vendredi 11 juillet 2025

Naïm Qassem : le choix de la résistance armée à Israël est irrévocable

Discours intégral du Secrétaire Général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, le 6 juillet 2025, à l'occasion du dixième jour du mois de Muharram et commémorant le jour de l'assassinat de l'Imam Hussein ('Achoura).

1- Le martyre de l'Imam Hussein

2- L'agression israélienne contre le Liban

3- Hommage à Gaza, à l'Iran, à l'Irak et au Yémen

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Louange à Dieu, Seigneur des mondes. Paix et bénédictions sur la plus noble des créatures, notre maître, notre bien-aimé et notre guide, Abou al-Qassem Mohammad, sur sa famille pure et immaculée, sur ses compagnons vertueux et élus, et sur tous les prophètes et les justes jusqu’au Jour du Jugement.

1/ Le martyre de l'Imam Hussein

Que la paix soit sur toi, ô Abā Abdillah. Que la paix soit sur toi, ainsi que sur les âmes qui ont élu refuge dans ton sanctuaire. Que la paix de Dieu soit sur vous aussi longtemps que je vivrai, et tant que dureront le jour et la nuit. Que Dieu ne fasse pas de cette visite la dernière. Que la paix soit sur Hussein, sur Ali fils de Hussein, sur les enfants de Hussein, et sur les compagnons de Hussein. Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde et les bénédictions de Dieu.

Nous nous réunissons aujourd’hui, en ce dixième jour sacré, pour commémorer le martyre du maître des martyrs, l’Imam Hussein — que la paix de Dieu soit sur lui, sur sa famille et sur ses compagnons. Toutes les bénédictions que nous observons — les foules rassemblées, les majlis qui se tiennent, cette ferveur spirituelle intense qui s’étend à travers toutes les régions et le monde entier — sont le fruit des bénédictions de l’Imam Hussein, paix sur lui. Nul autre que lui n’est capable de rassembler un tel nombre d’êtres, d’intelligences éclairées, d’émotions brûlantes, de courage ferme et inébranlable.

Cette année, la participation massive a été saisissante. Certains avaient parié qu’après les crises que nous avons traversées et les multiples agressions subies au Liban, il y aurait un désengagement populaire. Mais la réalité, telle qu’elle nous apparaît à l’écran, à travers votre présence, et selon les rapports qui nous sont parvenus, est toute autre : la participation de cette année, dans les majlis, dans les rues, dans les espaces d’accueil, dans les lamentations, dans l’émotion suscitée par l’Imam Hussein, paix sur lui, a été exceptionnelle, et sans doute la plus forte depuis des années. Voilà les bénédictions de l’Imam Hussein, paix sur lui.

Mon maitre et mon imam, tu as dit à tes proches et compagnons, la nuit de ‘Achoura :

« Je ne connais pas de compagnons plus loyaux que vous, ni de famille plus vertueuse et plus noble. Que Dieu vous récompense en mon nom. Voici que la nuit est tombée ; levez-vous et servez-vous d’elle comme d’un chameau. Que chacun prenne la main de son compagnon, ou celle d’un membre de ma famille ou de mes frères, et dispersez-vous à la faveur de l’obscurité. Laissez-moi seul avec ces gens, car ils ne cherchent que moi. Si jamais ils me trouvent et parviennent à me tuer, ils ne vous poursuivront pas. »

Contemplez la noblesse et la grandeur de l’attitude de l’Imam Hussein, paix sur lui : jusqu’à ses derniers instants, il veut leur laisser la liberté de choix. Alors, Muslim ibn ‘Awsaja, parlant au nom du groupe, répondit :

« Par Dieu, nous ne t’abandonnerons pas, jusqu’à ce que Dieu sache que nous avons préservé, en ta personne, l’absence de Son messager. Par Dieu, même si je savais que je serais tué, puis ressuscité, puis brûlé, puis de nouveau ramené à la vie, puis dispersé en cendres, et que cela se reproduirait soixante-dix fois, je ne te quitterais pas avant de tomber à tes côtés. Comment ne pas le faire, alors qu’il ne s’agit que d’une seule mort, mais d’une mort qui nous accorde une dignité éternelle ? »

Telle fut la réponse des compagnons de l’Imam Hussein, paix sur lui.

Et aujourd’hui, ô grand imam, face au mensonge et à l’oppression, nous te disons, en hommage à tes positions majestueuses et éternelles :

« Nous ne t’abandonnerons pas, ô Hussein. »

Et nous disons :

« Ô notre imam, nous répondons à ton appel : A tes ordres, ô Hussein ! »

C’est ainsi que nous avons quitté nos majlis et que nous nous sommes rassemblés dans cette grande marche d’Achoura, pour renouveler notre allégeance et affirmer notre fidélité à la voie de l’Imam Hussein, paix sur lui.

                Ziyara 'Ashura : la visite pieuse à l'Imam Hussein le jour de son martyre

2/ L'agression israélienne contre le Liban

Mais comment cette fidélité se traduit-elle dans notre vie, ici, au Liban ?

Tout d’abord, nous faisons face à l’ennemi israélien pour défendre notre pays et notre Résistance. Et cette défense continuera, même si le monde entier se liguait contre nous, car nous croyons que la libération est un devoir, même si elle exige du temps et de lourds sacrifices.

Comment voulez-vous que nous ne restions pas fermes, alors que l’ennemi israélien poursuit ses agressions ? Il continue d’occuper les cinq points, d’envahir nos terres, de tuer. Il a tué à Nabatiyé, à Khaldé, dans d'autres régions ; il a bombardé, semé la terreur parmi les habitants, les familles, les enfants. C’est une agression que nous ne saurions tolérer. Nous portons en nous la responsabilité des martyrs : celle de Sayed Abbas (Mousawi) — que Dieu lui accorde Sa satisfaction —, du cheikh Ragheb (Harb) — que Dieu le bénisse —, de Sayed Hassan (Nasrallah), le maître des martyrs de l'Oumma — que Dieu l’enveloppe de Sa miséricorde —, de Safi al-Hachimi — que Dieu le bénisse —, et de tous les martyrs vertueux. Nous portons aussi la responsabilité des blessés, des prisonniers, et la vôtre, vous, les familles qui avez tout donné, dans tous les domaines, sans exception. Vous êtes l’étendard de la liberté, le flambeau de la lumière de la libération. Vous avez prouvé au monde que vous êtes avec Hussein et Zaynab. Vous nous avez confié la responsabilité d’être à vos côtés, de continuer avec vous. Et nous préserverons ce pour quoi tous se sont sacrifiés.

Cette résistance est celle de l’Imam des résistants, l’Imam Moussa al-Sadr. C’est la résistance de Sayed Hassan — que Dieu le couvre de Sa miséricorde —, le maître des martyrs de l'Oumma. Une résistance qui ne peut que continuer, et tenir l’engagement. Nous sommes fidèles à cet engagement, et nous poursuivrons, si Dieu le veut.

Nous sommes convaincus que notre mission de résistance consiste à maintenir vivante la flamme de cette lutte, même si les circonstances actuelles sont difficiles et complexes. Il est interdit à quiconque de l’éteindre ou de priver les générations futures de cette noble Résistance.

La résistance en Palestine, durant de longues décennies jusqu’à la victoire de la Révolution islamique bénie en 1979, était vivace sous une forme ou une autre. Que Dieu récompense tous les dirigeants, les combattants, les martyrs, les blessés, et les hommes dignes (qui y ont participé ou contribué). Lorsque la Révolution islamique bénie triompha en Iran, sous la direction de l’imam Khomeini — que Dieu sanctifie son âme —, elle adopta dès les premiers instants la cause de la résistance contre l’ennemi israélien, la Libération d'Al-Quds (Jérusalem) et de la Palestine. Nous avons alors inauguré une nouvelle étape, et la résistance s’est élevée de manière exceptionnelle, s’est étendue de la Palestine à toute la région, grâce aux bénédictions de ce grand Imam.

Le Guide suprême, l’imam Khamenei – que Dieu prolonge son ombre – a veillé à ce que la flamme de la résistance demeure allumée, en progrès constant, créative, capable de bouleverser les équilibres. Et c’est bien ce qui s’est produit. Nous avons la responsabilité de poursuivre cette résistance et de préserver ce dépôt sacré. Nous ne serons jamais partie prenante à la légitimation de l’occupation, ni au Liban ni dans la région. Nous rejetons la normalisation, qui constitue une reddition et une humiliation pour ceux qui pactisent avec l’ennemi israélien. Ils verront que les conséquences seront négatives, venant à la fois d’Israël et des États-Unis.

Notre choix est celui de (l'Imam) Hussein. Le choix du peuple est aussi celui de Hussein. Ce peuple en ébullition refuse l’injustice et la soumission. Nous sommes les gardiens du dépôt, nous poursuivrons la voie, nous ferons face, et jamais nous ne nous inclinerons dans l’humiliation.

Deuxièmement, l’accord de cessez-le-feu était censé mettre fin à la guerre et à l’agression israélienne. Or, cette dernière a été violée des milliers de fois, avec le soutien direct des États-Unis. Ainsi, ils ne cessent de nous menacer, de propager l’idée que nous devons nous plier si aucun nouvel accord n’est conclu, ou si nous ne faisons pas des concessions. Ce chantage ne nous poussera jamais à capituler. Ce n’est pas à nous qu’il faut dire : « Assouplissez vos positions », mais à l’agresseur qu'il faut dire : « Cessez votre agression ». Ce n’est pas à nous qu’il faut dire : « Déposez les armes », mais il faut dire à ceux qui restent inactifs ou nous étranglent, de rejoindre le système de défense nationale sous l’autorité de l’État, qui doit riposter par tous les moyens si la diplomatie échoue.

Les agressions, les assassinats et les crimes américano-israéliens doivent cesser. Que cela soit dit clairement : le problème, c’est Israël, pas la Résistance. La résistance est l’une des réponses possibles. Le maintien d’Israël constitue une véritable crise à laquelle il nous faut faire face.

Nous sommes confrontés à deux phases successives : la première est l’accord, la seconde est l’application de la résolution 1701. Notre position est claire : nous sommes favorables à l’achèvement de la première phase. Israël doit, en premier lieu, appliquer l’accord : se retirer des territoires occupés, mettre fin à son agression, cesser ses survols, libérer les prisonniers, et (ne pas nous empêcher d') entamer la reconstruction. Lorsque ces éléments de l’accord seront réalisés, nous serons prêts à passer à la deuxième étape, prêts à discuter de la sécurité nationale et de la stratégie de défense, prêts à envisager la manière dont notre pays peut devenir fort sur les plans économique, militaire, sécuritaire, politique et institutionnel. Nous sommes ouverts à tout, et disposons de la flexibilité nécessaire pour parvenir à un accord et à un consensus.

Mais qu’on nous laisse tranquilles. Nous discutons, nous nous mettons d’accord, nous produisons des résultats. Nous ne nous soucions pas de l’équation américaine et israélienne fondée sur la menace de tuer ou de soumettre. Aujourd’hui, cette équation se résume à ceci : « Soit vous vous rendez, soit nous vous tuons ». C’est une équation absurde à nos yeux. Nous l’avons rejetée depuis longtemps, elle est derrière nous. Nous avons notre propre équation : nos droits ou leur injustice. Nous sommes fermement attachés à nos droits, et s’il faut, pour les obtenir, que nous devenions martyrs ou que nous triomphions, alors nous sommes prêts pour l’une comme pour l’autre issues (la victoire ou le martyre). Mais il n’y a pas de place pour la reddition. Ne remettez pas en question nos capacités, ni notre compétence, ni nos émotions ou nos sentiments. Vous devez comprendre une seule chose : nous sommes des hommes de terrain, et entre l’honneur et l’humiliation, jamais nous ne choisirons l’humiliation.

Troisièmement, je déclare au nom du Hezbollah que nous sommes prêts pour les deux options : prêts pour la paix et la reconstruction du pays, prêts à déployer toute notre énergie et à coopérer conformément à nos engagements, pour le renouveau et la stabilité. Nous sommes une composante essentielle de la paix du Liban, de sa reconstruction, de sa dignité. Et nous sommes tout autant prêts à faire face et à défendre. Nous sommes un peuple invincible et indomptable, un peuple qui ne renoncera ni à sa patrie, ni à sa terre, ni à sa dignité, ni à ses droits. Nous défendrons ces sacrifices, quoi qu’il en coûte.

Nous ne t’abandonnerons pas, ô Hussein. Ne croyez pas que nous soyons un groupe dépourvu de soutien, de cohésion, de force et d’efficacité. Il nous suffit comme honneur, bonheur et grâce d’être, au sein du Hezbollah et du mouvement Amal, unis d’un seul cœur — dans chaque maison, chaque rue, avec chaque fusil, dans chaque affrontement. Il nous suffit d’être ancrés dans notre environnement, qu’il soit composé de personnes attachées à la religion ou non, car tous forment un seul et même milieu sous l’égide de la Résistance. Nous sommes honorés d’avoir également des soutiens issus d’autres composantes (sunnites, chrétiens, druzes...), qui forment un appui important et essentiel.

Avec ce groupe, le groupe de (l'Imam) Hussein — que la paix de Dieu soit sur lui —, nous poursuivrons notre chemin, si Dieu le veut. Ils nous demandent : pourquoi avez-vous besoin de missiles ? Frère, comment pouvons-nous faire face à Israël et à ses agressions si nous n’en avons pas ? Qui empêcherait Israël d’envahir les villages, d’y mener des opérations, de tuer des jeunes, des femmes et des enfants dans leurs foyers, s’il n’y avait pas une résistance dotée d’un minimum de capacités de défense ? Pouvons-nous accepter de renoncer à notre capacité défensive ? Nous n’acceptons pas de vivre au Liban comme dans une vaste prison, mais dans un pays libre, digne, souverain et résistant. Voilà l’honneur pour lequel nous œuvrons.

3/ Hommage à Gaza, à l'Iran, à l'Irak et au Yémen

Passons à un autre point, brièvement et rapidement : il convient de saluer sincèrement les habitants de Gaza et de la Palestine pour leurs immenses sacrifices et leur fermeté. Salutations aux martyrs, aux blessés, aux prisonniers, et à ce peuple généreux. Vous êtes parmi les peuples les plus nobles de la terre. Vous avez accompli ce que nul autre n’a pu accomplir face à ces tyrans israéliens et américains, qui affament les populations, tuent hommes, enfants et femmes. Ce sont là des êtres humains sauvages. Mais vous, vous êtes les meilleurs de cette terre, car vous supportez, vous persévérez, et vous poursuivez la résistance. Et cela est un immense honneur.

La Palestine restera celle de son peuple. C’est un droit qui lui revient légitimement, et nous croyons en sa libération. Nous resterons à vos côtés, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la dignité de cette nation et de cette région.

Salutations également à la République islamique d’Iran, porteur de l’étendard de la vérité, des opprimés, et de la libération de la Palestine. Salutations à l’imam Khamenei — que Dieu préserve son ombre — qui nous a couverts de son courage, de sa foi, de son amour, de sa tendresse, de son soutien et de ses orientations. Salutations au peuple iranien, qui s’est tenu uni, avec force et détermination, empêchant Israël d’atteindre ses objectifs. Salutations aux Gardiens bénis de la Révolution islamique, aux forces de sécurité de l’Iran islamique, à l’État, à tous les intellectuels et travailleurs de ce pays, car c’est grâce à leur unité que l’agression israélienne a échoué. Voici l’Iran islamique qui revient plus fort, plus digne, et son rayonnement persistera, si Dieu le veut.

Salutations au Yémen, flamme du jihad et de la noblesse. Vous avez su offrir un modèle unique de soutien à la Palestine, à Gaza, et à la cause de la justice et de la libération. Vous avez réussi à humilier les Etats-Unis et Israël. Salutations au leader inspirant, Son Éminence Sayed Abdel Malik al-Houthi, au peuple et aux forces armées du Yémen. Ce sont là de grandes réalisations qui s’inscriront dans l’histoire, avec la permission de Dieu le Très-Haut.

Salutations à l’Irak, à sa marja‘iyya (autorités religieuses), à sa mobilisation populaire (Hachd al-Cha'bi) et à son peuple. Vous êtes les gens de la dignité et du soutien. Vous avez donné dans les moments difficiles, et vous continuez à donner. Salutations à cet Axe (de la Résistance) tout entier, à tous les pays et peuples qui s’y rattachent, car vous démontrez que la libération de la terre est sacrée et qu’elle doit être réalisée.

Que la paix soit sur toi, ô Aba Abdillah (Imam Hussein). Que la paix soit sur toi et sur les âmes qui ont élu domicile dans ton enceinte. Que la paix de Dieu soit sur vous tant que je vivrai, tant que dureront le jour et la nuit. Et que Dieu ne fasse pas de cette visite la dernière que je vous rends. Que la paix soit sur Hussein, sur Ali fils de Hussein, sur les enfants de Hussein, et sur les compagnons de Hussein.

Que la paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa miséricorde et Ses bénédictions.

Source : naimkassem.com.lb

Traduction : lecridespeuples.substack.com

3 commentaires:

  1. Encore un autre...qui veut exister politiquement en faisant des discours.......DANS sa position et compte tenu des éventements passés......Il ferait mieux de creuser des ABRIS plus profonds encore et d'apprendre à "fabriquer" des missiles supersoniques(petits mais costauds) pour DEMAIN, qui va arriver assez tôt:
    Au passage réformer et moderniser ses services de sécurité.....

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    1. Pauvre rigolo judéo affilié, avant d'avoir le matériel c'est toujours bon d'avoir des couilles, et les afghan sont un bel exemple parmi d'autres qu'avec une bonne détermination et une solide connaissance du terrain et de l'ennemi on peut enterrer n'importe qui...

      Ta mentalité est bien celle d'un lâche...

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    2. Et le bunker à bibi , il est à combien de km sous terre ?

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