahraoui comme sur les résolutions de l'ONU », a écrit sur X le secrétaire général du Parti communiste (PCF), Fabien Roussel, accusant le chef de l'État d'ouvrir une « crise diplomatique grave ».

Vers la suspension des exportations de gaz pour punir la France ?

Il faut dire que la décision française aura des conséquences non seulement sur le plan politique, mais aussi sur les échanges économiques bilatéraux, comme ce fut le cas avec l'Espagne. En effet, lorsque l'Algérie a décidé le retrait son ambassadeur dans le pays ibérique pour les mêmes raisons, les entreprises espagnoles avaient souffert des tensions qui se sont installées entre les deux pays. Cependant, hormis la décision de la révision à la hausse des prix du gaz livré par l'Algérie, l'approvisionnement n'a pas été suspendu.

Pour la France, néanmoins, la question de la suspension de l'approvisionnement en gaz algérien se pose. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a affirmé, lors d'un point de presse, que « le retrait de l'ambassadeur est un premier pas qui sera suivi par d'autres ».

Certains observateurs expliquent que les prochains pas de la contre-offensive algérienne seraient justement l'utilisation de sanctions économiques. Des sanctions qui devront toucher de grands groupes français, mais également les importations algériennes. Concernant, toutefois, l'approvisionnement en gaz, aucun élément ne permet d'envisager cette option pour l'instant. Il faut attendre le déroulement des événements pour se fixer sur l'étendue de cette crise naissante.

Par  Pika O. 
1er août 2024)
Source : Econostrum.info

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La lettre du chef de l’État français au roi du Maroc est tombée comme un coup de tonnerre. La nouvelle crise entre Paris et Alger a éclaté aussitôt après. La secousse sur la relation franco-algérienne sera vigoureuse. Dans un revirement spectaculaire, la France a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, contre l’Algérie, qui, de son côté, soutient les indépendantistes sahraouis… Paris ne pouvait aller plus loin dans l’affront fait à Alger.

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Crise Algérie-France : Ahmed Attaf fait des révélations et met en garde

Où vont l’Algérie et la France, entrées dans une grave crise après la décision du président Emmanuel Macron d’appuyer les thèses marocaines sur le Sahara occidental ?

L’Algérie, qui a déjà retiré son ambassadeur à Paris, prendra-t-elle des mesures supplémentaires ? La visite du président Abdelmadjid Tebboune à Paris sera-t-elle annulée ? Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères, a répondu en conférence de presse ce mercredi 31 juillet à Alger.

« C’est le don de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas ».

« C’est le don de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas ».  C’est par cette petite phrase que le chef de la diplomatie algérienne a résumé la lecture de l’Algérie des concessions faites par la France au Maroc sur la question du Sahara occidental.

Mardi 30 juillet, la nouvelle position française a été rendue publique à travers la divulgation de la lettre d’Emmanuel Macron à Mohammed VI dans laquelle le président français l’informait que Paris considère désormais le plan d’autonomie marocain comme la « seule base » de règlement du conflit et reconnait la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.

De cette lettre, « il ressort que la France s’aligne complètement sur les thèses marocaines et en fait une priorité qu’elle s’engage à défendre tant au niveau national qu’international », souligne Ahmed Attaf, ajoutant que, « par sa nouvelle position, la France exclut tout effort pour trouver une solution intermédiaire » conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU « à l’élaboration desquelles la France a contribué ».

Le chef de la diplomatie algérienne a démonté une à une ce qu’il a appelé les « justifications » de la partie française.

« La France prétend que son initiative vise à relancer le processus politique, elle concourt au contraire à ancrer l’impasse causée directement par le plan d’autonomie marocain depuis près de deux décennies », a fustigé Ahmed Attaf.

Un  plan, a-t-il poursuivi, qui « n’était pas destiné à faciliter le règlement du conflit mais à faire avorter l’organisation d’un référendum d’autodétermination et à gagner davantage de temps pour imposer le fait accompli colonial ».

« L’appui total et absolu de la France vise à ressusciter ce projet de ses cendres », estime-t-il, rappelant qu’en plus de 17 ans, « pas une heure, une minute ni une seule seconde ne lui a été consacrée pour le débattre » parce qu’il « n’a jamais été pris au sérieux » et « n’a jamais bénéficié de ‘intérêt » des quatre envoyés onusiens ces deux dernières décennies.

Algérie – France : ce que Tebboune et Macron se sont dits à Bari

Pour le chef de la diplomatie algérienne,  la décision française, qui « appuie le fait accompli colonial imposé au peuple du Sahara occidental » ne pourra pas changer la donne juridique de la question sahraouie qui reste aux yeux du droit international une question de décolonisation enrôlée à la commission onusienne de décolonisation.

Pour Ahmed Attaf, il s’agit juste d’une transaction par laquelle la France veut ouvrir une nouvelle page avec le Maroc. « Une transaction entre deux parties au détriment d’une tierce partie impuissante, le peuple sahraoui qui a de son côté la légalité internationale », a-t-il dit. Elle n’est pas valable « juridiquement, politiquement et moralement », a-t-il estimé.

« Je ne suis pas le premier à parler de transaction. Il y a des choses que je ne peux pas dire. Il viendra le jour où nous parlerons documents à l’appui », a promis le ministre algérien.

Ahmed Attaf n’a pas exclu que d’autres mesures seront prises par l’Algérie, outre le retrait de l’ambassadeur et la réduction de la représentation algérienne à Paris qui, a-t-il expliqué, est une décision « très forte » dans les usages diplomatiques.

« C’est une première mesure et nous sommes en train de tirer toutes les conclusions qu’il faut. Nous prendrons les mesures nécessaires pour exprimer notre refus du pas franchi par la France », a fait savoir Ahmed Attaf.

S’agissant de la visite du président Abdelmadjid Tebboune à Paris, programmée pour l’automne prochain, Ahmed Attaf n’a pas donné une réponse franche, mais ses propos très diplomatiques signifient qu’elle n’aura pas lieu.

« Il n’y a pas de doute que cette visite entrera dans le cadre de ces conclusions que nous tirerons. Assurément, je ne vous étonnerai pas si je vous dis que l’initiative française ne contribue pas positivement à concrétiser cette visite au vu de la gravité des retombées qui pourraient découler de cette l’initiative française, non seulement pour la résolution de la question du Sahara occidental mais aussi pour la sécurité et la stabilité de la région », a répondu Ahmed Attaf.

Le président Abdelmadjid Tebboune a été d’ailleurs le premier à être informé par Emmanuel Macron du changement de la position de la France. C’était au cours de  leur rencontre le 13 juin dernier au sommet du G7 à Bari, a révélé le ministre des Affaires étrangères

Emmanuel Macron avait avancé des « justificatifs » afin de « baliser le chemin » au changement de position de son pays. Il a « prétendu » que la position de la France n’est pas nouvelle et date de 2007, a indiqué Attaf, qui a ensuite étalé ce que fut la réponse du président Tebboune, une « réponse ferme et précise ».

Tebboune a indiqué à Macron que cette initiative « dépasse de loin » les positions traditionnelles de la France puisqu’elle présente le plan d’autonomie comme la « seule » base de règlement du conflit et reconnaît clairement la prétendue « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.

La nouvelle position française ne peut pas, a ajouté le président algérien, contribuer à relancer le processus de paix mais vient alimenter l’impasse dans laquelle le plan d’autonomie a mis la question sahraouie depuis plus de 17 ans, a révélé Ahmed Attaf.

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8 commentaires:

  1. La constance de Marron dans les prises de décision nuisibles pour la France, révèle qu'il déroule un plan destructeur pour la France.

    Mais il n'est pas étonnant que Marron détruise la France, puisque selon le Dr Philippe Ploncard d'Assac, la grand-mère maternelle de Marron était juive. Et selon la coutume juive, la judéité se transmet par la mère.

    Marron est un sayan MK-ULTRA, contrôlé par le transsexuel Brigitte Trogneux (le président français effectif étant donc Brigitte Trogneux).

    Machin

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  2. QUELLE question de GAMIN!!!! Connais ce que sont les CONTRATS ??? En passant les PÉNALITÉS et ACCESSOIREMENT, ce qui resterait de la CRÉDIBILITÉ commerciale d'un état qui ferait cela ?????? Du GAZ il y a partout ,au Qatar encore plus en attendant celui de Gaza. Le SEUL intérêt du gaz NORD AFRICAIN c'est SA proximité et son transport en grande quantité par GAZODUC........Et si par malheur un abruti venait à rompre ces livraisons, SES cousins du P/Orient se feront un plaisir JOUISSIF de le remplacer daredare avec une baisse conséquente sur le prix.
    Faut pas vouloir jouer au con quand on n'a pas les
    moyens adéquats, surtout NEURONAUX.....
    Et si vous tenez vous aussi à jouer à l'expert spéculatif..... je vous offre gratuitement un sujet de réflexions et d'études...... LE PROJET de GARA-DJEBILET
    Utilité...Cout....Exploitation...Rentabilité.....(attention c'est un sujet sensible)

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  3. Au lieu d’appuyer l’indépendance du Sahara en jouant aux fanfarons pour une cause inexistante , l’état algérien devrait se préoccuper de ses citoyens d’abord

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    1. Si ainsi que clamé le S/O est Marocain, alors pourquoi rechercher en plus une couverture juridique de l'Onu ou de tout autres organisme. S'il y a un doute..... alors il faut négocier avec les parties DIRECTEMENT concernées par le problème.

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  4. Les évènements de Tinzawaten et du Sahara Occidental sont liés :
    L' Algérie de Tebboune a fait la moitié de son travail qui consistait à soutenir les terroristes dans l' attaque de Tinzawaten-Mali par des unités de l'armée algérienne. Elle devait encadrer et protéger les terroristes à 100 pour 100 contre les Maliens, mais quand elle a commencé a perdre beaucoup d'homme, elle s'est retirée. Macron furieux de ce non-respect du deal a retourné sa veste (comme d'hab, rien de bien étonnant de la part de Super-Menteur) et a donné son soutient au Maroc à propos du Sahara Occidental. Moralité : l’Algérie se retrouve comme un chat mouillé face à la Russie pour son alliance avec l'OTAN et sa traîtrise envers son ancien allié, le Mali est confirmée.

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    1. Le Maroc est devenu le trait d'union entre l'Afrique et l'UE. Plus d'un million de véhicules y sont produits pour l'UE et l'Afrique. Il est normal que le SO passe sous gestion marocaine (avec autonomie sahraoui) d'un point de vue économique pour rejoindre le Sénégal. Je pense qu'il est assigné un autre rôle à l'Algérie, notamment au Sahel et vis à vis de l'AES.

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  5. Voilà un bouquet de fleurs.....qui va devenir le plus cher de l' HISTOIRE !

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  6. Si les nationalistes algériens tiennent tant à ce que les Sahraouis construisent leur propre état, pourquoi ne céderaient-ils pas une partie du gigantesque Sahara hérité de la colonisation française ?

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