Charles Malik, docteur en philosophie, ancien président de l’AG des NU et rédacteur de sa charte. Voici ce qu’il prédisait il y a soixante-quinze ans, en 1949 – à méditer profondément, étant donné que c’est ce que le Liban et le monde arabe vivent aujourd’hui.
Dans un petit livre intitulé «Rapport sur la situation actuelle – 5 août 1949», réédité par la maison d’édition «An-Nahar» en 2002 et préfacé par le professeur de journalisme libanais Ghassan Tueni, Charles Malik parle des «phases du mouvement sioniste», de «l’Amérique et du monde arabe» et du «destin du Liban». Ces trois thématiques sont liées aux stratégies israéliennes et à leurs répercussions sur les réalités libanaises et arabes, ainsi que leurs complexités et dilemmes.
Malik commence son rapport par une description des situations arabes en disant : «La question palestinienne a été et reste la plus grave des questions arabes, et son issue est donc celle de l’ensemble du monde arabe. La catastrophe palestinienne est une image claire de la catastrophe arabe, et les faiblesses qui ont engendré l’échec arabe en Palestine sont les mêmes faiblesses qui ont engendré et engendreront les défaites complètes dans le monde arabe».
Charles Malik déclare : «Tout ce qui s’est passé jusqu’à présent en Palestine et concernant la Palestine n’est qu’un début. Quant à la conclusion, elle sera soit la domination du monde arabe et sa colonisation par les juifs, soit son renouveau en tant que monde moderne, respecté et en interaction avec les civilisations vivantes dans la création et la préservation des valeurs. Quoi qu’il en soit, l’avenir proche sera plus sombre que le présent et plus dangereux que le passé».
Pourquoi l’avenir est-il plus sombre et plus dangereux ?
Charles Malik explique cela en disant : «L’entrée d’Israël en tant que membre des Nations unies n’est pas un acte qui met fin aux ambitions des juifs. L’État d’Israël, dans sa situation et ses frontières actuelles, n’est pas un refuge pour la puissance juive envahissante, mais un centre de rassemblement pour elle et un terreau pour sa croissance, un point de départ pour son expansion et son assaut sur les pays arabes voisins et lointains, sur les plans politique, économique et social. Les déclarations des juifs selon lesquelles, dans cinquante ans, il n’y aura que deux États dans le monde : l’Amérique et Israël, ne doivent pas être prises à la légère».
Charles Malik : «Je suis certain que notre avenir est celui d’un colonisateur et d’un asservissement par les juifs, et personne ne pleurera notre asservissement».
Qu’en est-il des dangers ?
Selon Charles Malik, «la phase qui s’est terminée avec la création d’Israël est une préparation pour la phase complémentaire suivante, qui vise à coloniser et asservir le monde arabe de manière effective. Dans cette phase, il sera question de se préparer à l’expansion dans le monde arabe et d’approfondir la prise de contrôle de ses ressources».
Où en sont les États-Unis dans tout cela ?
Charles Malik répond : «Il faut interpréter les projets d’aide et de développement émanant des États-Unis comme étant, dans leur grande majorité, des leurres visant à apaiser l’indignation du monde arabe, la vitrine semble attractive, traduire une empathie envers le monde arabe et un intérêt pour son développement, mais l’aide est essentiellement liée, conditionnée, à la pérennité de l’État juif».
Quelles sont les stratégies israéliennes à venir ?
Charles Malik répond à cette question en disant : «Les sionistes ont réussi, mais ils ne se contenteront pas de ce succès partiel, car leurs ambitions ne s’arrêteront pas à la parcelle de Palestine qu’ils ont conquise. La seconde phase est de prouver qu’ils sont les élus pour développer l’Orient, qu’ils sont la véritable force en son sein, qu’ils représentent ses intérêts et déterminent sa volonté. La totalité de la Palestine ne satisfait pas les besoins des juifs ; Israël veut contrôler le monde arabe et être l’héritier de tous ses prédécesseurs, qu’ils soient romains, byzantins, arabes, turcs ou sous mandat. Ainsi, le sionisme veut être reconnu dans une époque future comme le mandataire. Le monde arabe est l’espace vital du sionisme, et je dis : si rien ne change dans le monde arabe (les solutions temporaires, les susceptibilités épidermiques, la désunion, l’ivresse du passé, les politiques improvisées, l’absence de véritables réformes), alors je suis certain que notre avenir est celui d’une colonisation et d’un asservissement par les juifs, et personne ne pleurera notre asservissement».
Quels conseils pour le Liban et les Libanais ?
Charles Malik : «Il y a un danger que se forme un accord secret entre Israël et certains Libanais à la vue courte, menant à un coup d’État en faveur d’Israël, mais un tel coup d’État conduira inévitablement au chaos, puis à une intervention syrienne, suivie d’une intervention israélienne, et donc à une nouvelle guerre, et le Liban n’en sortira jamais gagnant».
Y a-t-il un danger plus grand qui guette ?
Selon ce rapport prémonitoire, il existe des dangers innombrables. Parmi ces dangers, Charles Malik dit : «Un jour viendra, et cela pourrait être bientôt, sinon déjà, où rien dans le monde arabe ne sera résolu ou réglé sans l’accord des juifs, et alors les gouvernements, les systèmes et les personnes seront maintenus ou renversés au bon vouloir des juifs. Un président ou un chef de gouvernement sera formé ou tombera parce que Tel-Aviv et le judaïsme mondial basé à New York et dans d’autres capitales occidentales le souhaitent».
Et après, que nous réserve l’avenir ?
Charles Malik poursuit en disant : «Un jour viendra où les juifs réussiront à convaincre l’Occident et certains de nos politiciens et penseurs qu’ils sont l’interface entre l’Occident et le Proche-Orient en matière d’économie, d’urbanisme, de culture et de politique. Un jour viendra où tous les projets économiques, d’urbanisme et de plans de sauvetage seront basés en grande partie sur la volonté juive, visant à contraindre les Arabes à reconnaître Israël et à coopérer avec lui. Ces projets seront conçus de manière à renforcer principalement les fondations d’Israël et à en faire la pierre angulaire de l’édifice économique et du progrès urbain au Proche-Orient».
Comment peut-on faire face à ce défi ?
Charles Malik relie les facteurs de confrontation au défi israélien soutenu par les États de l’Est et de l’Ouest à la nécessité d’un mouvement de réforme libérateur à l’échelle arabe. À ce propos, il se demande : «Où ce mouvement de libération et de réforme peut-il naître dans le monde arabe ? Je doute fortement qu’un des pays arabes puisse être le précurseur ou porter sa flamme vers les autres. Il reste entre tous les pays arabes le Liban et la Syrie. Je suis certain que cette renaissance souhaitée ne pourra se faire qu’au Liban ou en Syrie, ou aux deux. Le Liban prend-il conscience de ses responsabilités dans ce domaine, et est-il prêt à coopérer avec le nouveau régime syrien, sans compromettre aucune de ses libertés et de son indépendance ?»
Charles Malik a dit cela aux Libanais en 1949.
Source : Réseau International
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NOTES de H. Genséric
Dr Charles Habib Malik (1906-1987) est né en 1906 à Bitirram, au nord du Liban, village entouré de montagnes où son père était médecin, de parents chrétiens orthodoxes arabes, il est élève à l’École missionnaire américaine de Tripoli, puis étudie à l’université américaine de Beyrouth. Le Liban d’alors représente un mélange exceptionnel d’hommes et de femmes de toutes religions et cultures, y compris celle de la France. Le jeune homme apprend l’arabe, le français, l’anglais et se passionne pour la lecture de la Bible. Il s’intéresse également aux mathématiques, à la physique et à la philosophie, en particulier à la philosophie des sciences.
Envoyé comme étudiant à Harvard en 1932, son sérieux impressionne. Les enseignants décident alors d’octroyer à Charles Malik une bourse pour voyager, et il se rend ainsi à l’université de Fribourg, afin étudier la philosophie auprès de Martin Heidegger. Mais il fit très vite l’objet d’attaques physiques de la part des Nazis qui le prenaient pour un juif. Il regagna Harvard, marqué par cette expérience. Il décrira plus tard les professeurs commençant leurs cours par un salut nazi auquel les étudiants répondaient en tendant le bras. Après avoir achevé son doctorat sur Les Métaphysiques du Temps et les philosophies de Whitehead et de Heidegger, il retourna à Beyrouth pour enseigner à l’université américaine.
A l’issue de la Seconde Guerre mondiale et de l’indépendance du Liban, alors que son souhait était de poursuivre une carrière universitaire, il fut désigné par les officiels comme ambassadeur de son pays aux États-Unis et aux Nations unies. Après avoir présenté ses lettres de créance le 19 avril 1945 au président Truman, il fut aussitôt envoyé à la Conférence de San Francisco, où fut négocié et approuvé l’acte fondateur de l’Organisation des Nations Unies. Le Liban obtint l’un des dix-huit sièges au Conseil Économique et social. Son travail et son engagement y furent appréciés et remarqués. Il devait, par la suite, en devenir le président.
Hannibal Genséric
Je ne savais pas que les juifs avaient eu le front d'affirmer ce genre de choses. Il est grand temps que le Monde mette fin à leur hybris. Qu'ils se souviennent que pour régner il faut au moins être respectable. Ce qu'ils ne seront jamais. Ils auront du mal, de plus en plus de mal et leur fin sera un soulagement pour le monde entier.
RépondreSupprimerPrémonitoire et prophétique . Le sionisme est le cancer de l'humanité ainsi que le judeoprotestantisme .
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