Si les Russes tuent des civils ukrainiens, où sont les corps ?

Le président Trump continue de semer le chaos concernant sa promesse non tenue de mettre fin à la guerre en Ukraine. Son approche est déséquilibrée et se concentre presque exclusivement sur la responsabilité de la Russie… Il ne reconnaît pas sa propre responsabilité dans l’envoi d’armes à l’Ukraine durant son premier mandat, continue d’envoyer des armes à l’Ukraine et ne condamne pas les attaques ukrainiennes flagrantes contre des civils russes. Voici ce qu’il a déclaré lors de la conférence de presse improvisée au début de la réunion du cabinet jeudi :  "Je ne suis PAS satisfait de Poutine. Il tue beaucoup de gens… ses soldats et leurs soldats."

Trump n’a vu juste qu’à moitié… Poutine ne tue pas beaucoup de ses soldats. Les tactiques russes, malgré la propagande occidentale, évitent les assauts de masse et privilégient les petites unités qui minimisent les pertes russes. Il y a aussi l’énorme disparité de puissance de feu en faveur de la Russie. La Russie frappe les forces ukrainiennes avec de l'artillerie, des bombes aériennes, des systèmes de lance-roquettes multiples (MRLS), des mortiers, des drones et des missiles. C'est un simple problème mathématique… La Russie frappe les troupes ukrainiennes avec une cadence de tir 30 à 40 fois supérieure à celle dont dispose l'Ukraine. De plus, l'Ukraine dispose de peu d'options : elle manque d'obus d'artillerie et de canons de remplacement ; elle ne peut rivaliser avec la Russie en matière de production et de déploiement de drones ; ses réserves de MRLS sont limitées ; et elle ne dispose ni de moyens de combat aériens ni de missiles efficaces. Cela explique pourquoi l'Ukraine subit des pertes humaines dévastatrices.

Si l'on considère la puissance de feu déployée par la Russie sur l'Ukraine au cours des 41 derniers mois, il est clair qu'elle a déployé de grands efforts pour éviter les pertes civiles. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a systématiquement rendu compte des pertes civiles en Ukraine, attribuant l'écrasante majorité des morts et des blessés aux actions militaires russes depuis le début de l'invasion à grande échelle en février 2022. Au 31 mai 2025, le HCDH recensait au moins 13.341 civils tués et 32.744 blessés, précisant que les chiffres réels sont probablement plus élevés.

Une simple division permet de savoir que cela représente une moyenne de 325 décès par mois. Comparez ce chiffre aux ravages infligés par Israël aux Palestiniens de Gaza :

Le ministère de la Santé de Gaza a fait état de 57.762 Palestiniens tués au 10 juillet 2025. Ce chiffre inclut les civils et les militants, avec des estimations souvent basées sur environ 70 % de femmes et d'enfants (bien que les proportions exactes soient controversées). Environ 14 000 personnes supplémentaires sont portées disparues et présumées mortes sous les décombres, ce qui pourrait porter le chiffre à plus de 71 000.

Je pense personnellement que ce chiffre est bien plus élevé, mais pour citer une source précise, prenons 71 000… Après 21 mois d’attaques, 3 381 civils palestiniens sont tués en moyenne chaque mois. Si l’on prend en compte le chiffre de 57 762 du ministère de la Santé de Gaza, cela représente tout de même le chiffre effroyable de 2 750. Permettez-moi de mettre ce chiffre en perspective… Pendant la guerre du Vietnam, les militaires américains ont subi en moyenne 494 morts au combat par mois.

J’ai commencé à y réfléchir après avoir regardé hier la vidéo des quatre missiles Iskander russes frappant Kiev. C’étaient des tirs de précision qui n’ont apparemment pas tué ou blessé beaucoup de civils ? Comment le sais-je ? C’est une question de simple raisonnement… Si les frappes avaient fait un nombre important de victimes, je suis certain que les autorités ukrainiennes auraient immédiatement convoqué les médias pour exposer le carnage. Mais cela n'a pas eu lieu.

Par Larry C. Johnson, le 12 juillet 2025 Source : Sonar21

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À Gaza, la barre des 100 000 morts a probablement été atteinte, selon une nouvelle étude

Alors que le ministère palestinien de la Santé fait état de 57 000 morts dans la Bande Gaza depuis octobre 2023, une étude indépendante situe ce décompte à 100 000, en incluant les morts violentes et les morts non violentes liées à la guerre.

 

Un tableur qui s’étend sur 1 227 pages : le 23 juin, le ministère de la Santé du Hamas dans la bande de Gaza rendait public une liste mise à jour du nombre de personnes tuées depuis octobre 2023 et la riposte israélienne aux massacres commis par le Hamas. Une liste allant du plus jeune au plus âgé, précise le quotidien israélien Ha’Aretz.

“Contrairement aux listes précédentes, ce décompte indique l’âge précis des enfants âgés de moins d’un an lorsqu’ils ont été tués. Mahmoud Al-Maranakh et sept autres enfants sont morts le jour même de leur naissance. Quatre autres enfants ont été tués le lendemain de leur venue au monde, cinq autres ont vécu jusqu’à l’âge de deux jours. Ce n’est qu’à la page 11, après 486 noms, qu’apparaît le nom du premier enfant qui avait plus de six mois lorsqu’il a été tué.”

Les noms des 17 121 tués de moins de 18 ans couvrent 381 pages. Sur le total de 55 202 morts, 9 126 étaient des femmes, poursuit le journal israélien. 

Courrier international

 Publié le 6 juillet 2025