Une frappe de drone du Hezbollah fait 70 victimes militaires. L'assaut contre le Liban s'intensifie

Les forces de défense israéliennes ont compté plus de 70 victimes dans un camp d'entraînement militaire à Binyamina, au sud de la ville portuaire de Haïfa, après que le groupe de résistance libanais Hezbollah a lancé une frappe de drone contre ce camp. Des images de l'intérieur de l'installation ont confirmé de graves dégâts, du sang étant visible dans une salle à manger où le personnel a été touché, tandis que des images diffusées ultérieurement ont montré l'arrivée de plus d'une douzaine d'ambulances à la base. Le Hezbollah a déclaré avoir lancé « un escadron de drones d'attaque » sur le camp.
Le Hezbollah déclare que d'autres frappes se poursuivraient si l'invasion du Liban par Israël ne cesse pas. « Ce qu’il a vu aujourd’hui dans le sud de Haïfa n’est rien comparé à ce qui l’attend s’il décide de poursuivre son agression contre notre noble et cher peuple », a annoncé le groupe résistant, dont les frappes jusqu’à présent ne semblent avoir démontré qu’une petite partie de son potentiel offensif.

Le drone Mirsad-1 largement utilisé par le Hezbollah

Les frappes de drones du Hezbollah en profondeur en Israël ont continué de causer des dégâts importants et sont considérées comme des représailles au bombardement continu par Israël de centres de population libanais et à sa tentative d’invasion du sud du Liban. Les avions sans pilote à faible vitesse, tout étant compacts, ont posé de nouveaux défis aux défenses israéliennes, tout comme ils l’ont fait pour la Russie lorsque les frappes conjointes ouest-ukrainiennes de 2023 ont ciblé des villes clés au cœur du pays. Les drones de surveillance du Hezbollah ont constamment démontré leur capacité à opérer en profondeur en Israël avec une quasi-impunité, tandis qu’une attaque de drone par des paramilitaires irakiens le 3 octobre a causé 26 victimes militaires, dont deux morts sur une base militaire israélienne. Le Hezbollah a notamment utilisé des drones pour annihiler la défense aérienne dans le passé, en complément de ses frappes de roquettes contre des cibles israéliennes. En effet, quelques heures après l’attaque du camp de Haïfa, les roquettes du Hezbollah ont ciblé une autre base militaire voisine. Le Hezbollah a lancé un avertissement aux civils israéliens de rester à l’écart des bases militaires afin de minimiser les pertes civiles.

Le char Merkava IV à la frontière israélo-libanaise
aux premières heures de l’invasion israélienne

La décentralisation effective du commandement au sein du Hezbollah a constamment contrecarré les efforts israéliens visant à affaiblir le groupe en neutralisant ses dirigeants. Le fait que la milice maintienne la majeure partie de ses bases et de ses dépôts d’armes profondément sous terre dans un vaste réseau de plusieurs kilomètres avec de grands tunnels et de bunkers a rendu les efforts israéliens pour neutraliser les cibles très difficiles et a minimisé l’efficacité de la puissance aérienne tactique. Les frappes aériennes israéliennes se sont donc concentrées sur des bombardements stratégiques de haut niveau du Liban, notamment la destruction des services de santé et d’autres services d’urgence et des infrastructures clés, à l’image de leur précédent bombardement de la bande de Gaza. L’impact de ce bombardement sur la force de combat du Hezbollah reste relativement limité. Avant l’escalade israélienne vers une invasion à grande échelle fin septembre, le Hezbollah et Israël se sont livrés à une série quasi continue d’escarmouches à partir d’octobre 2023. Les paramilitaires libanais ont démontré à plusieurs reprises des capacités militaires sophistiquées, notamment la capacité d’utiliser une gamme de drones et d’artillerie pour des opérations complexes de suppression de la défense aérienne, qui incluent la neutralisation des systèmes de défense aérienne israéliens Iron Dome et David’s Sling.

Military Watch Magazine Editorial Staff

14 octobre 2024